Voiture électrique qui charge.
J’ai roulé 3 ans en hybride rechargeable (PHEV) et depuis 1 an maintenant je roule en 100 % électrique (EV), pour un total roulé avoisinant les 100 000 km.

Je fais beaucoup de retours sur ça, essentiellement parce que le sujet est intéressant, mais aussi parce que ça reste une nouveauté (relative) et que beaucoup de gens se posent des questions. Beaucoup de questions, et parfois certaines inattendues.

Y répondre est intéressant, surtout quand les seules réponses qu’on trouve sont du troll de gens qui n’ont jamais roulé en EV de leur vie, ou des idées reçues d’il y a 10 ans.

Un premier constant, pour commencer : ces questions sont légitimes. Les réponses peuvent sembler évidentes quand on y est habitué, mais quand on n’a jamais eu une voiture électrique au quotidien, ces questions sont totalement normales.

Ensuite, le brouillard d’incertitude qu’on avait au début des voitures électriques il y a 10 ans commence à se dissiper. De la durabilité des batteries, leur qualité, leur réparabilité, et même leur recyclage ou réemploi, les performances en hiver, à comment recharger au mieux, au le coût d’utilisation, à leur entretien… globalement, on y voit aujourd’hui bien plus clair. À la fois pour l’utilisateur que pour le constructeur des véhicules.

À ceux qui se posent des questions, j’ai voulu faire un petit article qui les regroupe.
Il n’y a pas vraiment d’ordre dans la liste ci-dessous, mais j’ai essayé de les regrouper en sections :

  • Recharge d’une voiture électrique
  • Écologie
  • Concernant le coût
  • Les EV et le réseau EDF
  • La surconsommation électrique (et la facture d’électricité)
  • La voiture elle-même, l’usure, les spécificités…

Cet article n’est pas pour convaincre qui que ce soit. Vous faites ce que vous voulez, vraiment je m’en fiche. Je veux juste répondre à quelques questions et débunker des idées reçues et les mensonges.
En ce qui concerne l’usage d’une voiture électrique, ci-dessous, cela reflète mon usage et ma voiture (une Ioniq 6), pour lesquelles les informations ci-dessous sont données en toute honnêteté.

Recharge

Faut-il obligatoirement pouvoir charger chez soi ?

Pas forcément, mais c’est quand-même un confort.

Charger chez soi est de loin le plus pratique, et aussi de loin le moins cher.
Si vous ne pouvez pas charger chez vous, il y a toujours les bornes publiques, mais c’est moins pratique (et moins fiable, et plus cher). L’autre solution, est de charger au travail, si ce n’est pas trop cher.

Faut-il une borne chez soi ?

Non.

Pas besoin de borne chez soi : une prise 220 V suffit et permet de recharger ~100 km en une nuit.

La prise et la ligne jusqu’au compteur doivent être adaptées aux fortes charges électriques (prise « 16 ampères »).
Une borne dédiée peut être utile si vous devez charger plus que 100 km chaque nuit (si vous êtes chauffeur de taxi par exemple).

Peut-on utiliser une rallonge ?

Oui.
Tant que tout est aux normes et adapté à l’usage.

La rallonge doit être capable d’encaisser de fortes charges, tout comme la prise. Typiquement on peut prendre une rallonge prévue pour 3 700 W (ce qui fait 16 A sous 220 V). Pensez à toujours dérouler votre rallonge complètement pour éviter l’accumulation de chaleur.

Peut-on utiliser une multiprise ?

À éviter.

Brancher trop de choses sur une multiprise peut la faire chauffer. Et une voiture tire beaucoup de courant à elle seule. Ajouter des appareils en plus serait dangereux.

Est-ce que ça charge vite à la maison ?

On gagne 10 à 15 km par heure, en chargeant sur le 220 V en 10 A. Si vous roulez moins de 100 km par jour au quotidien, alors c’est largement suffisant.
On n’a pas besoin que ça charge vite, si ça charge pendant qu’on dort.

C’est la galère de charger !

Non.

On arrive chez soi, on branche, et la voiture chargera durant les heures que vous programmez. Le lendemain, on débranche et on a une batterie pleine. On n’a pas à se poser de questions.
Quant aux bornes, on branche, on passe sa carte, et ça charge après 15 à 30 secondes de communication entre la voiture et la borne.

Les bornes sont surchargées !

Elles le sont moins que les stations essence. Vous pouvez aller voir avant d’acheter une EV, y compris un week-end ou un jour de départ. Passez-y une heure et décomptez le temps où toutes les bornes sont prises et où un arrivant devra attendre. Y a de grandes chances que ça soit de zéro minutes.

Subjectivement, après 30 000 km avec la voiture, j’ai attendu une seule fois, et ça a duré 3 minutes, un jour de départ en vacances d’hiver sur un grand axe proche de Lyon, France. Lors d’un quart des sessions de charge, j’étais seul à charger.

On peut dire — sur autoroute en tout cas — que vous attendrez moins votre tour en électrique qu’avec une thermique. En revanche, oui, la charge elle-même sera plus longue (30-40 minutes). Seuls quelques modèles de voitures chargent tellement vite (< 15-20 minutes) qu’on a à peine le temps d’aller boire un café et de revenir qu’on a fini la charge et qu’on doit débrancher.

En dehors des autoroutes, les bornes rapides aux supermarchés sont généralement bien remplies (même si rarement à 100 %), et le problème est souvent qu’une voiture thermique bloque la place. Ailleurs, en ville, les bornes « lentes » sont souvent libres (mais aussi souvent en panne ou bloquées).

Faut-il des abonnements à des bornes publiques ? Des cartes ? des badges ? des applications ?

C’est conseillé.

Je vous conseille de prendre la carte et l’application Chargemap, ainsi que Freshmile. Ces deux sont les plus connues en France et avec ça vous pourrez charger partout et même comparer les tarifs qui varient d’une carte à l’autre.
Les bornes qui prennent la carte bancaire directement existent, mais ne sont pas les plus courantes. Pour charger à la maison, pas besoin de carte.

Un câble de recharge d’une marque A fonctionne-t-il sur un véhicule de marque B ?

Oui.

C’est le type de connecteur qui importe, pas la marque. Aujourd’hui, la norme est le port « Type 2 ».

Et NACS ?

La norme NACS ne concerne que l’Amérique du Nord (NACS : North American Charging Standard). C’est le connecteur Tesla et qui a remporté de facto la guerre des standards aux USA et au Canada.
En France et en Europe, cela ne nous concerne pas : on reste sur du Type-2 et CCS2.

Dois-je acheter des câbles en plus ?

Pas forcément.
Seulement si vous voulez recharger sur les bornes AC en ville, ou si vous installez une bornez chez vous : il vous faudra alors un câble Type-2 mâle vers Type-2-femelle.
Le câble pour charger chez vous sur une prise 220 V est normalement fourni avec la voiture, et le câble pour la charge rapide CCS est toujours attaché à la borne.

Je conseille de prendre les câbles sur cette boutique. Le gérant répondra aussi à toutes vos questions.
D’une façon générale, je conseille de prendre un câble Type-2 et de le laisser dans la voiture, au cas où, et d’en prendre un de 5 mètres (3 mètres c’est trop court).

Tous les câbles Type-2 se valent-ils ?

Non.

Certains câbles sont limités à du 32 A en monophasé (donc 7 kW). D’autres permettent du 16 A en triphasé (11 kW) et d’autres en 32 A triphasé (22 kW).
Un câble 22 kW permettra de tout faire en termes de puissance (« qui peut le plus, peut le moins ») mais sera aussi plus cher. Quoi qu’il arrive, le chargement se limitera toujours automatiquement à la vitesse du composant le plus lent : câble, voiture ou borne.

Doit-on charger à 100 % ?

Il faut se renseigner sur le type de batterie :

  • Les batteries de type LFP (lithium-fer-phosphate) peuvent être chargées à 100 % toutes les nuits.
  • Les batteries de type Li-Ion ou Li-polymer devraient être chargées à maximum ~80 % pour un usage quotidien (référez-vous au manuel utilisateur).

Peut-on charger à 100 % ?

Bien-sûr !

La plage d’utilisation de toutes les batteries est de 0 à 100 %. Les Li-Ion et Li-Po ne doivent simplement pas rester en dessous de 20 % ni au-dessus de 80 % trop longtemps. Si votre limite habituelle est 80 % mais que vous souhaitez partir le lendemain, levez la limite la veille et chargez jusqu’au départ : la batterie sera pleine pour partir.

Mais ne stockez pas une batterie Li-Ion à 100 % pour plusieurs semaines (ce conseil sert également aux concessionnaires).

Ça charge plus lentement quand il fait froid ?

Oui et non.

Ça charge plus lentement (voir très lentement) si la batterie est froide. Mais si la batterie est chaude (même en hiver), alors la charge sera tout à fait rapide.
C’est pour cela qu’il faut vérifier que votre voiture a le préchauffage de la batterie (et de l’activer 10-15 minutes avant l’arriver à la borne en hiver, si ce n’est pas automatique).

Concernant l’écologie

Est-ce écologique ?

Voir là.

Concernant le climat : sur tout le cycle de vie, une EV émettra beaucoup moins de CO₂. Le bilan est donc très positif sur ce plan.
Concernant les autres formes de pollution : cela utilise des ressources dont les processus de fabrication ne sont pas encore bien durables (voir ici), même si ça s’améliore petit à petit, et que le recyclage des matériaux augmente lui-aussi à grand pas.

Et le lithium ?

Le lithium n’est pas un composé rare : il est plus commun que le cuivre. Un EV contient environ une dizaine de kilos de lithium.
Le principal souci de ce minerai est géopolitique : l’essentiel du lithium est produit par ou pour la Chine, qui est une dictature protectionniste envers son marché intérieur.

Il est probable que le marché passera sur des batteries au sodium dans la majorité des applications. Ces batteries sont beaucoup moins chères, car le sodium est 1 000 fois plus abondant que le lithium, sur Terre. Et le sodium est disponible partout sur Terre et dans les océans.

Et le cobalt ? Et les enfants dans les mines au Congo ?

Depuis 2021, plus de la moitié voitures électriques dans le monde n’utilisent pas de cobalt. La technologie des batteries LFP, permet de s’en passer totalement. Cette proportion ne fait que croître.
Pour les batteries au cobalt, près de la moitié du cobalt ne vient pas du Congo.

Enfin, la plupart des constructeurs refusent désormais d’acheter du cobalt provenant de mines illégales utilisant des enfants. Aussi, ces mines représentent moins de 10 % des mines congolaises (source).

Dans l’ensemble, donc, au moins 98 % des batteries pour voitures électriques n’ont jamais vu le travail d’un enfant.

Le problème existe, et aura existé, mais le marché aujourd’hui est tel que ces mines ne sont pas viables et ne concernent qu’une très faible part des batteries. Si le sujet vous tient à cœur, tournez-vous vers un véhicule ayant des batteries de type « LFP », sans cobalt.

Et les terres-rares dans les batteries ?

Voir là

Les terres rares sont dans les aimants des moteurs, pas dans les batteries. Les batteries ne contiennent pas de terres-rares. Et environ la moitié des véhicules utilisent des moteurs inductifs sans aimants, et donc sans terres rares.

Enfin, les terres rares n’ont de rares que le nom : là aussi, le principal problème est géopolitique.

Et les particules fines du freinage et des pneus ?

Les EV sont plus lourdes, donc aussi plus lourdes à freiner et à accélérer. Cependant : la grande majorité du freinage est effectué par le frein moteur régénératif, cela n’utilise pas les plaquettes, qui s’usent vraiment très peu sur une EV.
Concernant les pneus, ils peuvent s’user plus rapidement, à cause de la puissance des moteurs et des accélérations. Une conduite souple et des pneus spéciaux (plus résistants) mitigent fortement cela.

Concernant le coût

Les voitures électriques coûtent plus cher ?

À configuration et équipement équivalent, actuellement, oui.
Ceci dit, la différence n’est pas énorme (10 à 20 % sur le moyen de gamme, à équipement équivalent). Aussi, les EV débutent à un prix plus élevé. Il n’y a pas (ou très peu) d’EV basiques et bon marché, et qui ne soient pas des voiturettes.

Recharger sa voiture coûte plus cher que l’essence ?

Non.

Le coût se mesure pour 100 km roulés.

Pour une voiture essence ou Diesel on se retrouve à payer 10-15 €/100 km. Le GPL peut descendre à 5-6 €/100 km.

Pour une voiture électrique, le prix varie selon où l’on charge (prix début 2024) :

  • 7-12 €/100 km si on recharge sur les bornes super-rapides sur autoroute (0,40 à 0,70 € / kWh) ;
  • 4 à 7 €/100 km si on recharge sur les bornes publiques en ville (0,25 à 0,40 € / kWh) ;
  • <4 €/100 km si on recharge chez soi en tarif normal ;
  • <2 €/100 km si on recharge chez soi au tarif TEMPO bleu la nuit.

J’ai ici pris comme référence une consommation de 17 kWh / 100 km pour l’électrique (source) et 5 à 7 L/100 km (source) pour le thermique.

Il est difficile de s’y retrouver dans les tarifications ?

Oui.

L’essence, est plus chères sur autoroute. L’électricité c’est pareil, mais ce n’est que le début.

Certaines cartes / bornes / réseaux facturent à la minute, d’autres à l’acte, d’autres au kWh, d’autres encore avec une combinaison de tout ça, le tout variant selon qu’on soit abonné ou non.
Ajoutez à ça le fait qu’une tarification peut être avantageuse pour une voiture et pas une autre en fonction des performances de recharge, et on ne s’y retrouve plus.

