Désolé pour ce titre, j’étais pas inspiré.
Ce post fait suite au premier : Laissez les gens faire ce qu’ils veulent, mais j’y mets juste un exemple plus spécifique.
L’Allemagne a légalisé la consommation du cannabis récemment (voir).
Personnellement, je ne fume pas.
Ni de tabac, ni de cannabis, ni rien. Je déteste ça : ça pue, ça coûte cher, ça ruine la santé, te rend dépendant, modifie qui tu es… bref je n’aime pas ça. Tout comme se saouler la gueule à l’alcool, d’ailleurs. Pour moi ça sert à rien, strictement aucun intérêt.
Pourtant je suis content que le cannabis se légalise de plus en plus, un peu partout dans le monde.
Pourquoi ?
Pourquoi pas, plutôt ?
Pourquoi interdirait-on ça et pas le tabac ? Ça et pas l’alcool ?
L’alcool en particulier est autant sinon plus dangereux pour les autres que le cannabis.
C’est également dangereux pour le consommateur lui-même, mais rappelez-vous : ce que les gens se font à eux-mêmes, ça ne nous regarde pas. Tu veux fumer ? Fume. Je m’en tape. Tu veux boire ? Bois. Rien à cirer. Rien à foutre de ce que tu (te) fais. Tu es libre. Tu veux que je te dise quoi ? Du moment que tu fais pas ça chez moi, j’ai rien à te dire, je ne te dirais rien, et tu fais ce que tu veux.
Bien sûr qu’intérieurement je n’en penserais pas moins. Mais je suis encore libre de penser ce que je veux, non ?
Aussi, que tu fumes n’est pas le problème. Juste ne t’approche pas de moi tant que tu pues la clope. Car oui, la clope, ça pue. C’est aussi mon droit de ne pas être empesté. Nuisance, autrui, etc.
Et l’odeur de fumée dégueulasse, c’est une nuisance. Tout comme balancer ton mégot par terre, au passage, mais ça c’est aussi une question d’éducation, d’aptitude à vivre en société et d’être ou non un porc qui trouve normal de vivre dans ses déchets.
Revenons-en aux substances à interdire, ou ne pas interdire.
Tu veux interdire le cannabis parce que c’est dangereux ? Très bien, interdisons l’alcool aussi alors. Et le tabac. Et le Coca-Cola, ainsi que le Nutella, le saucisson, le beurre, le white spirit… bref tous les trucs qui n’ont pas grand-chose de positif pour la santé, et ont même beaucoup de côtés négatifs pour elle.
Non tu veux pas ? Bizarre.
Quoi ? Mettre des limites, comme ont mets des limites d’âges à l’alcool et au tabac, et des limites d’usages sur le lieu de travail, ou encore au volant ?
Ah mais ça, très certainement ! Car là on entre effectivement dans le domaine de la société, et où — justement, comme le dit l’Article 4 — nos actes ont un impact, et sont parfois une nuisance pour les autres. Être défoncé au boulot ou saoul au volant, c’est objectivement pas l’idéal. Et pareil pour les enfants : les parents et la société décident pour les enfants. Ce n’est qu’une fois qu’ils sont majeurs qu’ils font ce qu’ils veulent. C’est pas mal comme principe, enfin je trouve.
Et si tu relis l’Article 4, en entier cette fois, tu verras aussi que la loi détermine toujours ces limites. C’est prévu.
Est-ce qu’ils le font en Allemagne ? Bah oui. Ils prévoient des limites.
Est-ce qu’ils le font dans les autres pays qui ont légalisé le cannabis (Portugal, Pays-Bas, etc.) ? Bah oui aussi.
Bref, rien ne justifie un traitement différent pour certaines substances plutôt que d’autres, à impact égal sur la société dans son ensemble.
L’histoire, les meurs, les traditions, peut-être. Mais bon, on avait aussi pour tradition de brûler des sorcières, de se mettre des épées dans le ventre, et de travailler 14 heures par jour sans téléphone. Certaines choses changent et le monde évolue. Certaines traditions sont parties. D’autres ont pris leur place. Le cannabis se trouve en être une qui, et qui se trouve aussi ne pas forcément être bien pire que les autres.
Maintenir son interdiction est sûrement plus maléfique, et bien moins bénéfique pour la société. Alors arrêtons de tourner autour du pot : légalisons ça, encadrons ça une bonne fois pour toute.
La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits.
— Article 4, de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui fait partie de la Constitution française.
Dites-moi, quoi exactement ne comprenez-vous pas là-dedans ?
