La Ioniq 6.
J’avais fait un article quand j’avais acheté une voiture hybride rechargeable en 2020.

Depuis, j’ai voulu passer à une 100 % électrique. L’hybride rechargeable, ça permet de rouler en 100 % électrique sur 50 à 100 km selon les voitures, tout en laissant la possibilité de faire 900 à 1 000 km avec un plein d’essence en plus de ça. C’est donc un peu le meilleur des deux mondes si on souhaite concilier l’électromobilité au quotidien, avec une expérience sans prise de tête sur les longues distances.

L’achat précédent avait été fait juste avant le Covid, c’est-à-dire aussi juste avant que le marché des véhicules électriques (EV) et le nombre de bornes explose, notamment grâce aux aides gouvernementales. En ce qui me concerne, que ce soit l’achat de 2020 ou celui-ci de 2023, je n’ai pas eu un seul centime de subventions : mauvais timing, trop riche, etc.

Dans le contexte de 2020, je n’aurais toujours pas pris d’EV, même si j’avais su ce qui allait se passer. En particulier la Hyundai Ioniq Electric, au lieu de la Ioniq PHEV, car l’autonomie de cette voiture n’aurait pas été suffisante pour un trop grand nombre de mes trajets. De surcroît, l’absence de charge rapide était son gros point noir (ce qui est très dommage, car cette voiture est excellente partout ailleurs).
En 2023, par contre, les choses ont changé.

Qu’est-ce qui a changé ?

Déjà mon budget.

Ensuite, les autonomies et les bornes. On peut ainsi faire Paris-Nîmes avec 2 arrêts de 15 minutes et qui recouvrent donc très facilement les pauses « humaines » :

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Paris-Nîmes avec une Ioniq 6 (en roulant à 110 km/h en conditions estivales) ; calculé avec ABRP

Niveau voitures, on trouve quelques berlines, entre les citadines à l’autonomie trop faible et les SUV bien trop gros. Par rapport à la Ioniq Electric de Hyundai et ses deux gros défauts (autonomie, pas de charge rapide), leur nouvelle Ioniq 6 corrige le tire. C’est cette voiture que j’ai.

En ce qui concerne les bornes de recharge, indispensables aux longs trajets, le réseau s’est considérablement développé. Le maillage du réseau est devenu praticable. Ionity, Shell, Total, Engie, FastNed, Elektra… et une majorité des aires d’autoroute en ont. Sans compter les parkings de supermarchés (merci à la législation pour pousser à ça). Et ça continue de s’améliorer :

Graph des nombres de bornes en France et par réseau.
Sur les 10 dernières années, ça ne fait que 2 ans que le réseau hors-Tesla est praticable, et 5 ans où il y a (enfin) autre chose que du Tesla (source).

Le nombre de bornes pour chaque station de charge (2 à 6 généralement, rarement plus) ne rivalise toujours pas avec les super-chargeurs Tesla (6-20 bornes à chaque fois, parfois jusqu’à 50), le réseau est praticable avec un peu d’organisation.

Le truc c’est surtout qu’il faut prendre en compte :

  • les bornes en panne (chez Ionity, c’est 1 sur 4, presque systématiquement) ;
  • les jours de grands départs et les Hollandais (qui ont énormément d’EV — roulez de nuit, c’est mon conseil) ;
  • un débile en Taycan qui occupe deux places (voir ça) ;
  • les « mauvaises pratiques » de charge (une voiture en charge lente qui monopolise un chargeur rapide ; une voiture qui reste sur la place alors qu’elle ne charge plus…).

À part ces quelques points pénibles, ça marche et l’anxiété de l’autonomie n’a plus lieu d’être.
Concernant le réseau de niveau 2 (charge semi-rapide), il est là, mais peu intéressant pour les touristes de loin en passage.

Pourquoi pas Tesla ?

La Tesla Model 3 Long-Range était mon choix initial (y a 1 an).

Sur le papier, les Tesla écrasent toute concurrence. Aucun autre modèle n’offre autant pour son prix en termes d’autonomie, prix, performances, volume du coffre, réseau de charge… et surtout — surtout — la fiabilité du réseau de charge, qui a un uptime dépassant tous les autres réseaux et de très loin.
J’ai fini par abandonner Tesla, car ils ont augmenté le tarif de façon indécente — +20 % — fin 2021. Aujourd’hui, Tesla a rebaissé ses prix (−20 %, et −10 % de plus depuis juin), mais j’avais déjà fait le choix de la Ioniq 6 entre-temps. Les deux sont sympa et les deux m’auraient plu. Néanmoins la balance a penché vers la Ioniq 6.

Je mets ici quelques points de comparaison qui m’ont permis de départager l’un de l’autre. Il n’y a pas que la technique qui joue : les deux ont 500 à 600 km d’autonomie (avec un petit avantage pour Tesla), les deux ont une charge très rapide (avec un petit avantage pour Hyundai). Les deux sont comparables. Les quelques différences importantes peuvent se résumer ici :

Ioniq 6Tesla Model 3
Réseau de charge :praticable, sans plusexcellent
Planificateur de trajet :praticable (Hyundai débute [mais s’améliore] sur le sujet)excellent (Tesla a une grande expérience)
Design extérieur :originalpas moche, mais devenu banal
Réseau de distributeurs :excellentbof
Palettes au volant pour la régèn :OuiNon
V2L et prise 220 V :OuiNon
Mises à jour OTA :Oui (basique)Oui (complète)
Connectivité :Oui (gratuit)Oui (gratuit, payant pour la version complète)
Plug-and-Charge :Oui (sur réseau supporté)Oui (sur réseau Tesla et très bien intégré)
Application mobile :Oui (merdique)Oui (excellente)
Autopilote :Nv 2 (incluse, efficace)Nv 2 (bonne, mais notoirement en régression) ; Nv 3 (option)
Coffre avant :Oui, tout petit sur ma configOui, grand
Isolation sonore :Exceptionnellebonne
Android Auto et Apple CarPlay :Oui et OuiNon et Non

Ainsi qu’un gros point en faveur de Hyundai concernait la reprise de mon ancien véhicule : 21 k€, contre 11 k€ chez Tesla (ce qui dans mon cas aurait rendu la Tesla plus cher à la date de l’achat).

Bref, une voiture ça ne se roule pas sur le papier, j’ai préféré la Ioniq 6. La Tesla a des avantages certains, mais qui pour moi n’ont pas trop d’intérêt. Un coffre plus grand ? Bof.
Par contre, les palettes au volant sont devenues pour moi un automatisme depuis 3 ans et la proximité d’une concession, un réseau de distribution sont un plus. Les quelques options comme le V2L semblent gadget, mais c’est le genre de truc qu’on est content d’avoir le jour où on en a besoin.

Re-Hyundai donc ?

En 2020, ma Ioniq Plug-In (PHEV) avait quelques problèmes de sortie d’usine et la prise en charge avait été merdique. Cette expérience m’avait un peu refroidi. Ceci dit, l’expérience des visites plus récentes ont montré une amélioration de la considération client à la concession où j’étais. Je me suis donc permis de leur laisser une autre chance.

Entre le moment où j’ai commandé et la livraison du véhicule, il y a eu moult retards. Hyundai France — pas la concession — a très clairement merdé et est resté particulièrement opaque dans les raisons du retard. En vrai, ils n’ont pas donné suite à 3/4 de mes tentatives d’entrer en contact avec eux et sur les 25 % de tentatives où j’ai pu obtenir une réponse, ces dernières étaient creuses, sans information. Bref, ne comptez pas sur le service client de Hyundai pour vous renseigner : ils ne diront rien et vous laissent vous démerder.

Quant au site de suivi de commande (« click-to-buy »), il n’est absolument pas fiable et les dates sont des leurres bidons destinés à faire patienter le client.

À la concession ils étaient tout aussi désabusés par leur attitude, mais ne semblaient toutefois pas en mesure de faire bouger les choses malgré leur insistance. Arrivé à 3 mois et 1/2 de retard — en plus des 3 mois prévus initialement — et voyant que d’autres clients étaient livrés en trois semaines malgré une commande passée bien après moi, j’ai mis en demeure la concession de me livrer.
L’idée était d’annuler la commande et d’acheter le véhicule dans une autre concession, qui avait le même modèle disponible sur le champ. Le passage par une mise en demeure (et un délai supplémentaire) est une obligation légale prévue au contrat.

Il faut ajouter que je leur avais prévenu oralement la semaine d’avant que j’aille les mettre en demeure, et un mois avant (donc déjà 2 mois après la date de livraison prévue) que l’annulation de la commande deviendrait une option si la livraison n’était pas faite rapidement.

Trois jours après que je leur aie apporté le courrier en main propre, le véhicule était livré à la concession. Efficacité de la mise en demeure ou simple coïncidence, je ne sais pas, mais le résultat est là.

Quoi qu’il en fût, après avoir eu le véhicule de démonstration pour un week-end (avant la livraison), j’ai définitivement été convaincu de la Ioniq 6, notamment par rapport à la Tesla 3, avec lequel j’ai hésité jusqu’au bout quand-même.

… d’où Hyundai et la Ioniq 6.

Ioniq 6

La version que j’ai est la First Edition : toutes options, HTRAC (transmission intégrale) avec les jantes de 20" et les logos Hyundai noir. Les seules choses qu’elle n’a pas par rapport aux options disponibles dans les autres finitions sont les rétroviseurs caméra et les sièges ventilés (chauffées oui, mais pas ventilés à cause de l’assise spécifique).

En vrai, il s’agit de la version la moins efficiente du véhicule :

Autonomies WLTP des différentes configurations de la Ioniq 6
MotorisationØ jantesAutonomie
RWD18"614 km
20"545 km
AWD18"583 km
20"518 km

On voit que le passage en 4 roues motrices fait perdre ~30 km, mais c’est surtout le fait de passer aux roues de 20” qui fait perdre 60-70 km !
Le diamètre ne joue pas tellement (le diamètre roue+pneu est identique), c’est surtout la largeur des pneus qui induit une prise au vent accrue (la trainée aérodynamique (SCx) est fonction de la surface d’attaque (S) et du coefficient de traînée (Cx)) et la hauteur de la bande latérale du pneu qui permet une meilleur élasticité. Les jantes 20" ne sont également pas des jantes « pleines » style « aero-wheels » (bien que ceci semble très peu jouer).

Heureusement, les roues ça peut se changer. Mes roues de 20" vont donc probablement sauter pour des 18", car même si c’est beaucoup plus joli, l’autonomie prend assez cher.

Concernant les rétroviseurs-caméra, je suis content de ne pas les avoir. Le gain en autonomie est anecdotique. Ce n’est pas ça qui me gêne. En vrai… c’est super moche !
De l’intérieur, cela ne me gêne pas d’avoir des écrans OLED, d’autant qu’ils sont joliment intégrés au tableau de bord (pas comme dans la Ioniq 5). Un écran, ça ne réagit pas non plus comme un miroir, en particulier quand on bouge la tête pour changer d’angle, mais j’aurais pu m’y faire, tout comme l’écran la nuit, qui semble fonctionner vraiment très bien aussi.
C’est de l’extérieur que le design est vraiment raté. Ils auraient pu faire quelque chose de plus abouti, comme chez Honda par exemple, où c’est bien plus travaillé.

Ce qui suit concerne les points positifs et négatifs de la voiture.

