Le Hollandais Volant

Aux journalistes qui font 1000 km en voiture électrique

Visiblement il est à la mode de faire des longs trajets en EV pour ensuite conclure que c’est la galère.

Sauf que faire 500 km avec une Zoé, sans charge rapide j’appelle pas ça pertinent (non plus, car cet article débunke lui aussi le test décrit) ; faire 4 000 km en faisant des presque 30 arrêts, ou encore faire 1 000 km avec un SUV en roulant à 130, j’appelle pas ça pertinent non.

Après faut pas s’étonner que 70 % des gens trouvent les EV pas pertinents, quand bien même ils n’ont jamais utilisé de voiture électrique.

Ça ne m’empêche pas de revenir un peu ici, car je trouve ces tests débiles, et que je veux remettre un peu de vrai dans tout ça. Pas pour vous vendre des EV, mais pour remettre les pendules à l’heure avec des informations moins faussées.

Du choix du véhicule

Question : si vous devez transporter une botte de foin dans un pré, vous prenez quoi : un Ford Ranger, ou une Porsche 911 ?

Le Ford Ranger, qui est un gros pickup 4x4, on est d’accord.
Si vous prenez la Porsche 911, et que ça marche pas, vous dites quoi : que la Porsche c’est de la merde, ou que vous êtes juste un peu con ?

Bien.
Vous comprenez où je veux en venir.

Car autant avec une petite thermique (style Clio), on peut aussi facilement faire des distances que faire de la ville, autant, pour les EV, ce n’est pas aussi simple.
Les EV sont nettement moins versatiles.
C’est une de leurs limites. C’est assumé. Des gens travaillent dessus, mais pour l’instant, c’est comme ça.

Les EV ont un rayon d’action sur une seule charge qui est limitée. Certaines sont également limitées en vitesse de charge. Par conséquent, pour faire des distances, on ne prend pas ces voitures. Pas besoin de sortie de Saint-Cyr pour comprendre ça.

Je le redis : aujourd’hui, chaque EV est très adaptée à ce pourquoi elle est faite, mais très mauvaise pour faire tout le reste (avec le principe « qui peut le plus peut le moins » toutefois respecté).

Alors oui, on peut faire un tour de France en Twizzy (voiturette électrique). C’est possible, tout comme on peut le faire en poussette ou en rollers. Mais faut prendre son temps. Un chauffeur de taxi ou un commercial en vadrouille ne peut pas prendre son temps : le temps c’est de l’argent. Lui il lui fait une voiture avec de l’autonomie et dont le plein d’énergie ne prend pas trois heures.

C’est compliqué à comprendre ça ?

Donc la prochaine fois que vous voulez faire un article pour décrire l’expérience de faire des kilomètres en EV, prenez une Tesla Model 3 ou S. Prenez une Porsche Taycan, une Lucid Air, une Ioniq 6 ou tout autre berline taillée pour aller loin.

Ne prenez pas une citadine sans charge rapide, ni un SUV qui draine la batterie plus vite qu’un iPhone 4S en surchauffe.

Du choix de la conduite

Autre point, le style de conduite.
Car oui, la façon de piloter une machine influe sur la quantité d’énergie qu’elle consomme. Je vous l’apprends ?

Déjà, conduire un EV ce n’est pas juste rouler sur une grosse pile. C’est aussi tout un style de conduite à revoir. C’est comme passer d’une cuisinière à bois à une plaque à induction : les temps d’exécution ne sont pas exactement les mêmes.

Sur une thermique, on fait des économies de carburant en diminuant le régime moteur, en accélérant doucement, en passant les rapports de vitesse au plus tôt.
Sur un EV, fini tout ça : le régime moteur, on s’en fiche, et l’accélération n’est pas ce qui vous plombera le trajet.

En EV, ce n’est pas tant le fait d’accélérer qui va plomber votre conso, mais plutôt le fait de ne pas freiner qui va la maintenir. Quand on voit un STOP, inutile de maintenir son allure et de piler cinq mètres avant. Une EV a la possibilité de récupérer son énergie cinétique : il faut utiliser ça. Et ça, ça passe par un freinage doux et anticipé. C’est juste un exemple d’astuce.

Bien-sûr, sur autoroute, on roule sans freiner. Cette astuce ne compte donc que pour les trajets ville.
Sur autoroute, à quoi bon rouler à 130, si c’est pour perdre en recharge ce qu’on gagne en temps de conduite ? À rien ! Sauf si vous aimez attendre et faire des pauses.

Sur le test de Numérama, on parle d’une Nissan Ariya. Les données sont incomplètes sur EV-Database, mais ce Youtubeur allemand qui teste les EV à différentes vitesses obtient les consommations suivantes pour ce modèle :

  • 100 km/h : 15,1 kWh/100 km
  • 120 km/h : 24,8 kWh/100 km
  • 140 km/h : 27,3 kWh/100 km
  • 160 km/h : 35,3 kWh/100 km

Ces vitesses sont des vitesses typiques en Allemagne. On peut interpoler pour 110 et 130 en France :

  • 110 km/h : 19,3 kWh/100 km
  • 130 km/h : 25,6 kWh/100 km

Cela nous donne une idée.

Maintenant c’est quoi le but de tout trajet en voiture ? C’est parcourir des distances en un temps donné. Ainsi, pour un trajet de 500 km :

  • à 110 km/h, on met 4h33 ;
  • à 130 km/h, on met 3h51 (−42 minutes, soit −17 % de temps de trajet).

L’autre facteur à prendre en compte, c’est l’énergie consommée. Dans un EV, cette énergie se traduit ensuite en temps de recharge. Avec le même véhicule :

  • 500 km à 110 km/h consomment 96,5 kWh ;
  • 500 km à 130 km/h consomment 128 kWh (+31,5 kWh, soit +32,6 % d’énergie consommée).

Maintenant, ce surplus d’énergie doit être remis dans la batterie. Vu que la Ariya a une puissance moyenne de charge de 110 kW dans de bonnes conditions, les 31,5 kW peuvent être remis dans la batterie en environ 20 minutes.

Autrement dit, en roulant à 110 km/h au lieu de 130 km, dans les conditions de cet exemple, on gagne 20 minutes de temps de charge, bien qu’on perde 33 minutes en conduisant.
Au final, le trajet n’est allongé que de 13 minutes, sur un total de 4 heures environ, soit 6 % de temps de plus, pour une économie d’énergie de 32 %).

Est-ce que ça vaut réellement le coup de rouler à 130 ? Sachant que ça fait s’arrêter plus longtemps, plus souvent, et de surcroît engorge les stations (et donc provoquer des files d’attentes en plus) ? Je vous laisse juger.

Par ailleurs, si le trajet est bien fait et bien planifié, la dernière charge d’un tel trajet peut généralement être omise si on peut se recharger une fois arrivé à destination (auquel cas le temps de charge n’est pas « perdu » car on fait d’autre chose entre-temps). Dans ces conditions, rouler moins vite peut effectivement faire gagner du temps.
Et ça c’est sans parler des temps annexes incompressibles : arrivée sur l’aire d’autoroute, branchement, lancement de la charge… qui sont d’autant de temps économisé si l’on réduit le nombre de charges.

Dans l’ensemble, je ne suis donc pas sûr que les 13 minutes de gagnées en roulant à 130 km/h soient réellement là. Au plus on gagnera 5-10 minutes.

De la courbe de charge

Dernier point très important (qui semble être respecté dans le test de Numérama, mais très peu par les autres journalistes et encore moins par les électromobilistes non-avertis) : la façon de charger.
Sur une batterie, que ce soit celle d’une voiture ou celle de votre téléphone, les derniers pourcents sont toujours beaucoup plus lents à compléter.

En gros : charger de 90 à 100 % prend autant de temps que de charger de 10 à 80 %. Sauf que dans le premier cas, on gagne 10 %, dans le second on gagne 70 %. Et donc autant en autonomie.

Ce qu’il faut donc faire, c’est privilégier la plage de 10 à 80 % pour se charger : c’est comme ça qu’on gagne le plus de kilomètres avec le moins de temps d’attente.

Et ici… chaque véhicule est un peu différent. Certains ont une charge la plus rapide entre 20 et 40 %, d’autres entre 30 et 60. Les meilleurs sont très rapides entre 10 et 70 %.

Par ailleurs, la puissance maximale de charge, en pic, n’est pas importante si ce pic n’est pas maintenu dans le temps. Charger à 250 kW durant 1 minutes, puis charger à 50 kW pendant 4 minutes, ça fait une puissance moyenne de 90 kW. Alors que charger à 150 kW durant 5 minutes, c’est nettement moins haut en pic, mais la puissance moyenne est de 150 kW, soit de moitié plus rapide !

D’ailleurs, toutes les bornes ne se valent pas : inutile de brancher une Dacia Spring sur un chargeur 350 kW au lieu d’un 150 kW. Vous n’y gagnerez rien. Par contre, le type avec sa Taycan, lui il y perd. Et pour peu que les chargeurs divisent les puissances de charges entre les bagnoles, vous y perdrez tous les deux en vitesse de charge ! Comme on ne prend pas du gazole sur une voiture essence, on évite de se mettre sur une borne inappropriée qui pourrait profiter à quelqu’un d’autre sans profiter à vous. Tout le monde y gagnera.

