Quelques astuces pour le français
Malgré la récente polémique de la réforme pas du tout récente de l’orthographe, voici un article sur l’orthographe. Afin de réduire le nombre de fautes à l’écrit en français, je me suis constitué une petite liste d’astuces et de moyens mnémotechniques. En voici la plupart.
Je précise que je suis ne suis pas un expert littéraire, et certaines justifications peuvent contenir des erreurs malgré le fait d’avoir pris soin de faire pas mal de recherches… J’attache cependant une certaine importance aux langues quand-même, et cette liste est justement là pour m’aider à mieux la respecter. Si elle peut vous servir aussi, tant mieux.
Soit / soient
« Soit » dans le sens de « ou bien » est invariable. Exemple : « soit je mange une pomme, soit je mange un biscuit ».
« Soient » est le subjonctif du verbe être à la troisième personne du pluriel : « qu’ils soient maudits ».
Quand on l’utilise dans le sens de « voici » ou « supposons », il devrait être invariant, même si la tournure « soient » est plus ou moins acceptée en maths. Exemple : « soit deux droites perpendiculaires » dont l’écriture « soient deux droites perpendiculaires » est également acceptée.
Tache / tâche
Sans accent, il désigne une salissure : « j’ai une tache sur ma chemise ».
Avec accent, il désigne une besogne, un travail à accomplir : « j’ai pour tâche de ranger les dossiers », « le gestionnaire des tâches ».
Une façon de s’en rappeler est de se souvenir que l’accent circonflexe marque très souvent un ancien « s » qui a fini par disparaître au fil des siècles. Pour le « â », ça aurait donné un « as ». Or le mot anglais pour « tâche » contient encore cette lettre : task. La traduction de task est donc « tâche » et non pas « tache ».
Le circonflexe qui remplace un ancien « s » est parfois visible dans les mots de la même racine : forêt/forestier, hôpital/hospitalier, arrêter/arrestation, fête/festival, château/castel, bête/bestial, île/insulaire, maître/master, connaître/connaissance, ancêtre/ancestral. Ce n’est pas systématique, mais on peut trouver un grand nombre d’exemples comme ça.
Les majuscules accentuées
Parlant d’accents, les lettres majuscules doivent être accentuées (ÉÀÙËÂÊÖ…) et il en va de même pour les ligatures et la cédille (njƅ). Ne pas le faire constitue une faute de français.
Il est néanmoins toléré de ne pas le faire si c’est impossible : les machines à écrire ne le permettaient pas, par exemple, alors que les claviers… c’est un autre débat, avec sa propre polémique :D.
Les capitales doivent également être accentuées, et suivent la même règle.
Où / ou
« Où » avec l’accent grave désigne un lieu : « où es-tu ? », « il doit être là où je l’ai laissé ».
Sans accent, « ou » traduit une alternative, un choix : « fromage ou dessert », « tu viens ou pas ? ».
Pour info, « où » est le seul mot en français comportant un « ù ». La touche du clavier qui le porte ne sert qu’à ça.
Là / la
Pareil que pour le « où/ou » : « là » avec un accent désigne un lieu : « il est là », « c’est là où je vais ».
Le « la » est simplement un déterminant ajouté devant un nom : « la voiture », « la maison ».
Dés / dès
Avec l’accent aigu, « dés » représente le pluriel de « dé », l’objet que l’on jette au jeu de l’oie : « deux dés à six faces ».
Dans les autres cas il prend un accent grave : « dès » : « dès que tu as fini », « dès lors ».
Dû / du / dus
Quel que soit son sens, on n’utilise l’accent circonflexe que lorsque le mot est non-accordé. Les formes « dûe », « dûes », « dûs » n’existent pas. On écrit « due », « dues », « dus » respectivement.
La forme « du » (toujours sans accent) désigne une quantité indéfinie : « du chocolat », « du fromage ».
Dans les autres cas, on met un accent : « un retard dû à la neige », « mon dû s’élève à 20 € », « j’ai dû me dépêcher ».
Votre / vôtre (et notre / nôtre)
Quand il s’agit d’un déterminant (placé devant un nom), il ne prend pas d’accent circonflexe : « votre voiture ».
Dans les autres cas, il en prend un. C’est assez simple à se souvenir : si on a « le(s)/la » ou « du » devant ou si on peut mettre un de ces mots sans que ça change le sens, il prend un accent : « c’est le vôtre », « il faut y mettre du vôtre », « la clé est vôtre », « restez donc avec les vôtres (les gens de votre famille) ».
Majuscules des dates
Les noms des mois, des jours, sont communs : ils ne prennent pas de majuscules : « […] vendredi 1er décembre […] », « le 23 juillet ».
