À propos de la journée d’hommage aux victimes des attentats
Je ne suis pas fier de la France : je ne suis pas français, en fait.
Je ne suis pas spécialement fier non plus des Pays-Bas, ceci dit.
En fait je considère la nationalité comme un bout de papier qu’on n’a pas choisi. Certains sont fier de ce bout de papier.
Parallèlement, d’autres sont fiers d’un assemblage de bouts de papier : un livre. Typiquement je parle de la bible ou du coran, mais n’importe quel livre (même un bol de spaghettis) support d’une religion fait l’affaire.
Dans les deux cas, bout de papier ou livre, je peux comprendre qu’on puisse être fier de ça, et je le respecte.
Dans les deux cas je peux aussi regarder le passé et voir ce que cette fierté a pu faire : guerres, attentats, meurtres, génocides, drames, esclavagisme… Mais aussi, de façon parfois passives : famines, non assistance, exploitation… En fait, il n’y a même pas besoin de regarder le passé pour voir ça.
Le nationalisme ou l’extrémisme idéologique est souvent l’excuse brandie en même temps que l’idée du « non, je n’aiderai pas cette personne : elle n’est pas des nôtres ».
Le plus triste dans tout ça est qu’on ne choisit que rarement sa religion et encore plus rarement son drapeau.
La relation que l’on a avec les autres êtres humains est alors dictée par des lois que l’on n’a pas choisi. Des lois artificielles et souvent aussi arbitraires.
Aujourd’hui, le gouvernement français veut combattre l’extrémisme religieux de l’état islamique. C’est un but louable, quand on voit ce qu’ils ont fait. Ce qu’ils font, aux autres, aux innocents.
Aussi, qu’il y ait un hommage solennel et une véritable solidarité, sans frontière, couleurs ou barrières, avec les victimes des attentats d’il y a 15 jours, leurs familles et leurs proches, c’est quelque chose de beau, de bien et je les rejoins sur ça, à 100%.
Mais que cet élan de patriotisme soit tourné vers des politiciens, qui vont récupérer tout ça pour continuer à faire la guerre, à bombarder des gens, à terroriser son propre peuple, à exploiter une partie du monde et à laisser le reste mourir aux frontières tout en continuant à vivre dans leur égoïsme à peine dissimulé et payé par le peuple : non. Juste Non.