Mais pour ça, il faut connaître son véhicule. La plupart des gens s’en fichent et attendront le temps que leur véhicule leur dit de rester, et ils auront raison.

Mais quand on fait du journalisme spécialisé, il peut être bien de mentionner ces bonnes pratiques et ces astuces, et surtout que perdre du temps n’est pas une fatalité.

Conclusion

Pour conclure, c’est assez simple :

  • Est-ce que tous les EV peuvent tout faire ? Non. Chaque EV a son usage. Sans surprise, les plus versatiles sont encore les plus chères.
  • Est-ce que rouler à 130 km/h est encore pertinent ? Selon moi, non : le gain de temps est risible, mais la perte d’énergie est folle.
  • Est-ce que l’on doit être un nerd pour optimiser sa recharge ? Oui. On peut rouler sans en être un, mais ça aide quand-même si on veut optimiser son trajet et qu’on sait très précisément ce qu’on fait.

Pour commenter sur les articles de presse : je dirais — en tant que nerd du sujet justement — que ces articles me font bondir.
Certes, ils reflètent un usage « grand public non-éclairé », mais j’aurais aimé qu’ils éclairent ce grand public au lieu d’éteindre les quelques flammes qui s’allument lentement.

Je rejoins cependant quelques autres points évoqués dans l’article de Numérama :

  • les bornes sont là, mais souvent occupés et en pannes, oui (hormis Tesla)
  • il faut continuer à jongler avec quelques cartes d’abonnement (hormis Tesla), oui (bien que ça s’améliore : Chargemap ou Freshmile sont très versatiles, et certains véhicules ont le Plug-and-Charge intégré)
  • les planificateurs de trajet intégrés aux bagnoles sont encore merdiques (hormis Tesla) et faut mieux prévoir une application comme ABRP.

Et malgré tout, faire un road-trip en EV est — oui — de plus en plus accessible, mais n’a toujours pas la facilité d’un road-trip en thermique. Inutile de le nier. Ça s’améliore énormément, mais on n’y est pas encore en 2023. Je maintiens toutefois que le souligner c’est bien, mais caricaturer l’ensemble en disant que c’est une galère pas possible, c’est mal.
Finissons toutefois par dire que si le road-trip vous fait peur, ça ne devrait pas gêner comme voiture « de tous les jours » et rechargée à la maison.

Ne confondons pas hiérarchie et expertise

« Le chef a toujours raison. »

On rigole de cette « règle », mais c’est essentiellement ça qui fait que beaucoup de choses ne tournent plus rond un peu partout. Que ce soit dans une entreprise, à la tête d’un pays, ou dans une association, une équipe de sport, ou tout groupe de personne qui veut accomplir quelque chose.

Une personne ne peut pas tout faire. Elle doit déléguer et faire confiance. Pour ça, elle s’entoure de personnes expertes dans les tâches qu’on leur confie. Ces gens vont alors effectuer ces tâches de la manière qu’ils connaissent, grâce à leur formation, leur expérience.

Car oui : on recrute des gens experts non pas pour leur dire comment travailler, mais pour leur dire quel résultat ont attend d’eux. C’est à eux de savoir et de choisir comment ils travaillent. La structure doit leur donner les moyens, et ils donneront des résultats.

Est-ce que c’est ce qui se passe en vrai ?

Pas toujours.
Rarement, en fait.

On a plutôt tendance à se voir dire ce qu’on doit faire ET comment on doit le faire.
On n’est alors que les mains de gens non-experts qui n’en ont pas suffisamment à leur goût. Or c’est comme ça qu’on pousse les gens à ne plus rien faire du tout, car s’ils agissent ça ne sera jamais comme le chef le voudrait. Donc on ne fait rien. Donc rien ne progresse. Et on coule.

La hiérarchie est là pour poser un cahier des charges : à dire où on veut aller. Les experts (à leur poste) sont là pour faire en sorte — par une méthode qui est à leur discrétion — de parvenir au résultat demandé.
Mais le chef, la hiérarchie, qui admet d’ailleurs très bien « [qu’il n’est] pas un expert », n’a pas à dire comment les choses doivent être faites. Est-ce qu’il sait faire lui ? Très certainement que non. Quelle valeur a sa parole face à l’ouvrier qui pilote sa machine depuis 30 ans ?

Peu importe le grade : n’essayez pas d’apprendre leur boulot aux gens que vous recrutez. Si la personne n’y arrive pas, vous n’avez pas pris la bonne. Cherchez mieux. Mais s’il est compétant et sait ce qu’il fait, fermez-la et laissez-le travailler.

Merci.

Celside, bande de ploucs

Celside, j’en avais parlé .

Ce sont des assureurs pour mobile, membre de la SFAM (société française des arnaques mobile, je crois).

Bref, juste pour dire que ce soit ils m’ont appelés. Ils ont laissé un message (je ne réponds jamais au téléphone). Ils me disent que je suis un ancien client (à cause de mon contrat passé). Ils me disent aussi que le contrat est bien clôturé.

Ensuite, ils me disent que j’ai gagné un iPhone 12.

Super.

Allez-vous faire foutre, Celside.

J’ai pas besoin de votre charité à deux balles.

Et ne me rappelez plus.

Pourquoi il faut vulgariser et combattre l’ignorance

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Max Planck: "la vérité scientifique ne triomphe pas en convainquant ses détracteurs mais plutôt parce que les opposants finissent par disparaître et qu'une nouvelle génération plus familière de cette vérité finit par apparaître". Les comptes pro-science de twitter en sueur.

C’est un tweet auquel je me permets de répondre.

Il ne s’agit pas tant d’une réponse directe.

Ce qui est la réalité, reste la réalité, or quand on montre à quelqu’un que le ciel est bleu et qu’ils continuent de dire qu’il est vert, je considère qu’il n’y a plus rien à faire ou à répondre. Ce ne serait que du temps de perdu.

Je m’adresse donc d’avantage à tous les « pro-science » ici dénoncés.

Donc voici ma réponse.

Lord Kelvin en 1902 à la question « pensez-vous qu’un aéronef puisse traverser l’Atlantique ? », répondit « absolument impossible » et ajouta « l’aviation n’aura jamais un succès en pratique » (source)

J’aurais pu parler de son fameux « la physique n’a aucun avenir », si ce n’était qu’il n’a jamais dit ça et que c’était un peu plus subtil.
Kelvin, en 1901, a tenu une conférence sur l’état de la science de son époque, et intitulée « Nuages ​​du dix-neuvième siècle sur la théorie dynamique de la chaleur et de la lumière » (Nineteenth-Century Clouds Over the Dynamical Theory of Heat and Light).

Les deux problèmes qui restaient à résoudre à l’époque, après un siècle de découvertes immenses en science, furent :

  • Le problème de l’éther, ce référentiel universel de la lumière, suite à l’échec de l’expérience de Michelson-Morley ;
  • Le rayonnement du corps noir, et la « catastrophe ultraviolette » de la théorie qui voulait l’expliquer (en vain)

Bref, deux petits problèmes dans deux expériences assez simples.

Deux petits nuages.

Si vous avez déjà entendu tout ça, alors vous savez que ces « deux petits nuages » ont finalement été à l’origine des deux plus gros orages jamais connus en physique : la relativité générale et la physique quantique, qui sont aujourd’hui les deux piliers de la toute la physique.

Je m’arrête là, mais tout ça pour dire que les citations de Kelvin ou de Planck font de jolies anecdotes (en supposant qu’elles soient vraies), mais c’est globalement insignifiant quand-même.

Pour le dire autrement : ce n’est pas parce qu’on s’appelle Lord Kelvin que tout ce qu’on dit sur l’avenir est une prémonition.

Pour un revenir au tweet d’origine et contrairement à ce qu’il (ou Planck) partage : non, les détracteurs d’une réalité scientifique ne disparaissent pas comme ça. Et sûrement pas quand la désinformation se répand comme un virus. Si c’était le cas, toute la science démontrée serait universellement admise.

Seuls les enfants poseraient des questions, on leur répondrait et leur ignorance à leur tour disparaîtrait. Or, en 2023, on est encore à combattre l’idée de la Terre-plate plus de 2 500 ans après que la sphéricité de la Terre fut constatée par l’expérience.

Comment peut-on sincèrement dire dans ces conditions que l’ignorance s’efface avec le temps ?

Et donc oui, combattre l’obscurantisme par la simplification et la vulgarisation est nécessaire. Constamment. Et ça le sera pour toujours.

C’est l’incompréhension d’une chose qui amène à son rejet, son rejet qui mène à la peur, la peur qui mène à s’opposer à la réalité.

Et quand cela mène à certains problèmes, comme le réchauffement du climat, je ne pense pas exagérer en disant que la survie même de notre espèce en est compromise.
Et malheureusement, le fait que la science véhicule une réalité objective, ne signifie pas qu’elle gagne cette guerre : certains projets et certaines solutions visant à mitiger ces problèmes peuvent être terminées à cause de ça.