Dans l’ensemble, Charger n’est pas difficile, mais charger au meilleur tarif, c’est encore compliqué.

Et si l’électricité augmente ?

Comme montré un peu plus haut, il faudrait >500 % d’augmentation de l’électricité pour qu’elle coûte aussi cher que l’essence. On a un peu de marge. Sans compter que l’essence aussi fluctue et globalement augmente dans le même temps.

Ma facture EDF va exploser ?

Oui.

On va payer 25 € d’électricité à la place de 80 € d’essence. En quoi est-ce un problème ? :-)

Est-ce qu’ils vont taxer l’électricité pour les voitures ?

Ça va arriver, oui. L’essence est fortement taxée, l’électricité pour les EV le sera aussi. C’est une certitude. La question est de savoir quand et comment.

Il n’y a pas de projet officiel sur ça pour le moment en France, mais certains pays ont eu des projets de taxer les EV au kilomètres roulés (comme l’Australie, mais qui a fini par faire machine arrière depuis, mais aussi la Suisse, le Japon, le Royaume-Uni ont des idées dans les placards pour ce point…).

Y a-t-il des aides et subventions ?

Oui.

En plus du bonus écologique (si éligible), il y a des avantages un peu partout :

  • la carte grise coûte 3 € quelle que soit la voiture ;
  • la vignette crit'air 0 permet de rouler n’importe où ;
  • on peut rouler sur les voies faibles émission ou covoiturage ;
  • certains badges télépéages sont moins chères pour les EV ;
  • le calcul des frais réels pour les impôts est majoré de 20 % (on paye donc moins d’impôts) ;
  • certaines régions, départements, communes subventionnent l’installation de bornes de recharge ;
  • au travail, l’installation d’une borne de recharge peut constituer un avantage (fiscal) pour l’employeur et la recharge peut être un élément négociable sur son contrat (pour l’employé) ;
  • certaines banques proposent (mais de moins en moins) un taux préférentiel sur les crédits pour l’achat d’une EV.

À l’inverse, les voitures électriques sont moins réparables (la moindre atteinte à la batterie risque d’envoyer la voiture à la casse). Les assurances sont généralement plus chères également.

Les EV et le réseau électrique EDF

Et les coupures de courant ?

En cas de coupure de courant, je peux utiliser ma voiture pour alimenter ma maison durant plusieurs jours. Les EV ne sont donc pas un problème, mais une solution.
Toutes les voitures ne le proposent pas, c’est une options à vérifier lors de l’achat (sous le nom de V2L (vehicule-2-load) ou V2H (vehicule-2-home), ou même V2G (vehicule-2-grid)).

Si c’est ce qui vous fait peur : demandez-vous quand a eu lieu la dernière coupure d’électricité, et combien de temps elle a duré. On parle probablement de quelques heures seulement et il y a bien longtemps. La dernière pénurie d’essence, elle, a duré un mois, et y en a pratiquement chaque année.

Qui plus est, en cas de coupure, les stations essences ne fonctionnent pas non plus.

Quid de la charge électrique sur le réseau ?

Il suffit de charger la nuit, quand la demande d’énergie est très faible et disponible.

Le problème n’est pas question d’énergie à produire, mais de puissance à fournir. La nuit, la puissance consommée à l’échelle d’un pays est faible par rapport à ce qui est consommé le jour. Même en chargeant toutes les voitures la nuit on sera toujours en dessous de la puissance demandée en journée.

EDF et RTE ne s’inquiètent d’ailleurs pas de ça (source). La seule condition est de charger la nuit. C’est le plus important.

Concernant la consommation électrique lors de la conduite

En hiver ça consomme plus ?

Oui.
En ville sur les petits trajets, comptez une surconsommation de 20-25 % (à cause du chauffage et de la baisse de performance de la batterie).
Sur autoroute, et sur les longs trajets, comptez une surconsommation de 5-8 % entre l’été et l’hiver (toujours à cause du chauffage).

L’effet est plus contenu lors des longs trajets, car le chauffage représente moins d’énergie par rapport au trajet parcouru.

En été, la clim consomme un peu plus, mais on parle de 1 à 3 % environ pour climatiser 4 personnes. Ceci n’est pas spécifique aux EV : un véhicule essence consomme également davantage, et dans des proportions similaires, en dehors des conditions idéales (20-25 °C).

Et si je suis coincé dans les bouchons ?

Si la voiture est arrêtée, le moteur ne consomme plus rien. Seul le chauffage ou la clim et l’électronique consomme un peu.
On parle alors de 1 à 2 kW environ, soit 1 à 3 % de la batterie par heure selon les voitures.

À l’usage : usure et entretien

Les EV ont moins d’entretien

Oui.

Pas de vidange, de filtre à huile, à gazole, de bougies ou je ne sais quoi.
En prime, vu que le freinage passe essentiellement par le frein moteur régénératif, les plaquettes s’usent nettement moins et font parfois la durée de vie de la voiture.

En revanche, le poids élevé des EV et leur puissance importante induit souvent une usure plus rapide des pneus (chose qui peut être limitée très facilement avec une conduite souple, ie : éco-conduite).

De plus, les forfaits de révisions sont facturés plus chers par les garages (chose objectivement injustifiée, mais c’est comme ça ; pensez à négocier la première révision lors de l’achat).

La batterie se dégrade-t-elle ?

Oui, mais il s’avère que c’est largement moins important que ce que l’on a tendance à penser.

On perd généralement 1 à 3 % la première année, mais ensuite cela se stabilise et la dégradation est très lente.
Certaines voitures ont fait 300 000 km avec la même batterie, et les nouvelles batteries LFP sont prévues pour faire encore plus. La batterie est un des composants qui résiste le mieux au temps et à l’usure.

Hormis les usages intensifs (taxi, par exemple, qui font plus de 100 000 km par an) où l’usure pourra monter à 7-15 % après 2 ans, une usure supérieure traduit une batterie défectueuse, qu’il peut être possible de faire passer sous garantie.

On peut limiter la dégradation avec des bonnes pratiques ?

Oui !

  • chargez à 70-80 % au quotidien (les voitures permettent de configurer une limite automatique ; pour les batteries autres que LFP) ;
  • chargez quotidiennement, n’attendez pas d’avoir une batterie vide pour charger ;
  • optez pour une voiture avec une bonne gestion thermique de la batterie.

Et c’est tout.
Les charges rapides ne posent plus de problème que les charges AC. Certains constructeurs (Porsche) retirent, via une mise à jour, les limites de recharge qu’ils avaient mises pour économiser l’usure, car ça s’avère inutile.

Et les voitures électriques qui brûlent ?

Les voitures électriques brûlent moins que les voitures thermique. Point.

La sécurité routière en Suède déclare que les EV ont 29 fois moins de risque de brûler qu’un véhicule thermique. La NTSB (sécurité routière aux USA) parle de 61 fois moins de risque, en se basant sur les statistiques des véhicules brûlés.

Les EV qui s’embrasent est un problème, mais c’est beaucoup plus rare que sur un véhicule thermique. Si l’on en parle, c’est juste qu’on est encore dans la phase où les EV qui brûlent font la une des journaux. C’est tout.

Avant l’achat

Des choses à faire vérifier avant d’acheter ou de choisir une EV ?

Aujourd’hui, si vous prenez une voiture électrique, d’autant plus si vous comptez faire des longs trajets avec, il y a des choses à prendre en compte. La charge rapide, notamment : sans ça, oubliez vos roadtrips car recharger prendra des heures (avec la charge rapide, vous chargez en 15 à 30 minutes pour rouler 250 à 400 km, selon les voitures).

D’autres technos sont également utiles parfois :

  • Préchauffage de la batterie : permet de chauffer la batterie en hiver pour charger vite par temps froid. Cela permet aussi de la refroidir en été. C’est également [très] important pour la durabilité de la batterie.
  • Présence d’une pompe à chaleur : la pompe à chaleur consomme bien moins d’électricité en hiver pour une même quantité de chaleur produite. Y compris quand il fait très froid.
  • Sièges et volants chauffants : consomment bien moins d’électricité encore tout en réchauffant décemment les passagers.
  • V2L / V2H / V2G : permet d’utiliser la voiture comme batterie de secours pour votre maison ou un appareil, en camping par exemple.

On peut être tenté de se dire qu’il faut que la voiture embarque un planificateur de trajet. D’expérience, je dirais que non. D’une part parce que les planificateurs des voitures sont absolument merdiques, et d’autre part parce que vous aurez bien plus vite fait d’utiliser une application sur votre téléphone.
Si vous comptez faire de l’autoroute en France, sachez que toutes les aires de service en France — en tout cas une fois qu’on est derrière le péage — ont désormais des bornes de recharge rapide. Les planificateurs ne sont plus réellement utiles.

Quant à rouler sur les petites routes, y a pas mal de bornes (lentes) et de plus en plus de bornes rapides.

Pour donner un cadre : les magasins Lidl ont un bon réseau de bornes, les Hypermarchés Carrefour sont pratiquement tous équipés de chargeurs très rapide depuis 2023. Mc Donalds est également en train d’installer des bornes partout, tout comme IKEA. Les magasins E.Leclerc et Cora ont également des projets d’installation de bornes lentes et rapides, pour certains déjà en place.

Et sinon, un bon nombre de concessions automobiles ont des bornes accessibles durant leurs heures d’ouverture, tout comme les parking sous-terrains.

Oui, les choses ont changées très vite ces 1 à 2 dernières années, pour le mieux.

Image d’en-tête produite par Bing AI

Des bouteilles de boissons alcoolisées.
Ça avait déjà fait jaser en janvier pour le « #dryJanuary », jusqu’aux ministères de la santé-mais-pas-trop, voilà que ça revient à cause d’un truc à la télé d’où il ressortirait selon la rédaction que ne pas boire c’est être chiant.

Les réseaux sociaux débordent depuis lors de témoignages de gens qui ne boivent pas d’alcool et de qui l’on se moque, qui se voient proposer de l’alcool avec insistance… bref, subir un non-respect de leur choix.

Pas que ma parole vaut quoi que ce soit, mais j’aimerais juste dire à ces gens : tenez bon, restez vous-mêmes. Vous faites ce que vous voulez. Ce n’est pas vous qui êtes chiants, ce sont ceux qui insistent et ceux qui ne vous respectent pas.

Là, c’est tout ce que j’avais à leur dire.

Mais ce n’est pas tout ce que j’ai à dire. Je suis moi-même quelqu’un qui boit très peu d’alcool. Pas zéro, mais très peu quand-même.

Honnêtement je me fiche de ce qu’on peut penser de moi : collez-moi l’étiquette du mec chiant si ça vous amuse de taguer les gens. Je sais que certains ne vivent que par ça. À la limite, je préfère : au moins je sais à qui j’ai à faire.
Par contre, si mon propre témoignage peut en aider ne serait-ce qu’un autre à pas se sentir seul, exclu, différent… ou chiant, ben tant mieux. Si mon témoignage peut peser en faveur du respect des choix de chacun, bien, très bien même ! Cet article n’aura pas servi à rien si c’est le cas.

Me concernant, donc, je dois plutôt être chanceux : on m’a très peu emmerdé avec ça. On m’a déjà proposé, mais presque jamais on a insisté.

Les quelques fois c’étaient essentiellement des gens avec une génération de plus que moi-même (beaux-parents, collègues bien plus âgés…). Pratiquement jamais des gens de mon âge (amis, famille, amis de la famille…).
Hasard ? Je ne sais pas. Mais y a peut-être une question générationnelle à creuser.

Quant aux autres :
— Est-ce parce que mes amis sont majoritairement raisonnables avec l’alcool eux-mêmes ?
— Est-ce parce que mes amis sont particulièrement respectueux du choix de chacun ?
— Est-ce parce que je me déplace chez les autres en voiture, et a donc une « excuse parfaite » pour ne pas boire ?

Probablement.
Ceci dit, je n’ai pas attendu de conduire pour ne pas spécialement boire d’alcool, et j’ai aussi quelques connaissances qui ne sont pas très raisonnables. Difficile, donc, de trouver une raison unique, si ce n’est une meilleure notion du respect des autres parmi mes proches que parmi, de toute évidence, les proches d’un énorme paquet de monde. J’en suis attristé pour ces gens (même si on a aussi les amis qu’on choisi).

Mieux, on m’a déjà remercié d’être sobre en fin de soirée pendant que les autres étaient tous plus ou moins étalés par terre. J’imagine que c’est plus facile de ranger ou nettoyer, ou aider les autres à marcher droit quand on est soi-même en état de ranger, nettoyer, ou marcher droit.

Pour finir, plus haut je disais que je ne buvais pratiquement rien. C’est vrai : il m’arrive de boire. C’est juste très rare. On parle de cinq fois par an, peut-être. J’adore le cidre par exemple, et j’apprécie un mojito, ou le salmiakki-koskenkorva (une boisson finlandaise à base de vodka, de réglisse et de chlorure d’ammonium), et même un paquet de trucs en vérité. Pour moi, ça reste des denrées comme les autres et y a beaucoup de choses à découvrir, y compris des goûts sympas.
Mais ce n’est clairement pas pour me saouler la gueule. Ni pour faire plaisir à quelqu’un d’autre, et encore moins pour faire comme tout le monde. Ça n’a aucun intérêt.

Je ne sais pas pourquoi d’autres boivent jusqu’à ne plus tenir debout, mais après tout tant mieux s’ils aiment ça, j’ai envie de dire ! Si ce n’est que ça, cela ne fait de mal à personne.

