Le Hollandais Volant

Non, taguer des croix gammée sur les Tesla n’est pas une bonne idée

… en plus de faire de vous des gros cons, des incultes et des hypocrites.

Cette image fait le tour des réseaux sociaux depuis jours :

Tesla avec croix gammée
Et je pense vraiment que c’est du n’importe quoi de faire ce genre de trucs.

Oui Elon Musk a fait un salut Nazi, et il est indubitable qu’il a des idées d’extrême-droite, soutient un groupe d’extrême-droite et même, qu’il se place directement dans le mouvement des néo-nazis.

Et alors ? Ça justifie ces dégradations ?
Ce sont là des méthodes de nazi : ce sont eux qui ont commencé avec des « n’achetez pas les juifs », et maintenant ceux qui prétendent les combattre font du « n’achetez pas chez les nazis » ? Vraiment ?
Et non, la fin ne justifie pas les moyens.

Musk est également un entrepreneur et un investisseur qui possède de nombreuses entreprises, dont Tesla. Il n’a pas inventé ni fondé Tesla, d’ailleurs. Il l’a racheté. Que le succès de sa boîte soit lié à Musk, c’est sans aucun doute. Mais alors pourquoi s’arrêter là ?

Taguez les VolksWagen alors. Ils ont été directement fondés par le parti Nazi en 1937.
Ah et donc aussi Audi, Skoda, Séat, Porsche, Bugatti, Lamborghini, MAN… Qui leur appartiennent aussi, suite à des rachats (un peu comme Tesla par Musk, donc).

Et sans oublier BMW (et donc Rolls-Royce et Mini aussi), qui a fabriqué des avions pour l’armée allemande durant la guerre, et Mercedes-Benz (incluant Smart), qui a également produit du matériel pour le Troisième Reich.
Et que dire de Renault (et Nissan, Dacia aussi) dans ce cas, dont le passé est plus ou moins trouble également, à faire de la collaboration économique (tout comme les Gafams aujourd’hui) ? Ou encore Toyota, dont certains véhicules contiennent des moteurs Tesla ? Il vous faut d’autres exemples ou c’est bon ?

Ensuite, une chose très importante.

Que vous — vous — refusiez d’acheter du matériel, voitures ou autre, à des marques en fonction des penchants politiques de leur PDG ou leur CM, c’est tout à fait dans votre droit.

Mais sachez que tout le monde ne fonctionne pas comme ça. Tout le monde n’achète pas toutes ses fournitures en fonction du bord politique du PDG d’une enseigne.

Et là aussi, c’est tout aussi dans le droit de chacun. Que ça vous plaise ou non.

Et même si on était au courant du bord politique du PDG d’une enseigne, on aurait encore le droit de s’en foutre. Tout n’est pas toujours tout politique pour tout le monde. Peut-être que pour vous, si, mais pas chez tout le monde.
La majorité des gens achètent davantage par besoin technique ou par désir de mode, plus que par acte politique. Et c’est quelque chose de tout à fait valable.

Au fait vous êtes déjà allés à IKEA ?
Ou vous possédez un téléphone ou un ordinateur ?

Non parce que le fondateur d’IKEA a été membre des jeunesses hitlériennes (ou leur équivalent en Suède, à l’époque), et les téléphones et ordinateurs utilisent des sciences mises au point en partie par des nazis aussi.

Ça en fait des nazis, non, derrière votre prisme des amalgames faciles ?

Les clients de Tesla en particuliers n’échappent pas à tout ça : leurs voitures sont techniquement plus avancées que tout le reste sur un paquet d’aspects. La plupart des gens les achètent pour ça et rien d’autre.

En fait, on assiste même à l’effet inverse : de plus en plus de possesseurs de véhicules Tesla cherchent à changer de voiture à cause de l’attitude de Musk depuis quelque temps.
Précisément pour ne pas continuer à se véhiculer avec l’image de Musk collée à eux — image qu’ils conspuent autant que vous ou moi. D’autres mettent des stickers anti-Musk, dégoûtés par lui autant que le reste du monde. Attaquer ces gens là alors que vous avez le même ennemi, c’est contreproductif.

Bien-sûr il y aura toujours des fans de l’entrepreneur qu’il est, tout en étant pas du tout fan de sa politique (un point de vue tout aussi valide), et évidemment des gens qui iront le supporter précisément pour sa politique (pas fan personnellement de ces gens, mais c’est leur droit aussi après tout).

Aussi, le fait que Musk montre son visage d’extrême droite est relativement récente. Il n’était pas présenté comme ça avant de virer totalement pro-Trump.
Quelqu’un qui achète une Tesla en 2015, bien avant tout ça, ne peut pas être accusé d’être un nazi pour ça, parce que Musk vire à droite en 2024. Encore moins par des gens qui se proclament l’ennemi du mal en étant plus coupable qu’eux dans leurs méthodes de le montrer.

PS : non, je ne roule pas en Tesla. Non je ne veux pas rouler en Tesla. Non je ne suis pas un fanboy de Musk.
Mais oui, je dénonce ces crétins que je considère au moins aussi cons que les néo-nazis qu’ils disent combattre en prenant pourtant exemple sur eux.

« C’est facile d’être en pleine forme à 64 ans ! »

Nos députés :

Je vous rassure : à 64 ans tout comme à 60 ans, nous sommes encore dans une bonne forme physique et on ne va pas directement ni à l’Ehpad, ni au cercueil

Oui c’est une vraie citation, en plein hémicycle, de ces gens qui n’ont jamais « travaillé » de leur vie.

Je me permets de ressortir ce truc que j’avais trouvé il y a moult années, mais qui peut convenir ici, en un sens :

i
« C’est facile d’avoir l’air brillant quand on n’a accompli aucun travail ».

Et ça correspond avec toutes les études qui montrent que ceux qui ont les emplois les plus difficiles meurent beaucoup plus tôt que les autres.

Si à 64 ans elle est en pleine forme, la députée, ça doit donner une idée du type travail qu’elle a pu faire (et vous vérifierez : ça ne loupe pas, c’est même presque caricatural).

Car vous ne trouverez aucun éboueur, aucun ouvrier du BTP, aucun bûcheron, maçon, charpentier, paysan… parmi ceux qui s’agitent sur scène au club des 65+ comme elle le fait.

Et à ceux qui ont perdu leur parents bien avant leur retraite — j’en fais partie — n’ayez pas peur de prendre ce qu’elle dit comme une insulte.
Car oui, c’est une insulte envers tous les gens qui, s’ils ne sont pas morts, on peut-être la santé en vrac à cause du travail, et ce bien avant 60 ans.

Bref, qu’elle aille se faire voir. Sa parole, quand elle concernera ceux qui ont des métiers difficiles n’aura de valeur quand elle en aura fait un pendant au moins 5 ans consécutifs. D’ici là, ça sera juste du foutage de gueule sans aucune autre valeur que celle d’être une insulte.

PS : non je ne dis pas que son (ancien) métier ne vaut rien ; je dis simplement que ce n’est pas celui qui use le plus un organisme. Et ça, au sujet de la forme physique dont elle parle tant, fait d’elle une privilégiée qui n’a pas nous faire la morale.

Piratage et offre légal merdique

Logo du Copyreich.
Lire :

1,5 G€ de manque à gagner sur un total de 11,8 G€, et environ 15 % d’internautes qui piratent. Ça va, on est loin des 30 % en 2010. Ils ont donc plutôt réussi à capter la demande.

Maintenant, ceux qui payent des VPN, des abonnements Mega, ou des sites de IPTV, ne manquent pas de pognon pour le faire.
Si une partie importante du public préfère payer l’offre pirate plutôt que l’offre légale, y a peut-être une autre question à se poser qu’un simple « ouin ouin combien de argent il me manque ? ».

Entre les Netflix, Youtube Premium, Amazon Prime, et sûrement d’autres, ils ont tous très largement augmenté leurs tarifs depuis 1~2 ans, ils ont tous commencé à mettre de la publicité même pour ceux qui payent. Et ils ont tous le problème du catalogue qui change tout le temps. Bref, deux choses qu’on a tous un jour reproché à la télé de faire, et qui était une raison de passer sur ces plateformes.