Plus il y a de science de faite, plus il y’a de réalité à défendre. Et si aujourd’hui on doit encore défendre la Terre ronde, comment voulez-vous qu’on défende la chromodynamique quantique ou l’expansion de l’univers face à ceux qui brandissent un simple bouquin comme « preuve » de l’Existence ?

Oui, l’ignorance est un choix.
Et celui d’aller à notre perte également.

Et les deux sont beaucoup plus liés qu’on ne le croit.
Combattre l’ignorance, c’est résister face à ça. Et c’est un combat permanent.


PS : Ceci est un article écrit il y a plusieurs mois, mais jamais publié, comme tant de choses sur ce site. Il s’agissait d’une réaction à un tweet qui m’a fait bondir.

Ce tweet n’existe plus aujourd’hui, son auteur semble l’avoir supprimé.

Je le cite (recopié à l’époque) mais n’y met pas le lien, qui est mort. Hormis ce petit paragraphe de « contexte », qui est juste là pour expliquer ça, le reste de l’article me semblait apte à être publié, après relecture et lissage.

Ah et : les résultats Google pour la citation renvoient vers des tweets, mais aucun d’eux n’est celui sur lequel j’étais tombé.

image d’en-tête de Daniel Schrädler

Voulez-vous être spammés par les fournisseurs d’énergie ?

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Un courrier papier reçu aujourd’hui de la part d’EDF.

Si vous avez le tarif réglementé d’EDF (« tarif bleu »), vous devriez le recevoir aussi.
Là où je pousse un coup de gueule pour ça, c’est sur le fond mais aussi sur la forme. Et c’est pas contre EDF qu’il est dirigé.

Déjà, le contenu :

Bonjour Monsieur Van Neerden,

En application des engagements qu’elle a pris dans le cadre de la décision de l’Autorité de la concurrence n° 22-D-06 du 22 février 2022, EDF est dans l’obligation de mettre à disposition des fournisseurs d’électricité qui en feraient la demande certaines données relatives aux contrats de fourniture d’électricité de ses clients au tarif réglementé de vente (ou Tarif Bleu). Cette mesure vise à ce que ces fournisseurs d’électricité puissent mener des actions de prospection commerciale et vous proposer des offres d’électricité, de gaz ou de services.

Titulaire d’un contrat au Tarif Bleu, vous êtes concerné(e) par cette décision.

[…]

Les fournisseurs d’énergie (autre qu’EDF) ont donc obtenus auprès de l’Autorité de la concurrence — ie : la loi — qu’EDF leur transmette les données de ses clients dans un but purement commercial afin de vous prospecter.

En gros : la loi autorise le démarchage commercial ciblant les clients Tarif Bleu d’EDF et par des fournisseurs d’énergie tiers (Total Énergie, ENI, SueZ, etc.) grâce aux données que vous avez chez EDF.

Déjà ça, de la part de l’Autorité de la concurrence, c’est dégueulasse.

Heureusement, on peut s’y opposer :

[…]
Vous avez la possibilité d’autoriser ou de vous opposer à la mise à disposition de tout ou partie de ces données. Le coupon détachable en bas de ce courrier vous permet de nous communiquer votre choix. Vous pouvez le compléter et nous le retourner via l’enveloppe T jointe.
[…]

Là où ça m’agace maintenant c’est que pour un truc aussi simple que dire oui / non, il y a encore des complications à la con :

[…]
Deux types de données sont concernées par cette mise à disposition :

a. Les données d’identité et de contact transmises uniquement avec votre accord : la civilité, le nom et le prénom, les numéros de téléphone fixe et mobile, l’adresse électronique, l’adresse de facturation, ainsi que l’indication de la présence (ou non) d’un chauffage électrique.

b. Les données de votre contrat transmises sauf opposition de votre part : l’adresse de consommation, le numéro de point de livraison, la puissance souscrite en kVA, le volume annuel de consommation sur les deux dernières années, la dénomination commerciale de l’option tarifaire souscrite et le type de compteur (communicant ou non).
[…]

Certaines données sont donc en opt-in et d’autres en opt-out.
C’est-à-dire que certaines données SONT transmises sauf si le client dit non, et d’autres NE SONT PAS transmises, sauf accord du client.

Vous commencez à être perdus ? C’est normal.

Car pour le même résultat « on ne veut pas être démarché, bordel de mayrde ! », il faudra dire oui dans un cas et non dans l’autre.

Ça s’appelle un dark-pattern, et c’est un procédé plus ou moins malhonnête destiné à obtenir le consentement pour un truc que vous ne voulez pas, mais dont la question est tournée de telle sorte que vous finissez par consentir en pensant avoir dit non.

Un autre exemple de ces magouilles sont les questions à double ou triple négative, du style : « refusez-vous que j’arrête de ne pas vous spammer ? Oui / Non ».

Lisez donc bien le courrier et les intitulés des questions.

Dans mon cas, sur mon courrier, les deux cases à cocher sont celles situées à droite (au point où on en est, il n’est pas exclu qu’il y ait différents types de lettres pour différents abonnés) :

Lettre de EDF.

Une fois cochés, n’oubliez pas de signer tout en bas du coupon, puis découpez celui-ci, mettez-le dans l’enveloppe T et postez-la rapidement sans l’affranchir.
Ne tardez pas, car tout ça prend effet le mois prochain :

Si vous acceptez la transmission de tout ou partie de vos données (ou ne vous y opposez pas), celle-ci sera réalisée à partir du mois de novembre 2022.

Voilà.
Si vous refusez tout et que ces enseignes vous démarchent, menacez-leur de déposer une plainte RGPD parce que vous avez activement refusé tout ça.


ÉDIT : on me signale que l’on peut également faire cette démarche en ligne dans notre espace-client EDF.
Rendez-vous sur la page Espace client > mon compte, puis l’onglet préférences, puis tout en bas : on retrouve les mêmes deux questions.
Une fois que vous les avez cochés, n’oubliez pas d’enregistrer via le bouton vert apparu en bas.

image d’en-tête de Jon Feinstein

Cachez cette croix que je ne saur… wait what ?

Photo d’une croix en granit.
Haha, ça me fait rire.

Ce Tweet :

je vous présente la croix de baptême de mon fils...1 cm de long...la maîtresse lui a demandé de la cacher...signe ostentatoire ?🤨bientôt il faudra avoir honte d être blanc et chrétien ?🧐#reconquete #parentsvigilants #VAPlus #charlottedornellas

Les FAFs qui se sont battus contre les voiles et les signes musulreligieux pleurent désormais qu’on leur demande de masquer les croix de baptême.

Je lol : alors ça fait drôle de goûter à sa propre médecine hein ?

En tout cas, ça prouve une fois encore que personne n’a rien compris à la laïcité.

La laïcité ne signifie pas que l’on doit tout cacher, ni en public, ni ailleurs.
La laïcité signifie que l’État n’a pas à se mêler de la religion et des croyances des gens, ni que les institutions religieuses ne puissent s’immiscer dans les actions de l’État. L’État doit donc traiter tout le monde de façon égale sans distinction de croyance.

C’est juste une application du principe d’égalité et de celle de la neutralité.

Réciproquement, ça signifie aussi que les gens n’ont pas le droit d’opposer à l’État des règles issues de leurs croyances.
Par exemple, si ma religion me dit que je dois dévaliser une bijouterie une fois par an, ma religion ne sera pas une excuse pour le tribunal qui me jugera pour cet acte illégal.

Du coup faut interdire les croix ou pas ?

À vous de me dire : faut-il interdire les burkas ou pas ?

La réponse doit être la même dans les deux cas : la laïcité dit que l’État (et donc la loi) ne doit pas favoriser une religion sur une autre, on ne peut donc pas interdire les burkas et autoriser les croix.

Mais il semble que la société a choisi depuis longtemps : les burkas doivent être cachées. Très bien. Dans ce cas les croix aussi. Vous l’avez voulu. Assumez.

Personnellement je ne suis pas pour le fait de tout cacher ou interdire. De toute façon c’est impossible : le nom des jours de la semaine, notre calendrier, et même le nombre d’heure dans une journée proviennent de faits religieux. On ne va pas changer tout ça en plus de milliers d’autres choses. Enfin j’espère.

Je suis pour n’interdire ni croix, ni burka. Mais visiblement cet avis était minoritaire à l’époque où le législateur, poussé par des manifestations à gogo de gogos, a décidé au nom de la laïcité que les signes religieux devaient être masqués, faisant, de facto, de la France un pays où l’expression de sa religion est gouvernée par l’État.

Ironique, non ?

À moins que tout ça c’était pas de la laïcité, mais de l’islamophobie, mais je n’oserai pas dire ça. Ça serait impensable ici, n’est-ce pas.
C’est juste drôle qu’il y ait désormais des retours de bâtons…

image d’en-tête d’Antony

Le charbon est beaucoup plus dangereux que le nucléaire

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Juste parce que j’en ai marre de rechercher tout le temps les mêmes liens et les mêmes chiffres, voici un récap de trois chiffres clés à à propos du charbon, soi-disant préférable au nucléaire en matière d’énergie.
Vous verrez : même en ce qui concerne les radiations, le charbon dépasse de loin le nucléaire… Un comble, donc.

