Le déni - Standblog

Perso je suis bien plus pessimiste.

On peut agir, oui, mais ce sont des coups d’épée dans l’eau.
À chaque fois que je prends le train ou le vélo au lieu de la voiture, y a un politicien qui monte dans un jet pour fait 120 km, ou un bobo qui monte dans un paquebot (qui pollue plus par passager qu’une personne lambda sur des années).

L’autre jour, alors qu’il faisait 41 °C à l’ombre, j’ai vu les arroseurs dans les champs tourner plein pot. J’avais l’impression que l’eau s’évaporait avant même de toucher le sol : avec la brise, ça formait une petite brume qui ne retombait pas. Je sais bien que c’est faux, car en réalité c’est seulement 80-90 % de l’eau qui s’évapore avant d’infiltrer le sol.
Et ces trucs là, ils balancent des douzaines de litres d’eau par minute, heure après heure, jour après jour… Je sais bien qu’on doit manger, mais y a pas moyen de n’arroser que la nuit ? (et encore : ce maïs est majoritairement destiné à des vaches enfermées qui auraient pu brouter dans le pré occupant le champ de maïs)…

Et puis… vous avez déjà vu les immeubles de bureaux, à Paris ou ailleurs ? La clim tourne h24 dedans, les PC aussi et parfois la lumière également. Ceux qui louent ces bureaux sont des boîtes du Cac40 : ils ont trop de fric et s’en branlent du climat. Pourtant, un seul immeuble qui éteint ses lumières ou ses PC, c’est autant qu’une petite ville entière qui ferait attention à sa consommation électrique. Sauf que dans un des cas, y a un interrupteur général à activer. Dans l’autre, 50 000 personnes à éduquer. Bizarrement, avec les spots débiles à la TV, ils préfèrent essayer la seconde méthode…

Enfin, vous savez combien d’eau est perdue dans des tuyaux dégradés, en France ? Environ 15 %.
Ça représente 1 300 milliards de litres d’eau. Ou bien 18 mètre-cube par personne et par an (ça représente plus de la moitié de ma consommation en eau annuelle).

Pour le dire autrement, d’un point de vue pollution :
– prendre son vélo, c’est se donner bonne conscience.
– éteindre la lumière, c’est se donner bonne conscience.
– ne pas laisser couler l’eau, c’est se donner bonne conscience.

C’est cool sur le papier, c’est cool pour votre porte-monnaie ou votre santé (pour le vélo) mais au fond, ça doit représenter 0,1 % de ce qu’il est possible de faire : c’est risible et inutile.

C’est bien de couper l’eau ou éteindre la lumière… mais pour votre porte-feuille seulement. Si je le fais, c’est uniquement pour ça : c’est la seule chose sur laquelle ces actions agissent réellement.

La planète, elle, s’en sortira. La vie aussi. L’homme non. Qu’importe : notre espèce a choisi la mise à mort par suicide collectif et ne semble pas, dans son ensemble, bouger ne serait-ce que le petit doigt.

Y a qu’à voir : ça fait 20 ans que j’entends parler des écolos (j’étais trop jeune avant), autant de temps que j’entends parler du CO2 et d’autres trucs…
… et autant de temps que je ne vois strictement RIEN changer.

Y a toujours plus de voitures, qui sont par ailleurs toujours plus grosses, toujours plus d’énergie consommée, toujours plus de CO2 émis chaque année, toujours plus de forêts coupées et brûlées, toujours plus de centrales à charbon créées, toujours plus de plastique/chewing-gun/mégots par terre, toujours plus d’emballages à la con pour tout et n’importe quoi…

Bref, on sait pertinemment qu’on doit changer de mode de vie.
Mais personne ne le fait.

Tant pis.