Si je fais un truc qui n’a strictement aucun impacte négatif sur toi, ou même aucun impact du tout, tu n’as juste rien à dire en fait.
Oui c’est à toi que je parle,
Toi qui veux interdire l’IVG, alors que cette pratique ne te nuit pas ;
Toi qui veux interdire le cannabis, alors que personne ne te demande d’en consommer ;
Toi qui veux interdire le mariage pour tous, alors que tu n’es pas concerné ;
Toi qui veux interdire le voile, alors que tu n’as pas te mêler des vêtements des autres ;
Toi qui veux interdire plein d’autres trucs qui ne te concernent pas, ni de près ni de loin, à des gens que tu ne connais pas.
Le fait que tu considères que quelque chose soit délétère pour la personne concernée : « mé l’IVG c’est un acte médical », « mé le cannabis c’est dangereux », « mé le mariage c’est contre nature », « mé le voile c’est pas un choix »… tout ça, c’est ton avis, et ton avis tu te le roules en boule et tu te le fourres où je pense.
Laissez les gens faire ce qu’ils veulent. Ce qu’ils veulent, ne vous regarde pas.
Là je sais ce que tu vas me dire : « d’accord, je fais ce que je veux ? Ok, je vais rouler à 110 en ville, je vais me torcher à l’alcool et me balader en ville, je vais braquer une banque ! ». Sauf que non, ça ne tient pas. Ça, ça nuit à autrui. C’est pour ça que c’est interdit.
Par contre l’IVG de ta voisine de gauche, la weed qui pousse dans le jardin de tes voisins d’en-face, ou encore le mariage de tes deux voisins de gauche, ça ne te nuit pas. Ça ne nuit — objectivement — à personne.
Et non, une bonne fois pour toutes là-aussi : NON, juste parce que c’est contraire à tes croyances, à tes mœurs ou à ta religion, n’est pas suffisant pour être une nuisance. Les croyances, les religions, les mœurs n’ont pas de droits, seuls les gens en ont. En tout cas en France.
Bien sûr, tu as le droit de penser le contraire.
Bien sûr, tu as aussi le droit de dire ce que tu penses, par exemple comme je fais ici moi-même (en ligne, en public, sur un blog), ou encore partout où tu voudras.
Mais ne deviens pas une nuisance pour les autres : mettre des tracts ou des affiches d’extrême-droite dans les boîtes aux lettres ou sur les murs, ou véhiculer de la haine, essayer d’imposer ta vision du monde sur les autres, ça, ça nuit à autrui. Directement ou indirectement. Et là tu te mettras hors la loi.
Notre base de données contenant des données de clients a récemment fait l’objet d’une attaque informatique par un tiers non autorisé qui a accédé à certaines données personnelles de nos clients (nom, prénom, adresse postale, numéro de téléphone, photos de véhicules, plaque d’immatriculation et numéro de châssis). Aucune donnée financière ou sensible n’a été affectée.
Oh ben ça vaaaa, c’est pas sensible, si y a juste mon nom, adresse, numéro de téléphone, photo de ma voiture, sa plaque et son numéro de châssis unique à une échelle mondiale.
Allez vous faire foutre.
Pas pour vous être fait pirater, mais pour considérer que les données personnelles de vos clients ne sont pas sensibles.
ÉDIT : l’on me signale que le terme « données sensibles » a une définition exacte selon la Cnil :
Ce sont des informations qui révèlent la prétendue origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ou l'appartenance syndicale, ainsi que le traitement des données génétiques, des données biométriques aux fins d'identifier une personne physique de manière unique, des données concernant la santé ou des données concernant la vie sexuelle ou l'orientation sexuelle d'une personne physique.
D’accord, la plaque d’immat et autres ne sont donc pas « sensibles ». Ça vaaaaa… Toi par contre, et pour les petites gens, mettre en ligne une vidéo avec une plaque visible, c’est très très mal. Justice à deux vitesses de mes deux.
Sur couleur-science, mon blog science : dans les commentaires, on me dit que Bard (l’IA générative de Google) dit quelque chose de contraire à ce que je mets dans mon article.
À moi donc de prendre le temps de dire que Bard dit de la merde.
Mais vous voyez venir le bordel ?
Qui suis-je, moi, ou n’importe qui, n’importe quel prof, face à une IA fabriquée par l’entreprise la plus futuriste de la planète ?
Si on doit désormais prendre le temps à débunker les IA en plus de devoir débunker les conspis (au lieu de passer du temps à faire des vrais trucs), on va pas s’en sortir.