Les gros plus

L’efficience
Même avec la configuration la moins efficiente pour une Ioniq 6, j’ai des chiffres de consommation très honorables :

Sur autoroute (de montagne ; trajet de 66 km aller avec gain d’altitude + 66 km retour avec perte d’altitude) :

  • en roulant à 110 km/h au régulateur : 17,0 kWh/100 km (beau temps, 20-23 °C, avec ventilation, sans clim)
  • en roulant à 130 km/h au régulateur : 20,7 kWh/100 km (beau temps, 30-35 °C, avec ventilation, avec clim)
  • chiffres hiver à venir

Sur mes trajets réguliers, je suis à 13-14 kWh/100 (en été), comportant moitié route à 90 km/h et moitié ville, là aussi avec dans l’ensemble une asymétrie d’altitude à cause de la montagne (je fais 9,5 kWh/100 à l’aller, et plutôt 17,5 au retour).

Avec la version la plus efficiente du véhicule, les chiffres seraient encore meilleurs (sûrement 15-16 kWh/100 km à 110 km/h et 18-19 kWh/100 km à 130 km/h)

La charge hyper-rapide.
18 minutes (réelles, dans de bonnes conditions) pour passer de 10 à 80 % sur un chargeur rapide ? Moi je dis oui. De quoi rouler 300 km pour 20 minutes de pause. À ce niveau, on peut aussi choisir son chargeur : on s’arrête où on veut, pas où l’on doit. Et si un chargeur est saturé, on prend le suivant. Si l’on s’arrête toutes les 2 heures, on charge pendant qu’on va aux WC, et c’est reparti.

Le plug-and-charge.
On arrive à la borne, on branche, ça charge. Pas besoin de badge : la voiture communique avec la borne. Cette intégration rend l’ensemble plus pratique qu’une pompe à essence.
Pour le moment, ce n’est pas praticable faute de bornes compatibles (c’est très rare que ça marche), mais la voiture est future-proof.

Notons que cela demande une standardisation (mise à la norme ISO 15118) des voitures, des bornes, des réseaux de charge (qui exploitent les bornes) et des moyens de paiement. C’est donc pas demain la veille que ça sera en place je pense, sauf chez Tesla chez qui ça marche très bien depuis 10 ans, mais bon, quand on possède son propre réseau, c’est pas bien compliqué.

L’espace à bord, en particulier à l’arrière.
La garde au toit à l’arrière est un peu faible (si vous faites 1m80 ou plus, ça va gêner), mais l’espace pour les genoux est immense, même avec les sièges avant reculés !
En avançant les sièges, on peut limite dormir par terre et sur la banquette.

Le silence.
Même à 110 km/h, le silence est impressionnant. C’est ultra-reposant. C’était déjà un luxe sur ma voiture précédente, mais sur la Ioniq 6, c’est absolument incroyable. On peut parler à voix basse et toujours s’entendre.

Les écrans LCD et le HUD
Je suis assez surpris que l’éblouissement du Soleil ne gêne pas plus que cela. Tant mieux ! Par contre, ils auraient pu utiliser un écran OLED, pour éviter d’avoir du noir qui éclaire, au moins pour le HUD la nuit.

Aussi, le HUD directement sur le pare-brise implique d’avoir un pare-brise compatible (sigle « HUD » inscrit sur la vitre, à côté du logo « securit »). C’est à savoir en cas de remplacement du pare-brise. Prévoyez d’ailleurs une assurance avec une franchise adaptée, car le remplacement du pare-brise coûte 2 500 €.

Le HUD sur la vitre ne fonctionne pas non plus (ou mal) avec des lunettes à verres polarisés.

Quelques petits plus appréciables et bien pensées en vrac :

  • Les boutons de déplacement du siège passager sur le côté gauche, pour que le conducteur puisse déplacer le siège facilement (très adapté aux taxis, je suppose) ;
  • Les appuis-tête réglables en hauteur et sur l’axe avant/arrière ;
  • Les sièges avant inclinable très bas en arrière, pour faire une sieste ;
  • Le volant réglable en hauteur et en profondeur (je l’avais déjà sur la Plug-In) ;
  • La boîte à gant « tiroir » (avec lumière) ;
  • La clé-télécommande pour faire avancer la voiture de l’extérieur (plus besoin d’entrer dedans dans les moments « Atta, je vais l’avancer un peu ») ;
  • Le système de navigation, quoi que fouillis, reste performant et permet de rechercher des points de charge, des hôtels, des restaurants, des fast-food, des banques ;
  • une quantité gigantesque d’options de sécurité, comme le freinage d’urgence et l’évitement des obstacles et la surveillance constante à 360° ;
  • La multitude d’options à la con : lecture des panneaux, prise 220 V sous la banquette, coffre automatique, rétroviseurs « marche arrière », vue caméra 360° avec vue 3D, baisse des fenêtres avec la clé ; stationnement automatique, commande vocale, éclairage intérieur RGB…

Les gros points négatifs

La taille & la position de la trappe de recharge
Ce sont les seuls gros reproches réels et physiques que je peux lui trouver actuellement et qui ne soit pas logiciel.
Pour la taille : c’est une grande voiture, particulièrement loooongue. Ça ne se gare pas partout, faut le savoir et s’y préparer.
Pour le port de charge : il est à droite à l’arrière. S’ils avaient réfléchi, ils auraient mis le port au même endroit que le fait Tesla (à l’arrière à gauche). Ainsi, ça aurait été du côté conducteur d’une part, mais ça aurait aussi simplifié la recharge sur le réseau Tesla, dont la longueur des câbles et la position des places sont adaptées à une charge côté gauche. C’est un peu con.

Quelques petits reproches supplémentaires :

  • la clé de la taille d’un œuf, beaucoup trop grosse. Et la clé physique de secours n’est pas même dedans ;
  • pas de témoins de niveau de charge à l’avant. Ma Plug-In avait ça, c’était quand-même pratique ;
  • le caoutchouc de protection du port CCS qui fait super cheap : j’aurais préféré une petite trappe (comme sur la Mach-E).

En dehors de ça, c’est un véhicule excellent, mais plombé par le software. Hormis Tesla et les Chinois, aucun constructeur n’a encore réalisé qu’ils fabriquaient désormais des iPhone sur roues et non un engin mobile de mécanique huileuse comme au XXᵉ siècle. Va falloir qu’ils se réveillent et sortent de leur déni.

Les défauts sont donc essentiellement logiciel. Cela signifie également qu’on peut espérer que ça soit corrigé un jour (même si j’y crois moyennement).

L’interface du système d’info-divertissement.
C’était le cas aussi sur la Plug-In et sur toutes les Hyundai : d’une façon générale, il FAUT absolument qu’ils changent ça. N’importe quelle action exige 5-10 clics. Ça n’enlève rien au fait que tout soit fonctionnel, mais l’interface est une horreur et semble faite par un gosse de 8 ans, pas par des ingénieurs UX.

La philosophie du système d’info-divertissement
C’est un système repris du thermique corrigé pour l’EV. Ça laisse des marques : quand on a 300 km d’autonomie mais 500 km de route, il demande si on veut ajouter des points de charge. Vous ne voyez pas le problème ? Le voilà le problème : bien-sûr qu’on veut ajouter des points de charge !

Idéalement, il faut ajouter une option pour la navigation au même titre que l’évitement des péages ou des tunnels : « inclure les points de charge sur le trajet ? ». Mais ne me demandez pas à chaque fois si oui ou non il faut des points de charge.

Les options non sauvegardées
C’était un défaut sur ma Plug-In aussi : certaines options sont persistantes après le redémarrage de la voiture. D’autres non. C’est ridicule.

Les bip bip bip tout le temps.
La voiture adore biper. En particulier l’option de la limite de vitesse via la lecture des panneaux. La voiture se met à bipper quand on roule à 81 alors que la limite légale est à 80. Cette même lecture est parfois imparfaite ou pas à jour. C’est vite chiant : parfois le lecteur de panneaux voit un 70 km/h qui est pour la sortie d’autoroute, pas pour moi, et du coup ça bipe tant qu’il ne voit pas un panneau 110 ou 130. La raison à tout ça est législative : elle leur permet d’avoir une étoile de plus au EuroNCAP, mais c’est relou.

Sinon ça bipe pour le chevauchement de ligne, pour la détection d’un nouveau panneau, pour le régulateur qui s’active, pour le passage en iPedal, la détection des zones de danger, etc. C’est infernal. Certains sont désactivables, mais il n’est pas possible de rouler sans aucun bip.

La détection des mains sur le volant
Bien que la voiture ait un suivi de voie performant (vraiment), il faut garder les mains sur le volant. Pas trop, sinon il considère qu’on conduit à sa place, mais un peu quand-même sinon il considère qu’on n’a pas les mains sur le volant… et il se met à biper. Et comme sur les longs trajets d’autoroute on ne reste pas crispé sur le volant, il considère toutes les 30 secondes que je ne tiens pas le volant et il me faut donner un petit à-coup pour dire que je suis bien là. Sur un long trajet autoroutier, c’est vite chiant aussi.

Certaines voitures utilisent un détecteur capacitif sur le volant : un contact suffit. D’autres utilisent l’eye-tracking : pas besoin de tenir le volant, il détecte si je regarde la route ou pas. Si je tourne la tête, il gueule.

Autre point : si je ne fais rien, il bip plus fort et après 1 minute, il désactive tout.
Je trouve ça particulièrement dangereux. Le maintien de voie pourrait être une assistance d’urgence en cas de malaise. Autrement dit, c’est quand le conducteur ne réagit pas qu’il ne devrait surtout pas se désactiver ! Il devrait alors se mettre sur la bande d’arrêt d’urgence et s’arrêter en warning. La voiture en est capable : elle change de voie toute seule, elle s’arrête toute seule, et peut se garer toute seule. Elle a tout ce qu’il faut pour faire tout ça.
Si toujours aucune réaction de la part du conducteur, la voiture devrait appeler les secours. Là aussi, elle en est capable.

Chez Mercedes, c’est exactement ce qu’ils font.
Hyundai, lui, désactive tout et t’envoie dans le décor. La philosophie du système est à revoir ici. Coucou Hyundai ?

Le GPS et la priorité de la navigation.
Quand on entre une destination, il demande un trajet en ligne qui tient compte des bouchons, des travaux, des déviations… Si le réseau ne fonctionne pas ou si le serveur ne répond pas (après 1 minute), alors il cherche un trajet en local, en fallback.

Ce qu’ils devraient faire, c’est afficher le trajet calculé localement (en 3~4 secondes) puis le remplacer par le trajet en ligne quand ce dernier devient disponible. Comme ça, on peut commencer à voyager le temps qu’il cherche. Idem quand je veux modifier le trajet (inclure ou exclure les péages, etc.) : à chaque action il demande en ligne. C’est ridicule et fait perdre du temps.

Le planificateur de charge
Il y en a un, c’est cool, mais il n’est pas au point. On ne peut pas chercher des stations de charge par commune ou par zone, ni tous les afficher comme le fait n’importe quelle application du style Chargemap. On doit d’abord mettre la commune en destination, puis chercher des stations proches de la destination. Les applications comme ChargeMap ou ABRP sont encore indispensables pour savoir où on va (bien que le nombre de bornes soit désormais suffisantes pour partir sans planification).

Chez Tesla, quand on entre une destination, il affiche la carte avec une ligne droite entre le départ et l’arrivée. Ensuite, il trouve les chargeurs proches de cette ligne. Enfin, in planifie un trajet qui passe par ces chargeurs et ne conserve que les arrêts nécessaires en tenant compte de l’affluence sur chaque station. Idéal, complet et très rapide.

Hyundai fait exactement le contraire : il calcule un trajet routier (c’est long), puis ajoute des points de charges, et recalcule tout, ce qui prend encore plus de temps. Si le système est là et que ça semble fiable, le choix des chargeurs n’est pas « intelligent » : il prend ceux des aires d’autoroute alors même qu’on a dit « pas d’autoroute », il prend parfois ceux qui sont à contre-sens… bref, c’est encore en phase bêta. Hyundai débute sur ça, mais sont très très en retard sur Tesla et même BMW ou Porsche.