Mais moi, je n’aime pas. C’est pas mon truc. Get over it.
Je n’en ai pas besoin pour me sentir bien, ni pour m’amuser. Ni pour quoi que ce soit.

Enfin, juste pour dire : je ne bois pas non plus de café (beurk), je limite fortement le coca (a.k.a. déboucheur à évier à bulles). Et tout ce qui est Red Bull, je trouve ça simplement infect. Juste pour dire, donc, que je ne suis absolument pas en guerre contre les boissons alcoolisées. J’assume simplement mes goûts, alcool ou non. Et si le goût de l’alcool en général n’est pas ce qui me dérange, ses effets sont quelque chose que je cherche à éviter.

Non vraiment, servez-moi un thé noir, un jus de fruit quelconque ou encore un chocolat chaud : vous me ferez carrément plus plaisir qu’avec n’importe quelle bière, champagne ou vin, y compris un grand cru.

Image d’en-tête produite par Bing AI

Je peste assez souvent sur le fait que, en cours de maths ou de science, ou même lors des formations professionnelles, l’on nous crache des formules sur un tableau que l’on doit ensuite copier sur un cahier et ressortir en contrôle, puis faire trois ou quatre applications numériques pour « montrer qu’on a bien compris ».

Sauf qu’appliquer une formule littérale en y injectant des valeurs numériques, ce n’est n’est pas « comprendre la formule » et la physique sous-jacente. C’est comprendre le principe d’une formule quelconque, c’est tout.

Un exemple simple : l’énergie électrique consommée, c’est égale à la puissance produite multipliée par la durée de production. La puissance s’exprime en kilowatts, et la durée en heures. L’énergie étant le produit des deux, c’est pour cette raison que l’énergie s’exprime habituellement en kilowatt⋅heures, c’est à dire des kilowattheures.
Inversement, si l’on divise une énergie consommée par une durée, on divise des kilowattheures par des heures, et on se retrouve avec des kilowatts, une puissance. La puissance est donc un débit d’énergie.

Toutes les formules en sciences ont une logique comme ça.

Autre exemple : si une grandeur dans une formule se trouve au numérateur, et qu’elle augmente, elle augmente aussi ce qu’on cherche à calculer. Si la même grandeur est au dénominateur, son augmentation diminue notre résultat ! Trivial quand on le sait, mais compliqué pour beaucoup.
Pourquoi ? Parce que c’est tellement trivial qu’on ne l’enseigne pas, ou bien qu’on n’insiste pas dessus avec une l’importance qui s’impose.

Dans l’autre sens, maintenant, quand on a un ensemble de grandeurs que l’on sait reliées par une formule que l’on a oublié, on peut prendre chaque grandeur et voir ce qu’elle fait sur le résultat : si elle l’augmente ou la diminue, on peut savoir s’il faut la mettre au numérateur ou au dénominateur respectivement.

Dès l’instant où l’on a un minimum d’intuition sur l’action des grandeurs entres elles, on retrouve assez facilement les formules pour peu qu’elles soient assez simples.
Pour les formules plus complexes, avec des racines ou des exponentielles, on peut utiliser l’outil très puissant de l’analyse dimensionnelle.
En résumé, des outils existent pour retrouver n’importe quelle formule physique simplement avec la liste des grandeurs qui doivent s’y trouver.

Ça c’était l’intro.

Si j’en parle c’est pour ce qui suit.


Récemment je discutais avec quelqu’un qui posait la question de savoir combien il y a de combinaisons possibles sur un cadenas à 3 chiffres. Vous pouvez essayer en posant la question autour de vous : normalement, tout le monde tombe dans le piège et dira « 999 », là où la réponse est 1 000, car il ne faut pas oublier la combinaison 000, en plus des neuf cent quatre-vingt-dix-neuf autres de 001 à 999.

Si cadenas dispose de 3 disques et que chaque disque permet de choisir un chiffre parmi 10, alors le nombre de combinaisons est 10 à la puissance 3, soit 10³.
Plus généralement, avec N disques de M valeurs, alors le nombre de combinaisons possibles est MN.

La personne avec qui on s’amusait sur ces calculs se souvenait d’une formule avec des factorielles. Je m’en souvenais aussi, mais quelle était cette formule ? Comment la retrouver ?

Sur un cadenas à 3 disques de 10 chiffres, le nombre de combinaisons est bien 10³. Pas de factorielles ici. La raison est que chaque disque a autant de chiffres et que on peut réutiliser plusieurs fois le même chiffre.

À l’inverse, si on avait un cadenas qui interdisait d’avoir plusieurs fois le même chiffre, le formule n’est plus 10×10×10, mais plutôt 10×9×8. La raison est que l’on a 10 choix sur le premier chiffres, mais une fois qu’on a choisi le premier, le second chiffre n’a plus que 9 choix, vu que l’on s’interdit de prendre le chiffre du premier disque. Pour le troisième disque, on s’interdit les chiffres des deux autres disques, d’où seulement 8 possibilités restantes. Le nombre de combinaisons est donc 10×9×8, soit 720.

On remarque ici que 10×9×8, c’est le début de l’expression d’une factorielle : en effet, 10! = 10×9×8×7×6×5×4×3×2×1.

Comme il nous faut seulement le 10×9×8, on peut prendre 10! et le diviser par 7!, c’est à dire 7×6×5×4×3×2×1. Ainsi, il ne restera effectivement que 10×9×8 lorsque l’on simplifie. La formule pour un cadenas où chaque chiffre doit être unique est donc 10!÷7!

Or, 7 = 10−3, d’où la formule qui est plus précisément : 10!÷(10-3)! Le 10 étant le nombre de chiffres sur chaque disque et 3 étant le nombre de disques. On retrouve notre formule générale, avec des factorielles :

formule mathématique : M!/(M-N)!
Où :

  • N est le nombre de disques
  • M le nombre de chiffres par disque
  • Dans un cas où l’on s’interdit de prendre plusieurs fois le même chiffre.

Cette formule, je ne la connaissais pas par cœur. Je ne la connais toujours pas par cœur. Mais je la retrouve très facilement.

Cette formule est applicable quand on fait ce qu’on appelle un tirage sans remise.

C’est à dire que l’on tire un élément d’un ensemble (par exemple le premier chiffre parmi un ensemble de 10 chiffres), sans la remettre dans l’ensemble pour les tirages suivants. De plus ici, l’ordre a une importance : le tirage {1,2,0} est différent de {2,0,1} par exemple. Le tiercé dans l’ordre aux courses de chevaux est un exemple où l’on pourra employer ceci.

C’est donc différent du Loto. Au Loto, l’ordre n’est pas important. Le tirage {1,2,3,4,5} a autant de valeur que le tirage {3,5,2,4,1} ou encore {5,4,1,2,3}. Autrement dit, on a davantage de chances de gagner que s’il fallait trouver le bon ordre, en plus des bons chiffres.
Pour le loto, avec 5 boules, on a 5×4×3×2×1 façons de les arranger, soit 5! = 120 arrangements, ayant tous la même estime pour la Française des Jeux.

La formule précédente qui donne le nombre de possibilités différentes de tirages sans remise mais ordonnés est donc à diviser par 5!, et l’on aura la formule qui donne le nombre de possibilités différentes de tirages sans remise et sans ordre.

Autrement dit :

Formule : M!/(M-N)! ×1/N!
Ou

Formule : M!/((M-N)!N!)
La voici donc, la formule avec les factorielles, retrouvée assez facilement et sans aide.

Ainsi, pour le loto, le nombre de possibilités pour un tirage de 5 boules parmi 49 valeurs est 49!÷((49-5)!×5!), soit 1 906 884 possibilités de tirages. En d’autres termes, on a une chance sur 1 906 884 de gagner.
Si l’on devait tenir compte de l’ordre, on aurait 120 fois plus de possibilités, et donc d’autant moins de chances de gagner. La probabilité deviendrait alors une chance sur 228 826 080.


Et si l’on voulait enseigner quelque chose, c’est ce type de raisonnement qu’on chercherait à faire apprendre et à ressortir lors d’un contrôle.

Pas juste la formule toute prête suivie de quatre ou cinq applications numériques. Une application numérique, c’est juste un exemple d’utilisation d’une formule. Mais retrouver la formule elle-même, y compris si c’est petit à petit, ça c’est démontrer que l’on a compris quelque chose. Ça c’est quelque chose de beaucoup plus important, et de bien moins courant.

Pour ceux qui seraient passés à côté de l’info : dès ce WE et pendant environ 3-4 semaines, une comète sera visible dans le ciel nocturne : c’est la Comète du Diable (comète 12P/Pons-Brooks).

Une comète ?

Une comète, c’est un corps fait de glaces et de poussières issues des confins du système solaire et ayant une orbite elliptique très allongée. Autrement dit, elle passe la majeure partie de son existence loin du Soleil, et une petite fraction proche d’elle.
Lorsqu’elle est proche, les glaces se subliment (passent directement de solide à gazeux) et cette vapeur en produit la queue (ou les queues, car elles en ont plusieurs, plus ou moins visibles).

Si le rocher mesure quelques kilomètres seulement, la queue mesure plusieurs millions de kilomètres, et c’est ce que l’on voit dans le ciel. Certaines comètes comme celle-ci sont périodiques et reviennent régulièrement : tous les 71 ans, pour celle-ci.

Ça reste un phénomène très rare.

Durant l’été 2020, on avait eu la chance de pouvoir observer la comète Neowise. Celle-ci était totalement inconnue jusqu’alors, et n’avait été découverte que quelques mois avant. La Comète du Diable a, elle, été observée pour la première fois en 1812. Et la plus célèbre des comètes, la Comète de Halley, est connue depuis l’antiquité, en revenant toutes les 76 ans.

Bref, on pourra donc en voir une dès ce week-end et pendant environ un mois.

Et pour la photographier ?

Il est évident que si vous avez un télescope, une lunette, ou un vrai appareil photo et tout l’équipement permettant de prendre en photo le ciel nocturne, c’est le moment de tout ressortir.

Pour tous les autres, un simplement smartphone suffit pour la prendre en photo (et une jumelle sera appréciée pour l’observation simple).

Pour cela, il faut deux choses :

  • utiliser le mode « exposition longue », qui permet de capter la lumière durant plusieurs secondes
  • et surtout — surtout — un moyen de maintenir le téléphone immobile.

Le moindre tremblement ou mouvement rendra toute l’image floue durant une prise de vue en exposition longue.

Si c’est un iPhone, il détectera qu’il est immobilisé, et vous proposera des prises longues de 5, 10… voire jusqu’à 30 secondes !
Ensuite, utilisez votre montre connectée, vos écouteurs ou une télécommande bluetooth pour prendre la photo : l’idée étant de ne pas utiliser les doigts pour ne pas bouger le téléphone, c’est essentiel lors des prises longues. On peut aussi le mode retardateur pour déclencher la prise de vue après avoir cliqué, si l’on n’a pas de déclencheur à distance.

Pour ma part, j’utilise un simple selfie-stick à 12 € qui fait aussi trépied et télécommande bluetooth (lien en bas).

Pour donner une idée, voici ce que ça avait donné avec Neowise en 2020 (cliquez dessus pour ouvrir la photo en grand) :

Avec trépied :Sans trépied :
Prise de vue avec téléphone immobilisé. Prise de vue avec téléphone tenu en mains.

Et voici d’autres exemples de photos tout à fait sympa que l’on peut obtenir grâce à cette façon de faire et un simple téléphone (iPhone 13 mini) :

La grande et la petite Ourse :La Voie Lactée :
Photo de la grande ourse prise avec un iPhone. Photo de la voie lactée prise avec un iPhone.

Ça reste un simple téléphone, ça ne vaudra pas un téléscope ou un appareil photo de pros, mais tout le monde en a un et ils ont tous de quoi prendre des photos en expo longue. Ce serait bête de passer à côté de l’astuce.

Lien

Un troll réparant des trucs dans sa caverne.
On n’en parle pas beaucoup, mais OVH (le géant français de l’internet) fait aussi des abonnements à la fibre pour chez soi (et aussi de l’ADSL).

Pas de TV.
Pas de box bridée obligatoire à la con (on peut louer un routeur, ou utiliser le sien gratuitement).
Juste la fibre.

Vu que l’ADSL a manifestement été coupé chez moi (ils commencent — pas seulement chez OVH mais partout en France — à couper des lignes ADSL), je viens de commander une ligne fibre.
Je suis éligible à la fibre depuis quelques mois seulement, et pour l’instant j’ai attendu car je ne suis pas trop pressé de subir les déconnexions quotidiennes pour que le voisin puisse à son tour se connecter, comme ça se fait entre les sous-traitants du Cartel Télécom.

Mais bon, désormais j’y suis bien contraint si je ne veux pas rester en thethering sur mon téléphone indéfiniment (et Starlink c’est pas possible pour le moment). Je découvre donc par hasard qu’OVH propose la fibre chez moi. C’est parfait, car je suis en ADSL chez eux depuis plus de 10 ans et j’ai clairement pas envie de changer de fournisseur. OVH ça marche, je paye, ils me foutent la paix. Jamais un pourriel publicitaire, jamais une augmentation de tarif, jamais un sondage à la con ou des frais cachés. C’est tout ce que je demande.