Il faut 3 000 000 de tonnes de charbon pour produire autant d’énergie qu’une tonne d’uranium

En d’autres termes : une remorque de voiture d’uranium équivaut à un convoi de 100 poids lourds de charbon…

C’est une question de densité d’énergie et de forme d’énergie exploitable. Le charbon est une énergie chimique. L’uranium libère son énergie par fission de son noyau. Cette forme de libération d’énergie est de l’ordre de 1 000 000 de fois plus concentrée que l’énergie chimique.

En l’occurrence, l’uranium et le charbon diffèrent d’un facteur 3 millions environ. Cette différence influe sur l’extraction, le transport, le traitement et les déchets, qui sont alors d’une échelle incomparable entre les deux.

Source : Tableau de densité massique d'énergie — Wikipédia.

L’industrie du charbon émet dix fois plus de radioactivité que l’industrie du nucléaire

Oui, même en incluant Fukushima, Tchernobyl, Three Miles Island, et tout le reste.

Le charbon est une roche. Ce n’est pas du carbone pur : il contient des impuretés. L’une de ces impuretés est le radon, un gaz produit naturellement dans le sol. Le radon est radioactif, et les mines, le raffinement et les centrales le relâchent dans l’air. Ce radon est issu de la décomposition de l’uranium et du thorium, eux-même encore présents à l’état de traces dans le charbon (et rejetés essentiellement dans l’air).

L’extraction de l’uranium émet aussi du radon, mais comme il faut beaucoup plus de charbon pour produire autant qu’un petit peu d’uranium, il en sort que la contribution du secteur du charbon à l’exposition de rayonnement est environ dix à cent fois plus importante que la contribution du secteur nucléaire dans leur ensemble.

Et oui : ceci tient compte même des émissions passives ou accidentelles de tritium, d’iode ou d’autres polluants radioactifs à cause d’un accident nucléaire passé.

Source : SOURCES, EFFECTS AND RISKS OF IONIZING RADIATION — UNSCEAR 2016 Report (ONU)

Le secteur du charbon tue 2 500 fois plus que le secteur du nucléaire

À énergie produite égale.

Tous les secteurs, toutes les activités engendrent des accidents, dont certains sont mortels. C’est inévitable.
Les secteurs de l’énergie ne sont pas exclus. Ni le nucléaire, ni le charbon. Ni les autres (hydro, solaire, gaz)…

Si on compte le nombre de morts par secteur d’énergie, on obtient quelque chose comme ça :

Nombre de morts par source d’énergie (en morts / TWh)
Type d’énergie Nombre de morts
Charbon 100
Pétrole 36
Biomasse 12
Gaz 4
Hydro 1,4
Solaire 0,44
Vent 0,15
Nucléaire 0,04

Sur toute la filière, on voit que celle du charbon est 2 500 fois plus mortelle que celle du nucléaire.

Une grande partie de ces chiffres dépendent du pays de production. À tel point que dans la source, il fait un autre tableau où il distingue la Chine du reste, notamment pour le charbon. Les conditions de travail n’y sont pas les mêmes que dans les pays occidentaux : le charbon fait 170 morts par TWh en Chine, mais 30 aux USA.

Cela ne change rien à la conclusion ni au constat : cela reste donc beaucoup plus que le nucléaire.

Source : Deaths per TWH by energy source (citant entre autre ces études : Economic Analysis of Various Options of Electricity Generation - Taking into Account Health and Environmental Effects, COMPARATIVE RISK ASSESSMENTS OF ENERGY OPTIONS).

Conclusions et commentaire

En global, en termes de nombre de morts, aucune source d’énergie n’est aussi sûr que le nucléaire. Et aucune source n’est aussi mortelle que le charbon.
En termes de radiation, le charbon est pire que le nucléaire (viennent ensuite le nucléaire, puis le gaz, et la géothermie — voyez les sources).

Concernant la radiotoxicité justement, il faut noter que les émissions radioactives dont on parle restent faibles devant la radioactivité naturelle et artificielle globale.
Oui, le charbon émet plus de radioactivité que le nucléaire. Mais non, ce n’est pas spécialement un danger. Il reste que si c’est la radioactivité qui vous font peur et que vous en voulez le moins possible, le nucléaire est un meilleur choix que le charbon.

Mais dans ce cas, vous auriez encore plus peur d’un voyage en avion (voler en altitude vous expose à des radiations cosmiques), d’un portique à rayons-X ou d’une simple radiographie et même d’une cigarette. Toutes ces choses-là comptent largement plus en termes de radiations nocives que l’industrie nucléaire, celle du charbon, et même la radioactivité naturelle (voir là).

Pour le dernier nombre, il s’agit un peu du même biais qu’entre l’avion et la voiture. La voiture fait dix fois plus de morts chaque jour que l’avion n’en fait par an. Pourtant personne n’en parle. Pourquoi ? Car mille accidents de 2 personnes se voient toujours moins qu’un seul accident tuant 500 personnes. Sauf qu’un accident d’un gros avion est beaucoup plus rare qu’un accident de voiture, et au final, le moyen de transport le plus sûr reste l’avion.
Pour le nucléaire c’est la même chose : cette source d’électricité est celle qui fait le plus peur, mais au final, c’est celle qui tue le moins, et de loin.

La comparaison avec l’avion peut aller plus loin. Tout comme dans l’aviation, l’industrie du nucléaire est parfaitement conscience de cette « peur » de la part du public. Résultat : ils mettent les bouchées doubles sur la sécurité. L’aviation civile a des plans d’actions très précis en cas d’accident, à la fois pour gérer la crise et organiser les secours que pour réduire les risques de crash en premier lieu. Le nucléaire c’est pareil : c’est ultra surveillé et contrôlé.
Si la moitié des centrales nucléaires françaises sont arrêtées actuellement, ce n’est pas parce qu’elles vont exploser : c’est juste parce qu’on a constaté des anomalies très mineures et que l’on prend des précautions. L’aéronautique opère de même : quand un problème est constaté, c’est toute une flotte d’avion qui peut être clouée au sol (souvenez vous le Boeing 737 Max). Et cela vaut mieux. On n’empêchera jamais un accident, mais on peut au moins éviter deux accidents identiques, et même éviter un accident potentiel.

image d’en-tête de Oatsy40

Retours sur iOS

Suite à mon passage d’Android à iOS, je reviens ici sur des trucs bien ou des trucs chiants de ce système.

J’ai eu quelques retours suite au précédent billet, à la fois de personnes qui hésitaient à faire comme moi, que de personnes qui avaient déjà fait le pas et qui me donnaient des astuces ou la confirmation (ou non) de ce que je disais dans l’article.

Déjà, merci à eux pour leurs astuces ou partage des applications indispensables, je vais les ajouter ici.

Les plus

L’OCR

L’OCR, c’est la reconnaissance de caractères.

Dans iOS 15 (peut-être avant), je peux photographier un texte et sélectionner puis copier le texte, directement sur la photo. Il reconnaît le texte à la volée. Ça marche même plutôt bien avec du japonais, mais beaucoup moins avec du coréen.

C’est possible à chaque fois qu’on veut prendre une photo (il y a un bouton qui permet de forcer la détection de texte), qu’une photo est déjà prise (il suffit alors cliquer sur le texte dans la photo et ça devient sélectionnable), ou encore sur une capture d’écran ou n’importe quelle autre image.

Ensuite on peut évidemment copier le texte, le partager, etc.

Ce qui est assez impressionnant, c’est que dans l’application de traduction, on peut prendre une photo dans le champ de texte à traduire. On prend alors en photo une pancarte, ça détecte le texte, et il suffit de valider pour que ça le traduise immédiatement. L’intégration et l’enchaînement des opérations est fluide et impressionnante, là où autrement il aurait fallu passer par 3 applications et donc 3 fois des copier/coller.

QRcode & Shaazam

Shaazam c’est l’application qui vous donne le titre d’une chanson après l’avoir fait écouter à votre téléphone.

Apple a racheté Shaazam il y a quelques années, et désormais il s’agit d’une fonction intégrée à l’OS. Contrairement à une application tierce, qui met toujours du temps à se lancer, ici, c’est instantané : il enregistre immédiatement dès qu’on touche cette option (dans le menu en haut). Bien-sûr, il vous propose d’acheter le morceau si vous ne l’avez pas (via Apple Music).

Pour les QRCode, c’est pareil : l’appareil photo suffit pour scanner un QRCode. C’est vraiment tout con, mais ça m’a toujours manqué dans Android, où il faut une application tierce.

Une certaine forme d’IA

Parmi toutes mes photos, il y en a beaucoup de mon chat. Il suffit que je cherche « chat » dans l’appli des photos pour qu’il me les sorte. Idem plus « fleurs », « montagne »…

Ce n’est pas parfait, car il oublie quelques photos, et je n’ai pas testé en cherchant des noms de personnes qui apparaissent sur certaines photos, mais c’est une fonctionnalité qui peut éventuellement faire gagner un peu de temps, surtout si on est du genre à conserver beaucoup de photos, images, mèmes…

Les scripts

Certaines applications sur Android le permettaient aussi, mais iOS le permet en natif : réaliser des actions automatiquement basées sur votre géolocalisation, l’heure ou autre. Par exemple, vous voulez couper le Wifi et le son à chaque fois que vous allez au travail ? Il suffit de dire qu’à chaque fois que vous êtes au boulot (basé sur le GPS) et seulement en semaine, vous réalisez l’action de couper le wifi et de baisser le son.