Ces « IA » fonctionnent en lisant des milliards de textes et en recrachant des combinaisons de mots qu’il rencontre le plus souvent dans le champ lexical de la question qu’on lui soumet. C’est pour cette raison que le texte produit semble crédible, est généralement grammaticalement correcte, mais peut être factuellement et totalement faux.
Y a 20 ans, le grand méchant c’était Wikipédia : « Oui, Wikipédia c’est cool et collaboratif, mais parfois y a de la merde. » Quel prof n’a jamais dit ça ? Quel élève n’a jamais entendu ça ?
Et c’est vrai, pourtant, bien que ça ne soit pas pire qu’ailleurs.
J’ai déjà corrigé des pages Wikipédia à la vue d’erreurs. Mais j’ai chez moi un dictionnaire encyclopédique qui dit que la molécule d’eau H20 contient deux atomes d’oxygène pour un atome d’hydrogène (alors que c’est exactement le contraire).
L’erreur est humaine, elle s’est glissée dedans. Soit. Je suppose que ça a été corrigé depuis. Je l’espère.
Tiens, justement : l’erreur est humaine. Sauf qu’une IA, c’est humain ? Non. Voilà un joli paradoxe. On fait quoi ?
Perso je resterais éloigné de ce genre de générateurs de blabla si l’on n’est pas conscient de tout ça. Ce qu’ils produisent, c’est du flan, un truc artistique, pour le fun, mais rien de plus. Ils prennent des mots et des phrases, mélangent tout ça, et ressortent un texte qui se lit mais dont le fond est bancal.
C’est dangereux de considérer de l’art comme de la vérité.
Vous imaginez un alien qui verrait un Picasso, et qui se mettrait à la recherche d’un organisme qui ressemble à ce qu’il a vu ? On ne pourrait pas lui reprocher : après tout, s’il fait ça sur un De Vinci ou un Raphaël, ça marche.
Donc pourquoi pas un Picasso ? S’il a vu les deux premiers et que ça marche, pourquoi penser que ça en serait différent pour le suivant ?
Ben ici, on est exactement en train de faire pareil : on a à faire à un texte créé par un programme qui ne sait absolument pas ce qu’il fait, qui ne fait que mélanger des mots et les ressortir avec des calculs probabilistes. Mais c’est précisément pour cela que le texte final est tout sauf juste.
Et encore… Je ne parle pas des Deep-Fake : ces contenus (textes, photos, vidéos…) volontairement fausses pour faire dire n’importe quoi à n’importe qui avec une crédibilité telle que même les médias les plus sérieux sont enclins à tomber dans le panneau (et là aussi, les médias sérieux doivent passer du temps à débunker ça plutôt que faire leur vrai travail…).
Déjà merci pour ce titre chez Libé, c’est drôle. Sinon c’est 650 € les 50 mL chez Guerlain, et probablement seulement 15 balles si ça n’avait pas été quantique (et donc vendu sous la marque Monoprix pour les gueux).
Pour résumer l’affaire : Guerlain a sorti une « crème quantique » pour la peau, vendue très chère. Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour que ça soit devenu la risée du bullshito-marketing sur les réseaux sociaux, tout simplement parce que le terme « quantique » n’a strictement rien à foutre dans le nom d’un produit, et cela même si cette crème était véritablement quantique — ce qu’elle est, en un sens, voir plus bas, même si ce n’est pas un argument.
Pour être clair, je suis 100 % pour mettre de la science dans les produits quotidiens. C’est à ça que sert la science : améliorer le quotidien du monde entier. En témoigne ainsi mon dernier article sur Couleur-Science à propos des canettes de café chauffées à l’explosif ou à la chaux vive (le truc corrosif produit par Dae… pardon Lafarge pour la prise rapide du ciment).
Mais comme j’ai aussi mis dans ce même article, parfois, le côté insolite dans ces produits (apporté par la science) la rend plus fun que le produit lui-même. Il y a bien d’autres façons d’avoir du café chaud, par exemple en utilisant une pompe à chaleur solaire dont une extrémité se mettait dans le café et l’autre dans votre cul, cela fonctionnerait et améliorerait du même coup le #CCC matinal. Mais c’est tout de suite moins instagramable.
Je considère en réalité qu’une canette qui chauffe avec un explosif, c’est un gadget rigolo qui mériterait l’équivalent d’un prix igNobel pour les inventions à la con. Ce n’est clairement pas un produit à prendre au sérieux.
