« J’ai grandi dans un monde où croiser des militaires dans la rue ou sur un quai de métro est une chose banale et normale. »
J’ai cette citation qui dit que quand l’armée (censée protéger l’État) remplace la police (censée protéger les citoyens), alors on se retrouve avec l’État qui se protège de ses propres citoyens.
Belle lettre, sinon.
Dans 10~15 ans, voire moins, il sera probablement impossible d’en publier des comme ça. Profitons-en, tant qu’il est encore possible…
« Qu’on soit maghrébin, français, malien, chinois, kurde, musulman, juif, athée, bi, homo ou hétéro, nous sommes tous les mêmes dès lors qu'on devient de bons petits soldats du néo-libéralisme et de la surconsommation. »
Remplacez au choix Gérard par : les députés (a t-on réellement besoin d’eux, à une époque où l’information fuse et où tout le monde peut prendre des décisions en même temps qu’eux ?), les majors de la culture (avec Internet, ils ne sont plus indispensables), le travail (dans le cas d’un RdB seulement : l’emploi ne serai plus essentiel à sa survie), un smartphone (en quoi est-ce vital ?), Facebook (rester en contact avec ses amis ? Facebook vous sert réellement à ça ?).
« — Mais qui sont-ils ? De qui voulez-vous parler ?
D’un tour de siège, il se lève et s’arrête un instant le regard tourné vers le mur nu. Les mains croisées dans le dos, il maugrée des phrases inintelligibles. Puis, brusquement, il se tourne vers nous.
— Je parle bien entendu des… »
Le mot qui suit cet extrait m’a fait cracher mon thé par terre. Méchant !
Excellent billet :')
La fin est également très parlante et donne à penser.
Je pense plutôt que le blog constitue un écrit : les paroles une fois énoncées s’envolent, les écrits restent : ce n’est pas infondé.
Les paroles sont détruites dès qu’on les prononce. Un écrit non : il faut le détruite mécaniquement.
Un blog ? C’est un écrit : sitôt publié, google, bing et les autres mettent la page en cache, idem pour Archive.org qui fait une archive de ça.
Le fait des écrire, dans un journal intime ou sur un blog public permet aussi de voir comment on change : il m’arrive ainsi de relire certains vieux articles et me dire « putain, j’étais con à l’époque ! » ou « ah, oui ? je pensais comme ça ? ».
Écrire c’est ne pas oublier : ne pas oublier les choses, les idées, les personnes, nous même, notre passé. C’est retranscrire le présent sans écouter le passé ni penser au futur. Ce n’est que quand on sera dans le futur qu’on pourra relire ça.
Que ce soit un livre ou un blog, ils marquent leur temps tous les deux.
C’est de la fiction, mais on est pas loin de la réalité non plus.
« Cela fonctionne tellement bien que nous pouvons dès à présent considérer que chaque personne qui sort sans crainte de chez elle est un suspect potentiel. Son comportement n’est pas normal. »
Dans le même temps : une personne qui ne sort pas, reste cloitrée chez elle et sans vie sociale est suspecte aussi…
Pour ma part, il peut en faire d’autres, des articles comme ça : même quand on sait déjà pratiquement tout, ça reste très agréable à lire, et surtout la connaissance ne peut que grandir, jamais diminuer.
Quant au passage : « La seconde, c’est que les gens veulent être touchés. Ils veulent avoir d’autres gens en face d’eux, pas des organisations ni des machines. Ils veulent du vécu, du ressenti, et ils veulent qu’on le leur transmette, quel que soit le domaine. En 2013, ils veulent des tripes et du sang, du personnel, de l’authentique. »
J’y reconnais exactement ce que j’ai dit dans mon dernier article sur les blogs personnels
Et la fin :
« Les gens qui te lisent le font parce qu’ils veulent savoir ce que tu as à dire, pas pour valider que tu aies bien appris à construire un raisonnement. »