Tenir un blog équivaut-il à un discours en public ?

Je lis, sur cette affaire d’un juge qui demande la liste de tous les tweets d’un utilisateur :
« Si on poste un tweet, c'est comme si on crie à la fenêtre, l'objectif n'est pas de garder cela privé », a-t-il [le juge, ndt] dit dans une décision de 11 pages.
Je suis d’accord avec lui quand il dit que l’objectif n’est pas de garder ça privé. Mais je ne suis pas d’accord sur la comparaison de crier à la fenêtre.
Que l’on tienne un blog ou un fil Twitter, sur le net le discours public est écrit et non pas oral. Or « les écrits restent » et ceci est particulièrement vrai sur le net : les données et les pages web sont recopiées partout, sur les ordinateurs des internautes, mais aussi dans les archives du net et dans les moteurs de recherche comme Bing, Google ou même les Autoblogs. Une fois écrite sur le net, une phrase restera en ligne.
De plus, un tweet n’est pas uniquement lu (et lisible) par les gens en présence lors de son écriture, mais sont lisibles (et lus) par ce qui peut potentiellement être des dizaines de millions de personnes, y compris des journalistes, des chefs d’États, votre voisin ou votre pire ennemi.
C’est ce point en particulier qui est à mon avis très mal compris par beaucoup de monde, aussi bien les auteurs que les lecteurs.
Par exemple : est-ce qu’un professeur peut punir son élève pour les propos qu’il tient sur son blog personnel ou sur son fil Twitter (ÉDIT en dehors de propos insultants/dénigrants/diffamants je parle) ? À mon avis non. Si c’est un blog personnel, bien que lisible par tout le monde, alors personne n’a de droit de regard là-dessus. Si le professeur n’est pas content, c’est son problème et il doit accepter que les élèves usent de leur liberté d’expression. Nous sommes en 2012 et chacun peut parler maintenant, c’est un fait. Point.
C’est ensuite à l’auteur de faire attention à ce qu’il écrit (une insulte orale en face d’une personne n’a pas la même portée – ni légale, ni psychologique – qu’une insulte en public, par écrit et sur internet) ; ainsi qu’au lecteur de respecter le fait que tout le monde dispose de droits élémentaires, dont l’un garantit à tout le monde le droit de s’exprimer librement.