#21897 - LHDG13. Le Libre doit-il être communautaire ? | Grise Bouille
https://grisebouille.net/lhdg13-le-libre-doit-il-etre-communautaire/Gros +1 à tout ça.
Gros +1 à tout ça.
Un autre article sur le sujet dont j’avais parlé ici : https://lehollandaisvolant.net/?d=2021/12/12/15/01/11-log4shell-soutenez-les-dev-dont-vous-utilisez-le-travail
Il apporte d’autres nuances, et les sources qu’il liste en apportent encore plus (mon article y est également listé, d’ailleurs).
L’un des points concerne le fait qu’un logiciel libre sur lequel on peut baser son propre travail n’est pas forcément maintenu par un gus dans son garage qui a faim.
Et c’est vrai : certains logiciels libres sont maintenus à titre professionnels.
Google maintient (et finance) Chromium par exemple. Apple maintient CUPS (Common Unix Printing System : c’est le système qui permet à Mac OS, Linux, Android… d’imprimer des fichiers). Tout le monde profite du travail de Google et Apple dans ces conditions. C’est une bonne chose.
Est-ce que, moi, qui utilise CUPS, ou encore Canonical (qui édite Ubuntu, une distro Linux) devraient payer Apple pour ça ? Non.
Personne ne doit rien.
Stéphane Bortzmeyer le dit parfaitement : le logiciel est libre, on fait ce qu’on veut : payer, pas payer. Ce n’est pas un dû.
Heu… Mais du coup… ?
En fait, mon article, et le post d’XKCD (je pense ; et bien d’autres articles) vont dans le sens où, si l’on utilise un outil libre, la première des choses est de s’assurer que l’outil en question est fiable, solide et pérenne.
Si je construit un empire grâce à un outil, c’est donc dans mon intérêt, surtout si c’est une brique essentielle à ma rentabilité.
Pour ça, plusieurs solutions : soit je paye quelqu’un de mon entreprise pour s’occuper de ça. Soit je contacte le dev du projet et le lui demande en échange d’une compensation.
Dans le cas présent de Log4Shell, on était dans le cas où le projet était maintenu par trois personnes sur leur temps libre (donc qui avaient autre chose à faire à côté)..
Or, si je voulais que ce projet soit plus vivant, sans que je veuille m’en occuper moi-même, j’aurais commencé par contacter ces personnes pour leur demander s’ils voulaient bosser un peu plus sur le projet en échange d’un soutien financier. Je vois ça plus comme du donnant-donnant qui soit avant tout dans mon propre intérêt. Ainsi, en motivant ces personnes, davantage de travail est fait sur cet outil, et mon empire à moi s’en trouve consolidé et sécurisé.
Bien-sûr si le mainteneur s’en fiche, ne veut pas, a définitivement abandonné son code, je n’ai d’autre choix que de bosser moi-même dessus (le code étant libre, je peux).
Dans le cas de CUPS ou Chromium, la question ne se pose pas tellement : ce sont deux là deux projets très actifs maintenues par deux des plus grosses boîtes de la planète. Ils n’ont pas besoin de soutien et je peux leur faire raisonnablement confiance sur la fiabilité de leur projet.
Bref, ça revient à un de mes messages dans mon article : profiter du libre c’est bien mais c’est une chose. En profiter et en dépendre complètement, c’en est une autre.
Et comme le code libre est généralement explicitement proposé « as is », c’est à dire « tel quel », s’il est plein de bug et que vous perdez du pognon à cause de ça, c’est bien votre problème, et pas la faute des mainteneurs.
Et c’est exactement ce qui s’est passé ici : tout le monde a repris un code contenant un bug particulièrement critique. Personne n’a pensé a regarder qui maintient le projet et demander aux personnes derrière de réaliser un audit complet. Cette demande aurait été, naturellement ou non, accompagné d’un soutient financier (comme il est d’usage dans le cas d’une demande, en fait).
~
L’idée selon laquelle tous les dév du libre sont pauvres et s’attendent à un paiement est fausse, évidemment (et personne n’a parlé de ça).
Il n’empêche pas que l’usage est, parfois, de contribuer à ceux qui nous ont aidé. Perso ça ne me semble pas absurde, surtout quand on en a les moyens, en particulier quand le projet met explicitement des liens vers des méthodes de dons ou un lien « soutenir ».
Framasoft, Mozilla, Wikipédia… mais aussi certains blogs, chaînes youtube le font beaucoup. C’est un modèle économique tout à fait valable.