La connexion n’est pas encore active, mais c’est lancé.
Là je viens de recevoir un mail avec les informations de paramétrage de la connexion. Ce qui me plaît chez eux, c’est qu’ils balancent les infos techniques comme ça, dans un mail en plain-text, pas de « nous vous remercions de votre fidélité […] espérons vous comptez parmi nos clients […] cordialement, votre équipe dévouée […] les petites fleurs et les petits oiseaux cui-cui […]… »

Je sais que Madame Michu préfère qu’un technicien vienne tout configurer chez elle et ne plus jamais avoir à y toucher de sa vie, mais je préfère la méthode OVH : ils donnent la caisse à outils et le manuel et nous laissent bidouiller. Magnifique.

Si toutes les sociétés pouvaient nous donne le choix du service (méthode Michu ou méthode RTFM) pour leurs services ou leur produit, ça serait le top.

J’ai pas besoin qu’on me tienne pas la main pour beaucoup trop de choses, j’ai pas besoin qu’on me cache les rouages de la technique sous-jacente à un gros paquet de produits du quotidien. Je me démerde.

Quand j’ai un problème, trop souvent y a des murs et je dois passer par des conseillers clients à qui je dois expliquer mon problème comme s’ils avaient 6 ans (ils en ont probablement 25, mais ils sont aussi techniciens que moi je suis magicien), qui vont ensuite cliquer partout sur leur écran pour se transmettre le « ticket » sur 4 ou 5 niveaux avant qu’un gus dans un autre pays daigne appuyer sur le bouton à côté du bouton qui résoudrait mon problème.
Et ça, ça a le don de me les briser. Juste, donne-moi le putain de bouton et laisse-moi faire, tout le monde y gagnera (surtout moi).

A-t-on déjà vu un constructeur d’une plaque à induction nous donner les plans de leur appareil ?
Pourrait-on nous laisser réparer nous-même le frigo qui déconne ?
Est-il envisageable de les appeler, de commander la pièce qui a lâché, et de réinstaller nous-même ?

Surtout pas malheureux ! Car : secret industriel, garantie et assurances !
Il faut que ça soit fait par le seul technicien agréé du pays qui est actuellement (malheureusement, c’est domaaaage) en vacances et qui n’a pas de créneau de libre avant 3 ans et 4 mois.

Eh ben allez vous faire foutre le secret industriel, bouffez vos morts les garanties et brûlez en enfer les assurances.

Y a des gens qui savent se démerder, savent (et veulent) réparer ! On s’en branle que vous ne vouliez pas nous laisser faire ou que ça va déplaire à votre chef. On veut juste la pièce, le tournevis. Laissez-nous faire ce qu’on veut, on ne vous demande pas votre avis.

En France, on se gargarise sur les scores de réparabilité, les chèques réparation et la garantie pièces détachées. C’est pas mal dans l’idée, mais dans la pratique ce sont encore des usines à gaz immondes destinées à nous faire abandonner toute idée de réparation avant même qu’on ait commencé, et à racheter du neuf. C’est pas ça qu’on veut.
Nous on veut les plans du frigo, un e-mail et un RIB où envoyer le bon de commander pour la pièce qu’on veut changer, c’est tout. Ça c’est de la réparabilité. Ça c’est efficace, écologique et économique.

Image d’en-tête produite par Bing AI

Désolé pour ce titre, j’étais pas inspiré.
Ce post fait suite au premier : Laissez les gens faire ce qu’ils veulent, mais j’y mets juste un exemple plus spécifique.

L’Allemagne a légalisé la consommation du cannabis récemment (voir).

Personnellement, je ne fume pas.
Ni de tabac, ni de cannabis, ni rien. Je déteste ça : ça pue, ça coûte cher, ça ruine la santé, te rend dépendant, modifie qui tu es… bref je n’aime pas ça. Tout comme se saouler la gueule à l’alcool, d’ailleurs. Pour moi ça sert à rien, strictement aucun intérêt.

Pourtant je suis content que le cannabis se légalise de plus en plus, un peu partout dans le monde.

Pourquoi ?
Pourquoi pas, plutôt ?

Pourquoi interdirait-on ça et pas le tabac ? Ça et pas l’alcool ?
L’alcool en particulier est autant sinon plus dangereux pour les autres que le cannabis.

C’est également dangereux pour le consommateur lui-même, mais rappelez-vous : ce que les gens se font à eux-mêmes, ça ne nous regarde pas. Tu veux fumer ? Fume. Je m’en tape. Tu veux boire ? Bois. Rien à cirer. Rien à foutre de ce que tu (te) fais. Tu es libre. Tu veux que je te dise quoi ? Du moment que tu fais pas ça chez moi, j’ai rien à te dire, je ne te dirais rien, et tu fais ce que tu veux.

Bien sûr qu’intérieurement je n’en penserais pas moins. Mais je suis encore libre de penser ce que je veux, non ?

Aussi, que tu fumes n’est pas le problème. Juste ne t’approche pas de moi tant que tu pues la clope. Car oui, la clope, ça pue. C’est aussi mon droit de ne pas être empesté. Nuisance, autrui, etc.
Et l’odeur de fumée dégueulasse, c’est une nuisance. Tout comme balancer ton mégot par terre, au passage, mais ça c’est aussi une question d’éducation, d’aptitude à vivre en société et d’être ou non un porc qui trouve normal de vivre dans ses déchets.

Revenons-en aux substances à interdire, ou ne pas interdire.

Tu veux interdire le cannabis parce que c’est dangereux ? Très bien, interdisons l’alcool aussi alors. Et le tabac. Et le Coca-Cola, ainsi que le Nutella, le saucisson, le beurre, le white spirit… bref tous les trucs qui n’ont pas grand-chose de positif pour la santé, et ont même beaucoup de côtés négatifs pour elle.

Non tu veux pas ? Bizarre.
Quoi ? Mettre des limites, comme ont mets des limites d’âges à l’alcool et au tabac, et des limites d’usages sur le lieu de travail, ou encore au volant ?

Ah mais ça, très certainement ! Car là on entre effectivement dans le domaine de la société, et où — justement, comme le dit l’Article 4 — nos actes ont un impact, et sont parfois une nuisance pour les autres. Être défoncé au boulot ou saoul au volant, c’est objectivement pas l’idéal. Et pareil pour les enfants : les parents et la société décident pour les enfants. Ce n’est qu’une fois qu’ils sont majeurs qu’ils font ce qu’ils veulent. C’est pas mal comme principe, enfin je trouve.

Et si tu relis l’Article 4, en entier cette fois, tu verras aussi que la loi détermine toujours ces limites. C’est prévu.

Est-ce qu’ils le font en Allemagne ? Bah oui. Ils prévoient des limites.
Est-ce qu’ils le font dans les autres pays qui ont légalisé le cannabis (Portugal, Pays-Bas, etc.) ? Bah oui aussi.

Bref, rien ne justifie un traitement différent pour certaines substances plutôt que d’autres, à impact égal sur la société dans son ensemble.

L’histoire, les meurs, les traditions, peut-être. Mais bon, on avait aussi pour tradition de brûler des sorcières, de se mettre des épées dans le ventre, et de travailler 14 heures par jour sans téléphone. Certaines choses changent et le monde évolue. Certaines traditions sont parties. D’autres ont pris leur place. Le cannabis se trouve en être une qui, et qui se trouve aussi ne pas forcément être bien pire que les autres.
Maintenir son interdiction est sûrement plus maléfique, et bien moins bénéfique pour la société. Alors arrêtons de tourner autour du pot : légalisons ça, encadrons ça une bonne fois pour toute.

Je vais le dire une fois pour toutes :

LAISSEZ LES GENS FAIRE CE QU’ILS VEULENT.

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits.
— Article 4, de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui fait partie de la Constitution française.

Dites-moi, quoi exactement ne comprenez-vous pas là-dedans ?

Si je fais un truc qui n’a strictement aucun impacte négatif sur toi, ou même aucun impact du tout, tu n’as juste rien à dire en fait.

Oui c’est à toi que je parle,

Toi qui veux interdire l’IVG, alors que cette pratique ne te nuit pas ;
Toi qui veux interdire le cannabis, alors que personne ne te demande d’en consommer ;
Toi qui veux interdire le mariage pour tous, alors que tu n’es pas concerné ;
Toi qui veux interdire le voile, alors que tu n’as pas te mêler des vêtements des autres ;
Toi qui veux interdire plein d’autres trucs qui ne te concernent pas, ni de près ni de loin, à des gens que tu ne connais pas.

Le fait que tu considères que quelque chose soit délétère pour la personne concernée : « mé l’IVG c’est un acte médical », « mé le cannabis c’est dangereux », « mé le mariage c’est contre nature », « mé le voile c’est pas un choix »… tout ça, c’est ton avis, et ton avis tu te le roules en boule et tu te le fourres où je pense.

Laissez les gens faire ce qu’ils veulent. Ce qu’ils veulent, ne vous regarde pas.

Là je sais ce que tu vas me dire : « d’accord, je fais ce que je veux ? Ok, je vais rouler à 110 en ville, je vais me torcher à l’alcool et me balader en ville, je vais braquer une banque ! ». Sauf que non, ça ne tient pas. Ça, ça nuit à autrui. C’est pour ça que c’est interdit.

Par contre l’IVG de ta voisine de gauche, la weed qui pousse dans le jardin de tes voisins d’en-face, ou encore le mariage de tes deux voisins de gauche, ça ne te nuit pas. Ça ne nuit — objectivement — à personne.

Et non, une bonne fois pour toutes là-aussi : NON, juste parce que c’est contraire à tes croyances, à tes mœurs ou à ta religion, n’est pas suffisant pour être une nuisance. Les croyances, les religions, les mœurs n’ont pas de droits, seuls les gens en ont. En tout cas en France.

Bien sûr, tu as le droit de penser le contraire.
Bien sûr, tu as aussi le droit de dire ce que tu penses, par exemple comme je fais ici moi-même (en ligne, en public, sur un blog), ou encore partout où tu voudras.

Mais ne deviens pas une nuisance pour les autres : mettre des tracts ou des affiches d’extrême-droite dans les boîtes aux lettres ou sur les murs, ou véhiculer de la haine, essayer d’imposer ta vision du monde sur les autres, ça, ça nuit à autrui. Directement ou indirectement. Et là tu te mettras hors la loi.

Mail reçu par certains clients Hyundai :

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Comme on lit :

Notre base de données contenant des données de clients a récemment fait l’objet d’une attaque informatique par un tiers non autorisé qui a accédé à certaines données personnelles de nos clients (nom, prénom, adresse postale, numéro de téléphone, photos de véhicules, plaque d’immatriculation et numéro de châssis). Aucune donnée financière ou sensible n’a été affectée.

Oh ben ça vaaaa, c’est pas sensible, si y a juste mon nom, adresse, numéro de téléphone, photo de ma voiture, sa plaque et son numéro de châssis unique à une échelle mondiale.

Allez vous faire foutre.

Pas pour vous être fait pirater, mais pour considérer que les données personnelles de vos clients ne sont pas sensibles.

ÉDIT : l’on me signale que le terme « données sensibles » a une définition exacte selon la Cnil :

Ce sont des informations qui révèlent la prétendue origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ou l'appartenance syndicale, ainsi que le traitement des données génétiques, des données biométriques aux fins d'identifier une personne physique de manière unique, des données concernant la santé ou des données concernant la vie sexuelle ou l'orientation sexuelle d'une personne physique.

D’accord, la plaque d’immat et autres ne sont donc pas « sensibles ». Désolé.

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Sur couleur-science, mon blog science : dans les commentaires, on me dit que Bard (l’IA générative de Google) dit quelque chose de contraire à ce que je mets dans mon article.

À moi donc de prendre le temps de dire que Bard dit de la merde.

Mais vous voyez venir le bordel ?

  1. Qui suis-je, moi, ou n’importe qui, n’importe quel prof, face à une IA fabriquée par l’entreprise la plus futuriste de la planète ?
  2. Si on doit désormais prendre le temps à débunker les IA en plus de devoir débunker les conspis (au lieu de passer du temps à faire des vrais trucs), on va pas s’en sortir.
  3. Ces « IA » fonctionnent en lisant des milliards de textes et en recrachant des combinaisons de mots qu’il rencontre le plus souvent dans le champ lexical de la question qu’on lui soumet. C’est pour cette raison que le texte produit semble crédible, est généralement grammaticalement correcte, mais peut être factuellement et totalement faux.

Y a 20 ans, le grand méchant c’était Wikipédia : « Oui, Wikipédia c’est cool et collaboratif, mais parfois y a de la merde. » Quel prof n’a jamais dit ça ? Quel élève n’a jamais entendu ça ?
Et c’est vrai, pourtant, bien que ça ne soit pas pire qu’ailleurs.

J’ai déjà corrigé des pages Wikipédia à la vue d’erreurs. Mais j’ai chez moi un dictionnaire encyclopédique qui dit que la molécule d’eau H20 contient deux atomes d’oxygène pour un atome d’hydrogène (alors que c’est exactement le contraire).
L’erreur est humaine, elle s’est glissée dedans. Soit. Je suppose que ça a été corrigé depuis. Je l’espère.

Tiens, justement : l’erreur est humaine. Sauf qu’une IA, c’est humain ? Non. Voilà un joli paradoxe. On fait quoi ?

Perso je resterais éloigné de ce genre de générateurs de blabla si l’on n’est pas conscient de tout ça. Ce qu’ils produisent, c’est du flan, un truc artistique, pour le fun, mais rien de plus. Ils prennent des mots et des phrases, mélangent tout ça, et ressortent un texte qui se lit mais dont le fond est bancal.

C’est dangereux de considérer de l’art comme de la vérité.