Bien configuré, ça s’activera tout seul.

Autre exemple : dès que le GPS détecte que vous êtes à la maison, ou encore si vous branchez le téléphone, il peut réactiver le Wifi.
Les possibilités sont très nombreuses : il y a plein de situations « déclencheurs », que l’on peut même combiner, et encore plus d’actions à accomplir.

D’autres types de scripts permettent d’ajouter des entrées dans le menu « partager », ou de réaliser des raccourcis personnels. Un exemple : on peut faire un raccourci pour tout enregistrer : vidéo, audio, puis retranscrire tout ça et l’envoyer dans le cloud. Certains s’en servent dans le cas où ils sont contrôlés par les flics qui ont tendance à abuser parfois.

Il existe même des sites avec des scripts dédiés pour ça. Voir l’article de Korben pour la présentation ou le site directement : routinehub.co.

Les photos

On en parle systématiquement quand on parle des iPhones, mais c’est pas sans raison.
Sous Android et depuis toujours, j’ai toujours pris l’habitude de mitrailler le sujet de photos, en espérant qu’il y en ait au moins une de nette voire de jolie. Sous iOS, ce n’est plus nécessaire. Toutes les photos sont nettes et belles.

Il y a beau n’y avoir que 12 mégapixels, ça suffit largement. La course aux mégapixels est ridicule et ici ils le démontrent. Le traitement de stabilisation et tous les traitements logiciels disponibles sont très réussis. À noter que certains téléphones haut de gamme de Samsung ou Sony sont également de très belles photos, mais perso j’étais toujours resté dans l’entrée et le milieu de gamme jusqu’à maintenant (200-400 €).

Les moins

Le clavier et la prédiction orthographique

La prédiction et la correction est merdique. Non vraiment : c’est véritablement pourri.

Je désactive toujours la correction automatique (je refuse qu’on modifie ce que je tape), mais je conserve les suggestions, sur lesquelles je peux cliquer pour les utiliser.
Ces suggestions sont beaucoup, beaucoup moins pertinentes sur iOS que ce que j’avais sur Android.

Quand je tape « a », il n’a pas exemple même pas l’intelligence de me proposer « à ». C’est ridicule :

Prédiction sur Android et sur iOS pour « a ».
(Android est à gauche et iOS est à droite)

Ensuite, il ne semble proposer que des mots qui débutent par ce qu’on a mis. Pas des mots similaires.

Ainsi, si je veux écrire « masque » mais que je tape « masue », il ne me propose pas « masque », qui diffère seulement d’une lettre. Le système ne lit pas les pensées, bien-sûr, mais le clavier Android fonctionne lui, et propose bien « masque ».

À la place, iOS proposera « masure ».
Une masure est une petite maison délabrée. Exemple : « les covidiots portent mal leur masure ».

Ces systèmes de prédiction et de correction de fautes fonctionnent généralement de façons statistiques. Ils peuvent par exemple :

  • calculer un indice de proximité orthographique des mots. Les mots « chats » et « chars » sont par exemple plus proches orthographiquement que « chats » et « chiens ».
  • calculer un indice de proximité sur le clavier : « chat » et « char » sont très proches si l’on regarde les lettres tapées sur un clavier (R et T sont côte à côte).
  • utiliser la fréquence de popularité d’un mot : certains mots sont bien plus fréquents que d’autres dans une langue. Il suffit d’analyser 50 000 œuvres littéraires et compter les occurrences des mots. Je ne croirais personne qui dirait qu’Apple est dans l'incapacité de faire ça.
  • utiliser la fréquence de vos mots, basé sur votre historique de frappe, votre historique de correction d’erreur et de validation des prédictions. Si vous corrigez constamment « char » par « chat », il devrait s’en souvenir la prochaine fois, par exemple.

Le clavier Swiftkey (acquis par Microsoft) et même le clavier Google d’Android sont très forts sur ce système :

Prédiction pour chien et char.
Swiftkey utilise la proximité des touches du clavier pour déterminer ce qu’on a voulu taper : on peut même aller voir la « heat-map » dans les paramètres pour voir quelles touches vous tapez généralement bien, et lesquelles sont loupées à chaque fois.

C’est un algorithme brillant qui prend en compte le clavier, la langue (deux mots proches peuvent être confondues humainement) et le contexte (analyse du champ lexical).

Apple ne fait pas tout ça, ou ne semble pas le faire, ou le fait alors vraiment très très mal.

Pourtant, avec toute la pub qu’ils font autour de Siri et son « IA », et les puces « bionic » avec des unités d’apprentissage, de prédiction et d’analyse intelligente… je m’attendais à mieux. Beaucoup mieux. Tout ça c’est clairement du flan.

Je ne sais pas si Apple a voulu expérimenter avec un apprentissage naturel et évolutif plutôt qu’intégrer les statistiques et la logique pure, mais c’est pas une réussite. Et je ne considère plus être en phase d’apprentissage : j’ai ce téléphone depuis 8 mois maintenant et c’est toujours aussi pourri.

Sur Android, je pouvais taper (ou swiper) mon texte comme un porc et valider les suggestions et c’était généralement nickel. Sous iOS, j’ai laissé tomber 80 % de mon swipage, car c’est catastrophique.

Le clavier, c’est le gros point noir d’iOS en ce qui me concerne.
On peut toujours installer Google Keyboard ou d’autres claviers, mais c’est l’intégration qui en prend un coup.

L’UX du clavier

Je ne peux pas m’empêcher d’en remettre une couche. C’est vraiment à se taper la tête contre les murs.
Sur certains trucs, l’interface elle-même est à chier.

J’ai mis quelques mots en prédiction, comme certains noms propres. Pour l’exemple, voici l’expression « pkmn » qui se fait remplacer par « Pokémon » :

i
À votre avis, pour que le remplacement soit fait, j’appuie où ? Sur la suggestion ? Perdu ! Si j’appuie sur la suggestion, ça l’annule comme si j’avais appuyé sur la croix de la suggestion. À la place, pour valider le remplacement, je dois appuyer sur la barre d’espace du clavier. Je trouve ça déroutant, mais ce n’est pas la seule chose de déroutant chez Apple ces derniers temps, Grumpy Website en parle très souvent.

Les paramètres rapides

J’en avais parlé dans mon article initial : les paramètres rapides sont faux.

Oui, il y a un bouton « wifi » et « bluetooth », mais ces derniers ne désactivent pas l’un ou l’autre. Ils coupent la connexion courante, mais le module reste actif : le bluetooth continue de chercher et le wifi aussi. Pour ce qui est de l’économie de la batterie, c’est donc inutile.

On peut tout de même désactiver tout ça, mais il faut aller dans les paramètres d’iOS > Bluetoot / Wifi > désactiver. C’est plus long, et ça rend totalement inutile les boutons Wifi/Bluetooth.
Enfin, pas tout à fait : ces boutons peuvent les rallumer, juste pas les éteindre. Je sais pas quel ingénieur a imposé ça, mais il ne pensait pas à l’utilisateur à ce moment-là.

Pas de .flac

iOS et iTunes ne prend pas en charge le format audio « FLAC ». Ils ont leur propre format lossless (ALAC), mais c’est quand-même un peu chiant : c’est un format autrement assez répandu.

Ah et iTunes manque de transférer une partie des morceaux à chaque synchro. C’est n’importe quoi là aussi.
Et évidemment, impossible de transférer de la musique via USB comme sur une clé USB : ça finira dans les dossiers, pas dans la bibliothèque musicale.

L’appareil photo

Alors autant les photons sont magnifiques, autant l’appareil photo est plutôt limité. Sous Android (du moins sur le BQ Aquaris X2) je pouvais choisir l’ISO, la vitesse d’exposition, la luminosité… autant sous iOS, hormis quelques options de filtres, il n’y a rien de technique (pas d’ISO ou de temps d’exposition).

Heureusement, il y a des applications tierces qui permettent tout ça, mais ça manque quand-même dans l’application native. Est-ce que c’est seulement sur le 13 Mini que tout ça est retiré ?
En tout cas, cette appli est un exemple de remplacement. L’interface est austère, mais ça marche pas mal : Easy Long Exposure Camera (la version gratuite a une pub une fois qu’on a pris une photo et ne permet pas de régler l’ISO, mais la version « pro » est prise à vie et lève toutes ces limites et la pub).

ÉDIT : j’avais découvert par hasard que le temps d’expo longue passe de 3 secondes à 10 s voire à 30 s si le téléphone est posé immobile. Pour ça, servez-vous d’un trépied (comme celui-ci, déjà partagé ).

Safari

J’avais dit que Safari c’était pourri, eh ben, oui c’est pourri. On se fait très bien à l’interface, mais certains éléments de page web (les :hover ou les datalists HTML5) ne fonctionnent pas ou pas bien.