Mention spéciale à Amazon : tu payes un abonnement, mais pour certains — la plupart — des contenus, il faut les acheter en plus de l’abonnement. En gros, on paye à la fois pour entrer dans le magasin ET pour les produits.

Ah et à la fin, le produit n’est toujours pas à nous. Tu parles d’un foutage de gueule.

Avec tout ça, faut pas se poser de questions : l’offre légale est une absurdité. Personne n’en veut, mais le problème ce n’est pas nous, désolé. C’est à l’offre de s’adapter à la demande, pas l’inverse.

Maintenant, mettez-nous une licence globale :

  • 15 €/mois pour un permis de piratage de contenus audiovisuels pour son propre usage sans risquer de voir Hadopi toquer à la porte.
  • 50 €/mois pour pouvoir réutiliser n’importe quel contenu dans ses vidéos

La demande elle est là.
Maintenant, il vous reste à créer votre offre. La balle est dans votre camp.

Ah oui : et tout ça c’est évidemment après avoir payé une « taxe copie privée » sur n’importe quel appareil électronique actuel. Si vous traitez tous les clients comme des pirates dans tous les cas, pourquoi devrait-ils s’arrêter de pirater ?

Qui a volé le mode d’emploi du gilet-jaune ?

Image de Karl Lagerfeld avec le gilet jaune.
Bon ça y est, aujourd’hui, ce soir, cette nuit, j’ai dû utiliser mon gilet jaune sur un accident.

Rassurez-vous : je n’ai rien. Je ne faisais que passer.
C’est pas moi l’accident.

J’ai juste donné mon gilet jaune à une des 10-15 personnes qui étaient là au bord de la route à gesticuler avec leur téléphone en mode lampe-torche sur une route sinueuse de forêt de montagne habillé en noir et qui n’avait pas le sien.

Je n’exagère pas. C’est une route de forêt. En montagne. Et la nuit.

Alors oui, après un accident, on est un peu choqué, étourdi, je sais de quoi je parle. Mais là ça semblait pas être la victime, plutôt un des (nombreux) témoins. Mais même.
J’espère au moins qu’avec mon gilet tout neuf, il survivra la nuit. Sans le gilet, ce n’était pas garanti, c’est moi qui le dit. Avec, il y a peut-être une chance que la victime de l’accident en question reste au singulier (victime ne signifiant pas d’être mort).

En tout cas, MERDE.

COMMENT ÇA SE FAIT QUE POUR DÉAMBULER DANS LA RUE TOUT LE MONDE POSSÈDE UN GILET JAUNE, MAIS QUAND Y A UN ACCIDENT DE VOITURE LA NUIT, PERSONNE — PAS UNE SEULE PERSONNE SUR LES 10-15 — N’AVAIT MIS LE SIEN ?

Y a PAS d’excuse. AUCUNE.
Ce truc est là précisément et exactement pour ça.
Vous êtes censés en avoir un dans la bagnole.

Personne ne me fera croire que dans les 5-6 voitures présentes, il n’y avait pas un ou deux gilets. Si c’est le cas, je cours jouer au loto, car je refuse de croire que ce soit statistiquement possible.
Donc : pourquoi personne n’en a mis ?

C’est ridicule. Ridicule et déprimant.

Car même ça, on peut pas le demander aux gens : accident = sortie AVEC le gilet (qui est censé être accessible avant de sortir, pas dans le coffre, donc).

D’une façon générale, si même ça c’est trop compliqué : comment on peut espérer que les gens sachent faire les premiers secours (au lieu de finir par aller aux urgences pour des conneries) ? Comment espérer qu’ils sachent ce qu’il faut faire quand y a l’alerte SAIP ? Sachent se préparer en cas de tempête, ou de catastrophe naturelle ? Sachent se servir d’un extincteur ?

Le bordel au rayon pâtes ou PQ n’est qu’un petit aperçu du chaos dans lequel on serait si demain un séisme ou un cyclone devait frapper la France. Heureusement qu’on n’est pas la Floride ou le Japon, pour ça. On n’a clairement aucune discipline, aucun respect pour les règles ou la logique des choses. Aucun esprit critique, bref on est juste bien trop con de sortir dehors au bord de la route la nuit vêtue tout en noir et espérer être vu par les gens qui passent.

Bref, ici, on ne sait pas mettre son gilet jaune quand il faut.
Et moi il m’en faut un autre. Ou pas : car j’en ai deux. Ou en avais. Maintenant j’en ai un.


PS : si tu me lis, toi à qui j’ai donné mon gilet jaune : oui je suis énervé : tu es invisible sur la route, et que surtout à cette heure, dans ces virages, dans la nuit, il en faut peu pour qu’on appelle l’ambulance une seconde fois. Personne ne veut ça, même moi, y compris quand ce n’est pas pour moi.

J’espère que tu ne le prend pas trop mal.
Juge-moi si tu veux, mais je t’ai sûrement sauvé la vie quand-même. Et t’as gagné un gilet jaune. T’es plutôt gagnant quand-même, disons qu’on est quitte.

Et garde le gilet.
Mais garde-le avec toi.

J’espère évidemment que ce soit la seule fois où il te servira. Dans le cas contraire, y a des chances qu’il te sauve la vie peut-être encore.

Courage.


Je suis un scientifique.
J’utilise la science pour améliorer mon quotidien et celui des autres.

Mettez votre voiture avec des phares dans un chemin. Maintenant mettez deux personnes à 150 mètres devant. L’un avec un gilet fluorescent muni de bandes rétroréfléchissantes, l’autre avec une LED de téléphone.

Dîtes moi laquelle vous voyez le mieux.

OK ? C’est fait ?
Donc maintenant vous savez pourquoi on demande à avoir un gilet jaune dans la voiture et pas un portable avec une LED.

Le gilet renvoie la lumière des puissants phares de voitures directement vers la voiture, pratiquement sans dispersion. La LED, c’est juste une LED, qui éclaire à peine plus qu’une bougie et plus personne ne la voit au delà de 20 mètres.
Même une tshirt blanc serait plus efficace qu’un téléphone.

Il n’y a aucun scénario où votre téléphone est plus lumineux qu’un dispositif rétroréfléchissant.

C’est pour ça que les bandes blanches sur la route, les panneaux de signalisation, et les gilets de haute visibilité (jaunes, oranges, verts…) sont tous des dispositifs rétroréfléchissants : parce que c’est efficace, parce que ça marche. Que ça marche bien.

« Tu parles trop de voitures électriques sur ton blog ! »

Une borne de chargement EV à domicile.
Depuis quelques mois (années), je traite beaucoup du sujet de la voiture électrique sur ce site.
Ce sujet étant à la fois nouveau, [inutilement] polémique, techniquement intéressant, sur lequel on entend et lit de tout et n’importe quoi, et surtout qu’il est entre mes mains, me plaît et sur lequel il y a beaucoup à dire, il est tout à fait logique que j’en parle.

Cela ne semble pas plaire à tout le monde. Soi-disant parce que mon blog est un blog informatique.

Pour répondre en une ligne : je continuerais d’écrire sur ce que je veux, et si ça vous pose problème, ne lisez pas. Que voulez-vous que je dise ? Allez ailleurs.

Plus longuement, je ne sais pas où vous avez vu que ce blog était un blog informatique, mais c’est faux. C’est un blog. Un blog tout court.

Oui, l’informatique est un des sujets qui a été le plus traité ici, historiquement et parce que ça m’intéresse aussi et sur lequel j’ai des choses à dire, mais ça n’a jamais signifié que je ne parlerai pas d’autre chose. Aujourd’hui, un des sujets abordés est la mobilité électrique : voitures, bornes, tarifs, technologies, bonnes pratiques, débunkage, idées reçues… tous ces trucs-là.

Donc, s’il vous plaît ne venez pas me dire ce que j’ai le droit (ou le devoir) de dire ou non sur mon site. Si un sujet ne vous plaît pas, le problème est chez vous, et la solution aussi : ne venez pas lire.

Et s’il ne vous plaît pas, c’est la même chose.


Quand j’ai commencé à bloguer, ici, je venais de changer mon système d’exploitation Windows pour du Linux. J’ai découvert des astuces et écrit des mémos en tout genre, au début au bloc-note, pour mon futur-moi, mais peu à peu pour les autres à force de voir des questions sur les forums auquel j’avais découvert la réponse de mon côté. J’ai donc ouvert un site pour publier tout ça sous forme de tutos puis d’articles de blog.

