Le Hollandais Volant

Acharnement

Je rêve… Le service des impôts, qui n’a évidemment rien de mieux à faire, découvre qu’un site de torrents conseille aux internautes d’utiliser le logiciel VLC pour visionner les fichiers vidéos qu’ils proposent.

Conclusion de Bercy ? VLC les paye pour qu’ils fassent de la pub.
Et qui dit « paye », dit contrat juteux, argent et ils veulent des explications (concrètement : des noms, des adresses, et des comptes bancaires), avec 5000 € d’amende en cas de refus (on rigole pas à Bercy).

Comme ils disent sur Twitter chez VLC : Comment expliquer Internet aux impôts ?

Finalement la DGFP indique que c’était une erreur informatique d’appréciation. En espérant qu’ils comprennent qu’un simple lien n’est pas synonyme de contrat juteux.
Sinon je veux bien jouer moi aussi :

* https://portail.dgfip.finances.gouv.fr/portail/accueilIAM.pl
* https://www.impots.gouv.fr/portail/
* http://www.elysee.fr/
* http://france.fr/

Où sont mes millions maintenant ?

Je trouve quand même assez gonflé qu’ils « attaquent » de la sorte l’association VideoLan (éditrice de VLC), quand on sait que Microsoft passe des contrats plus ou moins obscures avec la République et que de toute façon on a toujours toutes les entreprises de la high-tech qui ne payent aucun impôt en France et contre quoi très peu est effectué concrètement.
J’imagine que taper sur un petit poisson c’est plus simple que taper sur des gros requins.

Enfin, pour finir, si tout le monde conseil le logiciel VLC un peu partout, c’est p't-être bien parce que c’est un excellent logiciel, sûrement le meilleur au monde dans son domaine (loin devant toute la concurrence). Ah et en plus il est basé en France, il est français et était là bien avant que les politiques décident d’investir dans la « french-tech ».

Donc si je peux dire, ils feraient mieux de les aider plutôt que de chercher à les racketter. Il n’y a déjà pas beaucoup de programmes français avec un tel rayonnement, si en plus c’est la France elle-même qui cherche à les tuer, franchement où on va…

Accélérer Firefox très simplement

Il y a toute une flopée de mesures à effectuer pour augmenter la réactivité de votre PC : défragmentation, suppression des vieux fichiers, mais aussi des astuces sur le hardware. Le problème c’est que ces solutions sont fastidieuses à mettre en place.
Je suppose que le programme le plus utilisé sur votre ordi est le navigateur (Firefox dans mon cas). Alors optimisons au moins celui-ci à l’aide de deux petites astuces.

Défragmenter Firefox

La première, c’est de défragmenter le dossier de Firefox. C’est très simple à faire : trouvez le dossier de profil de Firefox dans le navigateur de fichiers, faites un copier coller du dossier puis supprimez le dossier original. Ensuite renommez le nouveau dossier pour supprimer le « - copie » à la fin, histoire de revenir au dossier de départ.

Pourquoi ça aide ça ?
Parce que les fichiers dans le dossier de Firefox sont très nombreux, très souvent modifiés et sans-cesse renouvelés. C’est donc parfait pour que le système d’exploitation les place un peu partout sur le disque dur en les fragmentant au passage. Du coup, après quelques mois Firefox perd drastiquement de sa réactivité.
En faisant un copier-coller du dossier, on replace les fichiers au même endroit du disque et on les défragmente. Le navigateur peut donc de nouveau se charger très rapidement.

Notes :

  • Fermez votre navigateur avant l’opération.
  • Pour aller plus vite, pensez à vider le cache de Firefox avant également.
  • Cette opération est inutile sur un SSD.

Où se trouve le dossier de profil de Firefox ?
Il ne s’agit pas du dossier de Firefox dans « Program Files », mais celui un peu caché dans le dossier personnel.

Sous Windows, ouvrez un dossier, et copiez-collez dans la barre d’adresse, ceci : « %APPDATA%\Mozilla\Firefox »
Dans les distributions Linux, on trouve le dossier profile de Firefox dans : « ~/.mozilla/firefox ».