… au contraire de Guerlain, donc, qui est en train d’essayer de se défendre et de se justifier comme il peut et sur tous les fronts en ce moment même. Rassurez-vous, ou non, il y a des chances que toute l’équipe marketing sera prochainement virée. Sauf s’il se produit l’inverse : c’est-à-dire des tas d’influenceurs à la con — comme moi, mais plus riches — vont acheter le produit juste pour la postérité et faire une vidéo sur KwanTiktok, ce qui permettra à Guerlain d’atteindre leur objectif de ventes. N’oublions pas que ce sont des génies : arriver à vendre un demi-SMIC un petit pot d’hydrocarbures dénaturé pour que les gens s’en tartinent la face, ça relève du génie, ah si si !
Un autre truc, et que je trouve plutôt rigolo, c’est qu’avant, quand on disait « chimique », « de synthèse », « artificiel » ou pire « nucléaire », c’était forcément mal, forcément mauvais et transformait n’importe quel produit en source à psychose.
Suffit de voir pourquoi on parle d’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) et non d’IRMN (Imagerie par Résonance Magnétique Nucléaire), qui sont une seule et même chose, c’est juste qu’on a enlevé le mot-en-N, car les gens se seraient imaginés qu’on allait les envoyer sous le réacteur n°4 d’une centrale soviétique quelque part en Ukraine alors qu’on les envoyait juste dans la salle du scanner en face de la salle d’attente de l’hôpital après leur avoir fait retirer tous leurs bijoux pour les revendre sur LeBonCoin une fois la personne vaporisée et téléportée sur Chorizo du Centaure.
Similairement, historiquement tout ce qui est « naturel » ou « bio » est forcément bon et juste, personne ne se doutant que le cyanure d’une pomme c’est bio, que les 8 000 becquerels du corps humain sont tout à fait normaux aussi et que la nature elle-même est sûrement l’endroit le plus injuste et le plus dangereux pour la pauvre pôtite souris que vous choisissez de bon cœur de relâcher dehors, plutôt que de la laisser chez vous à l’abri du froid, du chaud, des prédateurs, de la faim, des inondations ou encore de l’effondrement de son terrier parce que vous roulerez dessus en 4x4 lors de la partie de chasse dimanche prochain avec tonton René ; grand protecteur de la nature et de la faune sauvage que vous êtes.
Pourtant, il semble qu’à l’inverse de « chimique », le terme « quantique » jouit d’une bien meilleure image auprès du public !
On parle et on attend avec impatience les ordinateurs quantiques (qui vous permettra de mieux crypter vos secrets bancaires avec un code à 4 chiffres), les batteries quantiques (à l’autonomie illimitée évidemment) et le tout à tel point que même le président Macron décide qu’il faut investir dedans (sûrement son projet de Start-up nation et Économie Quantique pour des Retraites Relativistes… ou relatives, je ne sais plus).
Et donc aujourd’hui en 2024 on décide de parler de crème beauté quantique pour la peau.
Pourquoi ?
Parce que pourquoi pas, voyons !
En vrai, c’est parce que, soi-disant, le produit — soi-disant (bis) — actif dans la crème ne pourrait l’être sans la physique quantique.
Et c’est là que tout le monde devrait se dire que c’est ridicule ! Et pour cause : si la physique quantique est une réalité, elle gouverne tous les phénomènes, qu’on les lui attribue ou non.
Ce n’est pas parce que le café n’est pas vendu comme « café quantique » que les molécules qui sont dedans ne sont pas soumises à la physique quantique, ni qu’elles y sont grâce à la physique quantique.
Bien-sûr, dira-t-on, que dans ce cas de la crème, les phénomènes mis en jeux (toujours soi-disant) ne sont explicables qu’avec la physique quantique.
Un peu comme l’anomalie de précession du périhélie de Mercure de 43 minutes d’arc par siècle n’est explicable qu’avec la relativité générale de 1915, vous voyez ? Non vous ne voyez pas, faites pas comme si vous aviez compris cette phrase, bande de bouffons, sinon vous auriez constaté que j’ai mis une erreur dans ce baratin bien réel : la vérité est 43 secondes d’arc, pas minutes d’arc !
D’ailleurs c’est quoi la physique quantique ?
Je ne vais pas tout expliquer (trop long, et j’en serais incapable), mais je dirais simplement que c’est un niveau d’abstraction plus élevée de la réalité que la physique classique (celle qu’on apprend à l’école).