À l’époque, je parlais beaucoup de Linux.

Cela n’a jamais posé problème à qui que ce soit. Vous êtes même venus lire ici pour ça.

Aujourd’hui, j’utilise toujours Linux, mais j’ai aussi une voiture électrique. Et j’ai envie de partager mes remarques, astuces, découvertes, informations… ici sur mon blog.

Si les ventes parlent de ~25 % d’électriques, sur le parc total on est toujours qu’à environ 2~3 % de voitures électriques. Rouler en électrique au quotidien est donc loin d’être vécu par la majorité des gens. Ça reste un sujet qui suscite de l’intérêt, de la curiosité, et où ceux qui connaissent peuvent partager des choses utiles à tout le monde. Tant pis pour ceux qui ne veulent pas en entende parler : ne lisez pas.

Convaincre les gens n’est pas mon but. Je ne suis pas Tesla, ni le réchauffement climatique, ni un vendeur de lithium. Je ne suis pas non plus TF1, Stellantis ou Total qui veulent vous convaincre du contraire. Perso je m’en fiche de ce que vous faites. Juste, moi, si je roule, je préfère le faire en voiture électrique et pour tout un tas de raisons (que je donne ici). Parce que je peux. Parce que ça m’amuse, que c’est intéressant.

Et si d’autres personnes que moi peuvent trouver ça intéressant ou utile — et c’est le cas — et bah tant mieux ! C’est à eux que je m’adresse.

Tous les autres, vous êtes assez grand pour ignorer ces articles. La majorité d’entre vous le font, mais il reste toujours quelques relous qui me reprochent d’écrire sur des sujets qui ne les intéressent pas comme si nous autres blogueurs étaient à leur solde. Sachez que c’est n’est pas un reproche, ni même une remarque qu’il est convenable de faire à un blogueur, ni à personne d’ailleurs.

Vous avez l’habitude des influenceurs qui s’adaptent à leur audience, car leur but est de plaire à un max de monde pour gagner un max de blé. Eh ben ici, ce n’est pas le cas : je ne gagne pas un max d’argent ici, je me fiche de plaire à un max de monde, et je n’ai pas à m’adapter à qui que ce soit.


MàJ : merci pour les messages à tous, qui vont dans le sens où je continue à publier sur ce que je veux, ici !

Je précise quand-même que cet article est destiné uniquement sur la forme, pas le fond. Je n’exige pas qu’on partage mon avis pour venir me lire ; j’exige simplement qu’on me laisse me parler de ce que je veux, ici, chez moi.

Heureusement, la majorité comprend ça (et l’a toujours compris). C’est vraiment quelques personnes qui n’ont pas compris ça, et de temps en temps un point est nécessaire, c’est comme ça.

Je ne sais pas si d’autres blogueurs reçoivent également des messages d’injonction de se taire ou d’écrire plus, ou de changer de sujet, mais ça m’est toujours arrivé, de temps en temps (minoritairement). Il faut bien des mécontent, j’en suis conscient, mais je trouve toujours surprenant le fait de pouvoir penser qu’on peut exiger quelque chose de quelqu’un d’autre comme ça, qui plus est gratuitement, qui plus est d’un inconnu, et en plus chez lui.

image d’en-tête de Automotive Rhythms

Mes deux mots de la fin sur le reportage de TF1 en VE

Récemment, TF1 a fait un reportage sur la voiture électrique où ils concluent que pour faire 300 km, il faut 5 heures en électrique, contre 3h30 en voiture thermique.

Ce reportage a fait polémique dans le milieu depuis :

Bien-sûr, le reportage de TF1 était plein de clichés, à charge et absolument pas réaliste. Pour preuve, Max BLD (un Youtubeur spécialiste des voitures électriques) a refait le trajet avec la même voiture — la voiture utilisée par TF1 — et il a mis 3h30, soit le même temps qu’avec une voiture thermique ordinaire. Autrement dit, TF1 a bien fait n’importe quoi.

Je suis moi-même revenu sur cette affaire ici et , ainsi qu’une compilation de la désinformation sur le sujet en 2023.
Désinformation, oui, car les médias automobiles font parfois clairement de la merde, il n’y a pas d’autre terme, comme Auto-Plus, qui dénigre la voiture électrique car ça utilise du lave-glace. Comme si les voitures thermiques n’en utilisaient pas, meh. Eux jouent clairement à part dans le domaine : le niveau de connerie est très élevé. On peut les ignorer.

Reste qu’il est assez systématique que les médias arrivent à des conclusions foireuses. On peut se demander pourquoi. C’est ce que fait Numérama par exemple :

Leur conclusion générale est que ces reportages sont faits par des gens inexpérimentés. J’ajouterais qu’ils ne font vraiment aucun effort non plus. Dans le cas de TF1 : partir avec une voiture dont le plein n’est pas fait, c’est de l’amateurisme au mieux, le faire exprès au pire.

Amateurisme, inexpérience… Voilà ce que je reproche à TF1.

Leur reportage est censé répondre à la question « comment se passe un trajet réel en voiture électrique ? », ou bien « est-il possible ou non de voyager sérieusement avec une telle voiture ? ».
Pourtant ils ne montrent pas du tout ça. Ce qu’ils montrent, c’est « quelqu’un qui n’a jamais roulé en voiture électrique s’en sort-il tout seul si on le lâche sur l’autoroute aujourd’hui ? ».

Et ça, ça fait une sacrée différence.

TF1, comme exposé dans les liens plus haut, font systématiquement les mauvais choix, systématiquement les erreurs « de débutants ». Et quand on met un expert au volant, ben étrangement il n’y a aucun problème et on arrive à l’heure.
À partir de là, oui, j’affirme que leur reportage est mal intitulé. Il ne montre pas du tout les possibilités de la voiture : il montre comment se débrouille quelqu’un qui n’y connaît rien.


On va faire une expérience nous aussi : prenons quelqu’un qui a le permis depuis 3 heures. Quelqu’un, donc, qui a roulé tout au plus une trentaine d’heures dans sa vie, essentiellement en ville, peut-être une ou deux heures sur voie rapide, fait 3 dépassements, 2 créneaux. Ceci constitue donc la totalité de son expérience de conduite. Maintenant il a son permis, et on lui donne une voiture.

Et puis :

  • Demandez-lui de faire le plein ;
  • Demandez-lui de prendre le péage ;
  • Demandez-lui de payer un parcmètre ;
  • Demandez-lui de faire 100 km de nuit sous la pluie.

On ne lui demande pas de changer une roue, ni de faire une vidange. Encore moins de drifter sur un circuit. Juste des opérations basiques mais qui font partie de l’expérience de tout conducteur un jour ou un autre, mais que l’on ne fait pas au permis (en tout cas moi personne ne m’a montré aucun de ces trucs-là au permis).
Et je suis gentil : je lui ai donné une voiture essence, pas GPL (pas que ce soit plus difficile, c’est juste encore autre chose).

Pourtant, même pour ces quelques actions simples, il va galérer :

  • Pour le plein, il va se mettre du mauvais côté ou trop loin. Il va mettre cinq bonnes minutes à trouver le bouton ou la manette qui ouvre la trappe à carburant. Ah et il va aussi se demander quoi prendre entre SP95 et SP98, Gazole, GPL, E85… pour au final ne pas être sûr de lui et prier que son choix sera le bon.
  • Au péage, s’il n’a pas de chance, il va se tromper de file et dans 90 % des cas, il se mettra beaucoup trop loin du distributeur et il devra ouvrir la porte (qu’il tapera dans le rebord au passage) et sortir pour prendre son ticket. Et au moment de sortir de l’autoroute, il prendra la mauvaise sortie. Si c’est pas cette fois-ci, ça sera pour un autre jour.
  • La nuit, il va oublier de passer en feux de croisement, et paniquer quand la voiture en face, éblouie, commence à faire des appels de phares (ce qui éblouira notre jeune conducteur) et sous la pluie il mettra 10 minutes à trouver comment fonctionne le commodo des essuie-glace avec ses 3 ou 4 vitesses d’essuyage différents.
  • Sur le parking, il va mettre 10 minutes à trouver le parcmètre caché derrière un SUV, puis faire un aller-retour pour mémoriser sa plaque d’immatriculation que lui demander ce dernier, et enfin retourner à la voiture une seconde fois pour chercher de la monnaie.