Bluelink
Il s’agit de l’application « voiture connecté » de Hyundai. C’était déjà aléatoire avec la Plug-In, ça reste lent et plein de bugs. Un exemple typique où les concepteurs n’utilisent pas leur propre système.

Pour commencer, la liste des fonctions reste ridicule : dans la voiture, tout passe par des capteurs et des boutons virtuels. Tout pourrait être commandé de façon logicielle. L’application pourrait donc absolument tout contrôler. Un peu dommage d’avoir fait une appli qui se limite à lancer la clim, la charge ou à déverrouiller les portes. Le véhicule est câblé pour permettre 100 fois plus. Il n’est même pas possible d’ouvrir le coffre ou les fenêtres, alors que clé de la voiture le permet. Et on peut chauffer l’habitacle, le volant, mais pas les sièges ? Sérieusement ?

Sinon l’ergonomie est merdique également. Par exemple, pour régler la limite de charge, c’est dans l’onglet « accueil ». Pour régler les heures de charge, c’est dans l’onglet « à distance », et pour voir si ça charge, c’est dans l’onglet « status ».
Sérieux les gars : faites un onglet « charge », un onglet « climatisation », un onglet « verrouillage, fenêtres, coffre »… C’est quoi votre problème ?

Ah et comme pour le système de bord : des confirmations, des confirmations partout. Arrêtez ! Oui, je veux rafraîchir les données et les infos ! Qui a déjà dit non à cette question ?
Non, ne me mettez pas une fenêtre modale pour dire que la charge a démarré suite à ma demande ! Une simple une mise à jour du témoin de charge dans l’appli suffit, c’est là pour ça.

Les actions commandes vocales.
Avec la commande vocale, on peut ouvrir le coffre. Cool. Par contre, impossible de fermer le coffre. C’est fait par mesure de sécurité (pas que quelqu’un coince sa tête par exemple), mais sérieusement ? D’autres trucs sont impossibles à commander : le toit ouvrant ? Il reconnaît la commande, mais nous dit qu’elle n’est pas disponible (alors qu’elle l’est en Corée).

À un moment il faut qu’ils assument faire de l’IA : le but c’est justement que la machine agisse toute seule pour des trivialités, pas de forcer les gens de réfléchir à la place de leur IA. Tout ceci pourrait largement être corrigé avec des mises à jour logicielles, mais on doute que ça arrive.

Le popup de confirmation au démarrage
Quand on démarre la voiture, le système affiche un popup du style « faites bien attention, respectez le code de la route, etc. ». Tant qu’on ne le valide pas, on ne peut rien faire : pas de carte, pas de nav. C’est chiant. On n’est pas des enfants : virez-moi ça.

Les points dont je me fiche un peu

Quelques points qui auraient été cool mais dont l’absence n’est pas non plus rédhibitoire.

Pas de haillon.
On peut rabattre la banquette arrière (en 60/40) et ça permet de transporter des gros trucs, mais l’ouverture du coffre n’est pas aussi grand que sur la PHEV que j’avais avant. Dans ce dernier, on transportait une bibliothèque Billy de chez Ikea, coffre fermé (juste pour dire et à titre de référence). Je n’ai pas testé dans la Ioniq 6, ça pourrait être un test intéressant.

Pas de toit solaire
La version de lancement de la Ioniq 5 avait un toit solaire en option (à la place du toit ouvrant). Vu la taille de la Ioniq 6, et la surface de toit disponible, ils auraient clairement pu mettre les deux. Le toit solaire de la Ioniq 5 permettait de gagner, dans de bonnes conditions, une dizaine de kilomètres par jour. On ne fera pas un Paris-Lyon avec ça, mais au moins c’est toujours ça d’énergie d’économisée. J’aurais bien aimé ça sur la mienne. Au moins pour le principe.

Un frunk et un sous-coffre tout petit.
Tesla, même sur sa Model 3 dual-motor a un gros coffre à bagages avant, un gros coffre arrière et un gros sous-coffre arrière (oui, c’est hallucinant : les moteurs et le reste sont ailleurs, probablement dans le Cloud). Sur la Ioniq 6, ils n’ont pas autant optimisé. C’est dommage, ça aurait été un argument face à sa concurrente.

M’enfin, le coffre avant contient mon câble de recharge T2-T2 (c’est tout ce qu’on peut mettre dans le frunk en version AWD — celui de la version RWD a un vrai frunk où on peut mettre ses courses). Le sous-coffre arrière contient le kit anti-crevaison, le triangle, et l’adaptateur V2L… et c’est tout, avec un rangement en polystyrène qui prend lui-même toute la place, totalement cheap et ridicule. Je ferais bien quelque chose de mieux moi-même.

Il manque des fonctionnalités
Là encore on subit le marasme bureaucratico-légalo-administratif en France et en Europe. En Corée, la voiture vient avec une Dashcam intégrée directement dans le système de bord. Les autres marchés n’ont pas ça. La voiture a donc des caméras 360°, mais rien pour enregistrer les 30 dernières minutes sur une clé USB ou visualiser ça sur les deux grands écrans 12" de la voiture.
Heureusement, FitcamX m’a dit qu’ils allaient faire une dashcam intégrée pour la Ioniq 6 comme ils ont pour la Ioniq 5 et plein d’autres voitures. Vivement (ça sera intégré physiquement, pas logiciellement par contre).

Idem pour le télépéage : les Coréens ont un bouton au plafond et c’est dans la voiture. Dommage de ne pas avoir ça ici.

Le marché US a aussi la possibilité d’avoir une clé RFID (format carte de crédit) ou de transformer leur téléphone en clé. Je n’en suis pas à regretter ça, mais c’est juste que la clé « normale » est trop grosse et a une forme peu pratique. Je songe à racheter une clé et à créer un circuit plus compact.

Android auto & Apple Carplay filaire seulement
Ces trucs ne fonctionnent pas en sans-fil dans la Ioniq 6. Sur une telle voiture, c’est une honte. Je n’utilise pas ça, et Tesla ne propose aucun des deux, mais quitte à proposer les deux systèmes, autant prévoir la fonctionnalité sans fil, non ? On n’a pas envie d’entrer dans une voiture et devoir commencer par brancher des trucs. On veut de la transparence fonctionnelle, surtout que ça existe, le sans-fil.

Pas de passage à travers la banquette arrière.
Parfois, quand on baisse l’accoudoir central dans la banquette, il y a une trappe pour accéder au coffre (typiquement pour passer les skis). Ici non. Il y a un machin en caoutchouc qui s’enlève, mais je crois que c’est pour éviter que l’accoudoir relevé ne vibre. Pas de trappe. Un peu dommage. Il n’est pas non plus possible de rabaisser la banquette depuis l’intérieur : il faut passer par le coffre.

Les caches du port de recharge en caoutchouc
Certaines voitures mettent des caches sous forme de trappe (en plus de la trappe extérieure). Certains vont même jusqu’à faire de sorte que l’ouverture de la sous-trappe CCS ouvre aussi la trappe Type-2, mais ouvrir la trappe Type-2 n’ouvre pas la CCS (ce qui est logique). Ici, Hyundai a choisi de mettre des caches en caoutchouc qui pendouillent par un fil. Un peu décevant.
Ah et s’il y a bien un bouton physique à côté du volant pour ouvrir/fermer la trappe (bien), il n’y a toujours pas d’ouverture de la trappe à l’approche d’un câble de recharge, comme chez Tesla. C’est vraiment un détail à la con, mais Tesla, eux, y ont pensé, et c’est sur ces détails qu’ils excellent constamment.

Il manque des accessoires
Dans la plug-in, j’avais un range lunettes dans le plafond. C’est pratique, mine de rien. C’est le genre de petits détails qui changent la vie. Dans la Ioniq 6, il n’y en a pas. On peut en commander un en accessoire, mais seulement en Corée.

L’accoudoir central est lui très grand et profond. Ce qu’on met dedans finit donc en bordel. Heureusement, il existe des accessoires (non-officiels) pour organiser tout ça. C’est typiquement le genre de trucs que la marque devrait prévoir de base. Même chose pour la boîte à gants et l’espace sous la console centrale : ce sont des espaces en vrac qui devraient prévoir options de compartimentation, au besoin, enlevable.

Ah et sur les 4 compartiments au centre, 3 ont des pads anti-dérapant en caoutchouc, pas le dernier. Sérieusement, les gars ?

Enfin, arrêtez avec vos supports de tasse : qui boit dans sa voiture en fait ? Perso j’aurais préféré un compartiment carré plus grand au lieu de deux rangements ronds dans lequel on ne peut rien mettre d’autre que des bouteilles. Et encore : les grandes bouteilles n’y entrent pas, et les petites ne sont pas maintenus car trop petites.
On dirait que c’est spécifiquement un format Starbuck. Aux constructeurs : à moins de proposer une consommation gratuite par jour chez Starbucks, arrêtez avec ces repose-tases à la con

Idées d’améliorations de ma part

Cette partie est à destination de Hyundai, s’ils lisent ça : ce sont quelques idées en vrac pour corriger l’ergonomie globale du véhicule :

  • ajouter des LED témoins de charge en bas de la voiture à l’avant (les mêmes que ceux sur le volant, en fait) ;
  • si y a un frunk, rendre le capot électrique et ajouter un bouton sur la clé ;
  • dans Bluelink, qui est une extension de la clé physique, ajouter les fonctions qui manquent : ouvrir le coffre, les fenêtres, le toit ouvrant, chauffer les sièges, le volant…
  • mettre des écrans OLED, surtout pour le HUD
  • mieux penser les boutons tactiles : un bouton qui ouvre d’autres boutons dans l’écran tactile, c’est du bullshit. Le bouton doit agir directement. Sinon autant ne rien mettre et nous laisser passer par l’écran.
  • les sièges chauffants avant méritent un bouton physique comme à l’arrière ; idem pour le volant chauffant.
  • la petite protection en caoutchouc sur la prise CSS, c’est merdique. Mettez une petite trappe comme le fait Ford sur la Mach-E ou Chevrolet sur la Volt.
  • mettez un détecteur capacitif dans le volant
  • rajoutez les accessoires qui manquent !
  • laissez-nous paramétrer les bips qu’on veut entendre (certains sont inutiles), et enregistrez ces paramètres
  • pour le courant de charge, ne mettez pas « maximum / moyen / minimum ». On n’est pas des enfants : mettez des valeurs en ampères ou en kilowatts.

Et ici quelques idées supplémentaires pour améliorer tout ça encore plus :

  • quand j’ouvre la portière et que je m’installe (détection poids sur le siège), allumer le système. L’idée même d’un bouton « contact » ou « start » n’a pas de sens dans une EV. Au pire, n’activez le moteur qu’une fois que j’ai enfoncé la pédale de frein et mis ma ceinture. Mais tout le reste doit fonctionner.
  • quand j’ouvre la portière, je dois pouvoir voir sur l’écran le niveau de charge et l’autonomie restante. En grand.
  • quand je coupe le moteur, ne me dites pas que ça utilise la batterie 12 V et que ça risque de la vider. On a une EV : ceci n’a pas pas de sens. Toute la voiture est électrique, et la bagnole a un mode « utilitaire » qui permet d’utiliser les accessoires sur la batterie de propulsion. Ceci devrait être le mode accessoire par défaut.
  • quand je quitte le véhicule en laissant tout allumé, ne me dites pas que c’est resté allumé. Mettez le frein de stationnement et coupez tout, si je m’éloigne trop de la voiture. La voiture sait où je suis : elle détecte la distance de la clé.
  • quand je coupe le moteur parce que j’ai fini de conduire, proposez-moi un bouton pour maintenir la clim allumée. Si je sors pour 30 secondes, ou si je reste dans la voiture, laissez tourner l’électronique, coupez juste le moteur (et utilisez le mode utilitaire par défaut). Je n’ai pas envie de sortir mon téléphone pour lancer la clim sachant que je vais revenir dans 2 minutes max. Ça doit être fait automatiquement.
  • quand y a personne dans la voiture, et que toutes les portes sont fermées, et que je m’éloigne : verrouillez les portes. Ou au moins proposez une options. Ah et fermez les fenêtres restées ouvertes : ne vous contentez pas de me dire qu’elles sont restées ouvertes.