Certaines choses, en effet, ne sont pas explicables avec la physique classique : il faut plonger un peu plus profondément dans la nature des choses, et c’est là qu’on « voit » tout un tas de choses très étranges (dans le sens de « très différentes de ce qu’offre la vie courante »), dont l’ensemble est placé sous la coupe que l’on appelle « physique quantique ». Si vous suivez, ça veut dire que la physique quantique englobe la physique classique (les molécules, H2O, les aimants aussi, tout ça). Et que si quelque chose est « classique », elle peut aussi être expliquée avec la physique quantique — du moins c’est ce qu’on essaye de faire, car le cadre théorique de la quantique n’est pas encore totalement construit — c’est juste que ça rendrait tout très vite beaucoup trop compliqué, et c’est pour ça que dans les cas simples de la vie courante, la physique classique suffit amplement. Pas besoin de quantique pour expliquer le fonctionnement d’un frigo. On pourrait, mais on le fait pas.
À ceci il faut ajouter que ce n’est pas parce que l’on a dû utiliser la physique quantique pour expliquer un phénomène que le phénomène lui-même n’existait pas avant. Cela fait des milliers d’années que l’on utilise l’écorce de saule pour se soigner ! Ça marchait, et ça marche encore : c’est juste qu’aujourd’hui on sait pourquoi ça marche et quelle est la molécule responsable : l’aspirine (ou pain à l’aspire, pour les gens civilisés), présente dans le saule et qui soulage l’organisme de divers maux ou fièvres.
Autre exemple, ce n’est pas parce que Kepler, Newton et Galilée ont découvert les lois de la gravité qu’avant eux tout le monde flottait dans les airs ou pouvait voler. C’est juste qu’avant on avait mieux à faire que s’interroger sur le pourquoi du comment !
… et aussi peut-être parce que ceux qui ont essayé avant eux étaient décapités par l’inquisition religieuse ; en toute liberté et démocratiquement, vu que c’était des gentils cathos blancs, mais bon quand-même, délesté d’une tête, réfléchir devient difficile, même si ça n’empêche pas de vivre sinon BFMTV et CNews n’auraient pas l’audimat effarant qu’ils ont.
Mais on divague.
Certains phénomènes sont ainsi mis à profit bien avant qu’on sache pourquoi ou comment ça fonctionne !
La machine à vapeur et toute la thermodynamique du XIXᵉ siècle en est un dernier exemple que je donnerai ici : les machines thermiques existaient bien avant toute la théorie de la thermodynamique : les ingénieurs n’ont pas attendu les théoriciens pour construire des moteurs. Et ça marchait, c’est juste que personne ne savait vraiment pourquoi ! La théorie a été construite après pour expliquer tout ça. Évidemment, comprendre le fonctionnement a permis d’en améliorer drastiquement le rendement, et la qualité par la suite : moteurs plus puissants, plus solides, moins chers, plus sobres en charbon… et, petit détail : moins sujets à exploser dans la tronche des opérateurs aussi (si vous doutiez de l’utilité des théoriciens devant les ingénieurs de l’époque, ravisez-vous, ils servent !).
Aujourd’hui on observe de plus en plus l’inverse : la théorie avance plus vite que l’observation et on recherche des trucs que la théorie avait prédits depuis plus d’un demi-siècle. Le laser ou les trous noirs en sont deux exemples, mais c’est hors sujet.
Au final, et pour conclure, entendons nous sur le fait que « quantique », tout comme « chimique » ou « nucléaire » ne sont que des adjectifs, pas des phénomènes en soi. Ce n’est pas parce que votre téléphone n’est pas un « quant-iPhone » que la physique quantique n’intervient pas dans son fonctionnement (bien au contraire).
Et pour dire, donc, que si vous lisez « quantique » dans un produit grand public, fuyez, car c’est probablement du bullshit. Et si c’est vous qui mettez le quantique dans le marketing de ce produit, vous devriez avoir honte (sauf à savoir démontrer la gravitation quantique, dans ce cas pourquoi pas, je vous y autorise, mais vous devriez bosser ailleurs que chez Guerlain, par pitié).
Et ça vaut aussi pour les mots « chimiques », « naturels », « bio » ou « artificiel ». Ces ternes ne veulent rien dire, ni en bien, ni en mal. Ce ne sont pas des arguments, juste du marketing destinés à pigeonner ceux qui y croient sans réellement ni savoir ni comprendre pourquoi.
Tout est quantique, tout est naturel, tout est chimique.
Et encore une bonne année chimico-quantique et meilleurs bio-nucléo-vœux à tous (sous réserve des habituelles conditions d’acceptation des vœux) !