Vous imaginez un alien qui verrait un Picasso, et qui se mettrait à la recherche d’un organisme qui ressemble à ce qu’il a vu ? On ne pourrait pas lui reprocher : après tout, s’il fait ça sur un De Vinci ou un Raphaël, ça marche.
Donc pourquoi pas un Picasso ? S’il a vu les deux premiers et que ça marche, pourquoi penser que ça en serait différent pour le suivant ?

Ben ici, on est exactement en train de faire pareil : on a à faire à un texte créé par un programme qui ne sait absolument pas ce qu’il fait, qui ne fait que mélanger des mots et les ressortir avec des calculs probabilistes. Mais c’est précisément pour cela que le texte final est tout sauf juste.

Et encore… Je ne parle pas des Deep-Fake : ces contenus (textes, photos, vidéos…) volontairement fausses pour faire dire n’importe quoi à n’importe qui avec une crédibilité telle que même les médias les plus sérieux sont enclins à tomber dans le panneau (et là aussi, les médias sérieux doivent passer du temps à débunker ça plutôt que faire leur vrai travail…).

Image d’en-tête produite par Bing AI (ou je sais)

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Voir :

Déjà merci pour ce titre chez Libé, c’est drôle. Sinon c’est 650 € les 50 mL chez Guerlain, et probablement seulement 15 balles si ça n’avait pas été quantique (et donc vendu sous la marque Monoprix pour les gueux).

Pour résumer l’affaire : Guerlain a sorti une « crème quantique » pour la peau, vendu très cher. Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour que ça soit devenu la risée du bullshito-marketing sur les réseaux sociaux, tout simplement parce que le terme « quantique » n’a strictement rien à foutre dans le nom d’un produit, et cela même si cette crème était véritablement quantique (ce qu’elle est, en un sens, voir plus bas, même si ce n’est pas un argument).

Pour être clair, je suis 100 % pour mettre de la science dans les produits quotidiens. C’est à ça que sert la science : améliorer le quotidien du monde entier. En témoigne par exemple mon dernier article sur Couleur-Science à propos des canettes de café chauffées avec de la thermite (un explosif) ou de la chaux vive (le truc produit par Dae… pardon Lafarge pour la maçonnerie et la construction).

Mais comme j’ai mis dans ce même article, parfois, le côté insolite dans ces produits (apporté par la science) la rend plus fun que le produit lui-même. Il y a bien d’autres façons d’avoir du café chaud absolument partout, par exemple en utilisant une pompe à chaleur solaire dont une extrémité se mettait dans le café et l’autre dans votre cul, cela fonctionnerait et améliorerait du même coup le #CCC matinal, mais c’est moins instagramable.

Je considère en réalité qu’une canette qui chauffe avec un explosif, c’est un gadget rigolo qui mériterait l’équivalent d’un prix igNobel, mais pour les inventions à la con. Ce n’est clairement pas à prendre au sérieux.

… au contraire de Guerlain, donc, qui est en train d’essayer de se défendre et de se justifier comme il peut et sur tous les fronts en ce moment même. Rassurez-vous, ou non, il y a des chances que toute l’équipe marketing sera prochainement virée. Sauf s’il se produit l’inverse : c’est-à-dire des tas d’influenceurs à la con — comme moi, mais plus riches — vont acheter le produit juste pour la postérité et faire une vidéo sur KwanTiktok, ce qui permettra à Guerlain d’atteindre leur objectif de ventes. N’oublions pas que ce sont des génies : arriver à vendre un demi-SMIC un petit pot d’hydrocarbures dénaturé pour que les gens s’en tartinent la face, ça relève du génie, ah si si !

Un autre truc, et que je trouve plutôt rigolo, c’est qu’avant, quand on disait « chimique », « de synthèse », « artificiel » ou pire « nucléaire », c’était forcément mal, forcément mauvais et transformait n’importe quel produit en source à psychose.
Suffit de voir pourquoi on parle d’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) et non d’IRMN (Imagerie par Résonance Magnétique Nucléaire), qui sont une seule et même chose, c’est juste qu’on a enlevé le mot-en-N, car les gens se seraient imaginés qu’on allait les envoyer sous le réacteur n°4 d’une centrale soviétique quelque part en Ukraine alors qu’on les envoyait juste dans la salle du scanner en face de la salle d’attente de l’hôpital après leur avoir fait retirer tous leurs bijoux pour les revendre sur LeBonCoin une fois la personne vaporisée et téléportée sur Chorizo du Centaure (voir là).

Similairement, tout ce qui est « naturel » ou « bio » est forcément bon et juste, personne ne se doutant que le cyanure d’une pomme c’est bio, que les 8 000 becquerels du corps humain sont tout à fait normaux aussi et que la nature elle-même est sûrement l’endroit le plus injuste et le plus dangereux pour la pauvre pôtite souris que vous choisissez de bon cœur de relâcher dehors, plutôt que de la laisser chez vous à l’abri du froid, du chaud, des prédateurs, de la faim, des inondations ou encore de l’effondrement de son terrier parce que vous roulerez dessus en 4x4 lors de la partie de chasse dimanche prochain avec tonton René ; grand protecteur de la nature que vous êtes.

Par contre, à l’inverse de « chimique », il semble que le terme « quantique » jouisse d’une bien meilleure image auprès du public !

On parle et on attend avec impatience les ordinateurs quantiques (qui vous permettra de mieux crypter vos secrets bancaires avec un code à 4 chiffres), les batteries quantiques (à l’autonomie illimitée évidemment) et le tout à tel point que même le président Macron décide qu’il faut investir dedans (sûrement son projet de Start-up nation et Économie Quantique pour des Retraites Relativistes… ou relatives, je ne sais plus).

Et donc aujourd’hui en 2024 on décide de parler de crème beauté quantique pour la peau.

Pourquoi ?

Parce que pourquoi pas !
En vrai, c’est parce que, soi-disant, le produit — soi-disant (bis) — actif dans la crème ne pourrait l’être sans la physique quantique.

Et c’est là que tout le monde devrait se dire que c’est ridicule ! Et pour cause : si la physique quantique est une réalité, elle gouverne tous les phénomènes, qu’on les lui attribue ou non.
Ce n’est pas parce que le café n’est pas vendu comme « café quantique » que les molécules qui sont dedans ne sont pas soumises à la physique quantique, ni qu’elles y sont grâce à la physique quantique.

Bien-sûr, dira-t-on, que dans ce cas de la crème, les phénomènes mis en jeux (toujours soi-disant) ne sont explicables qu’avec la physique quantique.

Un peu comme l’anomalie de précession du périhélie de Mercure de 43 minutes d’arc par siècle n’est explicable qu’avec la relativité générale de 1915, vous voyez ? Non vous ne voyez pas, faites pas comme si vous aviez compris cette phrase, bande de bouffons, sinon vous sauriez que c’est 43 secondes d’arc, pas minutes d’arc !

D’ailleurs c’est quoi la physique quantique ? Je ne vais pas tout expliquer (trop long, et j’en serais incapable), mais je dirais simplement que c’est un niveau d’abstraction plus élevée de la réalité que la physique classique (celle qu’on apprend à l’école). Certaines choses, en effet, ne sont pas explicables avec la physique classique : il faut plonger un peu plus profondément dans la nature des choses, et c’est là qu’on « voit » tout un tas de choses très étranges (dans le sens de « très différentes de ce qu’offre la vie courante »), dont l’ensemble porte le nom de physique quantique. Si vous suivez, ça veut dire que la physique quantique englobe la physique classique (les molécules, H2O, les aimants aussi, tout ça). Et que si quelque chose est « classique », elle peut aussi être expliquée avec la physique quantique — du moins c’est ce qu’on essaye de faire, car le cadre théorique de la quantique n’est pas encore totalement construit — c’est juste que ça rendrait tout très vite beaucoup trop compliqué, et c’est pour ça que dans les cas simples de la vie courante, la physique dite « classique » (celle apprise à l’école) suffit amplement. Pas besoin de quantique pour expliquer le fonctionnement d’un frigo. On pourrait, mais on le fait pas.

À ceci il faut ajouter que ce n’est pas parce que l’on a dû utiliser la physique quantique pour expliquer un phénomène que le phénomène lui-même n’existait pas avant. Cela fait des milliers d’années que l’on utilise l’écorce de Saule pour se soigner ! Ça marchait, et ça marche encore : c’est juste qu’aujourd’hui on sait pourquoi ça marche et quelle est la molécule responsable : l’aspirine (ou pain à l’aspire, pour les gens civilisés), présente dans le saule et qui soulage l’organisme de divers maux ou fièvres.

Autre exemple, ce n’est pas parce que Kepler, Newton et Galilée ont découvert les lois de la gravité qu’avant eux tout le monde flottait dans les airs ou pouvait voler. C’est juste qu’avant on avait mieux à faire que s’interroger sur le pourquoi du comment !
… et aussi peut-être parce que ceux qui ont essayé étaient décapités par l’inquisition religieuse ; en toute liberté et démocratiquement, vu que c’était des gentils cathos blancs, mais bon quand-même, délesté d’une tête, réfléchir devient difficile, même si ça n’empêche pas de vivre sinon BFMTV et CNews n’auraient pas l’audimat effarant qu’ils ont. Mais on divague.

Certains phénomènes sont ainsi mis à profit bien avant qu’on sache pourquoi ou comment ça fonctionne !
La machine à vapeur et toute la thermodynamique du XIXᵉ siècle en est un dernier exemple que je donnerai ici : les machines thermiques existaient bien avant toute la théorie de la thermodynamique : les ingénieurs n’ont pas attendu les théoriciens pour construire les moteurs à vapeur. Et ça marchait, c’est juste que personne ne savait vraiment pourquoi ! La théorie a été construite après pour expliquer tout ça. Évidemment, comprendre le fonctionnement a permis d’en améliorer drastiquement le rendement, et la qualité par la suite : moteurs plus puissants, plus solides, moins chers, plus sobres en charbon… et, petit détail : moins sujets à exploser dans la tronche des opérateurs aussi (si vous doutiez de l’utilité des théoriciens devant les ingénieurs de l’époque, ravisez-vous, ils servent !).

Aujourd’hui on observe de plus en plus l’inverse : la théorie avance plus vite que l’observation et on recherche des trucs que la théorie avait prédits depuis un demi-siècle (le laser ou les trous noirs, et d’autres). Mais c’est hors sujet.

Au final, et pour conclure, entendons nous sur le fait que « quantique », tout comme « chimique » ou « nucléaire » ne sont que des adjectifs, pas des phénomènes en soi. Ce n’est pas parce que votre téléphone n’est pas un « quant-iPhone » que la physique quantique n’intervient pas dans son fonctionnement (bien au contraire).

Et pour dire, donc, que si vous lisez « quantique » dans un produit grand public, c’est probablement du bullshit. Et si c’est vous qui mettez le quantique dans le marketing de ce produit, vous devriez avoir honte (sauf à savoir démontrer la gravitation quantique, dans ce cas pourquoi pas, je vous y autorise, mais vous devriez bosser ailleurs que chez Guerlain, par pitié).
Et ça vaut aussi pour les mots « chimiques », « naturels », « bio » ou « artificiel ». Ces ternes ne veulent rien dire, ni en bien, ni en mal. Ce ne sont pas des arguments, juste du marketing destinés à pigeonner ceux qui y croient.

Tout est quantique, tout est naturel, tout est chimique.

Et encore une bonne année chimico-quantique et meilleurs bio-nucléo-vœux à tous (sous réserve des habituelles conditions d’acceptation des vœux) !

(PS : oui c’est évidemment Guerlain qui sponsorise cet article et mon blog, aux côtés d’EDF, Aréva, Tesla… et pour je ne sais quelle raison, les protège-poignées de tiroir Moulon et Gastille, mais merci à eux.)

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Code excel.
… et en moins de 10 lignes de code.

Mon problème était de rendre simple l’export de données stockés dans un outil web (SQL + PHP + JS) en fichier Excel.
Au départ, j’avais proposé une production de code CSV, que l’utilisateur devait copier-coller dans Excel, puis fait quelques manips pour qu’Excel ne voie pas une plâtrée de texte, mais du CSV (chose que LibreOffice fait tout seul).

Mais c’était trop compliqué.

Le mieux que j’ai trouvé ensuite, c’est de produire un tableau dans la page web, en HTML, puis sélectionner le contenu, le copier, et prier pour qu’Excel détecte ça comme un tableau et redistribue ça dans les bonnes cellules.

Mais c’était ni assez simple, ni suffisamment fiable.

Du coup j’ai pondu un système avec un bouton : on clique dessus et ça ouvre Excel (.xls) directement avec le contenu du tableau.

Bien plus simple.

Prérequis

Le tableau de données doit être produit en tant que tableau HTML. Le tableau n’a pas besoin d’être dans la page. Cela peut être un objet DOM quelque part.
L’astuce ici fonctionne donc que le tableau soit dans la page, en mémoire, ou bien produit à la volée à partir des données brutes au moment du clic.

Le fait de l’afficher dans la page permet cependant de montrer le tableau avant de le proposer au téléchargement.

Fonctionnement

Un fichier Excel reste du simple XML. Il suffit de prendre les entêtes d’un fichier .xls et de mettre le tableau HTML en dessous. Ensuite, on récupère tout ça sous forme de base64, on force le navigateur à télécharger ça.