En gros, ces quelques idées (pratiquement toutes implémentées chez Tesla au passage) sont des petits trucs qu’il est possible de faire sur une EV mais pas une thermique. Or, on parle d’une EV, ça tombe bien. Donc faites-le !

Quelques accessoires tiers

En vrac, quelques accessoires qu’il peut être utile d’avoir :

  • Rangement pour l’accoudoir : lien Aliexpress (spécifique pour Ioniq 6)
  • Malle de rangement pour le coffre : lien Amazon (pas spécifique, mais la version XL entre tout juste, et surtout ne glisse pas)
  • Ballais d’essuie-glace compatible : Bosch Aerotwin AR653S (lien amazon ; le-même que pour Ioniq 5 et Ioniq hybride)

Et à propos de la conduite ?

Beaucoup de gens me demandent « ça roule bien ? ».

Ben écoute : oui !
C’est une voiture, ça roule… Bien… Que dire de plus ?

Pour ma part, j’ai déjà roulé 3 ans en hybride rechargeable (essentiellement en mode électrique, donc), donc je ne suis pas dépaysé. Je retrouve mes palettes au volant, les mêmes boutons dessus, ainsi qu’à peu près la même logique sur le freinage régénératif, les aides actives, etc.

Honnêtement, c’est une voiture avec moult options, mais le fait qu’elle soit électrique (et ça vaut aussi pour une Zoé ou une Dacia Spring), signifie :

  • qu’elle soit en boîte automatique
  • … qu’en fait elle n’a pas de boîte de vitesse du tout
  • que si on appuie sur l’accélérateur, ça part… d’un coup. Vraiment.
  • que c’est silencieux
  • que ça ne vibre pas de partout
  • que le freinage est essentiellement régénératif (c’est transparent à l’usage)

La boîte auto, pour moi, c’est un must have. Je comprends qu’il puisse y avoir quelques enthousiastes en mécanique qui aiment conduire en boîte mécanique. Mais pour le commun des mortels, je ne pige même pas que les boîtes auto ne soient pas plus répandues. Si : le prix de l’option, peut-être…
Pas de vitesses à passer, pas d’embrayage, impossible de caler… C’est une charge mentale en moins, et pas des moindres. J’ai conduit des boîtes manuelles, j’ai passé mon permis dessus, mais quand on essaye une boîte auto, on se rend compte qu’il faut laisser à la machine ce qu’elle peut faire.

Que dire de plus ?
La Ioniq 6 est une voiture de 2 tonnes (oui je sais), mais elle ne les fait pas. Les moteurs électriques lui donnent une sensation de légèreté assez incroyable.

Et pour la charge ?
Ben j’arrive chez moi, je branche la voiture, je laisse faire. J’ai programmé pour une charge entre 22 h et 06 h, et limité à 80 %. Chose qui se qui se passe. Le lendemain, je déverrouille la voiture, le câble se débloque, je peux retirer la prise de la voiture, et je pars. C’est pas plus compliqué que brancher son téléphone portable. Le plein d’essence ? C’est du passé.

Quant aux bornes, il faut suivre les indications sur les bornes et bien lire ce qu’elles disent. Prenez votre temps : lisez ce qu’il y a dessus. Certaines bornes diront de passer le badge (carte), puis de brancher la voiture. D’autres diront l’inverse.. Si tout est ok, la charge se lance, et ça s’affichera sur la borne, dans la voiture et éventuellement sur votre application.
Et pour arrêter, on repasse le même badge sur la borne, qui comprend qu’on veut terminer la session, et c’est bon, le câble se débloque. Rien de compliqué.

En conclusion

Aucun regret pour cet achat : j’avais déjà vu et essayé la voiture avant l’achat. J’étais même le premier à l’essayer à la concession. J’en suis satisfait.
Étant de la même marque de la même « lignée » que ma voiture précédente, je ne suis pas du tout dépaysé.

Je ne pense pas que j’aurais préféré une Tesla Model 3.
Cette dernière m’aurait clairement plu, on va pas dire le contraire, mais la Ioniq 6 est tout aussi plaisante, mais plus jolie (chose qui compte aussi) et plus futuriste et travaillée (chose que j’aime particulièrement)… malgré un software de merde.

Quant aux quelques défauts, ils sont essentiellement logiciels : soit des gros manques, soit des choix questionnables des concepteurs, soit liés à l’interface merdique. On peut espérer une correction, mais l’espoir reste mince.

Ce qui manque autrement avec Hyundai, c’est un moyen de communiquer avec des gens compétents directement chez eux. Qu’ils prennent en compte les demandes des clients et leurs remarques. Qu’ils s’inscrivent sur les forum d’utilisateurs (il y en a) et lisent les doléances des utilisateurs.

Comme chez Tesla, en fait.
On a déjà vu Elon Musk approuver des idées postées sur Twitter et les transmettre à ses équipes. J’imagine qu’ils ne peuvent pas satisfaire tout le monde, mais rien ne leur empêche de mettre en place une plateforme pour voter pour des idées, ou au moins rajouter des options de personalisation : ça ne coûte presque rien en terme d’investissement de rajouter un paramètre utilisateur à la place d’une variable codée en dur.

Étant quelqu’un qui teste explore toujours tout à fond, je suis prêt à leur soumettre un rapport complet avec des remarques à l’usage.

Mais je ne suis pas sûr qu’ils veulent réellement faire ça. Ils vendent des voitures, une fois qu’ils ont le pognon, c’est fini, on ne les intéresse plus. Ils l’ont prouvé avec les retards : Hyundai vend la voiture à ma concession, qui elle me la vend à moi. Une fois la commande de la concession passée, Hyundai devient un mur.
Pas juste Hyundai, hein, mais presque tout le monde.

Tesla se démarque : et vous savez pourquoi ? Probablement parce que son patron roule lui-même avec ses propres voitures. Et quand on utilise son propre produit, ça change tout. Je doute que les PDG de Hyundai ou des autres roulent avec leurs voitures (et même qu’ils conduisent eux-mêmes).

Mais bon. Ça n’empêche pas que la Ioniq 6 soit un beau joujou qui en vaille le coup.

(D’autres articles seront à venir, même si ça dévie un peu du contenu habituel, je sais)

Mises à jour

2023-05-17 : réception de la voiture.

2023-06-20 : mise à jour du système de la voiture. L’OTA n’est pas encore actif, ça passe par une clé USB et un logiciel Windows (22 Go à télécharger). La principale nouveauté est un meilleur planificateur.

2023-08-22 : avec la fin de l’été, les matins sont un peu plus fraîches. J’ai eu un message d’erreur lié au système électrique. Sur une EV ça ne présage rien de bon. La clim ne fonctionne plus, tout le reste est OK. Le garage est contacté. Ils ont constaté l’erreur dans les journaux systèmes, mais ont besoin de plus de temps pour chercher. Je peux continuer à rouler avec pour le moment.

2023-09-01 : il s’agit d’une valve tri-directionnelle liée à clim qui merde. Elle sera changée quand ils pourront recevoir la pièce. C’est pris en charge par la garantie évidemment.
Note : en allant au garage, le message qui était resté toute la semaine est parti.

2023-09-30 : c’est bien la température qui provoque le problème. Quand il fait froid, l’erreur s’affiche et la clim s’arrête de marcher. Quand il refait chaud (ou que la voiture est chaude, après une recharge ou un long trajet par exemple), tout rentre dans l’ordre. Probablement que la tri-valve en question se grippe avec les dilatation et contractions thermiques.
Vu qu’on est en automne, le fait de ne pas avoir de clim n’est pas trop un soucis. Ce qui est un soucis, c’est que Hyundai Assistance sont des gros nazes qui exigent que la voiture soit remorquée pour débloquer une voiture de prêt, même si c’est pour une broutille. Problème, quand j’appelle l’assistance, personne ne vient. Ce sont des branquignoles. Hyundai France semble s’en foutre également. La concession trouve ça inadmissible.

2023-10-23 : après quelques semaines, la pièce de rechange est arrivée et je leur laisse la voiture pour 24 heures. On me prête une petit hybride boîte auto (ça me va : je ne supporte plus les boîtes manuelles).

2023-10-24 : récupération de la voiture.

2023-11-21 : RàS depuis. Tout roule. Je suis aussi passé en roues+pneus hiver (vivant dans les montagnes, c’est indispensable).
Avoir des sièges chauffants, volants chauffants et un dégivrage + désembuage à distance est un gros plus. C’est un joli confort et très pratique.
La consommation augmente de 5-10 % maintenant que les températures sont de l’ordre de 5 °C le matin. Rien d’insurmontable. L’autonomie affichée est toujours supérieure à 500 km.

Mème de Bob l’Éponge « science ».
Ceux qui me lisent depuis plus de dix ans savent ce que je pense des (soi-disant) moteurs à énergie libre, ce genre de trucs. J’en parle dans ces vieux articles :

Il fut un temps où les vidéos et autres posts à propos de tels dispositifs foisonnaient, avec à chaque fois les mêmes erreurs, la même arnaque, bref, du bullshit systématique.

Ce matin je trouve cet article :

Ça m’a fait penser à ces vieux articles, mais, c’était une erreur !
Car en y regardant de plus près, ici, contrairement aux autres vidéos à la con, le principe tient la route. Qui plus est, l’article ni la vidéo ne parlent d’énergie, de puissance, de travail ou de force à tort et à travers en mélangeant tout.

Pour une fois ce n’est donc pas un escroc avec des aimants qui essaye de faire un moteur à énergie surnuméraire et qui appelle les médias une fois qu’il a suffisamment planqué la batterie et les câbles. Ici c’est totalement réel et pour cause, il a compris la base :

Le principe est de chauffer l’air d’un côté […]

Et la partie importante ici évidemment le « d’un côté » !

Car ça peut fonctionner si le soleil éclaire un côté et pas l’autre de façon asymétrique. L’asymétrie est toujours la clé pour un moteur thermodynamique : réchauffement d’un côté, refroidissement de l’autre. Ça fait une détente de gaz d’une zone chaude vers la zone froide, et le déplacement d’un piston, et donc un mouvement et un travail.
Dans le moteur de l’article, l’échauffement primaire est fourni par le Soleil à l’air dans les bouteilles. Le piston est un liquide (l’eau), qui est éjectée par l’air qui se détend. La bouteille devient plus légère et ça fait basculer la roue. Ceci place la bouteille vide à l’ombre, au frais, ce qui contracte l’air et aspire le liquide.
Le truc ensuite c’est de rendre ça cyclique. Idéalement, ce déplacement de l’air d’une région à une autre est rendu possible par la force du piston lui-même mis en déplacement par le gaz.
Au final, la chaleur absorbée d’un côté et libéré de l’autre permet de faire tourner le moteur.

Par contre il n’a rien inventé.

Ce mécanisme est très similaire au principe de l’oiseau buveur, un petit jouet thermodynamique (fun et vraiment pas cher !). Ce système peut être étendu en un moteur rotatif : la roue de Minto, où un fluide est successivement refroidi puis réchauffé. Cette succession est assurée par la même rotation qu’elle engendre. On a donc notre phénomène cyclique et auto-entretenu.

Ça reste impressionnant d’avoir faire ça à partir de matériaux de récupération, et surtout d’avoir quelque chose qui tourne « comme par magie », mais c’est simplement un moteur thermique dont la source chaude est le soleil.