Nettoyer les bases de données de Firefox

Firefox stocke les données (cookies, historique, marques pages…) dans des bases de données SQLite. Ce sont des fichiers compactes, mais ces fichiers grossissent au fil de l’utilisation sans jamais perdre de leur taille. Donc si vous avez 50k pages d’historique et que vous supprimez tout, le fichier contenant l’historique continuera de prendre la place qu’il avait avant la suppression.
D’un côté ceci empêche une trop grande fragmentation, mais de l’autre, si votre base de données pèse 100 Mo, ça fait quand même beaucoup et contribue largement à ralentir votre navigation.

On peut nettoyer ces bases de données de Firefox avec une commande (linux) ou un petit outil (Windows).

Sous Linux, assurez-vous d’avoir installé SQLite3 et lancez ça :

for f in ~/.mozilla/firefox/*/*.sqlite; do sqlite3 $f 'VACUUM; REINDEX;'; done

Sous Windows il y a le petit outil SpeedyFox. Téléchargez le zip, extrayez l’exécutable, fermez Firefox et double-cliquez dessus (pas besoin d’installation). Cochez toutes les cases à cocher dans la liste puis cliquez sur « Optimize ». Après quelques secondes vous verrez les commandes se terminer et ça sera bon. En prime, SpeedyFox nettoie également les fichiers de Chrome, Opera et Skype.

Notes :

  • Aucune donnée n’est perdue lors de cette opération, les fichiers SQLite sont simplement « optimisés » et seront chargés beaucoup plus rapidement.

Lecture : Surveillance:// par Tristan Nitot

Je viens de lire le livre surveillance://, écrit par T. Nitot (ancien président de Mozilla Europe, a été membre du CNN et est actuellement chez Cozy-Cloud et membre à la CNIL). Il se consacre à la défense des libertés numériques et de la Neutralité du Net.

surveillance:// a pour but de sensibiliser le lecteur a tout ce qui touche de près ou de loin la vie privée sur internet et les libertés numériques.

Cela passe évidemment de tout ce qui concerne l’affaire Snowden et la NSA, mais aussi (et surtout) ce que des entreprises comme Google ou Facebook peuvent faire avec les données qu’ils récupèrent constamment sur les utilisateurs (en partie parce que l’on leur donne volontairement), jusqu’à des notions de chiffrement et un peu de sécurité informatique (intérêt du HTTPS, par exemple), en passant par la nécessité des logiciels libres et de revenir si possible à des solutions décentralisées.

En soi, pour moi rien de nouveau : ça fait des années que je partage ici-même des articles expliquant ce qui se trame dans l’ombre des géants du net. Ce qui est intéressant en revanche, c’est de prendre conscience de l’ampleur des possibilités que la surveillance offre à ces entreprises (surtout les premiers chapitres), et pourquoi leur argument marketing n’est la plupart du temps que du flan.

Bien-sûr là aussi j’avais déjà partagé quelques scénarios (par exemple avec le Linky, mais pas seulement), mais T. Nitot commence son ouvrage par en lister un bon paquet, et dont les conséquences peuvent être minimes comme très grandes (par exemple faire basculer le résultat d’une élection…).

Le livre n’est pas là pour faire peur, ni pour rendre tout le monde paranoïaque, mais il a une dimension explicative et éducative qu’il convient de partager au plus grande nombre. Il donne quelques idées, des solutions applicables par tous (ou presque) pour réduire la surveillance opérée à notre insu et reprendre le contrôle de nos données et notre vie numérique.
Il donne aussi à la fin tout un tas d’astuce pour configurer divers programmes et divers sites pour accroître un peu la sécurité et la diffusion de nos données (par exemple sur les réseaux sociaux).

De l’autre côté le bouquin met aussi l’accent sur la surveillance opérée par les gouvernements : comment est-il possible qu’aujourd‘hui il soit devenu parfaitement acceptable (et accepté) qu’une surveillance de masse s’installe impunément alors que des institutions que la Ligue des Droits de l’Homme ou l’ONU s’insurgent contre ça, et quand bien même le droit et le respect de la vie privée soient inscrits dans tous les grands traités (DUDH, DDHC, etc.) ?
Aujourd’hui plus que jamais, une prise de conscience par le public des enjeux de la vie privée est nécessaire, et ce bouquin constitue un bon début à ça également.

Bref, pour moins de 20 €, je vous en conseille la lecture, même si vous êtes du milieu. Il constitue une bonne référence, avec beaucoup de citations, de références, et d’exemples. Le livre est il pas technique du tout (les quelques points techniques sont très bien vulgarisés), facile à lire et il se lit en quelques heures seulement.