Code

Le HTML


<button type="button" onclick="tableToExcel(ID_TABLEAU)">Export to Excel</button>

<table id="ID_TABLEAU">
    …
    …
</table>

Le JS :


function tableToExcel(table_ID) {
	var template = '<html xmlns:o="urn:schemas-microsoft-com:office:office" xmlns:x="urn:schemas-microsoft-com:office:excel" xmlns="http://www.w3.org/TR/REC-html40"><meta http-equiv="content-type" content="application/vnd.ms-excel; charset=UTF-8"><head><!--[if gte mso 9]><xml><x:ExcelWorkbook><x:ExcelWorksheets><x:ExcelWorksheet><x:Name>Worksheet</x:Name><x:WorksheetOptions><x:DisplayGridlines/></x:WorksheetOptions></x:ExcelWorksheet></x:ExcelWorksheets></x:ExcelWorkbook></xml><![endif]--></head><body><table>{table}</table></body></html>';
	var table = document.getElementById(table_ID).innerHTML;
	var xml_table = template.replace(/{table}/g, table);
	var base64_xml_table = window.btoa(unescape(encodeURIComponent(xml_table)));
	window.location.href = 'data:application/vnd.ms-excel;base64,' + base64_xml_table;
}

Je n’ai pas dit que c’était propre, mais ça marche.

Petite amélioration

Ici, le nom du fichier est plus ou moins une chaîne aléatoire. On peut changer ça, en utilisant un lien plutôt qu’un bouton : le bouton modifie l’URL de la page, mais avec un lien on peut actionner le téléchargement directement, avec l’attribut download.

Et si on veut juste garder l’apparence du bouton, on peut simplement mettre le lien autour du bouton :

<a href="#" download="tableau.xls"  onclick="tableToExcel(this, 'ID_TABLEAU')"><button>Export to Excel</button></a>

<table id="ID_TABLEAU">
    …
    …
</table>
function tableToExcel(link, table_ID) {
	var template = '<html xmlns:o="urn:schemas-microsoft-com:office:office" xmlns:x="urn:schemas-microsoft-com:office:excel" xmlns="http://www.w3.org/TR/REC-html40"><meta http-equiv="content-type" content="application/vnd.ms-excel; charset=UTF-8"><head><!--[if gte mso 9]><xml><x:ExcelWorkbook><x:ExcelWorksheets><x:ExcelWorksheet><x:Name>Worksheet</x:Name><x:WorksheetOptions><x:DisplayGridlines/></x:WorksheetOptions></x:ExcelWorksheet></x:ExcelWorksheets></x:ExcelWorkbook></xml><![endif]--></head><body><table>{table}</table></body></html>';
	var table = document.getElementById(table_ID).innerHTML;
	var xml_table = template.replace(/{table}/g, table);
	var base64_xml_table = window.btoa(unescape(encodeURIComponent(xml_table)));
	link.href = 'data:application/vnd.ms-excel;base64,' + base64_xml_table;
}

Exemples

Exemple sur Codepen.io.

Notes et limites

Une des limites est que les styles ne sont pas forcément pris en compte. Les dispositions des cellules (rowspan et colspan) semblent bien fonctionner systématiquement, du moment que le tableau est en HTML et pas reconstitué avec du CSS (display: table-cell, ou encore avec des grid), mais les couleurs et autres formatages ne sont pas garanties.

Un autre problème peut survenir quand les tableaux sont vraiment très grands. Je ne sais pas si les navigateurs mettent une limite sur le contenu d’un href, mais ce n’est pas exclu non plus.

Image d’en-tête produite par Bing AI

Image d’une voiture électrique devant une station électrique avec des statistiques.
Je possède une EV, et j’ai aussi acquis un scanner OBD-2 (On-Board Diagnostic). Il s’agit d’un petit boîtier (ou dongle), qui se branche sur la prise diagnostique de la voiture. Le boîtier peut alors lire les informations de l’ordinateur de bord.

Les informations affichées (via la liaison avec le smartphone) vont du compteur de vitesse au compteur kilométrique, à la température extérieure et intérieure, au taux d’oxygène dans le carburateur (sur une thermique) ou la tension et la température des cellules (dans une voiture électrique), etc.

C’est aussi par là que le garagiste peut lire les fameux « codes erreur » (codes DTC, pour Data Trouble Codeliste de codes DTC ici) de la voiture lorsque le témoin d’erreur s’affiche.

Toutes les voitures vendues depuis 2001 en Europe disposent d’un port OBD-2, y compris sur les voitures électriques, qui ont alors des codes et des informations spécifiques pour elles.

Dans la mienne et avec l’outil que j’ai, j’ai 27 pages d’informations (dont 7 pages sur les tensions sur chaque cellule). Ça fait un gros paquet d’informations pour tout nerd qui aiment les chiffres :

  • tensions et température des cellules ;
  • température et hygrométrie de l’habitacle ;
  • vitesse et accélération en temps réel ;
  • couple et puissance distribuées aux roues ;
  • angle de rotation du volant ;
  • actions de l’auto-pilote ;
  • connectivité diverses ;
  • consommation en énergie ;
  • vitesse de charge ;

Parmi elles figurent aussi les données accumulées d’énergie : combien d’énergie j’ai injecté dans la voiture depuis que je l’ai ?
Cette donnée en particulier permet quelques calculs et statistiques, et c’est sur ça que je reviens ici.

Liste de données utiles relevées

Les chiffres qui nous intéressent aujourd’hui :

  • ODO (Odomètre : nombre total de km roulés) : 17 251 km ;
  • AQC (accumulated quick charge) : 382 kWh ;
  • ANC (accumulated normal charge) : 1 875 kWh ;
  • CEC (cummulative energy charged) : 3 567,8 kWh ;
  • CED (cummulative energy discharged) : 3 440,9 kWh ;

L’ODO, c’est simple : c’est l’odomètre, le compteur de kilomètres.

L’AQC : c’est la quantité d’énergie (en kWh) chargée sur un chargeur rapide (quick charge), au total, cumulativement.
L’ANC : c’est la quantité d’énergie (en kWh) chargée sur un chargeur normal, ou lent, au total, cumulativement
La somme AQC + ANC est donc l’énergie totale que l’on a chargée avec une prise de recharge.

Le CEC : c’est une information donnée par le système de gestion de la batterie (BMS) et qui représente la quantité totale d’énergie qui a transité dans la batterie. Ceci inclut donc l’AQC et l’ANC, mais également l’énergie régénérée grâce au freinage régénératif.
Le CED : c’est la quantité totale d’énergie sortie de la batterie. Celle-ci peut avoir servie pour rouler, pour charger la batterie 12 V, pour faire tourner les accessoires, le chauffage, etc.

Avec tout ça, quelques calculs sont possibles.

Consommation moyenne à la prise

J’ai fait 17 251 km.
J’ai chargé — avec une prise — 382 + 1 875 = 2 257 kWh.

Conclusion : je roule à environ 130 Wh/km, soit 13 kWh/100 km. C’est tout à fait honorable, sachant que ce sont des trajets assez représentatifs de ce que je roule toute l’année, y compris avec des longs trajets.

ÉDIT : ces trajets sont pris entre fin mai et début décembre. En toute rigueur, je referais un calcul en mai de l’an prochain, pour prendre en compte les chiffres de cet hiver.

À cela, on peut ajouter 10 à 15 % de pertes de recharge. En gros, pour chaque kWh reçu par la voiture, environ 10 % est perdue en chaleur entre la prise et la batterie. Cette perte n’est pas prise en compte par l’affichage de la consommation de la voiture.

Ceci donne donc une valeur, celle que je paye, d’environ 15 kWh/100 km. Ça reste un bon score, une bonne moyenne parmi les différentes voitures électriques du marché (à qui on doit également rajouter ~10 % à la valeur affichée).

On voit aussi que l’essentiel de la conso se fait à la maison : l’ANC est bien supérieur à l’AQC. Je fais comme la majorité des gens sur ce point-là. Je ne me vois pas faire autrement : c’est le plus pratique et le plus économique.
Ceci dit, si je n’en avais pas la possibilité et si j’avais une borne en bas de chez moi, je m’en sortirais, c’est juste que je verrais ça comme une contrainte, tout comme faire un plein d’essence était plus une contrainte qu’autre chose aussi.

Consommation moyenne au véhicule

La consommation ci-dessus, les 15 kWh/100 km c’est ce que je paye à EDF. Ce n’est pas ce que consomme le véhicule, ou le moteur, lorsqu’il tourne. Lui, il consomme beaucoup plus.

Pour ça, regardons le CEC (charge) et le CED (décharge).
Le CEC indique l’énergie totale qui est rentrée dans la batterie, et le CED c’est pour ce qui est sorti.

On voit que le CEC est plus élevé que l’AQC+ANC. L’énergie qui a transité vers la batterie est donc plus élevée que ce que l’on a chargé : c’est normal : le CEC intègre l’énergie gagnée lors du freinage régénératif.

La régénération, c’est de l’énergie qui est récupérée et stockée dans la batterie lorsqu’on utilise le frein moteur électrique. Cela peut être lorsqu’on ralentit, ou dans une descente. Cette énergie est stockée au lieu d’être perdue dans l’usure et l’échauffement des plaquettes de frein ou de la compression de gaz dans un moteur à piston lors du freinage moteur.

En termes de consommation du moteur et du reste des accessoires du véhicule, c’est ça qui faut prendre.

Avec ces chiffres, et avec l’ODO, on tombe donc sur 20 kWh/100. C’est ce que l’on consommerait si la régénération n’existait pas. C’est ce qu’une logique de voiture thermique consommerait.

Ce chiffre est plus élevé que les 13 ou 15 kWh/100 km, mais on s’en fiche : on ne paye pas la différence, il s’agit de récupération d’énergie.

(ÉDIT : cette énergie inclut aussi l’énergie transitant par la batterie dans le cas où on utilise le V2L (vehicle-2-load), le V2H (vehicle-2-home) ou V2G (vehicle-2-grid), qui ne sert donc pas pour rouler mais pour alimenter un appareil externe ou sa maison — certaines voitures le permettent, dont la mienne, même si sur ces chiffres je ne m’en suis pas encore servi. Les chiffres ici sont donc uniquement lié au régen)

Rendement de la batterie

Le CEC est de 3 568 kWh et le CED est de 3 441 kWh. Autrement dit, la batterie a vu rentrer 3 568 kWh et vu sortir 3 441 kWh. La différence de 127 kWh est liée aux pertes thermiques de la batterie : une partie de ce qui est rentré n’en est jamais ressorti ! Aussi, n’oublions pas la quantité d’énergie actuellement dans la batterie, qui est donc mise dedans sans en être sortie encore !
À ce moment-là, la batterie contenait 52 kWh. Les pertes ne sont donc « que » de 75 kWh.

Tenant compte de ça, on trouve que le rendement électrochimique de la batterie est un remarquable 97,8 %. Ça signifie que pour 100 kWh qui entrent dans la batterie, on peut en restituer 97,8 ; et le reste, la différence de 2,2 %, sera perdue.

Pas mal, et d’autant plus que sur les longs trajets dans le froid, une partie de ces 2,2 % de pertes thermiques est utilisée pour chauffer l’habitacle. Efficience énergétique jusqu’au bout (une thermique recycle elle-aussi la chaleur perdue du moteur).

La régénération : combien ?

La différence entre le CEC et le ANC+AQC donne la quantité d’énergie totale qui a été mise dans la batterie hors cycle de recharge, donc uniquement avec de la régénération.

On est ici à 1 311 kWh, soit 1,3 MWh. C’est quand-même assez conséquent.
Au tarif EDF de base, ça revient à 260 €.

Une voiture électrique sans régen (ou une conduite qui n’en profite pas) aurait donc eu à payer tout ça en plus en courant pour la même distance parcourue. Raison supplémentaire pour apprendre la conduite électrique et l’usage du freinage régénératif. Normalement la voiture le fait toute seule, mais une conduite adaptée permet de l’optimiser (et une conduite inadaptée a pour effet de shunter cette possibilité).

Toute cette énergie est de la récupération lors des descentes et des freinages. Oui, on parle en mégawattheures. Tous les véhicules électrifiés (électriques (EV), hydrogène à pile à combustible (FCEV), hybrides (HEV), hybrides rechargeables (PHEV)…) récupèrent cette énergie et l’utilisent pour rouler au lieu de cramer des plaquettes et des disques de frein.

À raison de 20 kWh/100 km, ça correspond à avoir roulé 6 550 km uniquement grâce à cette récup, soit plus de 33 % de ce que j’ai roulé. Le fait de rouler beaucoup en montagne doit aider à mon avis, mais ça reste conséquent (et réel dans mon cas).

Ceci rejoint le chiffre de ~30 % de consommation de carburant en moins retrouvée sur les hybrides par rapport à leur modèle non-hybride. Ce n’est donc pas absurde, même si je persiste à trouver ça impressionnant et intéressant.

Notons que la régen est d’autant plus pertinente pour les voitures qui font des trajets en ville, routes de campagne, ou montagne. Là où on ralentit, s’arrête, ou profite souvent des descentes. Si vous faites exclusivement de l’autoroute, le gain est moins important sur une électrique. Il peut subsister un gain conséquent sur les hybrides pour des questions de cycle optimal du moteur thermique (sur une hybride, à chaque fois que vous roulez et que le moteur thermique s’éteint, c’est de l’énergie « gagnée » grâce à l’hybridation).

Et en termes de CO2 ?

17 000 km, ça fait combien de CO2 ?

J’ai consommé, voir plus haut, 2 257 kWh, incluant les pertes au chargement (de 10 à 15 %).

