#22595 - NASA - Voyager 1 ressuscite ses propulseurs morts depuis 20 ans | Insolite | Le site de Korben
https://korben.info/nasa-voyager-1-resurrection-propulseurs-20-ans.htmlAssez insolite effectivement.
Et le DSS43, la seule antenne capable de communiquer avec Voyager, c’est ce monstre : https://www.cdscc.nasa.gov/Pages/Antennas/dss43.html
L’antenne émet jusqu’à 100 kW d’ondes radio dans le ciel.
Ce qui est drôle, c’est qu’on dit parfois que ces sondes (Voyage, mais aussi Pionnier) ouvrent la voie vers le voyage interstellaire. Sauf que ça n’est pas vraiment vrai. Si on lançait une navette aujourd’hui, elle pourrait le rattraper.
Surtout que ces sondes avait un autre but que de finir dans l’espace interstellaire, et n’étaient donc pas optimisés pour aller très vite très loin.
C’est comme envoyer quelqu’un à pied chercher quelque chose à 20 km, mais que le temps que la personne arrive à sa destination, vous trouviez un vélo ou une voiture et vous le rattrapiez en chemin. Il aura alors marché une bonne partie du chemin pour rien.
Est-ce que ça veut dire que vous avez mal fait de l’envoyer partir à pied ?
Pas forcément : la découverte d’un autre moyen plus rapide n’était pas garantie au moment où vous l’avez envoyé.
Pour un éventuel voyage interstellaire habité, il en sera sûrement pareil. On peut envoyer une navette avec des gens à bord aujourd’hui. On a la techno qu’il faut : c’est jusqu’il faut beaucoup plus de ressources qu’on est prêt à en mettre (personne ne va envoyer des milliers de tonnes de plomb en orbite pour produire les boucliers anti-radiations).
La navette arrivera sur une autre planète dans un autre système stellaire dans plusieurs milliers d’années. Et les gens qu’on envoie aujourd’hui seront mort et seuls leur descendants lointains arriveront. Mais entre temps, on aura peut-être créé une méthode de voyage beaucoup plus rapide, sous la forme d’une sonde plus rapide, qui rattraperait alors la première.
Le truc c’est que l’on ne peut pas garantir ça, d’une part, mais aussi que la mise au point de la première mission nous donne des idées d’améliorations pour la suivante.
Il faut parfois se contenter d’une solution intermédiaire qui soit dans nos moyens actuels, pour pouvoir faire une solution définitive bien meilleure.
C’est le principe d’un investissement en tremplin.
Et ça marche aussi pour d’autres domaines :
– en écologie : il faut mieux investir dans une solution propre à long terme même si sa production aujourd’hui n’est pas forcément propre, que continuer à utiliser une solution sale.
– en automatisation : faut-il mieux passer 8h à créer un système qui fait gagner 1 minute par jour ? Si le système est voué à être utilisé plus d’un an et demi, oui, ça vaut le coup. C’est le moment où le ROI sera positif.
– etc.
Mais pour ça il ne faut pas avoir peur de se lancer, ni de se dire que c’est effectivement un investissement.
Pour en revenir à la première sonde spatiale habitée dont je parle plus haut : oui, ça sera une mission dont les personnes seront « perdues ». Elles sauront probablement que les missions suivantes vont les rattraper à un moment. Ça n’empêchera pas que ça leur fera — littéralement — l’expérience d’une vie.