Certains projets disent d’ailleurs clairement qu’ils vivent grâce à ça, et que sans, ils arrêtent tout. Et ça aussi, c’est valide et compréhensible.
Et là, ça rejoint cet appel lancé par tout le monde autour de la toile : si vous en avez les moyens, pensez à soutenir les autres. Surtout si vous utilisez leur boulot. Ci-dessus j’explique que c’est aussi dans votre intérêt. Plus généralement, je dirais que c’est une forme de reconnaissance bienvenue.
Un fork d'Audacity.
Ça fait toujours plaisir de voir une université publique, financée par nos impôts, partager des logiciels libres :-)
Ou pas, en fait, car faut bien payer les cocktails et autre soirées privées de la direction, donc ça sera publicité gratuite pour Microsoft.
Pas ici. Donc voici une suite bureautique gratuite pour tous, pour jours, qui qui en prime vous emmerdera nettement moins : https://fr.libreoffice.org/
Ainsi qu’un client e-mail (idem) : https://www.thunderbird.net/fr/
Sur les 1500 forks, y en a bien un qui sortira du lot, faut espérer.
Ça va faire comme OpenOffice (racheté et détruit par Oracle, mais forké en LibreOffice). Heureusement que les sources sont libres, pour le coup : ils ne pourront pas s’opposer au fork.
Je cite le site :
Why Does This Exist
Microsoft’s vscode source code is open source (MIT-licensed), but the product available for download (Visual Studio Code) is licensed under this not-FLOSS license and contains telemetry/tracking. According to this comment from a Visual Studio Code maintainer:
Donc le code source de VS est libre, mais le produit final distribué par Microsoft ne l’est pas, et ils y incluent des trackers.
VSCodium est donc VSCode sans les trackers Microsoft, directement compilé et prêt à l’emploi.
Le problème est le même que le problème de Chrome dont Chromium est la solution : la même chose, sans Gafam dedans (d’où le nom, d’ailleurs, je suppose).
(Merci à Roland Danard pour l’information)
La police russe a effectuée une perquisition chez NGinx (un logiciel équivalent à d’Apache 2, très à la mode).
La raison ? Des patent-trolls.
Comme ils disent sur LinuxFR : https://linuxfr.org/users/glandos/journaux/perquisition-chez-nginx-a-moscou-igor-sysoev-arrete
C’est un peu débile d’avoir attendu 17 ans après le début du projet, qu’ils soit valorisé 670 M$ et utilisé sur des millions de site pour faire valoir ses droits dessus -_-
C’est éthiquement moche, mais après je pensais que certains voulaient faire du LIBRE ?
C’est ce que je disais là : https://lehollandaisvolant.net/?id=20181022142559 (la même chose, mais sur le Play Store d’Android).
Dans le cas d’une licence Apache ou MIT, c’est très simple : tout le monde peut faire ce qu’il veut avec votre code, y compris le vendre. Si ça ne vous plaît pas, il n’y a rien à faire du point de vu légal et donc Microsoft pourra les envoyer chier. En fait, Microsoft pourra même retirer ces applications pour les y remettre sous leur marque et faire leur beurre aux-mêmes.
Vous avez le droit de prendre une licence existante et d’ajouter une clause "non-commerciale" pour vos programmes. C’est légal, c’est possible, mais je ne le vois nulle part.
Et dans ce cas, vous pouvez non seulement vous plaindre chez MS, mais aussi (j’imagine) les attaquer en justice et demander des dommages et intérêts, vu qu’ils distribuent votre logiciel de façon illégale (d’ailleurs, en France, Hadopi est théorique là pour vous protéger, même en en pratique ce sont des guignols au service d’Universale, Sony, Warner…).
Une petite liste de logiciels pour remplacer ceux d’un éditeur tombé dans le côté obscure;
Donner la priorité à un concurrent de notre actionnaire ? Vous n’y pensez pas !
Je suis plutôt d’accord sur le contenu (moins sur le titre).
En fait, le monde du libre pourrait être tout autre. Dans un monde parfait, Windows serait libre. Ubuntu serait libre. Tous les pilotes, codecs, lib seraient libres.
On n’a pas besoin de beaucoup pour que ça arrive : juste de la volonté, et que quelqu’un appuies sur ce fichu bouton « libérer le code ! ». C’est tout.
Alors pourquoi, si c’est si simple, n’en sommes nous pas là ? Parce qu’il y a des enjeux économiques. Un programme libre peut générer des revenus, mais un programme fermé est souvent beaucoup plus rémunérateur : il est bien plus simple de se rendre indispensable auprès de ses clients quand on est le seul à pouvoir assurer le suivi, la maintenance et les mises à jours du produit que l’on a créé et mis sur le marché.
