Un aquarium de 25 mètres de haut.
Le verre à la base subit une pression de 2,5 bars relatifs (1 bar tous les 10 mètres)
Le truc étonnant, c’est que quelque soit le diamètre de l’aquarium, ça sera toujours 2,5 bars. Donc que l’on prenne un petit tuyau de 25 m de haut ou un énorme barrage de 25 m de haut, alors il y aura 2,5 bars en bas.
C’est juste que le barrage enverra de l’eau durant longtemps, là où le simple tuyau se videra rapidement.
On peut y voir une analogie avec l’électricité : la pression c’est la tension, la quantité d’eau c’est l’intensité. Que l’on prenne 1 pile seule ou 15 piles en dérivation, on aura toujours 1,5 volts. Si on veut avoir plus de tension, il faut mettre les piles en série (c’est habituellement le cas).
Dans le cas de l’eau, ça revient à empiler les barrages les uns sur les autres et donc à augmenter la hauteur d’eau.
Enfin, ça me fait penser à très ancienne expérience (de pensée) qui permet de faire exploser un tonneau avec un simple verre d’eau : l’expérience du crève-tonneau de Pascal :
L'expérience de pensée consiste en un tonneau entièrement plein d'eau. Le tonneau est entièrement bouché, à l'exception d'un mince tube. On ajoute de l'eau dans le tube qui se remplit alors jusqu'en haut. Cette eau fait augmenter la pression dans le tonneau, ce qui dans l'expérience fait exploser le tonneau.
Si le tuyau fait 5 mètres, même s’il a un diamètre de 1 cm, ça ne représente que 0,5 litres, mais ça suffit à exploser le fond du tonneau de 200 litres (en supposant que le dessus du tonneau soit bien fermé, pas de surface libre) si ce dernier ne peut pas résister à 0,5 bars supplémentaires.
L’hydrostatique est parfois contre-intuitive, mais pour une règle simple retenez qu’une colonne d’eau de 10 mètres ajoute 1 bar à la pression. Si vous nagez à 50 mètres sous l’eau, vous subissez 5 bars de pression de plus qu’à la surface, soit le double de la pression d’un pneu de voiture (qui suffit à soulever ladite voiture, soit-dit en passant).
Au boulot, on dispose d’autoclaves qui monte à 4 bars de pression et chauffent à 200 degrés. De façon intéressante, si je demande à tout le monde ce qui leur ferait le plus peur entre la pression et la température, devaient-ils se retrouver coincé dedans, on me dirait la pression, à coup sûr. Alors que non : le corps supporterait très bien 4 bars, mais pas 200 °C.
La pression ne devient un problème qu’au delà de 7 bars : l’azote entre alors dans le sang et devient toxique. Il faut aussi l’en faire ressortir doucement, sinon ça fait des bulles dans le sang. Les plongeurs qui dépassent −60 m utilisent un mélange de gaz à base d’hélium et d’oxygène pour ça, et marquent des paliers lors des remontées.
Enfin, histoire de digresser jusqu’au bout, ça me fait penser à cette scène dans Le Transporteur 3, où il se retrouve dans le lac d’un barrage avec la voiture, et il utilise l’air dans les pneus pour gonfler une poche d’air et remonter la voiture. Ceci est totalement impossible : non seulement la quantité d’air dans 4 pneus est insuffisante pour faire flotter une voiture, mais surtout, c’est le volume qui produit la poussée d’Archimède. Or, 100 litres d’air à la surface, c’est 50 litres à 10 mètres de profond, 33 litres à 20 mètres, 25 litres à 30 mètres, etc. Donc plus la voiture coule, moins son idée devient faisable.
D’autant que si le pneu contient 2,5 bars (relatifs à l’air libre), au delà de 25 mètres de profond, la pression d’eau est telle que c’est l’eau qui rentre dans le pneu en poussant l’air. Pas l’air qui sort en repoussant l’eau.
:P