Pointeur laser et pile rechargeable

Parfois la connaissance d’un peu de physique de base permet de comprendre des choses.

Aujourd’hui par exemple : j’ai reçu deux pointeurs laser vert (532 nm). Voulant les essayer, je met deux piles dedans. Ça ne marche pas.

C’est étrange, mais j’essaye deux autres piles : même résultat.
Manifestement quelque chose ne va pas avec ce pointeur laser. J’essaye dans le second : idem. Peut être que ça vient des piles ? J’utilise depuis des années des piles rechargeables, et ces piles sont censées être chargées, toutes.

Je remarque cependant que le pointeur laser (qui doit émettre un faisceau vert) émet plutôt un très faible faisceau rouge. Ceci n’est pas une surprise : le fonctionnement de ces pointeurs est tel que c’est une diode rouge qui excite un semi-conducteur, qui va à son tour émettre un faisceau infra-rouge de 1064 nm ; faisceau qui va finalement passer à travers un filtre KTP qui va diviser la longueur d’onde par deux, et on retombe bien sur nos 532 nm de lumière verte.
Bref, ici donc, il n’y a pas de production de la dite lumière verte. Cette lumière rouge n’est visible par ailleurs que quand les piles sont vides, ce qui n’est pas bien logique : comme j’ai dis, elles sont chargées…

Il se trouve que j’ai également un pointeur laser bleu (405 nm).
Après tests, mes piles fonctionnement parfaitement dedans, elles sont donc bien chargées.

C’est là que je me suis souvenu : les piles rechargeables habituelles (Ni-MH) ont une tension de sortie de 1,2 V. Deux piles totalisent donc une tension de 2,4 V. Les piles non-rechargeables (alcalines) ont une tension nominale de 1,5 V, et donc deux piles fournissent 3,0 V.
En général, que ce soit dans un Game-Boy, une lampe torche, ou une manette de XBox, ceci n’a aucune importance.

Dans un laser, la différence a une grande importance.

Pour qu’un pointeur laser (ou toute source laser d’ailleurs) fonctionne, il faut que les électrons dans la source laser soient excités. Plus précisément, la population d’électrons excités doit être plus importante que la population d’électrons désexcités.
Ces électrons excités vont se désexciter et émettre un photon qui va lui-même engendrer d’autres photons en passant à côté des autres électrons : c’est ce qu’on appelle l’émission stimulée (le « S » dans « LASER »). Si les électrons se désexcitent avant que les autres soient excités, alors l’émission stimulée ne fonctionne pas. Et c’est ce qui se passe ici : la trop faible tension des piles rechargeables ne suffit pas à provoquer l’émission stimulée et donc à produire un faisceau laser : tout ce qu’on voit c’est une très faible lueur rouge…

La raison à cela est la nature d’une diode (lumineuse ou non) : les diodes ont une tension de seuil, en dessous de laquelle elles ne laissent pas passer le courant, ou alors très peu (voire trop peu) comme dans le cas présent. C’est la raison qui fait que la diode rouge ne produit pas assez de photons et qui empêche l’émission laser.

Pour parvenir à cette conclusion, j’ai légèrement réchauffé les piles rechargeables : ne les frottant dans les mains ou en les posant une minute ou deux contre un radiateur. Et là… miracle : le pointeur laser fonctionne ! Faiblement, certes, mais ça fonctionne. Le fait de réchauffer les piles a pour effet d’augmenter légèrement la tension de sortie, et cette augmentation a dû suffire pour dépasser la tension de seuil de la diode.

Je suis ensuite allé chercher des piles alcalines au coin de la rue : sans surprises, le pointeur laser fonctionne parfaitement avec des piles alcalines.
Ce qui est un peu normal au fond : le pointeur laser est prévu pour fonctionner sous 3 V de tension, et ici, une tension plus basse ne pardonne pas…

Au passage, si mes piles rechargeables à 1,2 V permettent à mon pointeur laser bleu de fonctionner, c’est simplement que le circuit électronique de ce pointeur utiliser une source laser différente, avec probablement une autre diode, dont la tension de seuil est plus basse, et donc atteinte même avec 2,4 V.

Bref, aujourd’hui la science a permis à deux piles rechargeables de ne pas finir à la benne :D