(PS : oui c’est évidemment Guerlain qui sponsorise cet article et mon blog, aux côtés d’EDF, Aréva, Tesla… et pour je ne sais quelle raison, les protège-poignées de tiroir Moulon et Gastille, mais merci à eux.)
Mon problème était de rendre simple l’export de données stockés dans un outil web (SQL + PHP + JS) en fichier Excel.
Au départ, j’avais proposé une production de code CSV, que l’utilisateur devait copier-coller dans Excel, puis fait quelques manips pour qu’Excel ne voie pas une plâtrée de texte, mais du CSV (chose que LibreOffice fait tout seul).
Mais c’était trop compliqué.
Le mieux que j’ai trouvé ensuite, c’est de produire un tableau dans la page web, en HTML, puis sélectionner le contenu, le copier, et prier pour qu’Excel détecte ça comme un tableau et redistribue ça dans les bonnes cellules.
Mais c’était ni assez simple, ni suffisamment fiable.
Du coup j’ai pondu un système avec un bouton : on clique dessus et ça ouvre Excel (.xls) directement avec le contenu du tableau.
Bien plus simple.
Prérequis
Le tableau de données doit être produit en tant que tableau HTML. Le tableau n’a pas besoin d’être dans la page. Cela peut être un objet DOM quelque part.
L’astuce ici fonctionne donc que le tableau soit dans la page, en mémoire, ou bien produit à la volée à partir des données brutes au moment du clic.
Le fait de l’afficher dans la page permet cependant de montrer le tableau avant de le proposer au téléchargement.
Fonctionnement
Un fichier Excel reste du simple XML. Il suffit de prendre les entêtes d’un fichier .xls et de mettre le tableau HTML en dessous. Ensuite, on récupère tout ça sous forme de base64, on force le navigateur à télécharger ça.
Code
Le HTML
<button type="button" onclick="tableToExcel(ID_TABLEAU)">Export to Excel</button>
<table id="ID_TABLEAU">
…
…
</table>
Le JS :
function tableToExcel(table_ID) {
var template = '<html xmlns:o="urn:schemas-microsoft-com:office:office" xmlns:x="urn:schemas-microsoft-com:office:excel" xmlns="http://www.w3.org/TR/REC-html40"><meta http-equiv="content-type" content="application/vnd.ms-excel; charset=UTF-8"><head><!--[if gte mso 9]><xml><x:ExcelWorkbook><x:ExcelWorksheets><x:ExcelWorksheet><x:Name>Worksheet</x:Name><x:WorksheetOptions><x:DisplayGridlines/></x:WorksheetOptions></x:ExcelWorksheet></x:ExcelWorksheets></x:ExcelWorkbook></xml><![endif]--></head><body><table>{table}</table></body></html>';
var table = document.getElementById(table_ID).innerHTML;
var xml_table = template.replace(/{table}/g, table);
var base64_xml_table = window.btoa(unescape(encodeURIComponent(xml_table)));
window.location.href = 'data:application/vnd.ms-excel;base64,' + base64_xml_table;
}
Je n’ai pas dit que c’était propre, mais ça marche.
Petite amélioration
Ici, le nom du fichier est plus ou moins une chaîne aléatoire. On peut changer ça, en utilisant un lien plutôt qu’un bouton : le bouton modifie l’URL de la page, mais avec un lien on peut actionner le téléchargement directement, avec l’attribut download.
Et si on veut juste garder l’apparence du bouton, on peut simplement mettre le lien autour du bouton :
Une des limites est que les styles ne sont pas forcément pris en compte. Les dispositions des cellules (rowspan et colspan) semblent bien fonctionner systématiquement, du moment que le tableau est en HTML et pas reconstitué avec du CSS (display: table-cell, ou encore avec des grid), mais les couleurs et autres formatages ne sont pas garanties.
Un autre problème peut survenir quand les tableaux sont vraiment très grands. Je ne sais pas si les navigateurs mettent une limite sur le contenu d’un href, mais ce n’est pas exclu non plus.
Je possède une EV, et j’ai aussi acquis un scanner OBD-2 (On-Board Diagnostic). Il s’agit d’un petit boîtier (ou dongle), qui se branche sur la prise diagnostique de la voiture. Le boîtier peut alors lire les informations de l’ordinateur de bord.
Les informations affichées (via la liaison avec le smartphone) vont du compteur de vitesse au compteur kilométrique, à la température extérieure et intérieure, au taux d’oxygène dans le carburateur (sur une thermique) ou la tension et la température des cellules (dans une voiture électrique), etc.