Et c’est normal. On est tous passé par là. Celui qui dit le contraire est tout simplement un menteur. Ces actions ne sont pas innées et on doit les faire une ou deux fois pour être à l’aise.

Mais personne — personne — n’appellerait ça « dans la peau d’un conducteur ordinaire », ou « est-ce possible de rouler sans galérer ? »

Bah dans le reportage EV, ils font exactement ça.
Ils prennent une machine différente de tout ce que l’on connaît et mettent le premier novice dedans.

C’est-à-dire quelqu’un :

  • qui va choisir une borne lente à 15 mètres plutôt que la borne rapide à 150 mètres par flemme de chercher ou de bouger.
  • qui va perdre 1 heure pour charger à 100 % alors qu’on divise le temps par quatre si l’on partait à « seulement » 80 %.
  • qui va paniquer dès qu’on passe sous les 30 %, là où un habitué continuera de rouler même à 2 %.

C’est ça le truc. On appelle ça l’expérience.
C’est l’expérience qui nous fait repérer les parcmètres à 400 mètres ou nous fait s’approcher suffisamment de la borne de péage pour saisir le ticket sans effort.

On peut tout faire quand on connaît. Et n’importe qui en a l’habitude connaît ces astuces-là. Du jeune technophile au retraité qui traverse l’Europe en électrique pour la sixième année consécutive.


Maintenant, faire un reportage « véhicule électrique VS véhicule essence » c’est stupide et ça n’a pas lieu d’être. En tout cas en France ou en Europe. Peut-être que perdu en Afrique ou dans les Andes c’est pas pareil (n’y envoyez pas TF1 pour chercher à savoir, hein).

La réponse est claire et inéquivoque : oui on peut faire le trajet. Oui ça sera un petit peu plus long en EV sur les très longs trajets, surtout si l’on ne fait pas nos pauses « réglementaires » toutes les deux heures, ou qu’on prend une voiture inadaptée. Mais c’est faisable.

Faites plutôt un concours « expert de la recharge VS n00b des voitures ». Et on verra alors que la différence est là et pas ailleurs.
Dans le reportage de TF1, ce n’est pas la voiture électrique qui a mis 1h30 de plus que la voiture essence. C’est le conducteur qui a perdu 1h30. La vidéo de Max BLD le prouve.

On verra aussi que si l’on fait l’expérience plusieurs fois de suite, l’écart entre l’expert et le n00b sera de 2 heures lors du premier trajet, 20 minutes lors du second trajet, et 5 minutes lors du troisième trajet. Le novice aura alors compris les astuces que l’expert avait déjà dès le début.
Et ces astuces, TF1 ou les autres ne vous les donne pas. Pourquoi ? Je ne sais pas. En fait, aucune émission TV ne vous les donne. Pourquoi ? Je ne sais pas.

Tout ce que cela veut dire, c’est qu’on ne peut pas compter sur eux. Mais allez voir la chaîne Youtube de Max BLD mentionnée plus haut. Allez voir celle de Électron Libre, celle de la Chaîne EV et d’autres. Lisez également mes articles sur le sujet sur ce blog.
Vous y trouverez les astuces, les codes, la réalité de l’expérience d’avoir une EV. Je ne dis pas que tout sera tout rose : il y a parfois des problèmes. On est là pour dire quand TF1 fait de la merde, mais on partage aussi quand la voiture ou les bornes déconnent. Mais on donne également les solutions.

Et surtout : si vous voulez voir comment ça se passe, essayez-vous même ! Allez voir un chargeur sur autoroute, allez parler aux gens qui chargent (on ne mord pas), allez voir les voitures en concession (elles sont là pour ça). Demandez une démonstration du branchement de la voiture à une borne. Louez une Renault Zoé ou une Dacia Spring pour une journée pour pas cher et testez tout ça.

Mais pitié, si vous souhaitez vraiment savoir comment ça se passe, ne regardez pas TF1. Ce n’est pas la réalité, ça.

Laissez bidouiller les bidouilleurs !

Un troll réparant des trucs dans sa caverne.
On n’en parle pas beaucoup, mais OVH (le géant français de l’internet) fait aussi des abonnements à la fibre pour chez soi (et aussi de l’ADSL).

Pas de TV.
Pas de box bridée obligatoire à la con (on peut louer un routeur, ou utiliser le sien gratuitement).
Juste la fibre.

Vu que l’ADSL a manifestement été coupé chez moi (ils commencent — pas seulement chez OVH mais partout en France — à couper des lignes ADSL), je viens de commander une ligne fibre.
Je suis éligible à la fibre depuis quelques mois seulement, et pour l’instant j’ai attendu car je ne suis pas trop pressé de subir les déconnexions quotidiennes pour que le voisin puisse à son tour se connecter, comme ça se fait entre les sous-traitants du Cartel Télécom.

Mais bon, désormais j’y suis bien contraint si je ne veux pas rester en thethering sur mon téléphone indéfiniment (et Starlink c’est pas possible pour le moment). Je découvre donc par hasard qu’OVH propose la fibre chez moi. C’est parfait, car je suis en ADSL chez eux depuis plus de 10 ans et j’ai clairement pas envie de changer de fournisseur. OVH ça marche, je paye, ils me foutent la paix. Jamais un pourriel publicitaire, jamais une augmentation de tarif, jamais un sondage à la con ou des frais cachés. C’est tout ce que je demande.

La connexion n’est pas encore active, mais c’est lancé.
Là je viens de recevoir un mail avec les informations de paramétrage de la connexion. Ce qui me plaît chez eux, c’est qu’ils balancent les infos techniques comme ça, dans un mail en plain-text, pas de « nous vous remercions de votre fidélité […] espérons vous comptez parmi nos clients […] cordialement, votre équipe dévouée […] les petites fleurs et les petits oiseaux cui-cui […]… »

Je sais que Madame Michu préfère qu’un technicien vienne tout configurer chez elle et ne plus jamais avoir à y toucher de sa vie, mais je préfère la méthode OVH : ils donnent la caisse à outils et le manuel et nous laissent bidouiller. Magnifique.

Si toutes les sociétés pouvaient nous donne le choix du service (méthode Michu ou méthode RTFM) pour leurs services ou leur produit, ça serait le top.

J’ai pas besoin qu’on me tienne pas la main pour beaucoup trop de choses, j’ai pas besoin qu’on me cache les rouages de la technique sous-jacente à un gros paquet de produits du quotidien. Je me démerde.

Quand j’ai un problème, trop souvent y a des murs et je dois passer par des conseillers clients à qui je dois expliquer mon problème comme s’ils avaient 6 ans (ils en ont probablement 25, mais ils sont aussi techniciens que moi je suis magicien), qui vont ensuite cliquer partout sur leur écran pour se transmettre le « ticket » sur 4 ou 5 niveaux avant qu’un gus dans un autre pays daigne appuyer sur le bouton à côté du bouton qui résoudrait mon problème.
Et ça, ça a le don de me les briser. Juste, donne-moi le putain de bouton et laisse-moi faire, tout le monde y gagnera (surtout moi).

A-t-on déjà vu un constructeur d’une plaque à induction nous donner les plans de leur appareil ?
Pourrait-on nous laisser réparer nous-même le frigo qui déconne ?
Est-il envisageable de les appeler, de commander la pièce qui a lâché, et de réinstaller nous-même ?

Surtout pas malheureux ! Car : secret industriel, garantie et assurances !
Il faut que ça soit fait par le seul technicien agréé du pays qui est actuellement (malheureusement, c’est domaaaage) en vacances et qui n’a pas de créneau de libre avant 3 ans et 4 mois.

Eh ben allez vous faire foutre le secret industriel, bouffez vos morts les garanties et brûlez en enfer les assurances.

Y a des gens qui savent se démerder, savent (et veulent) réparer ! On s’en branle que vous ne vouliez pas nous laisser faire ou que ça va déplaire à votre chef. On veut juste la pièce, le tournevis. Laissez-nous faire ce qu’on veut, on ne vous demande pas votre avis.

