La physique quantique n’est pas compliquée (supposant que les maths c’est simple) : c’est essayer de transposer sur des objets de la réalité quotidienne des phénomènes qu’obéissent les particules quantiques, qui l’est, et qui nous font nous taper la tête contre les murs. Pourquoi faire ça ? Parce qu’on essaye de rattacher à ce qu’on connaît pour expliquer ce qu’on ne connaît pas.
Un ballon qui travers un mur ? un rayon lumineux qui va partout ? Un particule qui se trouve à plein d’endroits à la fois ? Un chat mort et vivant à la fois ? C’est absurde !
Mais les équations mises au point par les grands noms comme Schrödinger, Born, Dirac et compagnie, elles fonctionnent très bien. Parfaitement bien, même, pour expliquer ce qu’on observer.
À partir de là, il suffit de les appliquer, et ça marche. Le résultat obtenu sera le résultat prédit par ces équations.
Il faut, certes, être bête et méchant pour appliquer ces équations, mais cela fonctionnera. Celui qui maîtrise les maths et les équations pourra obtenir le résultat attendu qui sera le résultat observé (parce que l’équation fonctionne).
Par contre, ça demande un niveau au dessus pour essayer de vulgariser tout ça, d’expliquer de manière qualitative ce qui se passe. Pour la raison simple que ça demande d’imaginer des choses que l’on ne peut pas décrire avec des mots, pour la raison simple que les mots qui décrivent ça n’existent pas.
Et même si on les inventait, on ne pourrait en donner une définition, faut de pouvoir la vulgariser à son tour.
Comment tu explique une fourchette à un extraterrestre qui vole, n’a pas de mains, se nourrit par photosynthèse uniquement, et vit sur une planète gazeuse sans aucun minéral solide ?
Tu peux pas : dire « la fourchette sert pour manger » ça n’a pas de sens : manger ils ne connaissent pas !
Et si tu leur montre la fourchette, ils ne comprendront pas : ils ne connaissent pas les matériaux solides, n’ayant jamais vécu que sur une planète gazeuse. Oui il faut aller TRÈS loin.
Et oui, communiquer avec eux sera déjà très difficile : https://couleur-science.eu/?d=2412ec--comment-communiquer-avec-une-civilisation-extra-terrestre
Ces extraterrestres-là face à notre fourchette, c’est nous face à la mécanique quantique.
L’extraterrestre pourra reprendre autant qu’il veut ta définition d’une fourchette : « objet métallique servant à manger », mais il aura un mal fou d’en saisir le concept.
S’il veut y parvenir, il devra accepter des choses qu’il n’a jamais vu :
1) sa planète entièrement gazeuse est un cas particulier de planètes
2) le gaz n’est pas la seule forme de matière possible : il existe les solides
3) parmi les solides, il y a les métaux (et on lui montre tout le tableau périodique).
4) certaines planètes entières sont solides. Et les solides, contrairement aux gaz, ne se mélangent pas, mais s’entrechoquent.
5) la lumière qui leur sert de nourriture est utilisée de la même façon que nos arbres, mais ensuite ces arbres sont utilisés comme nourriture pour nous (et on lui explique le fonctionnement de toute la chimie et toute la biologie).
6) l’utilisation d’une fourchette est là pour faciliter l’ingestion des plantes par nous.
Et faut tout détailler à chaque fois, et espérer qu’il comprenne l’enchaînement des phénomènes mis en jeu, de la biologie fondamentale, au tableau périodique en passant par l’existence de planètes rocheuses. Ça lui demande donc de devenir un expert en… tout, simplement pour comprendre une fourchette.
Nous avec la quantique et les comportements (superposition, incertitude, dualité…) c’est pareil : on en a une description mathématique, obtenue avec le temps de cerveau de quelques génies.
On est face à la physique quantique comme un aveugle face à quelqu’un qui lui parle de couleurs.
Mais arriver à comprendre ce que ces équations disent, et rattacher ça quelque chose de la vie courante que tout le monde comprend dans le but d’utiliser ce rattachement pour expliquer les équations, c’est très très très difficile.
C’est comme essayer de raisonner en 4D, 5D, etc. Oui tu peux dessiner un point, un trait, un carré, un cube, un hypercube, etc. Maintenant, fermes les yeux et visualise un cube qui tourne. Ça va, pas trop difficile ? Maintenant un hypercube. Généralement, c’est là que les têtes explosent.
Pourtant, un hypercube, c’est juste à un cube ce qu’un cube est à un carré, et ce qu’un carré est à un segment (et un segment à un point).
Ça ne vous aide pas ? Non. Pourtant c’est la définition faite avec des mots. Mzis l’agencement de ces mots semble impossible : il ne peut pas y avoir quelque chose après le cube ! Ça n’a pas de sens !
Et pourtant… Les mathématiques autorisent tout. Et le cube ne semble la limite que parce que nos sens sont limités.
Certaines théories de la physique (donc sur la nature de la réalité) vont jusqu’à la décrire avec 11 dimensions, avec 2 de temps, dont une qui est imaginaire (comme dans « nombres imaginaires »).
D’ailleurs là c’est pareil : les nombres imaginaires sont compliquées à comprendre parce qu’on nous a dit depuis l’enfance qu’il n’y avait rien au delà de IR, et que les carrés négatifs ça n’existe pas.
Pourtant, un nombre comme 4i, c’est juste un nombre dont le carré est −16.
Tout comme −16, c’est juste un nombre qui est de 16 unités sous le 0, sous le néant.
C’est simplement une écriture. « i », comme le signe « − » ou encore la virgule décimale « , », sont des écritures pour permettre des choses supplémentaire : des chiffres sous le néant, de l’autre côté de l’axe des entiers naturels, ou encore des nombres non-entier, de morceaux de valeurs, entre les « vrais » nombres que sont les entiers.
Parles d’un nombre négatif à un grec antique et tu finis au bûcher : les mecs n’avaient même pas inventés le zéro !
Bref, comme d’hab, je me suis égaré.
Mais c’est juste pour dire : l’expérience nous a donné des résultats contre-intuitifs mais pour lesquels nous avons des modèles mathématiques qui fonctionnent très bien.
Donc deal-with-it. Prends ces équations, et n’essayes pas d’appliquer ça à des objets de la vie courante. Ça donnera des choses impossibles.