#20144 - La science aux limites de l‘éthique, Zuckerberg et Musk en prennent pour leur grade
https://www.nextinpact.com/article/46160/la-science-aux-limites-lethique-zuckerberg-et-musk-en-prennent-pour-leur-gradeJe ne comprends pas : avec CRISP par exemple, on a la possibilité de modifier le génome pour se prémunir d’infections comme le Sida ou autres. Pourquoi ça serait non-éthique ?
CRISP utilise un principe qui existe dans la nature : ça part du mécanisme qu’on certains micro-organismes d’intégrer dans leur propre génome des éléments du génome d’un virus pour en garder une trace et pouvoir le reconnaitre, et donc le combattre et s’immuniser. Un peu comme si je me faisais tatouer l’image d’un loup ou d’un ours sur le bras, en vue d’une expédition dans la nature.
Qu’il y ait des possibilités « non-éthiques » à ça, c’est indéniable : les Nazi auraient rêvé d’un tel outil pour concevoir à coup sûr des individus qui répondraient aux standards aryens.
Mais quand il s’agit de se prémunir comme des infections mortelles, pourquoi pas ?
C’est pas comme si d’autres outils de la vie de tous les jours pouvaient avoir un double emploi, l’un bien, l’autre mal :
– un couteau
– un briquet
– un bidon d’essence
– une cagoule
– …
On n’interdit pas la cagoule parce que 0,01 % des possesseurs de cagoules sont des voleurs (quoi que, avec leur interdiction de se couvrir en public, cet exemple n’est pas bon, mais vous m’avez compris…).
Je ne sais pas vous, mais si on mes parents avaient eu la possiblité et le choix de retirer ma vulnérabilité au VIH, à la grippe et à d’autres virus mais ne l’auraient pas fait… J’aurais, je pense, vécu toute ma vie en me demandant « Pourquoi ?! ».
Est-ce qu’il est pire de retirer la vulnérabilité à un virus avant même ma naissance, ou de me laisser courir le risque de mourir de ce même virus ?
Mon avis est que la question est vite répondue.
Pour résumer, comme pour 99 % des cas, ce n’est pas la technologie qu’il faut interdire, mais les mauvais usages, et surtout se prémunir contre le risque de mauvais usages. Mais l’autorisation d’un usage raisonné c’est souvent plus difficile qu’une interdiction pure et simple (et surtout, c’est subjectif).