En France, on se gargarise sur les scores de réparabilité, les chèques réparation et la garantie pièces détachées. C’est pas mal dans l’idée, mais dans la pratique ce sont encore des usines à gaz immondes destinées à nous faire abandonner toute idée de réparation avant même qu’on ait commencé, et à racheter du neuf. C’est pas ça qu’on veut.
Nous on veut les plans du frigo, un e-mail et un RIB où envoyer le bon de commander pour la pièce qu’on veut changer, c’est tout. Ça c’est de la réparabilité. Ça c’est efficace, écologique et économique.

Image d’en-tête produite par Bing AI

Laissez les gens faire ce qu’ils veulent (bis) !

Désolé pour ce titre, j’étais pas inspiré.
Ce post fait suite au premier : Laissez les gens faire ce qu’ils veulent, mais j’y mets juste un exemple plus spécifique.

L’Allemagne a légalisé la consommation du cannabis récemment (voir).

Personnellement, je ne fume pas.
Ni de tabac, ni de cannabis, ni rien. Je déteste ça : ça pue, ça coûte cher, ça ruine la santé, te rend dépendant, modifie qui tu es… bref je n’aime pas ça. Tout comme se saouler la gueule à l’alcool, d’ailleurs. Pour moi ça sert à rien, strictement aucun intérêt.

Pourtant je suis content que le cannabis se légalise de plus en plus, un peu partout dans le monde.

Pourquoi ?
Pourquoi pas, plutôt ?

Pourquoi interdirait-on ça et pas le tabac ? Ça et pas l’alcool ?
L’alcool en particulier est autant sinon plus dangereux pour les autres que le cannabis.

C’est également dangereux pour le consommateur lui-même, mais rappelez-vous : ce que les gens se font à eux-mêmes, ça ne nous regarde pas. Tu veux fumer ? Fume. Je m’en tape. Tu veux boire ? Bois. Rien à cirer. Rien à foutre de ce que tu (te) fais. Tu es libre. Tu veux que je te dise quoi ? Du moment que tu fais pas ça chez moi, j’ai rien à te dire, je ne te dirais rien, et tu fais ce que tu veux.

Bien sûr qu’intérieurement je n’en penserais pas moins. Mais je suis encore libre de penser ce que je veux, non ?

Aussi, que tu fumes n’est pas le problème. Juste ne t’approche pas de moi tant que tu pues la clope. Car oui, la clope, ça pue. C’est aussi mon droit de ne pas être empesté. Nuisance, autrui, etc.
Et l’odeur de fumée dégueulasse, c’est une nuisance. Tout comme balancer ton mégot par terre, au passage, mais ça c’est aussi une question d’éducation, d’aptitude à vivre en société et d’être ou non un porc qui trouve normal de vivre dans ses déchets.

Revenons-en aux substances à interdire, ou ne pas interdire.

Tu veux interdire le cannabis parce que c’est dangereux ? Très bien, interdisons l’alcool aussi alors. Et le tabac. Et le Coca-Cola, ainsi que le Nutella, le saucisson, le beurre, le white spirit… bref tous les trucs qui n’ont pas grand-chose de positif pour la santé, et ont même beaucoup de côtés négatifs pour elle.

Non tu veux pas ? Bizarre.
Quoi ? Mettre des limites, comme ont mets des limites d’âges à l’alcool et au tabac, et des limites d’usages sur le lieu de travail, ou encore au volant ?

Ah mais ça, très certainement ! Car là on entre effectivement dans le domaine de la société, et où — justement, comme le dit l’Article 4 — nos actes ont un impact, et sont parfois une nuisance pour les autres. Être défoncé au boulot ou saoul au volant, c’est objectivement pas l’idéal. Et pareil pour les enfants : les parents et la société décident pour les enfants. Ce n’est qu’une fois qu’ils sont majeurs qu’ils font ce qu’ils veulent. C’est pas mal comme principe, enfin je trouve.

Et si tu relis l’Article 4, en entier cette fois, tu verras aussi que la loi détermine toujours ces limites. C’est prévu.

Est-ce qu’ils le font en Allemagne ? Bah oui. Ils prévoient des limites.
Est-ce qu’ils le font dans les autres pays qui ont légalisé le cannabis (Portugal, Pays-Bas, etc.) ? Bah oui aussi.

Bref, rien ne justifie un traitement différent pour certaines substances plutôt que d’autres, à impact égal sur la société dans son ensemble.

L’histoire, les meurs, les traditions, peut-être. Mais bon, on avait aussi pour tradition de brûler des sorcières, de se mettre des épées dans le ventre, et de travailler 14 heures par jour sans téléphone. Certaines choses changent et le monde évolue. Certaines traditions sont parties. D’autres ont pris leur place. Le cannabis se trouve en être une qui, et qui se trouve aussi ne pas forcément être bien pire que les autres.
Maintenir son interdiction est sûrement plus maléfique, et bien moins bénéfique pour la société. Alors arrêtons de tourner autour du pot : légalisons ça, encadrons ça une bonne fois pour toute.

Laissez les gens faire ce qu’ils veulent !

Je vais le dire une fois pour toutes :

LAISSEZ LES GENS FAIRE CE QU’ILS VEULENT.

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits.
— Article 4, de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui fait partie de la Constitution française.

Dites-moi, quoi exactement ne comprenez-vous pas là-dedans ?

Si je fais un truc qui n’a strictement aucun impacte négatif sur toi, ou même aucun impact du tout, tu n’as juste rien à dire en fait.

Oui c’est à toi que je parle,

Toi qui veux interdire l’IVG, alors que cette pratique ne te nuit pas ;
Toi qui veux interdire le cannabis, alors que personne ne te demande d’en consommer ;
Toi qui veux interdire le mariage pour tous, alors que tu n’es pas concerné ;
Toi qui veux interdire le voile, alors que tu n’as pas te mêler des vêtements des autres ;
Toi qui veux interdire plein d’autres trucs qui ne te concernent pas, ni de près ni de loin, à des gens que tu ne connais pas.

Le fait que tu considères que quelque chose soit délétère pour la personne concernée : « mé l’IVG c’est un acte médical », « mé le cannabis c’est dangereux », « mé le mariage c’est contre nature », « mé le voile c’est pas un choix »… tout ça, c’est ton avis, et ton avis tu te le roules en boule et tu te le fourres où je pense.

Laissez les gens faire ce qu’ils veulent. Ce qu’ils veulent, ne vous regarde pas.

Là je sais ce que tu vas me dire : « d’accord, je fais ce que je veux ? Ok, je vais rouler à 110 en ville, je vais me torcher à l’alcool et me balader en ville, je vais braquer une banque ! ». Sauf que non, ça ne tient pas. Ça, ça nuit à autrui. C’est pour ça que c’est interdit.

Par contre l’IVG de ta voisine de gauche, la weed qui pousse dans le jardin de tes voisins d’en-face, ou encore le mariage de tes deux voisins de gauche, ça ne te nuit pas. Ça ne nuit — objectivement — à personne.

Et non, une bonne fois pour toutes là-aussi : NON, juste parce que c’est contraire à tes croyances, à tes mœurs ou à ta religion, n’est pas suffisant pour être une nuisance. Les croyances, les religions, les mœurs n’ont pas de droits, seuls les gens en ont. En tout cas en France.

Bien sûr, tu as le droit de penser le contraire.
Bien sûr, tu as aussi le droit de dire ce que tu penses, par exemple comme je fais ici moi-même (en ligne, en public, sur un blog), ou encore partout où tu voudras.

Mais ne deviens pas une nuisance pour les autres : mettre des tracts ou des affiches d’extrême-droite dans les boîtes aux lettres ou sur les murs, ou véhiculer de la haine, essayer d’imposer ta vision du monde sur les autres, ça, ça nuit à autrui. Directement ou indirectement. Et là tu te mettras hors la loi.

Ça vaaaa, c’est pas sensible™ !

Mail reçu par certains clients Hyundai :

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Comme on lit :

Notre base de données contenant des données de clients a récemment fait l’objet d’une attaque informatique par un tiers non autorisé qui a accédé à certaines données personnelles de nos clients (nom, prénom, adresse postale, numéro de téléphone, photos de véhicules, plaque d’immatriculation et numéro de châssis). Aucune donnée financière ou sensible n’a été affectée.

