C’est vrai tout ça : la mise au point de CSS3 et HTML5 s’est faite alors qu’il y avait de multiples moteurs CSS et plein de moteurs de rendu : KHTML, WebKit, Gecko, Presto, Trident…
On se souvient des heures passées à essayer de faire un truc précis sur une page et qui marche partout.
Mais on oublie les années passées par le W3 à faire une doc qui plaise à tous, et par les éditeurs de ces nav pour les implémenter.
L’avantage de cette difficulté énorme, c’est qu’on doit prendre son temps : mesurer chaque changement, chaque mise à jour déployée, bref, faire les choses bien et faire ce qu’il faut, pas forcément ce que les gens veulent ni le faire vite.
Aujourd’hui, on a 90% de Webkit/Blink et 10% de Gecko. Le reste, c’est tout mort.
Et Webkit/Blink, c’est Google : ils contrôlent le web, ils contrôlent des millions de sites, ses ressources (lib JS, fonts…), des framework, AMP, imposent ses règles en matière d’optimisation, de SEO… Bref, on ne peut pas faire un site sans se plier aux règle faites par Google (en tout cas pas si l’on souhaite toucher du monde).
Résultat ?
Si Google veut une fonctionnalité, elle le livre dans Blink et hop, en trois semaines t’as 90 % des navigateurs qui ont la fonctionnalité active et opérationnelle (rappel : avant ça prenait bien 5 ans). Et pareil pour retirer une fonction.
Alors les webdev sont content, les usagers sont content et le Google est content.
Qui n’est pas content ?
Ceux qui n’ont pas le réseau pour adéquat pour naviguer dans des pages de 20 Mo, ceux qui veulent un web décentralisé, indépendant, libre. Ceux qui veulent essayer de vivre du web sans se plier aux règles de Google en matière de SEO, de fonctionnalités.
Donc ouais, faire des sites compatibles avec toutes les techno des navigateurs, c’est dur. Mais ça oblige parfois à mettre de côté son égo et les trucs trop fancy/inutiles et se focaliser sur le contenu, les choses essentielles et surtout l’utilisateur.