Voilà pourquoi tout n’est pas libre.
Est-ce un mal pour autant ? Je ne le pense pas.
Déjà, car obliger la liberté du code partout est contraire à la notion de liberté : où serait ma liberté de refuser ma liberté, dans un tel monde ?
Ensuite, car la présence de logiciels fermés n’empêche personne de faire du libre, que je sache (à l’exception de quelques brevets, mais c’est encore autre chose).
Il existe des OS libres pour ceux qui veulent. Il existe aussi du matériel libre. Ils sont moins nombreux, certes, mais ils sont là. Et personne ne nous empêche d’en créer si on veut.
Concernant le Stallmannisme, vous savez ce que j’en pense : je le vois comme une forme d’extrémisme contre-productive. Avoir un environnement numérique personnel 100 % libre, c’est (aujourd’hui) compliqué et cher et ça ne répond pas du tout au besoins du monde.
Pourtant il est nécessaire : sans lui, les logiciels fermés nous enfermeraient totalement et le marché serait dominé partout par de piètres programmes qui n’évolueraient plus (à quoi bon, quand on domine déjà le marché, de modifier ses produits ?).
C’est bien grâce au libre et ses petites parts de marché que le monde du logiciel avance dans son ensemble.
C’est bien parce que Linux est partout, parce que Webkit et Gecko sont apparus, parce que HTML & JS sont ouverts que le monde en est là où il est aujourd’hui. Ces projets n’étaient que des embryons de code au début : ils ont grandis parce qu’ils étaient bons, et ils ont pris le monde à revers parce qu’ils étaient meilleurs que ce qui se faisait par ailleurs (souvent en non-libre).
Le Stallmannisme ne fait pas avancer le logiciel libre vers l’utilisateur : personne n’a envie vivre dans une grotte, enfermé dans leur liberté plutôt que profiter d’une technologie capable de beaucoup plus même si elle n’est pas libre.
En revanche, ce mouvement produit parfois du bon code, et ce code là fait avancer toute l’industrie du code (fermé et ouvert) qui à son tour profite à tout le monde.
À l’heure où chaque pôle du monde du logiciel est dominé par un seul acteur (Google domaine le Web, Facebook domaine le social, Microsoft domine les OS desktop…), ce sont les petits acteurs, généralement libres pour attirer des dév et donc des utilisateurs, qui les poussent vers l’avant. Je ne suis pas sûr si ceci serait possible si ces petits acteurs n’avaient pas été libres.
Je partage ce lien pour un des organisateurs de la Maison du Libre & des Communs à Paris.
Je cite :
Pour l’ouverture de la Maison du Libre et des Communs, j’organise plusieurs soirs par semaine des évènements en rapport avec le libre dans les logiciels mais aussi dans les domaines scientifiques, humanitaires ou artistiques.
Ils ont lancé une campagne de financement qui vient d’atteindre son premier objectif. Ils vont donc pouvoir ouvrir un local à Paris et commencer d’exister, en proposant des soirées centrées sur le Libre (mais pas que), des ateliers, des conférences.
N’hésitez pas à participer et à y aller (quand ça sera ouvert) si vous êtes à Paris.
Je viens de découvrir l’existence de Krita, une alternative à Gimp.
Si Gimp est fait pour GTK (en vrai c’est GTK qui est fait pour Gimp mais bon), Krita est fait pour KDE.
Le projet existe depuis 2005 et ce n’est donc pas une énième solution vouée à être abandonnée d’ici trois mois.
Perso j’aime beaucoup Gimp, mais au cas où c’est pas mal d’avoir des alternatives.
Une web-radio tournée vers le Libre.
En plus des chroniques à propos du web et du Libre, ils diffusent également de la musique (du libre et du non-libre — ils ont un contrat avec la Sacem, y a rien d’illégal), mais restent sans pub.
Ils m’ont fait découvrir leur web-radio parce qu’ils ont mentionné mon blog (cet article) dans un des épisodes :D.
Ce matin (en découvrant mes emails) j’ai vite fait écouté la fin d’une des chroniques : ils abordaient le sujet du cloud et parlaient évidemment de Framasoft et des C.H.A.T.O.N.S. ^^.
Je pense y revenir plus régulièrement, j’aime bien écouter des choses au taf.
Le sondage pour voter pour la nouvelle mascotte de Libre-Office.
Certaines sont très sympa, mais le sondage est assez long…