Oh ben ça vaaaa, c’est pas sensible, si y a juste mon nom, adresse, numéro de téléphone, photo de ma voiture, sa plaque et son numéro de châssis unique à une échelle mondiale.

Allez vous faire foutre.

Pas pour vous être fait pirater, mais pour considérer que les données personnelles de vos clients ne sont pas sensibles.

ÉDIT : l’on me signale que le terme « données sensibles » a une définition exacte selon la Cnil :

Ce sont des informations qui révèlent la prétendue origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ou l'appartenance syndicale, ainsi que le traitement des données génétiques, des données biométriques aux fins d'identifier une personne physique de manière unique, des données concernant la santé ou des données concernant la vie sexuelle ou l'orientation sexuelle d'une personne physique.

D’accord, la plaque d’immat et autres ne sont donc pas « sensibles ». Ça vaaaaa… Toi par contre, et pour les petites gens, mettre en ligne une vidéo avec une plaque visible, c’est très très mal. Justice à deux vitesses de mes deux.

On est mal barré avec les IA génératives…

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Sur couleur-science, mon blog science : dans les commentaires, on me dit que Bard (l’IA générative de Google) dit quelque chose de contraire à ce que je mets dans mon article.

À moi donc de prendre le temps de dire que Bard dit de la merde.

Mais vous voyez venir le bordel ?

  1. Qui suis-je, moi, ou n’importe qui, n’importe quel prof, face à une IA fabriquée par l’entreprise la plus futuriste de la planète ?
  2. Si on doit désormais prendre le temps à débunker les IA en plus de devoir débunker les conspis (au lieu de passer du temps à faire des vrais trucs), on va pas s’en sortir.
  3. Ces « IA » fonctionnent en lisant des milliards de textes et en recrachant des combinaisons de mots qu’il rencontre le plus souvent dans le champ lexical de la question qu’on lui soumet. C’est pour cette raison que le texte produit semble crédible, est généralement grammaticalement correcte, mais peut être factuellement et totalement faux.

Y a 20 ans, le grand méchant c’était Wikipédia : « Oui, Wikipédia c’est cool et collaboratif, mais parfois y a de la merde. » Quel prof n’a jamais dit ça ? Quel élève n’a jamais entendu ça ?
Et c’est vrai, pourtant, bien que ça ne soit pas pire qu’ailleurs.

J’ai déjà corrigé des pages Wikipédia à la vue d’erreurs. Mais j’ai chez moi un dictionnaire encyclopédique qui dit que la molécule d’eau H20 contient deux atomes d’oxygène pour un atome d’hydrogène (alors que c’est exactement le contraire).
L’erreur est humaine, elle s’est glissée dedans. Soit. Je suppose que ça a été corrigé depuis. Je l’espère.

Tiens, justement : l’erreur est humaine. Sauf qu’une IA, c’est humain ? Non. Voilà un joli paradoxe. On fait quoi ?

Perso je resterais éloigné de ce genre de générateurs de blabla si l’on n’est pas conscient de tout ça. Ce qu’ils produisent, c’est du flan, un truc artistique, pour le fun, mais rien de plus. Ils prennent des mots et des phrases, mélangent tout ça, et ressortent un texte qui se lit mais dont le fond est bancal.

C’est dangereux de considérer de l’art comme de la vérité.

Vous imaginez un alien qui verrait un Picasso, et qui se mettrait à la recherche d’un organisme qui ressemble à ce qu’il a vu ? On ne pourrait pas lui reprocher : après tout, s’il fait ça sur un De Vinci ou un Raphaël, ça marche.
Donc pourquoi pas un Picasso ? S’il a vu les deux premiers et que ça marche, pourquoi penser que ça en serait différent pour le suivant ?

Ben ici, on est exactement en train de faire pareil : on a à faire à un texte créé par un programme qui ne sait absolument pas ce qu’il fait, qui ne fait que mélanger des mots et les ressortir avec des calculs probabilistes. Mais c’est précisément pour cela que le texte final est tout sauf juste.

Et encore… Je ne parle pas des Deep-Fake : ces contenus (textes, photos, vidéos…) volontairement fausses pour faire dire n’importe quoi à n’importe qui avec une crédibilité telle que même les médias les plus sérieux sont enclins à tomber dans le panneau (et là aussi, les médias sérieux doivent passer du temps à débunker ça plutôt que faire leur vrai travail…).

Image d’en-tête produite par Bing AI (ou je sais)

Crème de visage « quantique »

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Voir :

Déjà merci pour ce titre chez Libé, c’est drôle. Sinon c’est 650 € les 50 mL chez Guerlain, et probablement seulement 15 balles si ça n’avait pas été quantique (et donc vendu sous la marque Monoprix pour les gueux).

Pour résumer l’affaire : Guerlain a sorti une « crème quantique » pour la peau, vendue très chère. Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour que ça soit devenu la risée du bullshito-marketing sur les réseaux sociaux, tout simplement parce que le terme « quantique » n’a strictement rien à foutre dans le nom d’un produit, et cela même si cette crème était véritablement quantique — ce qu’elle est, en un sens, voir plus bas, même si ce n’est pas un argument.

Pour être clair, je suis 100 % pour mettre de la science dans les produits quotidiens. C’est à ça que sert la science : améliorer le quotidien du monde entier. En témoigne ainsi mon dernier article sur Couleur-Science à propos des canettes de café chauffées à l’explosif ou à la chaux vive (le truc corrosif produit par Dae… pardon Lafarge pour la prise rapide du ciment).
Mais comme j’ai aussi mis dans ce même article, parfois, le côté insolite dans ces produits (apporté par la science) la rend plus fun que le produit lui-même. Il y a bien d’autres façons d’avoir du café chaud, par exemple en utilisant une pompe à chaleur solaire dont une extrémité se mettait dans le café et l’autre dans votre cul, cela fonctionnerait et améliorerait du même coup le #CCC matinal. Mais c’est tout de suite moins instagramable.

Je considère en réalité qu’une canette qui chauffe avec un explosif, c’est un gadget rigolo qui mériterait l’équivalent d’un prix igNobel pour les inventions à la con. Ce n’est clairement pas un produit à prendre au sérieux.

… au contraire de Guerlain, donc, qui est en train d’essayer de se défendre et de se justifier comme il peut et sur tous les fronts en ce moment même. Rassurez-vous, ou non, il y a des chances que toute l’équipe marketing sera prochainement virée. Sauf s’il se produit l’inverse : c’est-à-dire des tas d’influenceurs à la con — comme moi, mais plus riches — vont acheter le produit juste pour la postérité et faire une vidéo sur KwanTiktok, ce qui permettra à Guerlain d’atteindre leur objectif de ventes. N’oublions pas que ce sont des génies : arriver à vendre un demi-SMIC un petit pot d’hydrocarbures dénaturé pour que les gens s’en tartinent la face, ça relève du génie, ah si si !

Un autre truc, et que je trouve plutôt rigolo, c’est qu’avant, quand on disait « chimique », « de synthèse », « artificiel » ou pire « nucléaire », c’était forcément mal, forcément mauvais et transformait n’importe quel produit en source à psychose.
Suffit de voir pourquoi on parle d’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) et non d’IRMN (Imagerie par Résonance Magnétique Nucléaire), qui sont une seule et même chose, c’est juste qu’on a enlevé le mot-en-N, car les gens se seraient imaginés qu’on allait les envoyer sous le réacteur n°4 d’une centrale soviétique quelque part en Ukraine alors qu’on les envoyait juste dans la salle du scanner en face de la salle d’attente de l’hôpital après leur avoir fait retirer tous leurs bijoux pour les revendre sur LeBonCoin une fois la personne vaporisée et téléportée sur Chorizo du Centaure.

Similairement, historiquement tout ce qui est « naturel » ou « bio » est forcément bon et juste, personne ne se doutant que le cyanure d’une pomme c’est bio, que les 8 000 becquerels du corps humain sont tout à fait normaux aussi et que la nature elle-même est sûrement l’endroit le plus injuste et le plus dangereux pour la pauvre pôtite souris que vous choisissez de bon cœur de relâcher dehors, plutôt que de la laisser chez vous à l’abri du froid, du chaud, des prédateurs, de la faim, des inondations ou encore de l’effondrement de son terrier parce que vous roulerez dessus en 4x4 lors de la partie de chasse dimanche prochain avec tonton René ; grand protecteur de la nature et de la faune sauvage que vous êtes.