En complément, voici quelques-uns de mes articles sur le sujet des moteurs thermiques :

Et sinon toujours des articles sur d’autres moteurs ou objets qui tournent tout seuls sous la lumière :

  • Le moteur de Stirling miniature : un autre jouet thermodynamique. Certains peuvent fonctionner au Soleil tels quels si ce dernier réchauffe un seul côté, d’autres fonctionnent au Soleil si on refroidit (avec de l’eau ou des glaçons) l’autre côté.
  • Le radiomètre de Crookes : un petit rotor thermodynamique dans un tube sous vide partiel, qui est, en apparence, mais en rotation par la lumière.
  • Voyez aussi le moteur de Mendocino-Spring, mais ça c’est à base de panneaux solaires avec sustentation magnétique, c’est un moteur électrique.

Et sinon, il y a toujours la Pendule Atmos (voir ici, à la fin de l’article), de la manufacture horlogère Jaeger-LeCoultre : une horloge de bureau qui peut fonctionner indéfiniment. Pas besoin de le remonter ni d’utiliser une pile : l’énergie est donnée par les variations de température au cours d’une journée dans la pièce, et captée par la dillatation d’un fil métallique qui remonte alors le mécanisme. Un delta d’un degré suffit à remonter le mécanisme pour deux jours. Par contre je ne l’ai pas dans ma collection, car il coûte dans les 9 000 € :-(

Suite à mon passage d’Android à iOS, je reviens ici sur des trucs bien ou des trucs chiants de ce système.

J’ai eu quelques retours suite au précédent billet, à la fois de personnes qui hésitaient à faire comme moi, que de personnes qui avaient déjà fait le pas et qui me donnaient des astuces ou la confirmation (ou non) de ce que je disais dans l’article.

Déjà, merci à eux pour leurs astuces ou partage des applications indispensables, je vais les ajouter ici.

Les plus

L’OCR

L’OCR, c’est la reconnaissance de caractères.

Dans iOS 15 (peut-être avant), je peux photographier un texte et sélectionner puis copier le texte, directement sur la photo. Il reconnaît le texte à la volée. Ça marche même plutôt bien avec du japonais, mais beaucoup moins avec du coréen.

C’est possible à chaque fois qu’on veut prendre une photo (il y a un bouton qui permet de forcer la détection de texte), qu’une photo est déjà prise (il suffit alors cliquer sur le texte dans la photo et ça devient sélectionnable), ou encore sur une capture d’écran ou n’importe quelle autre image.

Ensuite on peut évidemment copier le texte, le partager, etc.

Ce qui est assez impressionnant, c’est que dans l’application de traduction, on peut prendre une photo dans le champ de texte à traduire. On prend alors en photo une pancarte, ça détecte le texte, et il suffit de valider pour que ça le traduise immédiatement. L’intégration et l’enchaînement des opérations est fluide et impressionnante, là où autrement il aurait fallu passer par 3 applications et donc 3 fois des copier/coller.

QRcode & Shaazam

Shaazam c’est l’application qui vous donne le titre d’une chanson après l’avoir fait écouter à votre téléphone.

Apple a racheté Shaazam il y a quelques années, et désormais il s’agit d’une fonction intégrée à l’OS. Contrairement à une application tierce, qui met toujours du temps à se lancer, ici, c’est instantané : il enregistre immédiatement dès qu’on touche cette option (dans le menu en haut). Bien-sûr, il vous propose d’acheter le morceau si vous ne l’avez pas (via Apple Music).

Pour les QRCode, c’est pareil : l’appareil photo suffit pour scanner un QRCode. C’est vraiment tout con, mais ça m’a toujours manqué dans Android, où il faut une application tierce.

Une certaine forme d’IA

Parmi toutes mes photos, il y en a beaucoup de mon chat. Il suffit que je cherche « chat » dans l’appli des photos pour qu’il me les sorte. Idem plus « fleurs », « montagne »…

Ce n’est pas parfait, car il oublie quelques photos, et je n’ai pas testé en cherchant des noms de personnes qui apparaissent sur certaines photos, mais c’est une fonctionnalité qui peut éventuellement faire gagner un peu de temps, surtout si on est du genre à conserver beaucoup de photos, images, mèmes…

Les scripts

Certaines applications sur Android le permettaient aussi, mais iOS le permet en natif : réaliser des actions automatiquement basées sur votre géolocalisation, l’heure ou autre. Par exemple, vous voulez couper le Wifi et le son à chaque fois que vous allez au travail ? Il suffit de dire qu’à chaque fois que vous êtes au boulot (basé sur le GPS) et seulement en semaine, vous réalisez l’action de couper le wifi et de baisser le son.

Bien configuré, ça s’activera tout seul.

Autre exemple : dès que le GPS détecte que vous êtes à la maison, ou encore si vous branchez le téléphone, il peut réactiver le Wifi.
Les possibilités sont très nombreuses : il y a plein de situations « déclencheurs », que l’on peut même combiner, et encore plus d’actions à accomplir.

D’autres types de scripts permettent d’ajouter des entrées dans le menu « partager », ou de réaliser des raccourcis personnels. Un exemple : on peut faire un raccourci pour tout enregistrer : vidéo, audio, puis retranscrire tout ça et l’envoyer dans le cloud. Certains s’en servent dans le cas où ils sont contrôlés par les flics qui ont tendance à abuser parfois.

Il existe même des sites avec des scripts dédiés pour ça. Voir l’article de Korben pour la présentation ou le site directement : routinehub.co.

Les photos

On en parle systématiquement quand on parle des iPhones, mais c’est pas sans raison.
Sous Android et depuis toujours, j’ai toujours pris l’habitude de mitrailler le sujet de photos, en espérant qu’il y en ait au moins une de nette voire de jolie. Sous iOS, ce n’est plus nécessaire. Toutes les photos sont nettes et belles.

Il y a beau n’y avoir que 12 mégapixels, ça suffit largement. La course aux mégapixels est ridicule et ici ils le démontrent. Le traitement de stabilisation et tous les traitements logiciels disponibles sont très réussis. À noter que certains téléphones haut de gamme de Samsung ou Sony sont également de très belles photos, mais perso j’étais toujours resté dans l’entrée et le milieu de gamme jusqu’à maintenant (200-400 €).

Les moins

Le clavier et la prédiction orthographique

La prédiction et la correction est merdique. Non vraiment : c’est véritablement pourri.

Je désactive toujours la correction automatique (je refuse qu’on modifie ce que je tape), mais je conserve les suggestions, sur lesquelles je peux cliquer pour les utiliser.
Ces suggestions sont beaucoup, beaucoup moins pertinentes sur iOS que ce que j’avais sur Android.

Quand je tape « a », il n’a pas exemple même pas l’intelligence de me proposer « à ». C’est ridicule :

Prédiction sur Android et sur iOS pour « a ».
(Android est à gauche et iOS est à droite)

Ensuite, il ne semble proposer que des mots qui débutent par ce qu’on a mis. Pas des mots similaires.

Ainsi, si je veux écrire « masque » mais que je tape « masue », il ne me propose pas « masque », qui diffère seulement d’une lettre. Le système ne lit pas les pensées, bien-sûr, mais le clavier Android fonctionne lui, et propose bien « masque ».

À la place, iOS proposera « masure ».
Une masure est une petite maison délabrée. Exemple : « les covidiots portent mal leur masure ».

Ces systèmes de prédiction et de correction de fautes fonctionnent généralement de façons statistiques. Ils peuvent par exemple :

  • calculer un indice de proximité orthographique des mots. Les mots « chats » et « chars » sont par exemple plus proches orthographiquement que « chats » et « chiens ».
  • calculer un indice de proximité sur le clavier : « chat » et « char » sont très proches si l’on regarde les lettres tapées sur un clavier (R et T sont côte à côte).
  • utiliser la fréquence de popularité d’un mot : certains mots sont bien plus fréquents que d’autres dans une langue. Il suffit d’analyser 50 000 œuvres littéraires et compter les occurrences des mots. Je ne croirais personne qui dirait qu’Apple est dans l'incapacité de faire ça.
  • utiliser la fréquence de vos mots, basé sur votre historique de frappe, votre historique de correction d’erreur et de validation des prédictions. Si vous corrigez constamment « char » par « chat », il devrait s’en souvenir la prochaine fois, par exemple.

Le clavier Swiftkey (acquis par Microsoft) et même le clavier Google d’Android sont très forts sur ce système :

Prédiction pour chien et char.
Swiftkey utilise la proximité des touches du clavier pour déterminer ce qu’on a voulu taper : on peut même aller voir la « heat-map » dans les paramètres pour voir quelles touches vous tapez généralement bien, et lesquelles sont loupées à chaque fois.

C’est un algorithme brillant qui prend en compte le clavier, la langue (deux mots proches peuvent être confondues humainement) et le contexte (analyse du champ lexical).

Apple ne fait pas tout ça, ou ne semble pas le faire, ou le fait alors vraiment très très mal.

Pourtant, avec toute la pub qu’ils font autour de Siri et son « IA », et les puces « bionic » avec des unités d’apprentissage, de prédiction et d’analyse intelligente… je m’attendais à mieux. Beaucoup mieux. Tout ça c’est clairement du flan.

Je ne sais pas si Apple a voulu expérimenter avec un apprentissage naturel et évolutif plutôt qu’intégrer les statistiques et la logique pure, mais c’est pas une réussite. Et je ne considère plus être en phase d’apprentissage : j’ai ce téléphone depuis 8 mois maintenant et c’est toujours aussi pourri.

Sur Android, je pouvais taper (ou swiper) mon texte comme un porc et valider les suggestions et c’était généralement nickel. Sous iOS, j’ai laissé tomber 80 % de mon swipage, car c’est catastrophique.

Le clavier, c’est le gros point noir d’iOS en ce qui me concerne.
On peut toujours installer Google Keyboard ou d’autres claviers, mais c’est l’intégration qui en prend un coup.

L’UX du clavier

Je ne peux pas m’empêcher d’en remettre une couche. C’est vraiment à se taper la tête contre les murs.
Sur certains trucs, l’interface elle-même est à chier.

J’ai mis quelques mots en prédiction, comme certains noms propres. Pour l’exemple, voici l’expression « pkmn » qui se fait remplacer par « Pokémon » :

i
À votre avis, pour que le remplacement soit fait, j’appuie où ? Sur la suggestion ? Perdu ! Si j’appuie sur la suggestion, ça l’annule comme si j’avais appuyé sur la croix de la suggestion. À la place, pour valider le remplacement, je dois appuyer sur la barre d’espace du clavier. Je trouve ça déroutant, mais ce n’est pas la seule chose de déroutant chez Apple ces derniers temps, Grumpy Website en parle très souvent.

Les paramètres rapides

J’en avais parlé dans mon article initial : les paramètres rapides sont faux.

Oui, il y a un bouton « wifi » et « bluetooth », mais ces derniers ne désactivent pas l’un ou l’autre. Ils coupent la connexion courante, mais le module reste actif : le bluetooth continue de chercher et le wifi aussi. Pour ce qui est de l’économie de la batterie, c’est donc inutile.

On peut tout de même désactiver tout ça, mais il faut aller dans les paramètres d’iOS > Bluetoot / Wifi > désactiver. C’est plus long, et ça rend totalement inutile les boutons Wifi/Bluetooth.
Enfin, pas tout à fait : ces boutons peuvent les rallumer, juste pas les éteindre. Je sais pas quel ingénieur a imposé ça, mais il ne pensait pas à l’utilisateur à ce moment-là.

Pas de .flac

iOS et iTunes ne prend pas en charge le format audio « FLAC ». Ils ont leur propre format lossless (ALAC), mais c’est quand-même un peu chiant : c’est un format autrement assez répandu.