C’est aussi par là que le garagiste peut lire les fameux « codes erreur » (codes DTC, pour Data Trouble Code — liste de codes DTC ici) de la voiture lorsque le témoin d’erreur s’affiche.
Toutes les voitures vendues depuis 2001 en Europe disposent d’un port OBD-2, y compris sur les voitures électriques, qui ont alors des codes et des informations spécifiques pour elles.
Dans la mienne et avec l’outil que j’ai, j’ai 27 pages d’informations (dont 7 pages sur les tensions sur chaque cellule). Ça fait un gros paquet d’informations pour tout nerd qui aiment les chiffres :
tensions et température des cellules ;
température et hygrométrie de l’habitacle ;
vitesse et accélération en temps réel ;
couple et puissance distribuées aux roues ;
angle de rotation du volant ;
actions de l’auto-pilote ;
connectivité diverses ;
consommation en énergie ;
vitesse de charge ;
…
Parmi elles figurent aussi les données accumulées d’énergie : combien d’énergie j’ai injecté dans la voiture depuis que je l’ai ?
Cette donnée en particulier permet quelques calculs et statistiques, et c’est sur ça que je reviens ici.
Liste de données utiles relevées
Les chiffres qui nous intéressent aujourd’hui :
ODO (Odomètre : nombre total de km roulés) : 17 251 km ;
AQC (accumulated quick charge) : 382 kWh ;
ANC (accumulated normal charge) : 1 875 kWh ;
CEC (cummulative energy charged) : 3 567,8 kWh ;
CED (cummulative energy discharged) : 3 440,9 kWh ;
L’ODO, c’est simple : c’est l’odomètre, le compteur de kilomètres.
L’AQC : c’est la quantité d’énergie (en kWh) chargée sur un chargeur rapide (quick charge), au total, cumulativement.
L’ANC : c’est la quantité d’énergie (en kWh) chargée sur un chargeur normal, ou lent, au total, cumulativement
La somme AQC + ANC est donc l’énergie totale que l’on a chargée avec une prise de recharge.
Le CEC : c’est une information donnée par le système de gestion de la batterie (BMS) et qui représente la quantité totale d’énergie qui a transité dans la batterie. Ceci inclut donc l’AQC et l’ANC, mais également l’énergie régénérée grâce au freinage régénératif.
Le CED : c’est la quantité totale d’énergie sortie de la batterie. Celle-ci peut avoir servie pour rouler, pour charger la batterie 12 V, pour faire tourner les accessoires, le chauffage, etc.
Avec tout ça, quelques calculs sont possibles.
Consommation moyenne à la prise
J’ai fait 17 251 km.
J’ai chargé — avec une prise — 382 + 1 875 = 2 257 kWh.
Conclusion : je roule à environ 130 Wh/km, soit 13 kWh/100 km. C’est tout à fait honorable, sachant que ce sont des trajets assez représentatifs de ce que je roule toute l’année, y compris avec des longs trajets.
ÉDIT : ces trajets sont pris entre fin mai et début décembre. En toute rigueur, je referais un calcul en mai de l’an prochain, pour prendre en compte les chiffres de cet hiver.
À cela, on peut ajouter 10 à 15 % de pertes de recharge. En gros, pour chaque kWh reçu par la voiture, environ 10 % est perdue en chaleur entre la prise et la batterie. Cette perte n’est pas prise en compte par l’affichage de la consommation de la voiture.
Ceci donne donc une valeur, celle que je paye, d’environ 15 kWh/100 km. Ça reste un bon score, une bonne moyenne parmi les différentes voitures électriques du marché (à qui on doit également rajouter ~10 % à la valeur affichée).
On voit aussi que l’essentiel de la conso se fait à la maison : l’ANC est bien supérieur à l’AQC. Je fais comme la majorité des gens sur ce point-là. Je ne me vois pas faire autrement : c’est le plus pratique et le plus économique.
Ceci dit, si je n’en avais pas la possibilité et si j’avais une borne en bas de chez moi, je m’en sortirais, c’est juste que je verrais ça comme une contrainte, tout comme faire un plein d’essence était plus une contrainte qu’autre chose aussi.
Consommation moyenne au véhicule
La consommation ci-dessus, les 15 kWh/100 km c’est ce que je paye à EDF. Ce n’est pas ce que consomme le véhicule, ou le moteur, lorsqu’il tourne. Lui, il consomme beaucoup plus.
