Mh…
Si je suis d’accord sur le fait que le message basé sur l’altruisme et le service est pété (l’armée c’est avant tout… bah… les armes), je nuancerais tout de même en disant que « les armes » ce n’est pas seulement tirer sur tout ce qui bouge.
Les armes, il faut les faire, les créer, les réparer…
Ça demande un large panel de compétences qui sont très demandés aussi ailleurs. Travailler le métal pour faire un fusil c’est un travail également demandé à la SNCF, dans les fonderies, métaleries, et même dans le médical. Dans mon ancien métier, ajusteur en micromécanique pour le médical, j’avais des collègues issue de bijouterie et d’armurerie, par exemple.
Et quand je dis « armes », je parle aussi bien d’un fusil que d’un avion de chasse ultra-moderne ou d’un hélicoptère. Ce n’est pas l’Armée à proprement parler qui les conçoit et les fabrique, mais ils ont des ateliers de maintenance qui eux font appel à des corps de métier très spécialisés, très rares, très recherchés actuellement et pas mal payés non plus.
Mon job actuel c’est contrôleur non destructif (CND), notamment aux ultrasons (mais y a aussi le contrôle par rayons X, la magnétoscopie, les courants de Foucault, la thermographie, etc.).
En gros, si un bout de ferraille inclut une bulle d’air ou une fissure — ie : un point de faiblesse — alors on peut le voir par écholocalisation par ultrason. Dans le cas de pièces aéronautiques, une bulle dans la pale d’un turbocompresseur peut être à l’origine d’un avion qui s’écrase, et il est vital d’éviter ça, et donc de contrôler les pièces.
Vu que je fais ça pour des pièces aéro (pas tant militaire que civil d’ailleurs), c’est l’Armée de l’Air qui m’a formé sur ça : ils sont centre de formation agréé pour ça.
La certification est bien-sûr spécifique pour l’aéro, mais le métier reste le même que l’on contrôle en CND la structure d’un pont, les tuyaux d’eau d’une centrale nucléaire en arrêt durant l’hiver, ou des pièces de fonderie pour la SNCF (et plein d’autres trucs).
En bref, c’est un peu comme sapeur-pompier, qui n’est pas seulement de jeter de l’eau sur le feu, mais aussi connaître un peu de chimie, de physique, de médical, etc.
Je doute bien-sûr que les 15-17 qui vont être jetés sur une base militaire vont faire ça plutôt que courir dans la boue ou visualiser des power-point pour voir des militaires avec des licornes santer dans un champ de petites fleurs, mais faut pas tout jeter d’un bloc non plus.
À mon avis, s’ils voulaient faire une comm' efficace, ils devraient jouer sur le grand nombre de métiers, parfois très rares, qu’une entreprise comme l’Armée forme et emploie. Pas juste parler des « valeurs » qui ne veulent absolument rien dire de concret.
ÉDIT : je vais reformuler plus simplement, car pour certains, ce poste est équivalent à faire la promotion de la NRA.
L’armée, c’est l’armée, mais le savoir faire est là, et les métiers aussi.
Y compris des métiers hautement spécialisés, dont beaucoup n’entendront jamais parler de leur vie ; et des métiers qui existent aussi dans le civil et qui y sont bien payés.