Pourtant, il semble qu’à l’inverse de « chimique », le terme « quantique » jouit d’une bien meilleure image auprès du public !

On parle et on attend avec impatience les ordinateurs quantiques (qui vous permettra de mieux crypter vos secrets bancaires avec un code à 4 chiffres), les batteries quantiques (à l’autonomie illimitée évidemment) et le tout à tel point que même le président Macron décide qu’il faut investir dedans (sûrement son projet de Start-up nation et Économie Quantique pour des Retraites Relativistes… ou relatives, je ne sais plus).

Et donc aujourd’hui en 2024 on décide de parler de crème beauté quantique pour la peau.

Pourquoi ?

Parce que pourquoi pas, voyons !
En vrai, c’est parce que, soi-disant, le produit — soi-disant (bis) — actif dans la crème ne pourrait l’être sans la physique quantique.

Et c’est là que tout le monde devrait se dire que c’est ridicule ! Et pour cause : si la physique quantique est une réalité, elle gouverne tous les phénomènes, qu’on les lui attribue ou non.
Ce n’est pas parce que le café n’est pas vendu comme « café quantique » que les molécules qui sont dedans ne sont pas soumises à la physique quantique, ni qu’elles y sont grâce à la physique quantique.

Bien-sûr, dira-t-on, que dans ce cas de la crème, les phénomènes mis en jeux (toujours soi-disant) ne sont explicables qu’avec la physique quantique.

Un peu comme l’anomalie de précession du périhélie de Mercure de 43 minutes d’arc par siècle n’est explicable qu’avec la relativité générale de 1915, vous voyez ? Non vous ne voyez pas, faites pas comme si vous aviez compris cette phrase, bande de bouffons, sinon vous auriez constaté que j’ai mis une erreur dans ce baratin bien réel : la vérité est 43 secondes d’arc, pas minutes d’arc !

D’ailleurs c’est quoi la physique quantique ?

Je ne vais pas tout expliquer (trop long, et j’en serais incapable), mais je dirais simplement que c’est un niveau d’abstraction plus élevée de la réalité que la physique classique (celle qu’on apprend à l’école).

Certaines choses, en effet, ne sont pas explicables avec la physique classique : il faut plonger un peu plus profondément dans la nature des choses, et c’est là qu’on « voit » tout un tas de choses très étranges (dans le sens de « très différentes de ce qu’offre la vie courante »), dont l’ensemble est placé sous la coupe que l’on appelle « physique quantique ». Si vous suivez, ça veut dire que la physique quantique englobe la physique classique (les molécules, H2O, les aimants aussi, tout ça). Et que si quelque chose est « classique », elle peut aussi être expliquée avec la physique quantique — du moins c’est ce qu’on essaye de faire, car le cadre théorique de la quantique n’est pas encore totalement construit — c’est juste que ça rendrait tout très vite beaucoup trop compliqué, et c’est pour ça que dans les cas simples de la vie courante, la physique classique suffit amplement. Pas besoin de quantique pour expliquer le fonctionnement d’un frigo. On pourrait, mais on le fait pas.

À ceci il faut ajouter que ce n’est pas parce que l’on a dû utiliser la physique quantique pour expliquer un phénomène que le phénomène lui-même n’existait pas avant. Cela fait des milliers d’années que l’on utilise l’écorce de saule pour se soigner ! Ça marchait, et ça marche encore : c’est juste qu’aujourd’hui on sait pourquoi ça marche et quelle est la molécule responsable : l’aspirine (ou pain à l’aspire, pour les gens civilisés), présente dans le saule et qui soulage l’organisme de divers maux ou fièvres.

Autre exemple, ce n’est pas parce que Kepler, Newton et Galilée ont découvert les lois de la gravité qu’avant eux tout le monde flottait dans les airs ou pouvait voler. C’est juste qu’avant on avait mieux à faire que s’interroger sur le pourquoi du comment !
… et aussi peut-être parce que ceux qui ont essayé avant eux étaient décapités par l’inquisition religieuse ; en toute liberté et démocratiquement, vu que c’était des gentils cathos blancs, mais bon quand-même, délesté d’une tête, réfléchir devient difficile, même si ça n’empêche pas de vivre sinon BFMTV et CNews n’auraient pas l’audimat effarant qu’ils ont.

Mais on divague.

Certains phénomènes sont ainsi mis à profit bien avant qu’on sache pourquoi ou comment ça fonctionne !
La machine à vapeur et toute la thermodynamique du XIXᵉ siècle en est un dernier exemple que je donnerai ici : les machines thermiques existaient bien avant toute la théorie de la thermodynamique : les ingénieurs n’ont pas attendu les théoriciens pour construire des moteurs. Et ça marchait, c’est juste que personne ne savait vraiment pourquoi ! La théorie a été construite après pour expliquer tout ça. Évidemment, comprendre le fonctionnement a permis d’en améliorer drastiquement le rendement, et la qualité par la suite : moteurs plus puissants, plus solides, moins chers, plus sobres en charbon… et, petit détail : moins sujets à exploser dans la tronche des opérateurs aussi (si vous doutiez de l’utilité des théoriciens devant les ingénieurs de l’époque, ravisez-vous, ils servent !).

Aujourd’hui on observe de plus en plus l’inverse : la théorie avance plus vite que l’observation et on recherche des trucs que la théorie avait prédits depuis plus d’un demi-siècle. Le laser ou les trous noirs en sont deux exemples, mais c’est hors sujet.

Au final, et pour conclure, entendons nous sur le fait que « quantique », tout comme « chimique » ou « nucléaire » ne sont que des adjectifs, pas des phénomènes en soi. Ce n’est pas parce que votre téléphone n’est pas un « quant-iPhone » que la physique quantique n’intervient pas dans son fonctionnement (bien au contraire).

Et pour dire, donc, que si vous lisez « quantique » dans un produit grand public, fuyez, car c’est probablement du bullshit. Et si c’est vous qui mettez le quantique dans le marketing de ce produit, vous devriez avoir honte (sauf à savoir démontrer la gravitation quantique, dans ce cas pourquoi pas, je vous y autorise, mais vous devriez bosser ailleurs que chez Guerlain, par pitié).

Et ça vaut aussi pour les mots « chimiques », « naturels », « bio » ou « artificiel ». Ces ternes ne veulent rien dire, ni en bien, ni en mal. Ce ne sont pas des arguments, juste du marketing destinés à pigeonner ceux qui y croient sans réellement ni savoir ni comprendre pourquoi.

Tout est quantique, tout est naturel, tout est chimique.

Et encore une bonne année chimico-quantique et meilleurs bio-nucléo-vœux à tous (sous réserve des habituelles conditions d’acceptation des vœux) !

(PS : oui c’est évidemment Guerlain qui sponsorise cet article et mon blog, aux côtés d’EDF, Aréva, Tesla… et pour je ne sais quelle raison, les protège-poignées de tiroir Moulon et Gastille, mais merci à eux.)

Image d’en-tête produite par Bing AI

« Tape ton second prénom dans la barre de recherche des gifs »

Hacker devant un tas d’écrans.
Apparemment c’est la grande mode actuellement de demander aux gens de taper dans les gifs (sur Twitter, Facebook et ailleurs) leur nom, prénom, année, mois ou jours de naissance, ville d’origine, dernier chiffres du téléphone, etc. :

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Alors ça peut sembler innocent, et ça l’est sûrement la plupart du temps, mais c’est aussi une méthode pour obtenir des informations assez rapidement sur quelqu’un (ou plein de monde).

Si on demande la ville de naissance et que ça sort la Tour Eiffel, hop, j’ai ta ville de naissance.
Si on demande l’année de naissance et que ça sort le mur de Berlin, j’ai ton année de naissance.

Ça peut aller loin. En faisant au préalable une table en cherchant les prénoms usuels, on peut associer des gifs aux prénoms et ainsi trouver le prénom des gens en fonction de leur gif.

Qu’est-ce que ça peut foutre que l’on connaisse de moi ces informations ?

Je sais pas. Rappelez-moi comment un bon nombre de sites sécurisent les comptes utilisateurs ? « Quelle est votre ville de naissance ? », « Quelle est votre deuxième prénom ? », ça vous dit quelque chose ?