En France, en été — cet été — l’électricité chez EDF a émis environ 20 gCO2/kWh. Ça revient donc à 55 kg de CO2 émis. Ce n’est pas rien, mais c’est sur 17 000 km.

Si j’avais fait ça en voiture essence, j’aurais émis beaucoup plus. Chaque kilogramme d’essence émet environ 3 kg de CO2 (la molécule de CO2 a environ trois fois la masse de son seul atome de carbone).
55 kg de CO2 correspondent donc aux émissions de 18 kg d’essence, soit environ 25 litres.

Et 25 L d’essence, c’est environ 350 km de parcourus (à raison de 7,1 L/100 km, qui semble la moyenne — on peut compter 700 km si l’on veut, on reste un ordre de grandeur en dessous de la distance parcourue par une EV pour un tel bilan).

En d’autres termes : on émet autant de CO2 en 17 000 km en EV qu’en 350 km en thermique. Si j’avais fait 17 000 km en thermique, ça aurait produit 2 715 kg de CO2. Sacrée différence !

Incidemment, ces 2,7 tonnes représentent environ 90 % du surplus de CO2 émis à la production d’un VE par rapport à un VT (qui est de ~3 tonnes selon les sources, et probablement selon les voitures aussi).
Dit autrement, dès ~19 000 km, je serais gagnant en termes de CO2 : ce que j’ai émis en plus en achetant une EV, je l’aurais compensé par une (quasi)-absence d’émission à l’usage (considérant que ces trajets auraient été là même si j’avais pris une voiture essence d’un gabarit similaire).

On peut aussi dire que la VE ne serait toujours pas perdante en termes de CO2, même si je changeais de batterie tous les 19 000 km… ce qui est on n’est plus éloigné de la réalité, vu qu’elles sont prévues pour durer au moins de 200 000 à 750 000 km.

Au final, si on considère 200 000 km comme la durée de vie d’une voiture, une thermique émet 4x plus de CO2 qu’une EV (incluant production et usage de la voiture).
Dans le cas, donc, où les trajets sont réalisés quoi qu’il arrive, alors on peut acheter 4 EV et ça émettra toujours moins qu’une thermique qui continue de rouler.

Enfonçons donc le clou : non, garder sa vieille voiture thermique au lieu d’acheter une électrique n’est pas un geste pour le climat. Au contraire.

(PS : ces calculs sur le CO2 sont faits pour la France, avec le mix énergétique fortement décarboné que l’on a. Il est aussi valable pour les pays scandinaves, Québec et quelques autres régions du monde. Si vous êtes en Allemagne, en Pologne, au Texas, ou même aux Pays-Bas, qui ont un mix électrique fortement carboné grâce aux écologistes, le gain — bien que positif — est [i]nettement moins fort).[/i]

Conclusion

Un module OBD-2 peut-être sympa à explorer, quel que soit le véhicule.

Sur une électrique comme ici, ça m’a permis de sortir quelques chiffres, basés sur une conduite quotidienne réelle et fortement mixte, tant en vitesse qu’en termes de relief (je fais du plat, de la montagne, un peu de tout).

Attention : ce n’est pas parce que c’est mixte que ça sera représentatif pour vous. Pour ce qui est de la conso brute, évidemment elle augmente avec la vitesse (plus d’autoroute = consommation qui monte). Pour ce qui est de la proportion de régen, elle augmente en ville et en montagne.

Ces calculs permettent de voir que le rendement électrochimique de la batterie est excellent (97,8 %), bien que cela exclut les 10 à 15 % de pertes entre la prise chez vous et la batterie. Ce chiffre n’est pas de moi, mais semble retrouvée sur pratiquement tous les véhicules (voir là).
On peut aussi donner 15 kWh/100 km réels — à la prise — pour la Ioniq 6 la moins efficiente (AWD 20"), et par un temps d’été. Comme j’ai dis, je reviendrais après avoir bouclé une année.

Concernant la régénération, avec une conduite montagneuse, mixte, et aux limitations de vitesse (110 sur autoroute), on obtient environ 33 % de trajets roulés uniquement grâce à de la récupération. C’est assez extraordinaire.

Ma voiture et mon module OBD, enfin :

  • Ma voiture : une Ioniq 6 AWD Grande Autonomie ;
  • Le module OBD-2 que j’ai : OBD-Link CX (lien Amazon – comptez environ 100 €). C’est un module très connu. Peut-être plus cher que les basiques, mais y a peu de chances que votre voiture ne soit pas supporté

Pour ce qui est de l’application que j’utilise, oubliez celui d’OBD-Link. Prenez plutôt Car Scanner (sur l’Apple Store — sur Android Play Store). Perso j’ai payé les 7,99 € de la version payante sur iOS.

Image d’en-tête produite par Bing AI

Hacker devant un tas d’écrans.
Apparemment c’est la grande mode actuellement de demander aux gens de taper dans les gifs (sur Twitter, Facebook et ailleurs) leur nom, prénom, année, mois ou jours de naissance, ville d’origine, dernier chiffres du téléphone, etc. :

i

Alors ça peut sembler innocent, et ça l’est sûrement la plupart du temps, mais c’est aussi une méthode pour obtenir des informations assez rapidement sur quelqu’un (ou plein de monde).

Si on demande la ville de naissance et que ça sort la Tour Eiffel, hop, j’ai ta ville de naissance.
Si on demande l’année de naissance et que ça sort le mur de Berlin, j’ai ton année de naissance.

Ça peut aller loin. En faisant au préalable une table en cherchant les prénoms usuels, on peut associer des gifs aux prénoms et ainsi trouver le prénom des gens en fonction de leur gif.

Qu’est-ce que ça peut foutre que l’on connaisse de moi ces informations ?

Je sais pas. Rappelez-moi comment un bon nombre de sites sécurisent les comptes utilisateurs ? « Quelle est votre ville de naissance ? », « Quelle est votre deuxième prénom ? », ça vous dit quelque chose ?

Et ça c’est seulement à distance.
Si la personne est mal intentionnée et cible sa victime (harceleur, etc.), il peut être très content d’avoir le plus d’informations sur vous. Ne serait-ce que pour bluffer en envoyant un mail d’hameçonnage listant tout ce qu’il sait sur vous (histoire de sembler crédible) pour vous extorquer de l’argent (ou d’autres renseignements).

Ou encore pour se faire passer pour vous après d’un autre site (qui va demander date de naissance, ville de naissance, etc.), ou d’un de vos amis auprès d’un proche, votre voisin, etc.

Comme j’ai dit, ces posts peuvent sembler innocents. Mais ça reste une technique d’ingénierie sociale.

Ne répondez pas à ces trucs-là.

Ou pas.

Du moment que les nobles peuvent se gaver, c’est tout ce qui compte :

Y a vraiment des gens qui lisent les alt ?
(source)

Et voici la réaction de Geoffrey Dornes, que je partage : Je baisse, j’éteins, je décale. Et je lève le pied.

Car tant que les « gestes pour la planète » seront imposés aux gueux pendant que les nobles se gavent, on peut considérer que l’écologie est une cause perdue.

Je suis sérieux : une cause perdue. Ça ne sert à rien.

Pendant qu’on baisse le chauffage ou qu’on pisse sous la douche, y a un projet pour faire des JO 2026 d’hiver en plein désert et la coupe du monde 2030 en Europe, Afrique et Amérique du Sud à la fois.

Bilan carbone des avions ? Mais osef !
Bilan carbone des clims géantes dans le sable ? Balek !

Le fric d’abord bordel : le but c’est que les gens soient devant leur télé et pas dans la rue, comme ça ils voient les publicités des sponsors et consomment. C’est ça qui finance ces événements, et ces événements sont à leur tour rentables pour les sponsors.

Avec les gestes là, on n’arrivera à rien.
Non ! Être neutre en carbone dans un siècle ne résoudra rien non plus. Il faut avoir un bilan négatif pour rattraper nos conneries.
Et pas dans cent ans, non ! On aurait dû l’être y a 30 ans environ.

Pendant que je dis ça, on est à +12 °C au-dessus des températures de normales, et en déficit de 50 % de pluviométrie sur la saison.
Ah et non seulement on bat tous les records sur ces deux points, mais on bat aussi le record du nombre de records explosés !

Est-ce qu’on mesure l’ampleur de ce qui passe là ?

À ce rythme il ne restera bientôt plus assez d’arbres sur Terre pour imprimer le Livre des Records Édition « Spécial Climat » !

Rouler à 110 au lieu de 130 ? Je le fais, et vous devriez aussi. Mais pas pour la planète.
Faites-le votre porte-feuille : on y gagne pas mal en vrai, sans perdre réellement en temps.

Et si on vous demande : mentez. Peu importe : dîtes leur que vous êtes écolos alors que vous êtes justes économique.
Mentez aux autres, personne n’ira vérifier. On s’en branle. C’est le résultat qui compte.

Mais ne vous mentez pas à vous-même : vous savez très bien que même si 60 millions de personnes éteignaient leurs lumières ou roulaient moins vite, ça ne compenserait que dalle à côté des événements émetteurs à mort mais qu’on continue parce que l’économie en a besoin pour ruiner le climat.

Non, pour la planète, il faudrait brûler un noble.
Mais je crois c’est interdit.

Too bad.

Du coup c’est comme je dis : une cause perdue.

Juste quelques extraits de presse à propos des voitures électriques, car c’est hilarant de voir l’ancien monde chier dans son froc, un peu comme quand l’arrivée d’Internet ou des jeux vidéos allait faire tomber notre société en décadence (ou pas).


Chez Automobile-Propre (pourtant dédié aux EV), ce serait un « sale temps pour la voiture électrique ».

Étonnant choix de mot, quand y a jamais eu autant de ventes, tant en nombre qu’en proportions (les ventes d’EV dépassent les ventes de Diesel aujourd’hui).

En réalité, c’est juste les EV des marques traditionnelles et surtout françaises qui sont en berne depuis que Tesla ou MG cassent les prix. Le premier rafle la moitié du marché européen à lui seul (forcément, quand leur berline luxueuse à la pointe qui a fait ses preuves est pratiquement au même tarif qu’une citadine de base qui a tout à prouver chez Peugeot).

D’ailleurs, concernant la Peugeot e208 L’Argus nous sort une vidéo intitulée « il y a mieux, mais c'est moins cher ». Et après le PDG de Peugeot nous dira que l’EV ne se vend pas… lol.


Chez Automobile-Magazine, dans un article à propos de Porsche, on pourrait penser qu’on voudrait nous faire croire que le modèle électrique du constructeur — la Taycan — ne se vend pas bien, lorsqu’on lit que la marque fait des ventes record mais où la Taycan constitue, je cite « une ombre au tableau ».

En fait, si Porsche n’en vend pas autant qu’ils devraient, c’est juste qu’ils peinent à trouver les composants.
La demande, elle, est, bien présente. Et forte.


À l’Ardenais, sur le sujet des vacances en EV, on n’hésite pas à raconter n’importe quoi non plus.

Comme « une heure d’attente pour charger », ou encore « pour un trajet de 500 km, il faut en moyenne trois arrêts », ce qui est bien-sûr totalement faux.

Presque tous les constructeurs ont un modèle électrique capable d’avaler au moins 300 km d’autoroute d’une traite, et donc finir les 500 km avec un petit arrêt recharge de 15-20 minutes au milieu et en guise de pause.

Après, si on choisit de faire un tour de France en voiturette, je conçois que ça prend un poil plus de temps. Tout comme il prendre plus de temps de labourer un champ avec une Formule 1 plutôt qu’avec un tracteur.
Dont-on vraiment apprendre à des adultes que le problème ne vient pas du matériel mais de celui qui l’a choisi ?


À Franceinfo ce n’est pas mieux, où l’on évoque 6 heures de charge pour faire 600 km. Le problème ici est la méthode : il prennent le départ avec seulement 90% de charge (alors que le départ est le seul moment où l’on doit charger à 100%) et ils essayent de charger complètement lors des arrêts (alors qu’on devrait ici s’arrêter à 80%, car au delà c’est hyper lent et contre-productif).

Clairement, ils le font exprès. C’est du travail indigne.

Est-ce représentatif de Mr Michu ? Je ne sais pas. Toujours est-il qu’on ne voyage pas en électrique comme on voyage avec une thermique. Va falloir se mettre ça dans la tête, en tout cas pour le moment. Y’a quelques ajustements à entreprendre, mais ça les constructeurs ne l’expliquent pas forcément. Heureusement les planificateurs de trajets essaient de compenser ça.


Sur le service public toujours, voyons chez France 2 : même son de cloche..
Ils parlent d’un Paris-Lyon en neuf heures ! Le plus drôle, c’est qu’ils prennent ça comme une victoire car en 2013 le même trajet leur avait pris 25 heures.

Pourquoi une telle durée ? Parce qu’ils font le trajet en Renault Zoé dénuée de charge rapide. C’est comme essayer, en 2023, de télécharger une vidéo HD sur un téléphone bridé en Edge, et de conclure que la HD c’est pourri. Ça vous semble normal ?

À titre de comparaison, une simulation avec ABRP pour le même trajet en Ioniq 6 en roulant à 130 km/h me donne 3h56 de trajet auquel on ajoute 15 minutes de charge (qui nous sert alors de petite pause). Avec une Renault Megane eTech, qui « remplace » la Zoé en quelque sorte pour Renault, on doit pas être loin de la même chose. Même une Dacia Spring (qui n’a que 100-150 km sur autoroute) avec charge rapide ne mettra jamais 9 heures.

