Un accéléromètre mesure les accélérations, donc les variations de vitesses (que ce soit en valeur numérique (passer 0 à 50 km/h par exemple) ou en direction (prendre un virage).
La vitesse, c’est la variation de la position en fonction du temps.
En fait mathématiquement, l’accélération est la dérivée de la vitesse, elle-même la dérivée de la position.
En connaissant une unique position à un instant T, et une unique vitesse (valeur + direction) à un instant T' (qui peut ou non être égale à l’instant T), alors on peut utiliser les mesures de l’accélération pour déterminer toute votre trajectoire.
Par exemple :
- je suis à Paris à minuit (position : à l’instant T) et ma vitesse est nulle (vitesse à l’instant T').
- on me met une cagoule sur la tête. Je détecte alors une accélération de 1g durant 2 seconde en direction du sud. Je sais que je me trouve alors à 2×9,8 m/s, soit 70 km/h.
- durant 8 heures, je ne sens plus rien, pas de changement d’accélération.
- enfin, je mesure une accélération de 2g durant 1 seconde vers le nord. Cette accélération est exactement opposée à l’accélération quand j’étais à Paris. Je sais alors que ma vitesse est de nouveau nulle.
Où me trouve-je ? Facile : j’ai fait 8 h à 70 km/h (donc 560 km) vers le sud en partant de Paris. Je suis donc aux alentour de Toulouse.
Avec un accéléromètre précis, qui mesure sur les tris axes (X, Y, Z) et sur les trois angles on peut capter les moindres changements de direction, et en déduit sa position.
Les systèmes embarqués dans les missiles, les fusées et les sous-marins utilisent ce genre de guidage, de façon autonome, sur 3 axes et avec 3 accéléromètres : calculant chaque changement de direction, d’accélération et la durée des différentes phases de déplacement, ils peuvent déterminer avec une grande précision où ils sont et où ils vont.
Si l’on n’a que la seule information de l’accélération durant X temps, on ne saura rien. Mais il suffit d’une seule coordonnée pour pouvoir tout retracer. Et ça, ça peut passer par le GPS, le réseau GSM, le réseau Wifi (les points d’accès ne varient pas), le capteur photo (coucou tel ou tel monument sur votre selfie, ou encore les données EXIF dans les photos !).
Ou encore, comme sur ton article : si deux téléphones captent les mêmes sons (ou les mêmes vibrations de l’accéléromètre) au même moment, il suffit de connaître la position d’un des téléphones pour savoir où était l’autre.
Et comme FB est installé à peu près partout, même si vous bloquez sa géolocalisation, vous pouvez être trahis par un parfait inconnu dans le métro ou dans bus, qui lui a laissé son GPS allumé…
Ça fait peur, mais visiblement, FB s’en sert.
Je vous laisse imaginer tous les autres, à commencer par Google (qui contrôle votre téléphone en entier, avec Android), et les fabricants des composants, qui ont tous des micro-OS dans les chipsets.
Entre ça et la détection du "bruit" dans les photos que vous prenez pour savoir quel appareil photo a pris quelle photo… ils sont complètement malades. De vrais génies oui, mais des malades quand-même.