Étrangement, avec certains modules complémentaires, tout ça refonctionne. Je ne comprends pas tout ici.
Par contre, tous ces navigateurs mobiles qui n’ont pas de console JS ni d’outils de dév, c’est chiant (et épargnez-moi la méthode pour accéder aux outils de dév du mobile depuis un ordi sur le même réseau : ça marche jamais, encore moins sur iOS où il faut un Mac).

Le bluetooth

Le bluetooth fonctionne pour lire ma musique dans la voiture, mais envoyer une photo d’un téléphone à un autre, ça ne marche que via airdrop, donc d’un iPhone à un iPhone.

Airdrop est très simple et on peut transférer à peu près n’importe quoi (contacts, événements, photos…) et c’est hyper rapide, mais pour envoyer une simple photo à un appareil Android, c’est impossible. C’est vraiment du bullshit de la part d’Apple.

Les scripts

Oui, j’ai mis ça dans les plus et maintenant dans les moins.
Évidemment, les scripts c’est cool : ça permet de faire en sorte que le téléphone lance tout seul des actions. Par exemple, quand je connecte mon tél en bluetooth dans la voiture, c’est que je m’en vais de chez moi. Du coup, j’ai programmé qu’il me coupe le wifi de la maison. Ça semble logique et comme ça il ne passe pas tout le trajet à chercher du Wifi. Je lance aussi l’application musicale juste après.

Sauf que… certains scripts ne peuvent pas tourner en tâche de fond. Ils se contentent d’afficher un popup et c’est à nous d’exécuter le script. Ça marche, mais ça enlève environ 90 % de l’intérêt d’une machine qui fait des actions qu’on lui dit de faire, à notre place, en tâche de fond et selon les circonstances

Un autre exemple, j’ai fait en sorte que dès que j’arrive à proximité de chez moi, il active le Wifi, puis attend, et coupe le bluetooth. L’idée est que quand je rentre, je suis généralement en voiture, et donc je veux qu’il coupe le blutooth après que j’en suis sorti, d’où l’attente. Sauf que non : les scripts qui se déclenchent avec la localisation du téléphone ne peuvent pas se lancer en tâche de fond tout seul : il faut les valider à chaque fois. C’est complètement con.

Les scripts donc, s’il faut être derrière le téléphone à chaque fois, c’est inutile.
Seul avantage : faire un bouton customisé qui désactive le wifi et le bluetooth. Qui le désactive réellement, contrairement à ce que font les boutons natifs.

« climato-sceptique » n’est pas le bon terme (même si on s’en fout)

Je pense qu’il faut arrêter de dire « climato-sceptique ».

Le scepticisme c’est questionner les assertions, c’est ne pas tout croire sur parole et aller examiner les études et les données et aller la critiquer (au sens de « esprit critique »).
C’est une démarche saine.

Or ici c’est tout le contraire. Les gens dont on dit qu’ils sont les « climato-sceptiques » balayent tout argument scientifique, mais en même temps acceptent n’importe quelle nouvelle ânerie qui va dans leur sens. C’est pas du scepticisme, ça !

Le scepticisme et la recherche d’information en général doit avant tout conduire à accepter une hypothèse quand les arguments tiennent (et à refuser les autres qui ne tiennent pas).

Aujourd’hui, il ne faut pas oublier que le savoir se construit sur celui des générations précédentes. Chercher les preuves et les vérifier, c’est remonter dans les travaux passés. Un sceptique raisonnable s’arrêtera quand il tombe sur une information qui a été démontrée comme étant vraie.
Si quelqu’un est invité à la télé pour débattre du climat et des énergies fossiles, il ne va pas venir avec son échantillon de charbon, un chalumeau et son eau de chaux pour prouver que « vous voyez, le charbon produit du CO2 ! », puis enchaîner sur la chimique quantique et montrer que « et c’est pour ça que la molécule de CO2 absorbe le rayonnement infrarouge émis par la Terre ».

Ces choses-là sont admises. Considérons-les comme tels. Aujourd’hui, la relation entre les énergies fossiles et le réchauffement du climat en est là : c’est admis. Pareil sur le fait que le climat se réchauffe effectivement. On l’observe, année après année, mois après mois même (voir , , , …)

Il ne devrait pas y avoir de débat là-dessus.

Autrement on n’en finirait pas : si on veut remonter toute la pyramide des connaissances, au-delà du fait que ça nous prendrait plus que notre espérance de vie, on finira par tomber sur des axiomes, c’est-à-dire des propositions indémontrables, mais acceptées comme vraies.
Alors on laisserait ces gens remettre en cause le fait que 1+1=2 ? Pour qu’au final il quitte le débat parce que « de toute façon la science c’est bancal ! » ? Soyons sérieux.

Aujourd’hui, les effets sur réchauffement commencent à se voir : on en est à un stade où ne plus le constater relève d’une démarche active. Il y a 20 ans, on pouvait dire « je n’y crois pas, parce que je le ne vois pas ! ». Aujourd’hui, ça s’accélère et n’importe qui constate que les canicules sont plus nombreuses, que les étés sont plus chauds, qu’il pleut moins, qu’il y a moins de neige en hiver (s’il y en a), que les forêts soufrent, qu’il y a moins d’insectes, que les animaux migrent vers le nord…

Et si le réchauffement est réel, démontré et visible, je n’ai pas envie de vérifier si les différentes hypothèses répondant à la question « et maintenant, il va se passer quoi ? » vont se réaliser ou pas :

  • oui ou non la France va devenir un désert ?
  • oui ou non les cyclones vont être plus nombreux ?
  • oui ou non demain il fera 50 °C ?
  • oui ou non je devrais un jour me battre pour avoir accès à 50 cL d’eau potable pour une semaine ?
  • oui ou non dans 1 000 ans il fera 400 °C à la surface de la Terre à cause de nous ?

C’est trop risqué.

Ce n’est pas de se casser un ongle, ni même de se couper le doigt dont on parle ici.
On parle d’un risque qui menace l’espèce humaine et la vie sur Terre.

Et contrairement à ce que nos ministres disent : on ne pourra pas « vivre avec ». On souffrira et on en mourra.

Pour finir, par quoi remplacer le terme « climato-sceptique » ? Je ne sais pas. Peu importe en fait : je m’en fous. L’idée est surtout de comprendre que le réchauffement et le changement du climat ne sont plus à démontrer. Le débat doit avancer. On sait ce qu’on doit faire : arrêter les énergies fossiles. Le débat doit porter sur comment on va faire ça, et comment on va faire pour que tout le monde puisse y parvenir.

ÉDIT : On me propose (Matt) le terme de climato-négationiste. Ça me semble pas mal.

Larmes de patrons

Voir :

C’est marrant, car quand les travailleurs se sentaient pris en otage par le marché du travail saturé et contrôlé par les patrons, BFM et TF1 n’en parlait pas. Maintenant que le rapport de force a changé, c’est ouin-ouin matin, midi et soir.

Voyons ça du point de vue d’un employé lambda :

Ceux qui viennent travailler chez nous indiquent leurs conditions à leur arrivée

Oui ça s’appelle un contrat : tu vois, le truc dans lequel les deux partis indiquent leurs conditions, puis signent.
On vous a dit que c’était un truc écrit par les RH et à faire signer par les employés ? On vous a menti. Bye bye, au suivant !

On paie au Smic mais avec des qualités de travail exceptionnelles.

Voyons quel est le problème ? Ah oui : les quatre premiers mots de ta phrase.
Parce qu’EDF, Orange, Free, Suez, etc. s’en branlent de l’ambiance à ton travail : ce qu’ils veulent c’est qu’on leur paye les factures. Or, c’est pas une bonne ambiance qu’on paye ça, mais avec une partie du salaire.

Et comme les prix augmentent mais pas le smic, bah les gens vont là où on paye autre chose que le smic.
… et si t’es obligé de fermer, car tu peux pas faire tourner la boutique, désolé pour toi, mais c’est que ton business pue la merde d’un point de vue économique. C’est tout.

Il y a une bonne ambiance et ceux qui viennent une première saison, reviennent en général d'année en année

Visiblement pas, car sinon tu serais pas plus en manque cette année que l’an dernier. Et puis franchement, quand vous les patrons faites des vérifications de références sur un CV en contactant les anciens employeurs, bah nous on fait pareil. Une boîte qui paye pas, ou une boîte où les conditions sont merdiques, ça se sait très vite. Et ça marche aussi dans l’autre sens : une boîte qui est prête à payer pour recruter ça se sait également.

"Avant de commencer ils demandent des jours de congés. Quand on signe un contrat de travail, ils s'en foutent, ils n'ont aucun devoir. Ils viennent deux jours et ne viennent plus sans prévenir. La personne qui signe un contrat de travail en tant que salarié n'a aucun devoir. Il n'a aucune valeur juridique, les gens font ce qu'ils veulent de leur contrat de travail. On est pris en otage.

Oui ça s’appelle la période d’essai. Tu sais, le truc que tu utilises (toi et tes potes patrons) pour jarter les employés du jour au lendemain.
Autrement tu racontes absolument n’importe quoi. Le contrat est un contrat pour les deux parties et ça a une valeur, justement.

La première année, vous êtes payés au Smic. La deuxième vous avez 100 euros de plus et encore 100 euros la troisième.