On notera toutefois que même si cela prend du temps, le trajet n’est pas impossible. Pourquoi ? Car l’infrastructure de recharge se trouve dans chaque maison, chaque hôtel, chaque station service. Il y a des prises de courant partout. Oui ça sera lent, mais c’est possible. Bien plus possible que n’importe quel autre moyen de transport hormis le vélo et la marche.


Selon le Figaro, un propriétaire de voiture électrique sur deux regrette son achat. Cette news a également été reprise dans tous les autres journaux.

Quand on creuse un peu, on voit que cette étude est à la ramasse :

  • nombre de sondés peu clair (tantôt on parle de 600, tantôt de 6000)
  • aucune distinction entre les propriétaires d’hybrides ou d’électriques
  • pas de distinction entre « totalement insatisfait » et « un peu insatisfait ».
  • avis contraire à tous les autres sondages (et dont personne n’a jamais parlé évidemment).

La question porte également uniquement sur le prix de l’électricité, pas sur tout le reste.
À ça je dirais simplement que même si l’électricité était multipliée par 5 à 10 (donc 500 % à 1 000 % d’inflation), on serait toujours pas aussi cher que l’essence (qui lui aussi n’a pas un prix bien stable, je le rappelle).

Quant au reste, mon avis n’est que le miens, mais l’absence de bruit, d’entretien, d’odeurs à la pompe et dans la bagnole, de vibrations, la dualité souplesse-dynamique de conduite, ou tout simplement la possibilité de pouvoir faire le plein à la maison et ne pas avoir à se déplacer pour ça… même si l’électricité venait à dépasser l’essence en terme de prix au kilomètres, je ne reviendrai jamais en arrière.


Mauvaise foi, incompétence, conflit d’intérêt, volonté d’entretenir le buzz auprès d’un public ancré en 1973 ? Je ne sais pas. Possiblement un peu de tout.
Mais que tous les médias fassent systématiquement les pires choix possibles pour voyager, c’est tout de même très fort et ça se voit.

… ça continue de se voir en fait, car j’en avais déjà parlé.

Enfin, on saluera tout de même quelques articles de qualité :

Le vrai problème est plutôt ailleurs

Tout n’est pas rose quand même.

Le voyage peut se faire dans 100 % des cas, mais il subsiste des désagréments. Je parle notamment des bornes et des applications.

C’est du détail, mais si je prends la station de l’aire du Bourbonnais (dans l’Allier, le long de l’A79), on y trouve une station Ionity. Voici ce que ça donne dans quatre applications différentes, à la même heure :

  • ChargeMyHyundai : 4 bornes de disponible sur 6
  • Freshmile : 6 bornes disponibles sur 6
  • Chargemap : 2 bornes disponibles, 1 inconnue (en panne ?), sur 6
  • ShellRecharge : 3 bornes disponibles sur 6.

(Je n’ai pris ici que les prises CSS 350 kW, pas les CHAdeMO ou AC 43/50 kW)

C’est quand-même dingue non ?

Et c’est cela de façon systématique : y a jamais rien qui correspond.
Dans un sens comme dans l’autre, le nombre de bornes disponibles réellement ne correspond que rarement à ceux indiqués dans les applications, et encore moins leur puissance réelle, l’état du service (bornes de 350 kW bridés temporairement à 150 ou 50 par exemple), et parfois même leur positions géographiques.

Sur les autoroutes, en vrai ça marche plutôt bien : y a toujours de quoi (bien) charger, mais les données sont globalement fausses. C’est ici qu’il y a des choses à dire et que sera la source des potentiels problèmes. Et je ne parle pas des tarifications, où c’est la fête du slip.

Le nombre de bornes aujourd’hui est tel qu’on ne sera jamais à sec sur l’autoroute, mais c’est quand-même pas pratique d’avoir un paquet d’appli pour nous aider et qu’aucune ne soit fichue de correspondre à la réalité. Ça mérite mieux.

Quant aux bornes EV en ville, c’est peu comme trouver de l’essence en cas de pénurie d’essence, mais en dehors des pénuries : c’est encore plus la merde, entre les places occupées par un Diesel, une borne unique en panne et une tarification à coucher dehors (à l’acte, à la minute, au kWh, qui dépend de l’heure et de la durée… en plus de la place de parking qui est elle aussi tarifée en fonction de l’heure et des jours).

Une expérience personnelle

Je reviens de 3 000 km de voyage, en haute montagne (Route Napoléon, dans les Alpes du sud), puis un Clermont-Paris-Metz-Lyon-Clermont en Ioniq 6.

Dans le sud, je ne prends jamais les autoroutes : ça enlève l’intérêt des paysages et je préfère autant que possible manger dans les petits villages.
Dans la seconde partie direction Paris, J’ai pris l’autoroute.

En tout, ça m’a fait faire deux expériences. Et le moins qu’on puisse dire, c’est « deux salles, deux ambiances ».

Descente dans le sud hors autoroute

Je pars de Clermont direction Nîmes. Premier arrêt pour déjeuner : je découvre des bornes sur le parking en bord du village. Ce n’était pas prévu, mais j’en profite pour me brancher le temps de manger. La charge n’est donc pas une perte de temps (si ce n’est que la première bornes ne fonctionnait pas et qu’il fallait changer de place #fail). J’ai aussi pu faire découvrir comment ça se passe à quelqu’un qui avait une PHEV depuis peu. D’ailleurs, si vous n’avez jamais vu ou compris comment ça marche, n’hésitez pas à demander ou à regarder les bornes si vous voulez voir comment ça se passe !

Second arrêt : 10 minutes à un Géant Casino en charge rapide en vu du départ le lendemain pour une longue route. Ensuite, chargement à l’hôtel durant la nuit, passant de 72 % à 97 %. Batterie pleine le matin, c’était parfait. Là encore, aucune perte de temps.

Troisième arrêt : petit passage sur une station Ionity pour monter à nouveau à un pourcentage très élevé (95 %) car là où j’allais, les bornes rapides sont rares et éparses. J’ai chargé en deux temps : jusqu’à 80 % sur une borne rapide et ensuite j’ai basculé sur la borne lente pour libérer la borne rapide.

Ensuite j’ai poursuivi ma route et j’ai traversé 400 km de montagnes. J’étais descendu à 15 %. C’était la première « galère » pour charger à un Lidl. Les applications indiquaient 2 bornes de 150 kW et 4 de 22 kW. En réalité, c’était une borne de 50 kW, qui ne chargeait que 18 kW (et les bornes en AC lentes étaient « en pannes »). Où étaient les bornes 150 kW ? Nulle ne le sait.
Deux bornes de 60 kW (réels) se trouvaient de l’autre côté de la rue, mais je ne les aurait pas vu si un utilisateur sur ChargeMap n’avait pas pris le temps d’écrire un commentaire. Pour ne rien arranger, une des deux places était occupée par une voiture qui avait fini de charger et l’autre place bloquée par un car. On était clairement dans le pire des scénarios : pannes, incivilités, bridage des bornes…

Finalement, la voiture et le car ont débloqué les deux places et j’ai pu charger convenablement. L’avantage c’est que j’ai pu renseigner deux autres personnes au Lidl et les rediriger au bon endroit, et on a fini par discuter de nos vacances. J’aurais pu rester 15 minutes supplémentaires, ça m’aurait permis de rentrer totalement chez moi, mais j’avais envie de rouler et de voir ensuite (sinon c’est pas fun).
J’ai donc poursuivi ma route. Le planificateur dans la voiture estimait une arrivée chez moi avec 1 % de batterie (estimation bidon chez Hyundai, qui signifie « t’y arriveras pas » : ils mettent 1 % pour ne pas mettre −15 %). J’ai donc chargé à un autre Lidl (où le tarif via Chargemap est très attractif). C’était la nuit, il n’y avait personne. Je suis resté 25 minutes pour 35 % de charge (à 60 kW). Largement plus que nécessaire pour ma destination, mais quitte à charger pas cher, autant rester un peu en marchant (j’adore la nuit).

En bref, en dehors des autoroutes, ce n’est pas la voiture le problème. Ce ne sont pas les files d’attente non plus. Et ce n’est pas le temps d’attente de la recharge non plus : si on se débrouille bien, on s’arrange pour charger pendant la nuit ou pendant la pause repas. Et le peu d’attente que j’ai eu, j’ai discuté avec des gens, y compris des hollandais.

Le problème c’est :

  • la fiabilité du réseau : bornes très nombreuses à être en panne (depuis quand accepté que 25 % d’une infra soit en panne ? Est-ce que 25 % des lampadaires, des DAB, des parkmètres, des caisses de supermarché ou des machines à glace chez McDo sont en pannes ? Bon ok, pour le dernier cas, mais pour le reste ? Je vais finir par repasser une habilitation électrique pour réparer tout ça moi-même si ça continue !
  • la fiabilité des informations sur les applications : puissance de charge erroné, localisation fausse ;
  • l’occupation des bornes par des véhicules qui n’ont rien à y faire, ou qui ont fini de charger (vivement qu’ils mettent des frais d’occupation) : ce sont des places de recharge, pas de stationnement).

Dans tous les cas, on s’en sort. Je n’ai jamais eu besoin d’une dépanneuse ou d’un groupe électrogène comme on entend parfois troller. Au pire, j’aurais chargé sur une borne lente durant 1 h pendant lequel je serais allé me poser à une terrasse. C’est tout.
On peut faire le parallèle avec des stations essence qui n’ont plus de carburant. C’est beaucoup plus rare, car le système est bien rodé, mais ça arrive. Dans le cas des bornes électriques, le système n’est pas rodé du tout. Tesla est rodé. Le réseau autoroutier est rodé. Mais le reste, pas encore. Heureusement on peu se contenter de charger à la maison 95 % du temps.

Quant au fait de faire des pauses toutes les 2-3 heures… je ne les vois pas passer car la pause est là quoi qu’il arrive. Faut alors simplement s’arranger pour charger pendant la pause. Et j’insiste : de charger pendant la pause, pas de prendre une pause pendant la charge. C’est la machine qui s’adapte à vous, pas l’inverse. Si vous devez vous plier à votre voiture, vous n’avez pas la bonne.

Autoroute Paris, Metz, puis Clermont

Sur autoroute, c’est une autre histoire : ça marche très bien. C’est également le constat fait par les gens avec qui j’ai discuté. Toutes les aires d’autoroute ont des stations EV où l’on peut charger vite.
Parfois la vitesse n’est pas optimale : la seule fois où j’ai utilisé Total, je plafonnait à 150 kW au lieu de 350 kW de la borne, mais ce n’est pas la mort non plus : ça reste rapide. Ionity, en revanche, ça a systématiquement très bien marché : j’étais systématiquement à >230 kW (le max de la voiture). Sur une session, j’ai pris 60 kWh en 22 minutes, ce qui est quand-même une performance de charge exceptionnelle.
Pour info, avec la Ioniq 6 est venu un an d’abonnement à tarif avantageux chez Ionity. C’est pour ça que j’ai privilégié ce réseau autant que possible. Néanmoins, pour un premier voyage en EV, j’ai aussi voulu découvrir différents réseaux. Au final y a rien de sorcier et il faut suivre ce que la borne nous dit : généralement on branche la voiture puis on passe son badge (qui vient avec la voiture généralement). Quand on autorise le paiement par CB, on paye avant de se servir (comme pour l’essence).

À noter que j’ai voyagé en semaine. Cela a sûrement joué car les stations étaient systématiquement vides. Aucune queue, aucune attente. Et sur 5 arrêts, j’ai croisé seulement deux voitures en charge en même temps que moi. Sur les pompes à essence, par contre, il y avait de l’attente. Une ou deux voitures seulement, mais de l’attente. Moi non.

Ajoutons enfin que dans la Hyundai, le planificateur embarqué est totalement inutile. Quelqu’un qui le suivrait à l’aveugle arriverait à destination, mais c’est foireux à mort. Une fois il m’avait imposé un arrêt sur une borne AC lente pour gagner exactement 0 %, chargeant de 96 % à 96 %. Déjà, à ce niveau de charge, un arrêt devrait être interdit, mais ensuite, une telle absurdité c’est clairement un bug pourri. Je n’ai évidemment pas suivi le planificateur, mais faites donc attention : ça reste un travail pas fini.

Aussi, le planificateur Hyundai fera forcément faire des recharges rapides de X % à 80 %. Même si on n’a pas besoin de 80 % pour se rendre à destination, il fera monter à 80 %. En soi ce n’est pas de l’énergie perdue, mais c’est pas une façon optimale : la charge rapide est plus chère que charger chez soi. On attend donc un correctif et un message dans la voiture qui indique « la charge continue, mais vous avez désormais assez pour continuer le trajet » (comme chez Tesla ou Porsche). Hyundai débute et c’est encore excusable, mais le planificateur ABRP, maintenu par « un gus dans son garage » a des années-lumières d’avance dans ce domaine.

En bref, sur Autoroute, tout s’est déroulé à la perfection (si ce n’est le planificateur embarqué). Toutes les aires ont effectivement des bornes, ce qui rend le planificateur également inutile. Il serait juste pratique qu’ils mettent le réseau de charge : Ionity, Fastned, Total, Engie… Comme ils mettent le carburant : Shell, Total, Avia, Esso… Ça peut être un gros plus pour ceux qui ont un abonnement pour un réseau et pas un autre (là aussi, comme pour l’essence, notamment les professionnels, qui ont une carte Total par exemple).

Et je le redis : c’était en semaine, pas un samedi. Ça explique les stations de charge vides, mais ça constitue peut-être également la solution pour voyager ? Dans mon cas, c’est ce que je fais depuis des années.