De rachat en rachat
Combien de fois maintenant (dans le secteur high-tech, mais aussi ailleurs) voit-on des entreprises en racheter d’autres ?
L’exemple qui motive la rédaction de cet article est le rachat de EMI par Universal. Mais c’est bien loin d’être le seul exemple.
En quoi j’y vois un problème ?
Regardez Google : il a la plus grande base de vidéos au monde, il a le site le plus visité du monde, un réseau avec plus de 150 millions de membres, la plus grande plateforme de pub en ligne, un navigateur web des plus utilisé, il a la plus grande banque de livres numérisés du monde…
Google est partout : en ligne, sur les ordi, les téléphones (Android), même IRL avec les voitures qui vous prennent en photo. Ils sont FAI de villes entières et voulaient aussi produire de l’électricité… Google fait tout, veut tout, achète tout, et centralise tout sous le même nom.
L’exemple d’Universal : Universal, c’est Vivendi, Philips, AZ, Polidor, Mercury… La liste est là. Un seul groupe à la tête d’environ 40% de la musique/vidéo dans le monde.
Comment un petit label peut s’en sortir dans cette situation ?
Mais pas juste sur internet : d’autres marques que vous ne connaissez peut-être pas : Unilever (qui fait aussi bien de l’icetea, de la moutarde et du dentifrice) ou Danone (idem) ou SEB (=Calor = Moulinex = Tefal = Arno = …), VolksWagen (= Audi = Skoda = Seat = Porsche = Bugati = Lamborghini = …).
On se retrouve avec d’immenses groupes qui dominent le monde sur leurs domaines. Alors quand c’est une voiture, le problème n’est pas encore trop important, mais quand c’est sur le net, avec les soucis de vie privée et tout ça, c’est déjà plus grave : si je visite un site sur le net, il y a 9 chances sur 10 que Google sache que je suis passé par là (Google Analytics est présent sur plus de 80% des sites).Disposant en plus de cela d’une base de donnée des adresses mac géolocalisées (merci Google Cars + Android qui contacte Mountain View la nuit), ainsi que de Youtube et d’un réseau social, et d’outils de reconnaissance faciale, ils leurs est possible de tout savoir sur nous :
- où on habite et où on va (IP + gps Android)
- les centres d’intérêt (les recherches Google, les recherches Youtube, Google Analytics…)
- tout ce qu’on fait, aime, ce qu’on est : parcourt professionnel/scolaire, photos (Google +)
- qui on connaît et ce qu’on leur dit (Gmail + Google Plus)
- …
Quand on cherche un peu, c’est effarant. Ce que ce vieil exemple « Marc L*** » du Tigre avait fait est maintenant possible pour presque n’importe quel internaute. Et pas juste avec Google. Et pas juste sur le net…
D’autres problèmes existent aussi : la diversité, l’innovation et les brevets par exemple.
On le voit avec « le culte Apple » : Apple c’est un autre monde où tout est fermé, non sujet à discussions, comme une religion. Un monde où Apple a le dernier mot : aucun développeur ou client n’a le droit de parler sans recevoir un procès dans la tronche.
Les innovations pareil : si l’une des boîtes géantes monopolise une idée (!), ce sera la seule à pouvoir s’en servir (merci les brevets). De quoi évincer tous les concurrents et les start-up (le contraire du principe des brevets en somme).
Une entreprise déjà imposée sera de plus en plus imposante, et il sera de plus en plus difficile pour une start-up de faire quoi que ce soit sans se prendre là aussi un procès, soit carrément se faire racheter.
Sans oublier la concentration des bénéfices : au lieu d’être distribués à plein de petits artisans ou petites entreprises, là ce sont d’énormes capitaux qui sont aux mains de quelques géants (le compte en banque d’Apple dispose d’environ de 100 milliards)…
Tout ce système de capitalisation, OPA et autre économie basée sur le hasard va finir par détruire tout le monde, à commencer par les citoyens lambdas, au profit des PDG milliardaires et surpuissants.
MISE À JOUR 26/04/2012 : voilà de quoi je parle : http://i.imgur.com/k0pv0.jpg