Bravo ! au train où vont les choses, ça n’est pas une augmentation, ça, c’est juste le SMIC qui suit l’inflation.

On a une fidélisation pour ceux qui sont venus une première fois et on l'esprit du travail. Vous avez également plus de responsabilités", explique-t-il.

On a plus de responsabilités. Ok, donc ça mérite un salaire plus élevé, si ne me trompe pas. Du coup la hausse de 100€ dont tu parles, c’est pour les responsabilités en plus ? la fidélité ? ou ton bon cœur ? Un choix possible parmi les trois.

Car si tu veux la jouer « chuis sympa, je récompense les fidèles et le travail en plus », c’est 3×100 € qu’il faut donner.

Mais c'est difficile de donner à un jeune de 16-17-18 ans plus que le Smic alors qu'il ne connaît pas du tout le travail

Très juste.
C’est pour ça qu’il existe l’intérim et la période d’essai.
De là, l’augmentation c’est pas au bout d’un an qu’il faut la donner : c’est au bout d’une semaine. Tu serais surpris de constater où ça mène de récompenser les efforts.

Enfin ça c’est si on est un formateur, un chef d’équipe. C’est sûr que si t’es un pingouin qui fait du Power-Point / Excel huit heures par jour dans un bureau sans voir qui fait quoi dans ton entreprise, c’est plus difficile de repérer les bons éléments et les branleurs.

Le rapport s'est inversé" ", déplore Vincent Humbert.

You goddamn right !

Comme j’ai dit, quand les travailleurs gueulaient vous n’avez pas voulu écouter. Vous vous êtes même foutus de nous.

La fête est finie maintenant : vous partagez ou vous crevez.

Ah et dernière chose : si vos employés se barrent, c’est généralement qu’ils se barrent ailleurs, parce que ailleurs ça paye mieux. Ils traversent des rues, comme Manu leur a dit de faire, tu vois ?

Ça veut donc dire qu’il existe des patrons qui eux sont moins cons et payent correctement. Je me répète, mais : vous partagez ou vous crevez. Et si c’est pas possible, je me répète encore, c’est que ton business pue et que t’es pas à la hauteur.

Défilé de bonshommes verts

Le 14 Juillet, en France, c’est le défilé militaire.

Il reste à mes yeux assez aberrant qu’au XXIᵉ siècle on fasse encore des défilés militaires (ie : défilés de « c’est moi qui ai la plus grosse »). Ça montre qu’on a quand-même loupé quelque chose sur le plan diplomatique international.

Pour ce qui est de la France, on devrait faire défiler ce qui fait la France la France. Pas seulement des types armés.

Je veux dire : les artistes, les écrivains, les chercheurs et leurs découvertes, les ingénieurs avec leurs produits à la pointe, les architectes, diplomates, médecins, artisans, cuisiniers… et à chaque fois une projection ou un aperçu, un extrait ou explication de leurs œuvres, travaux ou réalisation.
Des choses qui touchent tout le monde, dans leur vie quotidienne, dans la culture, et dans notre rayonnement à l’international, ce qui fait réellement sa grandeur.

Ça serait tellement plus inspirant pour les générations futures que des chars avant tout destinés à tuer des étrangers.

Bien-sûr, on va me dire que c’est pas avec un album de Johnny, une crème brûlée ou des baguettes que l’on va vaincre que le terrorisme. Et c’est vrai. La défense est importante. Mais je ne vois pas 1) en quoi la défense seule représente la France et devrait être représentée, et 2) pourquoi c’est spécifiquement ça qui faut exhiber lors de la fête de ce pays.

D’ailleurs, ce que le terrorisme attaque en s’attaquant à la France, n’est-ce pas la culture, le savoir vivre ? C’était pas ça que tout le monde disait après le 13 novembre : que le terrorisme islamiste était ridicule à vouloir apprendre le savoir vivre à la France — la France — parmi tous les pays ?

Si on veut combattre ceux qui détruisent ce en quoi nous croyons, la moindre des choses serait justement de mettre en avant tout ça : notre culture, nos valeurs, notre savoir vivre. Mettre en avant ce qu’ils cherchent à détruire, montrer que c’est toujours là, que c’est indestructible et que c’est ça qui fait la grandeur d’un pays. Ce pays.

Or tout ça n’est vraiment pas visible lors d’un défilé militaire.

Concernant les terres rares dans les voitures électriques

Je suis tombé sur ce tweet qui traite d’un sujet récurent à propos des voitures électriques : les métaux rares utilisés :

Capture d’écran d’un tweet sur le Lutécium
(tweet)

L’ironie ici, c’est qu’il souligne la pollution engendrée par le lutécium pour dénoncer les EV, quand ce métal est utilisé dans les raffineries pétrolières et que les batteries d’EV contiennent 0 % de terres rares.

C’est savoureux, non ?

Précisons tout de même quelques trucs.

Origine du poste

Son tweet est une capture d’écran d’un petit paragraphe sur le lutécium paru dans un numéro de Charlie Hebdo et dédié à descendre les voitures électriques et paru le 1er Juin 2022.
Cet article est à charge et ce passage est complètement faux (le reste de l’article, je n’ai pas lu).

En effet, l’auteur se trompe ou ment : le lutécium n’est pas utilisé dans les EV, et encore moins dans les batteries des EV. Batteries qui ne contiennent d’ailleurs aucune terre-rare.

Les « terres-rares »

Les terres-rares, ce sont les éléments chimiques de la ligne des lanthanides sur le tableau périodique : la deuxième ligne en partant du bas, qui débute par le lanthane — d’où leur nom :

Le tableau périodique avec la mise en évidence des terres rares.
Les terres rares, en jaune et bleu. (source)

Le néodyme ou le samarium font partie des terres rares. Ces deux éléments, parmi d’autres sont utilisés dans les EV, mais pas dans la batterie comme on l’entend souvent.

Ils sont utilisés dans les moteurs : on les utilise dans les aimants qu’ils renferment. De façon générale, tous les aimants durs en contiennent : donc aussi bien ceux des disques durs d’ordinateur, que certains aimants de hauts parleurs, que les aimants pour ramasser les boules à la pétanque… Les terres rares ne sont donc pas du tout quelque chose de spécifique aux voitures électriques.

Mieux : certaines voitures électriques n’utilisent pas du tout d’aimants dans leurs moteurs.

C’est le cas de la Renault Zoé et Mégane E-Tech, certaines Tesla (tous les Roadsters, certains S, 3, X, Y), l’Audi e-Tron, la BMW iX3, iX, I5, la Smart EQ, la Mercedes EQC… Excusez du peu.

C’est souvent un choix délibéré des constructeurs pour s’en passer, car le principal producteur de néodyme est la Chine, qui limite fortement les exportations pour son propre marché. Aussi, si ces métaux ne sont pas rares, ils ne sont pas communs non plus et restent cher, car la demande est forte.

Le lutécium : 0 % dans les voitures électriques

Si l’on revient au lutécium : c’est le moins commun des lanthanides (excluant le prométhium, qui est sans isotope stable et quasi-innexistant à l’état naturel). Ses applications sont vraiment très limitées, et en aucun cas on ne l’utilise dans les EV.

Une de ses applications est plutôt le craquage d’hydrocarbures dans les raffineries pétrolières. D’où l’ironie initiale qui m’a fait rire : les pétrole, c’est pour les voitures thermiques, pas les EV.

Les voitures thermiques contiennent des éléments encore plus rares que le lutécium

Enfin, le lutécium se trouve à 0,5 ppm (0,5 parties par million) dans la croûte terrestre.

C’est du même ordre de rareté que l’argent (0,1 ppm), que l’on va jusqu’à mettre dans les confiseries (additif E174) ou qu’on tire en l’air pour faire pleuvoir (ensemencement des nuages).

L’argent ne court pas les rues, mais on se permet de l’utiliser pour décorer nos gâteaux d’anniversaires avec, donc bon.

Plus ironique encore : le platine (0,001 ppm) ou le palladium (0,0006 ppm) sont autant sinon plus rares que l’or (0,001 ppm). Ils sont 100 fois plus rare que le lutécium et sont utilisés… dans les voitures thermiques, au sein des pots d’échappements catalytiques… d’où ils sortent et se retrouvent dans la nature et où ils ne font rien de bien.

Et un pot d’échappement, vous pouvez toujours chercher, il n’y a en a pas sur les voitures électriques.
Les voitures à hydrogène en ont un, mais c’est juste un pot, sans catalyseur, donc sans platine ni palladium.

Conclusion

Le lutécium n’a donc rien à faire dans un article sur les EV, et encore moins sur les batteries.

Faut arrêter.


Pour ma part, je suis de façon très attentive les questions liées à la pollution liée aux EV. Et sur ce point de vu là, il n’y a pas besoin de fabuler à propos du lutécium : il y en a bien assez de pollutions bien réelles liées aux voitures électriques dont on pourrait parler avant d’avoir à faire du #FUD.

Car non, je n’ai jamais dit que ça ne polluait pas : la pollution est juste très différente. À la fois des voitures thermiques, et de ce que la majorité des gens pensent, veulent penser, ou que sont poussés à penser par des journaux quelconques dont la rédaction ne fait pas son travail ou a pour ordre de raconter n’importe quoi histoire de plaire au sponsors ou aux réactionnaires de tout bord.

