Article très intéressant.
Juste quelques remarques en vrac (et à chaud) :
Qu’est-ce qu’un riche ?
Chacun aura sans doute sa définition, mais je vous propose la mienne : un riche, c’est quelqu’un qui n’a pas besoin de travailler pour vivre.
J’aime beaucoup sa définition. Elle me semble clair. Il faut juste définir ce qu’on entend par « besoin » et par « travail ».
Il en parle en dessous, bien-sûr. Car effectivement, Bernard Arnault, bien qu’il travaille (à son âge !) n’en aurait pas « besoin ».
Autre exemple, un maçon qui construit deux maisons à titre personnelle : une pour lui et une pour louer. Vu qu’il bosse pour lui, il n’a pas de salaire. Or tout travail mérite salaire, donc peut-on dire qu’il travaille ?
Une fois les maisons terminées, il vit sur le loyer payé par les locataires de la maison numéro 2. Mais comme la maison est terminée, il ne trime plus. Est-ce qu’il est riche maintenant, car il vit sans « travailler » ? Même s’il n’a rien « gagné » en plus de matériel ou de financier ? Est-ce qu’un loyer par mois le classerait comme « riche » ?
Oui, je trolle un peu en cherchant des « failles » dans cette définition. Mais lisez quand-même le billet : il répond à tout ça assez largement.
Récemment, une publicité sur un abribus m’a interrogé : elle vantait l’achat de logements neufs dans une résidence en cours de construction, « idéal pour vivre… ou pour investir ». Investir. Un terme pudique pour dire « obtenir un titre qui vous permettra ensuite de ponctionner la richesse d’autrui, de faire financer votre train de vie par d’autres ». Peu importe que vous achetiez à crédit ou que vos futurs locataires possèdent également d’autres biens loués également : le fait que les rentes de propriété se chaînent et se propagent ne rendent pas leurs existences justes et souhaitables.
Effectivement, car pour investir, il faut des sous. Donc seul quelqu’un qui a des sous peut investir et récupérer ses sous (et encore plus de sous).
Je ne vois pas de solutions à ça, à moins que les gens empruntent (et s’endettent)… Ou alors que l’État fournisse un logement à tous et récupère le loyer sans taux et lâche la maison une fois qu’elle est payée par le loyer (un peu comme une LOA)… Mais ça reviendrait à tout nationaliser une partie de l’économie immobilière.
salaire différé
Lol.
Juste un joli terme pour parler d’impôts déguisés. 1/4 de mon salaire part là-dedans, soit disant en assurance chômage ou autre. Allez donc essayer de les récupérer quand on est effectivement au chômage. Là y a plus personne. Donc pour ma part, oui, j’appelle ça des charges. Je changerais d’avis le jour où on me les rendra quand j’en aurais besoin.
Après, bien-sûr, libre à tous d’appeler les « charges » comme ils veulent. Libre à tous de vivre chez les télétubbies.
Idem pour la retraite : ma génération n’en aura pas. On est à peu près tous [les gens de notre génération] d’accord sur ça : on ne se fait pas d’illusions (même si on en est encore loin).
On sait qu’on sera encore à bosser à 80 ans si on meurt pas avant ; à moins de se faire sa propre retraite (en plus de payer pour celle de la génération actuellement en retraite, bien-sûr).
Et encore : je pense que pour ceux qui arrivent sur le marché du chômage actuellement, ça va être encore pire.
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Pour conclure « faut-il taxer les riches ? », je pense plutôt qu’il faut taxer la richesse, et donc bien définir ce qu’est la richesse.
Les actions, la bourse, les parts dans une société : elles prennent magiquement de la valeur au fil du temps. Cela crée une valeur, de la richesse : Il faut taxer ces plus-values au moment où elles sont cédées. Ce n’est pas le cas actuellement.
Ah oui et aussi : je pense qu’au delà d’un certain seuil de richesse, on devrait devoir fermer sa gueule. Personne n’a besoin de 100 milliards d’euros (en monnaie ou en richesse « autre »). Même si l’état en prend 90 %, ça lui laisse assez pour vivre dans l’opulence sur 30 générations.
Quand Mélenchon disait qu’il voulait que le salaire le plus haut d’une boite ne pouvait pas excéder 20x le salaire le plus bas, je pense qu’il faudrait faire un truc comme ça à l’échelle d’une société, au moins dans l’idée. Car pour le moment, t’en as une poignée qui s’accaparent 90% des richesses et la moitié des autres qui vivent dans la rue.
Et en plus, on passe son temps à plaindre et subventionner la poignée de gens qui ont tout. Y a pas comme un problème ?
Bref, je pense qu’une fois un quelconque investissement rentabilisé X fois ou au delà d’un certain seuil, il faut savoir laisser sa place à d’autres et arrêter de s’engraisser (qui plus est sur le dos des autres). Ce n’est que mon avis.