Et ça c’est seulement à distance.
Si la personne est mal intentionnée et cible sa victime (harceleur, etc.), il peut être très content d’avoir le plus d’informations sur vous. Ne serait-ce que pour bluffer en envoyant un mail d’hameçonnage listant tout ce qu’il sait sur vous (histoire de sembler crédible) pour vous extorquer de l’argent (ou d’autres renseignements).

Ou encore pour se faire passer pour vous après d’un autre site (qui va demander date de naissance, ville de naissance, etc.), ou d’un de vos amis auprès d’un proche, votre voisin, etc.

Comme j’ai dit, ces posts peuvent sembler innocents. Mais ça reste une technique d’ingénierie sociale.

Ne répondez pas à ces trucs-là.

Pour la planète, chaque geste compte

Ou pas.

Du moment que les nobles peuvent se gaver, c’est tout ce qui compte :

Y a vraiment des gens qui lisent les alt ?
(source)

Et voici la réaction de Geoffrey Dornes, que je partage : Je baisse, j’éteins, je décale. Et je lève le pied.

Car tant que les « gestes pour la planète » seront imposés aux gueux pendant que les nobles se gavent, on peut considérer que l’écologie est une cause perdue.

Je suis sérieux : une cause perdue. Ça ne sert à rien.

Pendant qu’on baisse le chauffage ou qu’on pisse sous la douche, y a un projet pour faire des JO 2026 d’hiver en plein désert et la coupe du monde 2030 en Europe, Afrique et Amérique du Sud à la fois.

Bilan carbone des avions ? Mais osef !
Bilan carbone des clims géantes dans le sable ? Balek !

Le fric d’abord bordel : le but c’est que les gens soient devant leur télé et pas dans la rue, comme ça ils voient les publicités des sponsors et consomment. C’est ça qui finance ces événements, et ces événements sont à leur tour rentables pour les sponsors.

Avec les gestes là, on n’arrivera à rien.
Non ! Être neutre en carbone dans un siècle ne résoudra rien non plus. Il faut avoir un bilan négatif pour rattraper nos conneries.
Et pas dans cent ans, non ! On aurait dû l’être y a 30 ans environ.

Pendant que je dis ça, on est à +12 °C au-dessus des températures de normales, et en déficit de 50 % de pluviométrie sur la saison.
Ah et non seulement on bat tous les records sur ces deux points, mais on bat aussi le record du nombre de records explosés !

Est-ce qu’on mesure l’ampleur de ce qui passe là ?

À ce rythme il ne restera bientôt plus assez d’arbres sur Terre pour imprimer le Livre des Records Édition « Spécial Climat » !

Rouler à 110 au lieu de 130 ? Je le fais, et vous devriez aussi. Mais pas pour la planète.
Faites-le votre porte-feuille : on y gagne pas mal en vrai, sans perdre réellement en temps.

Et si on vous demande : mentez. Peu importe : dîtes leur que vous êtes écolos alors que vous êtes justes économique.
Mentez aux autres, personne n’ira vérifier. On s’en branle. C’est le résultat qui compte.

Mais ne vous mentez pas à vous-même : vous savez très bien que même si 60 millions de personnes éteignaient leurs lumières ou roulaient moins vite, ça ne compenserait que dalle à côté des événements émetteurs à mort mais qu’on continue parce que l’économie en a besoin pour ruiner le climat.

Non, pour la planète, il faudrait brûler un noble.
Mais je crois c’est interdit.

Too bad.

Du coup c’est comme je dis : une cause perdue.

Arrêtez avec les « votre avis nous intéresse » !

J’ai récemment déclaré mes revenus aux impôts, reçu un colis par Chronopost, changé de voiture, fait un transfert bancaire, changé d’assurance auto, commandé des trucs en ligne… Et tous ces trucs ont quelque chose en commun.

Quoi donc ?

Le fait qu’à chaque fois, les sites concernés m’envoient un e-mail pour me demander mon putain d’avis avec une note sur comment s’est passé l’opération que j’ai faite :

E-mail marketing de merde Chronopost.
Mon avis, tu veux vraiment mon avis ?

Déjà, je ne vis pas dans un monde où je recommande un service de livraison à mon entourage au détour d’une conversation. Bon.
D’autant moins quand ce service de livraison appartient au même groupe — La Poste — qui vole ses clients sans qu’on ne puisse faire quoi que ce soit (si ce n’est foutre le feu aux bureaux, mais il paraît que c’est mal considéré par la société, allez comprendre).

Donc mon avis, je le donne ici, sur mon site, en public. Démerdez-vous avec ça.

Chronopost : vous avez fait votre boulot, mais avec 3 jours de retard sur la date annoncée. Vous êtes mauvais. Et en plus j’ai pas eu le choix que de passer par vous. Forcément, quand on écrase la concurrence, on a l’impression d’être les meilleurs, alors qu’en vrai, on est juste de la merde incontournable.

Les impôts : votre site est une galère à utiliser. Une chance que je sois plutôt geek et que je m’en sors après 2 heures. Cela dit, le papier c’était pas mieux. On est rendu à un point où je me sens obligé, à la fin des formulaires dans le champ de texte libre, de m’excuser par avance pour toute erreur que j’aurais pu commettre dans votre foutoir de site, et de faire un récapitulatif des revenus au cas où ils voudraient changer les cases à cocher à ma place. Comptable c’est un métier, et éplucher 26 pages d’un formulaire, on n’a pas idée d’infliger ça à la population.

Mon Assurance : ça s’est bien passé, comme ça doit se passer. Rien de plus, rien de moins. Si je suis chez vous, c’est pour le rapport prestations / prix. Pas pour les pizzas que vous n’offrez pas avec la souscription (au cas où vous voudriez une idée pour vous démarquer réellement).

Ma banque : un transfert de fonds qui fonctionne normalement doit-il mériter un « normal/10 » ou un « oh putain j’adore ma banque épousez-moi/10 » ?

Le constructeur pour la voiture : l’attitude de la concession a été exemplaire, celle de la marque au niveau national, absolument déplorable (et encore, si l’on compte le silence radio comme une attitude).

Voilà mon avis. Content ?
Maintenant arrêtez.

Ne demandez pas les avis des gens. Vous ne les lisez pas. Vous n’en tiendrez pas compte et vous le savez. Vous savez qu’un client de perdu, c’est dix de retrouvés ailleurs.

Et vous savez pourquoi ?

Parce que le consommateur n’aura de toute façon pas le choix que de s’empêtrer dans un service pourri, où qu’il aille. Y a personne pour rattraper les autres.
On en est là : où qu’on aille, le service est merdique. Vous le savez, ça aussi. Et vous ne vous en cachez pas.

« les standards de qualité baissent, dans tout le secteur, y compris nos concurrents », m’a-t-on un jour répondu quand je reprochais la qualité d’un produit.
En gros : ils assument faire de la merde, car pourquoi se casser cul à faire les choses bien et à se démarquer si ça coûte plus cher et que ça n’apporte rien d’autre que la satisfaction du client ?

Au final, vos clients ne vous choisissent pas avec le sourire, mais par dépit.
Ah et pour le prix. Quitte à ne pas avoir le choix de la qualité, autant essayer d’aller là où c’est encore moins cher.

Je vous le dis : vous n’êtes pas prêts pour recevoir une réponse honnête.

Étrangement, ceux qui font un boulot de qualité — cher mais exceptionnel — ne nous demandent pas incessamment notre avis, car ils savent qu’on reviendra.

Ils savent qu’ils sont chers.
Ils l’assument et le revendiquent pleinement.

Mais ils le justifient : la qualité ça a un coût, et quand on veut faire les choses bien, on prend le temps et on le facture. Si le client n’est pas prêt pour ça, qu’il aille chez le concurrent, où les prix seront tirés vers le bas, le travail fait à l’arrache, et les produits et outils utilisés peu durables. Ils font la course aux économies, mais la baisse de qualité sera pour vous.

Perso j’en ai assez de ceux là. Je préfère rester avec ceux qui sont discrets mais efficaces. Quand ils sont là, c’est vers eux que je me tourne.

Mais l’exceptionnel reste, malheureusement, l’exception. Ils sont rares.