Ah et iTunes manque de transférer une partie des morceaux à chaque synchro. C’est n’importe quoi là aussi.
Et évidemment, impossible de transférer de la musique via USB comme sur une clé USB : ça finira dans les dossiers, pas dans la bibliothèque musicale.

L’appareil photo

Alors autant les photons sont magnifiques, autant l’appareil photo est plutôt limité. Sous Android (du moins sur le BQ Aquaris X2) je pouvais choisir l’ISO, la vitesse d’exposition, la luminosité… autant sous iOS, hormis quelques options de filtres, il n’y a rien de technique (pas d’ISO ou de temps d’exposition).

Heureusement, il y a des applications tierces qui permettent tout ça, mais ça manque quand-même dans l’application native. Est-ce que c’est seulement sur le 13 Mini que tout ça est retiré ?
En tout cas, cette appli est un exemple de remplacement. L’interface est austère, mais ça marche pas mal : Easy Long Exposure Camera (la version gratuite a une pub une fois qu’on a pris une photo et ne permet pas de régler l’ISO, mais la version « pro » est prise à vie et lève toutes ces limites et la pub).

ÉDIT : j’avais découvert par hasard que le temps d’expo longue passe de 3 secondes à 10 s voire à 30 s si le téléphone est posé immobile. Pour ça, servez-vous d’un trépied (comme celui-ci, déjà partagé ).

Safari

J’avais dit que Safari c’était pourri, eh ben, oui c’est pourri. On se fait très bien à l’interface, mais certains éléments de page web (les :hover ou les datalists HTML5) ne fonctionnent pas ou pas bien.

Étrangement, avec certains modules complémentaires, tout ça refonctionne. Je ne comprends pas tout ici.
Par contre, tous ces navigateurs mobiles qui n’ont pas de console JS ni d’outils de dév, c’est chiant (et épargnez-moi la méthode pour accéder aux outils de dév du mobile depuis un ordi sur le même réseau : ça marche jamais, encore moins sur iOS où il faut un Mac).

Le bluetooth

Le bluetooth fonctionne pour lire ma musique dans la voiture, mais envoyer une photo d’un téléphone à un autre, ça ne marche que via airdrop, donc d’un iPhone à un iPhone.

Airdrop est très simple et on peut transférer à peu près n’importe quoi (contacts, événements, photos…) et c’est hyper rapide, mais pour envoyer une simple photo à un appareil Android, c’est impossible. C’est vraiment du bullshit de la part d’Apple.

Les scripts

Oui, j’ai mis ça dans les plus et maintenant dans les moins.
Évidemment, les scripts c’est cool : ça permet de faire en sorte que le téléphone lance tout seul des actions. Par exemple, quand je connecte mon tél en bluetooth dans la voiture, c’est que je m’en vais de chez moi. Du coup, j’ai programmé qu’il me coupe le wifi de la maison. Ça semble logique et comme ça il ne passe pas tout le trajet à chercher du Wifi. Je lance aussi l’application musicale juste après.

Sauf que… certains scripts ne peuvent pas tourner en tâche de fond. Ils se contentent d’afficher un popup et c’est à nous d’exécuter le script. Ça marche, mais ça enlève environ 90 % de l’intérêt d’une machine qui fait des actions qu’on lui dit de faire, à notre place, en tâche de fond et selon les circonstances

Un autre exemple, j’ai fait en sorte que dès que j’arrive à proximité de chez moi, il active le Wifi, puis attend, et coupe le bluetooth. L’idée est que quand je rentre, je suis généralement en voiture, et donc je veux qu’il coupe le blutooth après que j’en suis sorti, d’où l’attente. Sauf que non : les scripts qui se déclenchent avec la localisation du téléphone ne peuvent pas se lancer en tâche de fond tout seul : il faut les valider à chaque fois. C’est complètement con.

Les scripts donc, s’il faut être derrière le téléphone à chaque fois, c’est inutile.
Seul avantage : faire un bouton customisé qui désactive le wifi et le bluetooth. Qui le désactive réellement, contrairement à ce que font les boutons natifs.

Logo de YouTube.
Je vous le dis tout de suite : il y a majoritairement des youtubeurs anglophones ici.

J’en connais un bon paquet, mais certains, malgré leur grande qualité, ont fini par me lasser un peu et je ne les suis plus de façon assidue. Dans cet article, je mettrais des chaînes peut-être moins connues, mais d’une grande qualité tout de même.

Il n’y a pas vraiment d’ordre dans la liste.

Science & ingénierie

Une chaîne allemande. Les questions qui y sont soulevées sont à la fois scientifiques, philosophies, politiques, éthiques et sociétales. Ce sont souvent de grandes questions qui font généralement polémiques. Ils ont néanmoins le chic de rester neutres dans leurs positions et de peser systématiquement le pour et le contre pour chaque question (ce qui ne les empêche pas de pencher d’un côté ou de l’autre lors d’une discussion en fin de vidéo).
En dehors de ça, il y a aussi des vidéos de vulgarisation pure, également d’une grande qualité. Le tout est animé avec de petits personnages rigolotes en forme d’oiseaux.

Chaîne d’un ingénieur en électronique : il construit des trucs plus ou moins improbables avec une touche d’humour, et de vulgarisation.
Outre ses explications et son humour, les vidéos montrent aussi les choses qu’il ne faut pas faire en électronique et électricité, en en montrant les conséquences (chocs électriques, incendies…) ou au contraire les choses que l’on peut faire sans risquer sa vie (afin de débunker certains mythes).

Toutes les semaines, une longue vidéo (20-40 minutes) sur la science et le futurisme. C’est probablement la plus grande chaîne de futurisme d’Internet. Il y explore par exemple les possibilités d’une démocratie dans une civilisation de 1000 planètes ; de comment on peut nourrir 1000 milliards de personnes sur Terre ; comment miner les astéroïdes ; le concept de l’ingénierie stellaire ; comment survivre la mort thermodynamique de l’univers…
Si vous aimez les vidéos « mindblowing », cette chaîne (en anglais) est faite pour vous.

Une chaîne qui répond à des questions de la vie : des questions à priori simples, mais aux réponses très complexes. Il y a pas mal de biologie, d’évolution, de social, de science physique.

Une excellente vulgarisatrice scientifique sur la physique. Actuellement elle s’est lancée dans l’explication des principes de base en physique, mais elle fait aussi des expériences improbables, parfois en collaboration avec la chaîne Veritasium (très bonne aussi, mais pas dans cette liste).

Un passionné de physique des arcs électriques qui s’amuse avec tous les appareils du style bobine Tesla, bougie plasma, machine de Wimshurst. Il construit également pas mal d’appareils lui-même et explique comment faire.
C’est à lui que je dois la construction de ma bobine Tesla qui tient dans la main.

Probablement la chaîne explicative de la plus grande qualité sur YouTube. Plutôt orienté aéronautique et aérospatiale, il parle également du problème de l’énergie, son stockage, de l’automobile ou de l’histoire de tout ça, sur le plan de l’ingénierie. La qualité des animations et des recherches est tout bonnement impressionnante.

La même chose que Real Engineering, mais sur la science plus fondamentale.

Encore un ingénieur, mais qui adresse de façon très pédagogique des questions et des objets étonnants de la vie de tous les jours.
Je le connais depuis moins longtemps que d’autres chaînes, mais la qualité et la spontanéité des explications sont du plus haut niveau.

Encore un vlog d’un ingénieur, ici du génie civil. Ses vidéos sont principalement orientées sur l’hydrologie : du design d’une canalisation, d’un barrage, de l’effet de l’eau sur une route, le dessin des côtes… Très intéressant et c’est toujours illustré avec des maquettes qu’il fait lui-même.

Une chaine du très grand laboratoire Fermi aux USA, sur la recherche en physique fondamentale. Le niveau est élevé, mais les explications permettent justement de monter en niveau.

Une chaîne (en français !) d’un professeur de physique qui s’est lancé avec des expériences de physique quotidiennes durant le premier confinement Covid de 2020. Les explications sont bonnes, les expériences amusantes et simples, y compris pour des enfants.

Une chaîne sur les paradoxes statistiques et les biais cognitifs appliqués à la vie de tous les jours. Le tout avec des petits chats.

Probablement la meilleure chaîne de vulgarisation scientifique francophone. Les vidéos sont parfois un peu longues, mais c’est ce qu’il faut quand on veut comprendre certains concepts en profondeur comme il cherche à le faire faire.

Une chaîne francophone sur la science mais pas seulement. La vulgarisatrice derrière répond aussi à des questions que personne ne se pose (« pourquoi les sachets de chips sont remplis d’air ? », « pourquoi y a-t-il des motifs sur l’essuie-tout ? »), et les réponses sont parfois étonnantes !

Autres chaînes culturelles (non science)

Une chaîne qui parle de questions d’ingénierie, de logistique, d’économie et beaucoup d’aviation civile (pas juste l’aspect technique, d’ailleurs). Un peu comme Real Engineering, il y a à chaque fois beaucoup de recherche dans ses vidéos et ça donne une chaîne d’une grande qualité.

Par la personne derrière Wendover. Ceci est sa chaîne « light » : le travail de recherche est toujours là, mais le ton est plus humoristique, bourrée de jeux de mots et de blagues vaseuses. Les vidéos sont plus nombreuses et les questions soulevées sur des sujets plus larges.

La légende vivante de la vulgarisation qu’est Jamy, celui qui a bercé toute une génération avec C’est pas Sorcier, s’est lui aussi lancé durant le premier confinement de 2020 avec des vidéos culturelles et scientifiques. Au début dans son salon et son jardin (confinement oblige), les sujets se sont élargies peu à peu : science, astronomie, langue française, cuisine… tout y passe, sur le ton de la gentillesse, l’humour et la bienveillance. Jamy, quoi.

Une chaîne sur l’histoire, les civilisations disparues et l’archéologie. Là également la qualité est au rendez-vous et le travail de recherche très important. L’Histoire n’était pas du tout mon domaine, j’y apprends vraiment beaucoup de choses.

Une chaîne désormais bien connue grâce à sa série de vidéos « Étranges Escales », où son auteur parcourt les villes du monde (Tokyo, Paris, Rome, Sans Francisco…) pour y dénicher des curiosités étonnantes et fascinantes. L’une des meilleures chaînes YouTube francophone selon moi, à la fois sur les images, le contenu, mais aussi le ton du narrateur. Ses vidéos sont magnifiques, la narration reposante, et le contenu intéressant.

Un peu l’équivalent anglophone de Axolot : il explore les curiosités et les beautés du monde, des peuples, des choses. Là également le ton est reposant et les images aussi.

Chaînes Diverses

Si vous connaissez l’ancienne émission britannique « Brainiac », cette chaîne est un peu dans le même genre : des explosions, des feux d’artifices, des arcs électriques d’un million de volts, de l’azote liquide, du mercure, de la radioactivité… et parfois tout ça mélangé. Si vous cherchez la chaîne d’un scientifique fou qui ressemblera à Doc', de Retour vers le Futur.

Un vlog d’un pilote d’avion de ligne. Je ne sais plus comment je suis tombé dessus, mais c’est super intéressant. Il explique aussi bien des astuces à destinations des (futurs) pilotes de ligne, que la vie d’un pilote, ou des choses intéressantes sur les avions en général.

LA chaîne française sur les tests des voitures électriques (Tesla et autres), et road-trip ou vie quotidienne en EV.
Si vous cherchez un EV ou un PHEV, ou un test d’une de ces voitures ou juste des infos, il y a de grandes chances que cette chaîne l’ait en vidéo. Le gars est indépendant (pas vendeur ou autre), ce qui change des tests pas toujours neutres de la télé. Sa notoriété sur Youtube est cependant telle qu’il se fait contacter régulièrement par les marques d’EV, et c’est également pour ça qu’il arrive à tester en détail autant de voitures électriques. Sinon, il teste aussi des voitures électriques de particuliers, qui le contactent pour l’occasion. Le tout dans la bonne humeur et l’ambiance familiale.