Les sources :


Édit : il semble que cet extrait foireux sont issu d’un numéro de Charlie Hebdo (et ) effectivement destiné à descendre la voiture électrique (Merci Xavier pour l’info).

D’ING à Boursorama

ING ferme sa filiale française et les clients sont invités à changer de banque. Ils ont fait un partenariat avec Boursorama, qui ont à quelque chose près les mêmes solutions bancaires.

Ce partenariat inclut également une procédure simplifiée pour migrer d’une banque à l’autre.

Je viens de recevoir le courrier d’ING m’indiquant la marche à suivre. Je dois dire que la procédure est très simple à faire : tout est déjà prérempli et y a pratiquement plus qu’à choisir le type de compte qu’on voudra chez Boursorama et de signer (électroniquement) les documents.

En plus, l’ouverture du compte donne une prime (80 €), l’activation de la mobilité bancaire donne une prime (50 €), et l’ouverture d’un livret A chez Boursorama donne une prime aussi (30 €), ou le LDD (30 €) et un paquet d’autres trucs comme les comptes épargnes ou bourse. Pas mal.

Par contre, le site de Boursorama est un véritable foutoir. Je pensais qu’on avait dépassé l’époque des sites surchargés de boutons, de liens et d’encarts, mais faut croire que non (ou alors ING, Twitter ou Google m’ont habitués à des outils simples et clairs).

Voilà pour vous donner une idée, des captures d’écran des espaces clients chez ING :

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Ce n’est pas parfait, mais c’est clair.
Il y a l’essentiel, les éléments sont clairements distingués, et à peu près organisés correctement.

Les liens et les autres fonctions sont planqués dans des menus ou en bas de page. C’est ce qu’il faut, c’est à ça que ça sert.

Maintenant la page des comptes chez Boursorama :

i
C’est totalement surchargé. Certains éléments sont redondants et d’autres sont secondaires :

  • Mon solde global est affiché 3 fois au total, en plus des soldes pour chaque compte.
  • Il y a deux champs de recherche
  • À quoi sert la petite maison en haut à gauche ? À aller sur le site de boursorama ? Ok, mais alors à quoi sert le logo de Boursorama ?
  • C’est quoi la différence entre « Produits » et « Mes services » ?
  • Y a deux fois la gestion du découvert.
  • Y a deux fois « mes mouvements à venir ».
  • Y a deux éléments d’aide (un dans le menu en haut, et un tchatbot en bas)
  • Pourquoi le « info service client » est sur la page principale ? C’est pas dans les notifications, ça, normalement ?
  • Même remarque pour « mes dossiers en cours ».
  • le champ de recherche des opérations est trop compliqué. Laissez juste un champ et un bouton « + de critères ».
  • Pourquoi y a un bouton « ajouter un compte externe » ? Qui fait ça à chaque fois qu’il se connecte ? Cachez ça dans les menus !

Pour vous donner une idée, voilà l’interface nettoyée, à ma façon :

i
Vous voyez la différence ?

Le menu en haut est plus clair :

  • J’ai unifié « Mes services » et « Produits » en « Mes produits ».
  • J’ai viré le lien de parrainage. Ce lien devrait être dans le menu associé au compte (tout en haut à droite)
  • Le champ de recherche est inutile : un lien, un fonction du site doit être dans les menus. Sur la page « mes comptes », on recherche essentiellement des opérations bancaires, donc le champ de recherche des opérations suffit.
  • Le lien « bourse est actu » n’a rien à faire dans un espace client. Il doit être sur le site de la banque, ou bien dans le footer.
  • L’icône dans « aide est contact est supprimé. Il charge inutilement l’interface. Le bouton est écrit en toutes lettres, ça suffit.

L’affichage des différents avoirs est bien plus clair :

  • au centre, le montant du compte sélectionné. C’est central, c’est LE truc qu’on vient voir sur son espace client. Ça doit être la première chose que l’on voit.
  • le montant du découvert autorisé est supprimé : il est toujours le même, et doit être visible dans les paramètres du compte, pas du premier coup d’œil.
  • à gauche, le montant total des avoirs (tous les comptes confondus). C’est le second truc qu’on peut avoir envie de voir.
  • aussi, voyez la hiérarchie : ce cadre est titré et tout en haut.
  • juste en dessous, la liste des comptes.
  • ensuite, je conserve le bouton pour ajouter un compte.
  • enfin, je conserve une vue sur les dossiers en cours, mais j’aurais pu le cacher.

Notez que j’ai aussi changé le « boursorama banque » dans la liste des comptes par le numéro de compte.

Au centre, la liste des opérations avec une barre de recherche simplifiée :

  • j’ai viré les champs de date. Ceci doit être mis dans « + de critères ».
  • en contrepartie, le champ de recherche est plus large et plus visible, tout comme le bouton « rechercher ».

J’ai aussi viré le « mes mouvements à venir ». La liste des mouvements à venir est effectivement affiché juste au-dessus.
J’ai en revanche ajouté un lien « Mes moyens de paiement ». Cela comprend alors la gestion de la carte, du chéquier, du RIB, bref, toute la barre des gros boutons ronds sur la droite.

J’ai viré le bouton « votre avis » (dont je vais peut-être me servir pour leur envoyer ma capture d’écran) : ceci doit être envoyé dans les notifs avec 1 ou 2 mois d’utilisation, pas le jour même de l’ouverture du compte !

J’ai viré le tchatbot aussi. Arrêtez avec ça, tout le monde, c’est d’une débilité sans nom et ça n’a jamais aidé personne.

On pourrait aller encore un peu plus loin dans la simplification de l’affichage, mais je pense que c’est déjà pas mal. Je vais en tout cas déjà leur soumettre ça (sans grande illusion).

Exercice de math à destination des sans-honte et de la bourgeoisie

Un mandiant.
Le problème :

Valérie déclare un patrimoine de 9,7 millions d’euros.
Elle décide, comme une grande, de dépenser 5 millions d’euros pour une campagne à la présidentielle, en espérant que la république le lui rembourse si elle fait un score suffisant.

Malheureusement pour Valérie, ça ne sera pas le cas.

Question 1.
Connaissant son patrimoine de départ, et sa dépense, combien lui reste-t-il en patrimoine ?

Question 2.
Si ce dernier est négatif, Valérie est endettée.
Au vu de la réponse à la question précédente, est-ce que Valérie est endettée ?

Question 3.
Sachant que le salaire minimum en France (le Smic) horaire est de 8,37 € net, combien d’heures de travail au Smic peuvent rembourser les 5 M€ de dépenses de Valérie ?
Combien cela représente-t-il d’années de travail (une année travaillée valant 1 607 heures) ?

Question 4.
Le patrimoine restant à Valérie est 9,7−5,0 = 4,7 M€.
Combien d’années de Smic cela constitue-t-il ?

Question 5.
Plutôt que de se contenter de ces siècles de Smic (en équivalence), Valérie décide de demander aux Français qu’elle a déçu de lui donner tout cet argent.
Au vu de la réponse à la question 4, cela vous paraît-il justifié ?

Question 6.
Pensez-vous que si vous ou moi dépensions 50 % de notre propre patrimoine, les plus pauvres se cotiseraient pour nous pour rembourser ça si on le demandait ?
Votre réponse est-elle la même que dans le cas de Valérie ? Pourquoi ? Justifiez.

Questions bonus.

  • Le comportement de Valérie est-il surprenant de la part de la caste politique française ?
  • Qui sont réellement les assistés, dans ces conditions ?
  • Est-là éventuellement une des raisons qui fait que plus personne ne peut blairer ces gens-là ?
  • Pensez-vous qu’il est normal que des individus qui ne se sont jamais levé à 06 h du matin pour aller à l’usine fassent l’aumône à ceux sur qui ils crachent à longueur de journée ?

(Les calculatrices non programmables sont autorisées.)

image d’en-tête de Tarek

Tueurs d’e-mail

Comment dire que ton client e-mail est pourri sans dire que ton client mail est pourri :

Message d’erreur Outlook.
Ça rejoint mon coup de gueule contre GMail il y a des années

Je veux envoyer des fichiers par mail, oui. C’est visiblement un crime, chez Microsoft comme chez Google.

Depuis quand c’est à moi de faire attention à ce que les gens reçoivent ? D’autant plus quand ils demandent à le recevoir ?

Si t’es pas content, tu mets une alerte de leur côté. Une fois que j’ai envoyé mon mail, ce n’est plus mon problème : ils n’ont qu’à configurer leur client e-mail correctement ou changer de service e-mail. Chacun son boulot.

Oui j’aimerais que les jeunes soient formés au numérique et pas déformés au Microsoft. On exige par la loi des gens qu’ils configurent leur Box internet pour empêcher les intrusions et de surveiller l’usage qui en est fait (OpenOffice pourra vous aider), mais en même temps on sait très bien que la majorité des gens en est incapable, au vu de ce genre de messages.

Mais bon, continuez à transformer ce protocole d’échange électronique ouvert et interopérable qui tient et fonctionne depuis 50 ans en un tchat immonde et fermé pour cadre commerco-bullshito-powerpoint.

Bah.