Ils prennent évidemment une majuscule quand ils sont en début de phrase : « Juillet est mon mois préféré. ». L’autre cas de la majuscule, c’est quand on parle d’une date historique, d’une fête : « le 14 Juillet », « Le 11 Novembre »…
Appeler / apeller / appeller
Une seule de ces orthographes existe : appeler.
Pour se souvenir de l’orthographe, rappelez-vous ceci : le « e » sans accent suivi de deux consonnes identiques (ou pas) se prononce généralement « è » ou « é » (comme dans terre, cassette ou vert). S’il est suivi d’une seule consonne, il se dit « e » (comme dans retenir ou jeter).
Appeler s’écrit avec un seul « l » pour que le e se prononce e (et non pas é ou è).
Or, je sais qu’il y a une double consonne quelque part dans le mot et ce n’est pas le « L » : c’est donc le « P » : « appeler ». On a le même raisonnement pour le mot « enveloppe ».
Par contre, dans la phrase « j’appelle la police », on met bien deux « l » pour avoir le son è.
Quand / quant
Celui-ci est également bizarre mais assez simple à comprendre : ce mot peut prendre deux sens.
Le premier est celui référent à un moment dans le temps. Il est alors synonyme de « lorsque » et il s’écrit « quand » : « Quand il fait beau, je me promène. », « J’aime quand il neige. », « Quand viendras-tu ? ».
Le second est celui où il a le sens de « concernant » ou « en ce qui concerne ». Dans ce cas, il s’écrit « quant » : « Quant à moi, je mange une pizza. », « Quant au père Noël, je n’y crois pas. ».
Il est préférable de retenir cette astuce plutôt que celle du « quant » suivi de « à/au/aux », car elle ne marche pas à tous les coups, comme le montre ce contre-exemple : « Quand à Noël il neige, les enfants sont contents. » (source), où il faut bien un « d », car il a le sens de « lorsque ».
Tord / tort
Dans le même genre de confusion t/d : comment écrit-on le contraire de « avoir raison » ? Tord ? Tort ?
La réponse est avec un T : « avoir tort ».
« Tord » vient du verbe tordre et n’a donc rien à voir.
Hors / or
« Hors » a le sens de « dehors » ou « en dehors ». On le retrouve dans l’expression « hors de ma vue ! ».
« Or » est une conjonction de coordination qui permet de lier deux parties d’une phrase ou lier deux phrases entre elles : « il était là, or je ne le vois plus ». On peut le remplacer par « mais » ou « donc », la phrase restera correcte.
Sensé / censé
« Sensé » avec un "S" provient de sens, d'où son écriture. Il signifie alors « qui est plein de sens ».
« Censé » avec un « C » (sans jeu de mot…) a le sens de « qui est supposé ». L’expression « nul n’est censé ignorer la loi » garde son sens quand on dit « nul n’est supposé ignorer la loi ».
Notamment
J’ai du mal à retenir l’orthographe de « notamment ». Il y a une double consonne quelque part, mais je ne sais pas si c’est le « t » ou « m ». En fait, ce mot dérive de « note » ou « notable.
Or, « note » n’a qu’un seul « t » donc « notamment » aussi.
Goutte / goûte
Dit-on « une goûte d’eau » ? Ou « goûte-moi ce plat ! » ?
Dans le sens où l’on parle du plat, ce mot dérive de « goût ». On écrit donc bien « goûte-moi ça ! ». Par ailleurs, comme expliqué plus haut, l’accent circonflexe provient d’un ancien « s » aujourd’hui disparu. Celui-ci se retrouve cependant dans des mots dérivants de « goût » comme « gustatif » ou « gastronomique ».
L’autre écriture, goutte, est utilisée pour parler d’une goutte d’eau, ou une goutte de pluie. Ce mot prend deux « t ».
Leur / leurs
La règle est très simple ici : « leur » prend un « s » s’il est suivi d’un pluriel : « ce sont leurs chaussures ».
Maintenant, il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un pronom possessif. Il faut donc distinguer le possesseur (qui possède ?) et le possédé (possède quoi ?).
Or, « leur » marque déjà le pluriel du possesseur : c’est le pluriel de « son/sa ». S’il y a plusieurs personnes qui possèdent quelque chose en un seul exemple on ne met pas de s. Par exemple, chaque personne n’a qu’une mère, on écrira « leur mère ».
S’il y a plusieurs personnes, mais que chaque personne a plusieurs choses, on ajoute le s : « leurs parents ».
Ceci sera tout pour mes astuces aujourd’hui. Je ne parlerai pas des fautes de l’accord des verbes du premier groupe (« j’ai manger » ou « il faut marché »), ou le « sa/ça » qui sont assez lourdes, ni des inepties du style « comme même » ou « non pêche ».
Si vous avez d’autres astuces, publiez-les ! Plus elles sont ridicules, plus elles fonctionnent, donc n’hésitez pas \o/.