Une chaîne sur l’impression 3D et des bricolages sympas à base de ça.

Depuis quelques semaines, de façon épisodique, il pleut de l’eau sableuse sur une bonne partie de la France et de l’Europe. C’est du sable qui arrive tout droit du Sahara. C’est assez impressionnant.

Actuellement, il ne pleut pas, il fait au contraire très beau grâce à ce vent chaud venu d’Afrique. Par contre le sable et la poussière reste dans le ciel et ça donne des images impressionnantes.

Ci-dessous deux photos de la même scène prise à quelques jours d’intervalle depuis la même route. Le massif montagneux enneigé que l’on distingue au loin, c’est la chaîne des Puys en Auvergne.

La première photo est prise avec un ciel clair habituel. La seconde, certes en contre-jour, mais où l’on voit le ciel nettement teinté grisâtre :

Photo du ciel normal.
Photo du ciel rempli de sable.

Beaucoup d’autres images sont visibles, de couchers de soleil rougeâtre et du sable qui a plu sur le mobilier extérieur ou les voitures :

Ainsi qu’un tweet avec une animation, par Météo-France :

C’est beau mais assez flippant.

Tout ceci a un avantage : cela fertilise les sols, partout où ce sable riche en phosphore tombe. Notamment en Amazonie, où il est estimé que ce sont 182 millions de tonnes de sable que le vent transporte en Amazonie depuis l’Afrique.

Bref, c’était simplement pour vous montrer ces photos, ces liens, et partager cette anecdote finale.

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Macron a indiqué vouloir investir 1,8 milliard d’euros dans la recherche pour la physique quantique. Évidemment, vu ce montant astronomique (environ 26 € par français), et en pleine période de pandémie, l’on peut se demander si c’est bien pertinent.

En fait, on se demande à quoi la quantique, ou un ordinateur quantique peut bien nous servir.

La réponse est assez simple, en fait : les ordinateurs actuels ne sont peut-être pas des ordinateurs quantiques, mais ils fonctionnent grâce à la physique quantique et sa compréhension. Les semi-conducteurs, la mémoire vive, les SSD ou la mémoire flash fonctionnent en partie grâce à ça et parce qu’on a compris et appris à utiliser la physique quantique.

En plus, dans le contexte actuel, pour étudier la forme géométrique du virus Sars-CoV-2, on a utilisé des microscopes électroniques. Ces derniers fonctionnent grâce à l’effet tunnel (pour les microscopes à effet tunnel). L’effet tunnel est un effet purement quantique.

Sans compter toutes les projections de l’évolution de l’épidémie, rendues possibles par la « machine learning », pour le côté informatique.

Je ne vais pas rentrer dans les détails sur ce qu’est un ordinateur quantique (vous lirez cet article), mais pour résumer : autant l’on ne verra jamais de machines quantiques pour faire du traitement de texte ou pour surfer sur le net, autant ces machines quantiques sont potentiellement plus puissantes pour aider la recherche médicale, sociale, physique, économique… et quand je dis « plus puissantes », je parle d’un facteur plus grand que le nombre d’atomes dans l’univers !

Donc est-ce que l’investissement dans la recherche en quantique et en informatique quantique va nous sortir du Covid ? Je ne sais pas. Mais cela va à coup sûr nous aider. Directement ou indirectement.

Concernant la recherche fondamentale, maintenant, et l’argent que l’on y investit pour des résultats futurs… J’en ai déjà parlé plein de fois :

À chaque fois que nous avons investi dans la recherche, que ce soit la recherche au CERN (physique nucléaire, dont quantique), ou les programmes spatiaux, ou la recherche en mathématique, en biologie, en volcanisme ou ce que vous voulez, à chaque fois ça a eu des retombées économiques ou des avancées sociales et médicales énormes.

Quelques exemples ?

Quand on va dans l’espace, on n’est plus soumis à la pesanteur (c’est le principe d’être en apesanteur). Si on reste en apesanteur durant des mois, nos muscles et os s’atrophient et se fragilisent. La Nasa connaît bien ce problème et a dû chercher des solutions. Ces solutions nées de la recherche spatiale sont aujourd’hui appliquées pour les patients atteints d’ostéoporose, une maladie ici sur Terre où les os sont fragilisés.

Idem pour les yeux : là aussi l’apesanteur déforme l’œil et donc la vue. La chirurgie de l’œil au laser a été mise au point pour la Nasa, mais aujourd’hui elle profite à tous ceux qui ont besoin.

Les masques sanitaires, dont les FFP2, fonctionnent grâce aux forces intermoléculaires et l’électrostatique. Là aussi la mise en pratique de ces phénomènes sont rendus possibles grâce à nos connaissances en physique fondamentale, dont la quantique.

Un dernier exemple tiré de la recherche spatiale et profitant aujourd’hui au domaine médical : l’étude des nébuleuses aux confins de la Galaxie soumis à l’action des champs magnétiques stellaires est exactement le principe qui a permis les IRM ! L’IRM est née de la recherche spatiale. Oh et là aussi tout ça est possible, car on a compris des choses en physique quantique…

Les exemples ne manquent pas.
Et les applications directes ou indirectes qui naîtront de chaque euro investi dans la recherche en physique fondamentale dans le futur ne manqueront pas non plus.

image d’en-tête de Michael Dziedzic

Il y a quelques années, je publiais ici une liste de logiciels avec leur site officiel. L’idée partait du constat que lorsque l’on cherchait un programme dans un moteur de recherche, les premiers sites étaient presque systématiquement des sites vérolés, contrefaits, en tout cas pas le site officiel de l’éditeur.

Ma liste était là pour remettre les choses à plat pour une sélection de programmes usuels (libres ou non-libres, d'ailleurs).

Je découvre aujourd'hui que le gouvernement tient à jour une liste assez conséquente de logiciels libres "recommandés" (190 logiciels libres y sont recensés à ce jour) :

On peut y rechercher un nom, un type de programme, etc.

Les fiches logiciels contiennent le lien vers le site officiel, son code-source, sa licence, les liens vers leur fiches sur le Comptoir-du-Libre ou sa fiche Framasoft.

La plupart des programmes très connus y sont évidement listés : VLC, Audacity, Apache, Firefox, LibreOffice... mais ce sont loin d'être les seuls. Il suffit de fouiller un peu dedans pour trouver un peu ce qu'on veut.

La liste est là pour permettre aux instances gouvernementales de favoriser l'emploi du logiciel libre dans leur usage quotidien, mais le site est évidemment accessible à tous.

Bref, c'est une bonne initiative* !

(* pour une fois :p)

(via)

photo d’un gâteau
Juste pour vous annoncer que ce site a désormais 10 ans (et selon la légende de ce vaisseau, j’ai le droit de passer une journée sur terre, après 10 ans en mer :p).

Ce site a débuté le 7 février 2009.

À l’époque ce n’étaient que quelques pages HTML très très moches (le blog n’était pas même là : il est venu quelques mois plus tard seulement). J’étais encore étudiant quand j’ai commencé, je sortais de lycée, en réalité. Beaucoup de choses se sont passées depuis, mais je suis toujours là.

Je ne vais pas tout raconter (ça serait trop long, et pas sûr que ça intéresse), mais je tenais à marquer le coup avec un petit article, et surtout à vous remercier : vous faites partie de ce blog, de cette aventure. Beaucoup d’articles sont venus de choses que vous m’avez partagé (par e-mail, sur Twitter, etc.) et j’ai appris plus que jamais en interagissant avec vous tous. Merci pour tout ça.

Malgré quelques passages à vide en ces dernier temps, j’ai repris un peu ce blog en main. À vrai dire, je me suis beaucoup investit sur mon blog scientifique, pour lequel j’ai beaucoup écrit.

Je compte bien essayer de maintenir le cap : partager ce qui me tient à cœur, que ça plaise ou non.
La plupart d’entre-vous ont compris cela : je discute souvent avec certains à propos de ce que j’écris (ils se reconnaîtront) et on échange nos avis, ceux qui convergent et ceux qui divergent : c’est un vrai plaisir.

J’ai aussi fait des erreurs, mais je travaille dessus. Vous êtes nombreux à avoir l’œil vigilant et beaucoup me remontent les conneries que je poste quand ça arrive : merci pour ça aussi, non seulement vous me corrigez, mais vous participez également à réduire l’information fausse qui circule et ça c’est un bien important, pour aujourd’hui mais aussi pour « demain ».

Autrement, ce site, c’est, à ce jour :

Enfin, pour en savoir plus sur le site, c’est là (ou ) et pour quelques trucs sur moi, c’est là (ou au besoin).

Bref, bon anniversaire le Le Hollandais Volant, et on lève l’ancre pour les 10 années qui viennent, toujours sans pub ni mouchards (mais avec une page tipeee) ?

ÉDIT :
Au fait, voilà à quoi ressemblait le site par le passé le thème de mon site.

Et pour ceux qui sont curieux de savoir comment ça se passe de l’autre côté, le blog tourne avec un CMS maison ; et écrire un article ressemble à ça.

image d’en-tête de Will

Cette infographie, créée par la CNIL, décrit de façon très directe comment vos données (comme la localisation) sont utilisées à votre insu pour vous pousser à faire des choses que vous ne feriez autrement pas :

infographie de la CNIL

(fichier produit par la CNIL (cnil.fr), diffusé sous licence CC-By-NC-ND-3.0).

Et ceci n’est qu’un seul exemple : dans les faits, c’est bien plus étendu que ça.

Partez du principe que si quelque chose est possible techniquement, alors c’est mis à profit quelque part.

Par exemple, il est possible qu’une application populaire détecte 12 personnes au même endroit, et que cette application peut vendre cette information à Facebook, et que Facebook peut à son tour vous proposer ces 12 personnes en « suggestion d’ami ».
D’ailleurs, si vous utilisez Facebook (ou un autre réseau avec ce genre de « suggestions »), vous ne vous êtes pas demandé comment le réseau faisait pour vous suggérer tout ce moment ?

Oh, je viens d’apprendre la disparition de J. P. Barlow. Il était un co-fondateur de l’EFF et notamment connu pour avoir rédigé la célèbre Déclaration d’Indépendance de l’Internet (traduction ici et version originale là).

:-(

Barlow’s lasting legacy is that he devoted his life to making the Internet into “a world that all may enter without privilege or prejudice accorded by race, economic power, military force, or station of birth . . . a world where anyone, anywhere may express his or her beliefs, no matter how singular, without fear of being coerced into silence or conformity.”
(source)

Thank you, Sir…

We will create a civilization of the Mind in Cyberspace. May it be more humane and fair than the world your governments have made before.
— J. P. Barlow

Trouvé ce matin dans mon flux Twitter, et comme ça m’intrigue et que c’est frustrant de ne pas trouver, je partage ce casse tête :

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Le fil Twitter est ici.

Ce site en parle aussi (tout aussi récemment) : lune.space. Mais son explication ne marche que pour un seul nombre, pas tous les autres.

On y trouve que les chiffres sont comme ça :

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Sur Twitter, Tom a résumé ce qu’on sait pour l’instant :

  • 4 faces, 40 nombres
  • somme totale 860 (233+ 239+197+191)
  • nombres de 1 à 49 sauf : 31;32;34;35;38;39;43;44;45;47;48
  • répétition des nombres 30 et 41

Pour ma part, j’ai noté ça (je quote mes différents tweets) :

Il y a certaines régularités quand on additionne ou soustrait les nombres, mais pas de façon systématique. Tous les chiffres n'y sont pas, ça va jusqu'à 49.
Vous dites qu'elle est en plâtre. C'est étonnant car les chiffres semblent poinçonnés dessus, ce qui n'est pas possible sur le plâtre. Aussi la dorure me semble étrange sur cette matière. Pour moi le truc en laiton, au moins en surface (minimum 2~3 mm, donx ca exclu l'or).
Si c'est un objet de calcul, il ne peut être antique (à cause des chiffres) ni très récent (ça serait gravé autrement). Peut-être est-ce une clé pour décoder des messages cryptés durant la 2e Guerre M. Si c'est ça, nul besoin de chercher des calculs : c'est aléatoire.
Ça serait trop facile de dire ça, oui, mais d'un côté Google est relativement silencieux à propos de l'objet, donc ça montre une certaine rareté de l'objet.
Peut-être aussi c'est un objet personnel pour décoder des messages entre deux amis. Ça explique le côté rare, aléatoire, et la conception rustique.
Les nombres ne sont pas non plus alignés proches des bords. Vu que c'est systématiquement, il y a une raison : soit pour son fonctionnement, soit à cause de sa fabrication, mais c'est un point intriguant.
Il n'y a pas non plus de zéro. Ça me permet d'exclure une table pour retrouver les cosinus, sinus, des angles ou les décimales de pi/phi/e/... Car certaines suites de chiffres sont alors impossibles (comme la suite "6-0")

Autrement :

  • j’exclue une table de multiplication ou autre : il manque des nombres.
  • ça ne semble pas lié au tableau périodique non plus.
  • ce n’est pas lié au calendrier occidental non plus (ça monte à 49, et là encore, il manque des nombres, et d’autres sont en double)
  • ce n’est pas si ancien que ça : comme j’ai dit, ça ne peut pas être lié à l’Égypte antique (nos nombres n’existaient pas) et vu que ça a été poinçonné avec des caractères contemporains, je dirais que ça n’est pas plus vieux que 2 ou 3 siècles.

Ça peut, selon moi, être :

  • comme j’ai dit, un outil pour décoder un message chiffré : les chiffres permettent, selon un certain ordre (éventuellement celui que la pyramide), de retrouver des chiffres, lettres.
  • une abaque pour quelque chose : certains parlent d’un outil de charpentier, peut-être aussi pour trouver un diamètre de perçage en fonction d’un autre paramètre, ou peut-être une résistance électrique…
  • une carte qui mène à un trésor (bon ok, c’est hautement improbable, il faudrait demander à Indiana Jones ou à Benjamin Gates, mais ça ne peut pas être exclu pour l’instant)
  • un hoax : un objet soi-disant mystérieux qui en fait n’est là pour rien.

Je continue de chercher…

ÉDIT :

  • ils en parlent également ici, sur un forum de math, également très récemment, mais le fil de discussions se concentre sur l’orthographe plutôt que sur le vrai problème.
  • et sur Reddit aussi.

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Le nouveau Firefox « Quantum » est là.

On sait tous que Chrome sux mais tout le monde l’utilisait parce que Firefox était devenu lent. Avec cette version Quantum, Firefox revient définitivement dans la course et il explose tout !

Le travail accompli par l’équipe de Mozilla ainsi que tous les 780 contributeurs et bénévoles du monde entier sur le projet est absolument énorme.

Ils ont réécrit tout le moteur de rendu du navigateur (toute la mécanique interne, qui permet de transformer le code d’un site web en une page web bien jolie et lisible pour tous), ce qui est déjà en soi un travail monstrueux, mais ils sont pour cela allé jusqu’à mettre au point un langage de programmation dédié, Rust, sur lequel ils travaillent depuis quelques temps déjà et qui évite certains types de bug (en particulier liée aux processeurs multi-cœurs actuels) et qui permet de tirer profit de toute la puissance des ordinateurs modernes.

Sérieux, si vous surfez beaucoup, essayez-le : niveau vitesse, il est fulgurant.

Ils ont refait le système d’extensions (désormais beaucoup plus rapide et sécurisé) et ils y ont ajouté une nouvelle interface (plus jolie et plus moderne) ainsi qu’une nouvelle charge graphique.

Bref, c’est la plus grande mise à jour pour ce navigateur, sans qui le web en serait toujours comme en 2000 avec Internet Explorer 6.

Ça y est : il y a désormais un service pour faire livrer sa commande McDo, BurgerKing, KFC, clopes et bien-sûr le plus important, à savoir ses médicaments (si ce n’est important maintenant, ça le sera demain avec tout ça), à domicile (sur Paris et banlieue pour le moment).

Son nom ? Bouge pas.
Je veux dire « Bouge Pas! » : avec le site qui est bougepas.fr, c’est le nom du service.

Suis-je le seul à y voir un gros troll envers le « manger-bouger » que l’on voit partout ?

Hahaha !

Et outre le fait que tout ça me fasse rire — à Paris t’a un fast-food à chaque coin de rue : si t’es trop gros pour grimper dans l’ascenseur et y aller, c’est clairement que t’as besoin qu’on vienne t’apporter ça — le site lui-même est illisible codé avec IE6 et bardé de choses comme ça :

Rien de plus simple, vous pouvez livré en scooter ou à vélo.
Prix fixe payer par course donc pas de surprise

()

C’est à quel moment que @Bescherelle va livrer des Bescherelle par voie « pan, dans-ta-face » ?

J’ai vraiment du mal à voir si c’est un troll ou un vrai truc, mais ça m’a fait rire :D

Et au moins ça aura le mérite de faire du taf pour les jeunes Bac+17 avec 0 expérience dont personne ne veut (et qui eux-même en ont marre des stages non-rémunérés ; merci Macr0n), qui pourront faire 150 km par jour (vélo ou scooter) pour toucher de quoi se payer un menu maxi best-of avec coca zéro (faut pas déconner avec les calories, merde !).

Il a quelques temps j’ai été invité à venir visiter le musée des Confluences, à Lyon. Ayant été contacté directement par le biais de mon blog scientifique (Couleur-Science), il me semble donc tout naturel de faire un retour sur mon blog également et de remercier le musée, et c’est l’objet de cet article.

Le musée dispose de deux parcours d’expositions : les expositions permanentes et les expositions temporaires (celles qui sont actuellement là le sont pour environ un an). Les visites que j’ai faites concernent deux expositions temporaires : une sur les poisons et l’autre sur l’invention du cinéma.

Venenum, un monde empoisonné

Cette exposition commence par une section dédiée à l’usage des poisons au cours de l’histoire, notamment pour commettre des assassinats politiques (et cette pratique remonte jusqu’à l’antiquité…). Sans tout vous retranscrire pour ne pas spoiler, on apprends que c’est sous cette menace que les rois se servaient de « goûteurs », dont le rôle était de goûter les plats destinés au roi pour s’assurer qu’ils n’était pas empoisonnés. C’est aussi sous cette influence que naissent les premiers magasins d’apothicaires ainsi que la science des poisons et des antidotes.

L’exposition continue ensuite sur la présentation de l’usage moins criminel des poisons : que ce soit pour se débarrasser des nuisibles, de l’usage en tant qu’insecticide, etc. On y apprends également que nombre de produits courants à certaines époques sont aujourd’hui bannis depuis que l’on a pu démontrer leur caractère nocif pour l’être humain. Oui, pas de panique, le nom de Monsato est également mentionné, même si d’autres produits on fait bien plus de victimes et depuis l’antiquité (les Romains utilisaient des canalisations en plomb par exemple, qui est aujourd’hui considéré comme un important neurotoxique).

Bien-sûr, les poisons et leur usages ont été inspirés de la nature, et à ce titre la visite comprend également une partie dédiée aux poisons dans la nature, que ce soit avec les serpents, les araignées, mais aussi nombre d’insectes (dont des papillons), des amphibiens, des méduses… Le musée dispose de quelques animaux vivants et d’un grand nombre de spécimens qui ne le sont plus. Au delà des poisons végétaux et animaux, il ne faut pas non plus oublier les poisons minéraux et les poisons artificiels.

Enfin, qui dit poison dit également antidote et c’est sur ce point que se termine la visite : la recherche de solutions aux empoisonnements, voire l’usage de venins pour développer des antidotes (si vous vous faites faire une injection contre une morsure de serpent, par exemple, cette injection a été créée grâce à l’emploi du poison du serpent).

Voilà donc une bref résumé de ce que cette exposition Venenum pourra vous apprendre.
En ce qui me concerne, en plus d’avoir évidemment appris tout un tas de trucs, j’ai depuis longtemps l’intention de faire un article sur Couleur-Science à propos des poisons et leur mode d’action (qui varie énormément d’un poison à l’autre), et cette visite m’a donné pas mal de matière pour ça, et ça c’est cool.

Lumière ! Le cinéma inventé

Cette exposition retrace l’invention du cinématographe par les frères Lumières (originaires de Lyon, ville où se trouve le musée, au passage), de premiers kinétoscope au cinéma actuel.
Outre tous les dispositifs présentés (dont certaines sont interactives et que l’on peut essayer), on apprend aussi que le cinéma immersif à 360° ou celui en 3D n’a rien de vraiment nouveau dans l’idée.

Divers films-documentaires sont aussi projetés où l’on peut découvrir la vie des Lumières et les différents hommages qui leur ont été rendus, ou encore les problèmes et leurs solution que posent le cinéma actuellement, en particulier quand il vient le temps de faire des archives (problème que l’on peut également rencontrer en tant que particulier : beaucoup disposent sûrement encore de vieilles cassettes VHS, mais combien ont encore le lecteur qui va avec, et en état de marche ?).


Voilà brièvement ce qu’il en était de cette visite du musée des Confluences et en particulier les deux expositions Venenum et Lumière !.

Si vous avez une demi-journée de libre, je ne peux que vous conseiller d’aller y faire un petit tour, surtout si vous vous trouvez déjà sur Lyon. Si vous êtes encore en vacances, c’est peut-être l’occasion de faire une petite dernière sortie avant la rentrée (d’autant plus qu’avec cette chaleur indécente dehors, on ne peut qu’apprécier un musée entièrement climatisé) !

Toutes information se trouve sur leur site web : museedesconfluences.fr.

Enfin, je tiens à remercier Camille, pour m’avoir contacté en premier lieu et m’avoir accueilli au musée lors de mon arrivée, ainsi que bien-sûr l’établissement en lui-même pour m’avoir offert l’entrée.

‑ Cool ?
‑ Ben ouais : cool !
‑ Pourquoi ?
‑ Parce que dès demain, on verra apparaître un tas de nouveaux sites de torrents qui vont aller combler le manque qu’aura induit la fermeture de T411.

Ça a été comme ça avec Mininova, avec KickAssTorrents, avec ThePirateBay, avec Torrentz, et plus récemment avec Nyaa (dont il y a déjà des miroirs et qui sont actifs, lol).

À chaque fois qu’ils ferment un site comme T411, il y en a des tas d’autres qui apparaissent. C’est comme ça, quand les rançonneurs de musique attaquent ceux qui la distribuent en deux clics, au lieux de monter un système qui permet de l’acheter à un prix décent en un clic.

Je suis mauvaise langue, un peu quand-même : la tendance commence à s’inverser, mais c’est surtout grâce à Google, Apple, Spotify, Deezer, Youtube qui mettent en place des plateformes simples pour accéder à des musiques, films, livres, jeux…
Y compris avec un système proche de la licence globale (abonnement à prix fixe pour de l’illimité). Seul ennui, encore et toujours : c’est souvent (pas toujours) en streaming, ce qui n’est pas toujours pratique quand le réseau vient à manquer. Perso je préfère encore avoir mes fichiers en local sur mon téléphone, pour ne pas saturer la bande passante ni exploser mon forfait (et pour pouvoir écouter de la musique aussi dans les zones sans 4G 3G 2G GSM) et le problème du catalogue : je le trouve où mon film en fHD avec des sous-titres ?

Donc ouais : cool, dans un sens.