Pour ça, regardons le CEC (charge) et le CED (décharge).
Le CEC indique l’énergie totale qui est rentrée dans la batterie, et le CED c’est pour ce qui est sorti.
On voit que le CEC est plus élevé que l’AQC+ANC. L’énergie qui a transité vers la batterie est donc plus élevée que ce que l’on a chargé : c’est normal : le CEC intègre l’énergie gagnée lors du freinage régénératif.
La régénération, c’est de l’énergie qui est récupérée et stockée dans la batterie lorsqu’on utilise le frein moteur électrique. Cela peut être lorsqu’on ralentit, ou dans une descente. Cette énergie est stockée au lieu d’être perdue dans l’usure et l’échauffement des plaquettes de frein ou de la compression de gaz dans un moteur à piston lors du freinage moteur.
En termes de consommation du moteur et du reste des accessoires du véhicule, c’est ça qui faut prendre.
Avec ces chiffres, et avec l’ODO, on tombe donc sur 20 kWh/100. C’est ce que l’on consommerait si la régénération n’existait pas. C’est ce qu’une logique de voiture thermique consommerait.
Ce chiffre est plus élevé que les 13 ou 15 kWh/100 km, mais on s’en fiche : on ne paye pas la différence, il s’agit de récupération d’énergie.
(ÉDIT : cette énergie inclut aussi l’énergie transitant par la batterie dans le cas où on utilise le V2L (vehicle-2-load), le V2H (vehicle-2-home) ou V2G (vehicle-2-grid), qui ne sert donc pas pour rouler mais pour alimenter un appareil externe ou sa maison — certaines voitures le permettent, dont la mienne, même si sur ces chiffres je ne m’en suis pas encore servi. Les chiffres ici sont donc uniquement lié au régen)
Rendement de la batterie
Le CEC est de 3 568 kWh et le CED est de 3 441 kWh. Autrement dit, la batterie a vu rentrer 3 568 kWh et vu sortir 3 441 kWh. La différence de 127 kWh est liée aux pertes thermiques de la batterie : une partie de ce qui est rentré n’en est jamais ressorti ! Aussi, n’oublions pas la quantité d’énergie actuellement dans la batterie, qui est donc mise dedans sans en être sortie encore !
À ce moment-là, la batterie contenait 52 kWh. Les pertes ne sont donc « que » de 75 kWh.
Tenant compte de ça, on trouve que le rendement électrochimique de la batterie est un remarquable 97,8 %. Ça signifie que pour 100 kWh qui entrent dans la batterie, on peut en restituer 97,8 ; et le reste, la différence de 2,2 %, sera perdue.
Pas mal, et d’autant plus que sur les longs trajets dans le froid, une partie de ces 2,2 % de pertes thermiques est utilisée pour chauffer l’habitacle. Efficience énergétique jusqu’au bout (une thermique recycle elle-aussi la chaleur perdue du moteur).
La régénération : combien ?
La différence entre le CEC et le ANC+AQC donne la quantité d’énergie totale qui a été mise dans la batterie hors cycle de recharge, donc uniquement avec de la régénération.
On est ici à 1 311 kWh, soit 1,3 MWh. C’est quand-même assez conséquent.
Au tarif EDF de base, ça revient à 260 €.
Une voiture électrique sans régen (ou une conduite qui n’en profite pas) aurait donc eu à payer tout ça en plus en courant pour la même distance parcourue. Raison supplémentaire pour apprendre la conduite électrique et l’usage du freinage régénératif. Normalement la voiture le fait toute seule, mais une conduite adaptée permet de l’optimiser (et une conduite inadaptée a pour effet de shunter cette possibilité).
Toute cette énergie est de la récupération lors des descentes et des freinages. Oui, on parle en mégawattheures. Tous les véhicules électrifiés (électriques (EV), hydrogène à pile à combustible (FCEV), hybrides (HEV), hybrides rechargeables (PHEV)…) récupèrent cette énergie et l’utilisent pour rouler au lieu de cramer des plaquettes et des disques de frein.
À raison de 20 kWh/100 km, ça correspond à avoir roulé 6 550 km uniquement grâce à cette récup, soit plus de 33 % de ce que j’ai roulé. Le fait de rouler beaucoup en montagne doit aider à mon avis, mais ça reste conséquent (et réel dans mon cas).
Ceci rejoint le chiffre de ~30 % de consommation de carburant en moins retrouvée sur les hybrides par rapport à leur modèle non-hybride. Ce n’est donc pas absurde, même si je persiste à trouver ça impressionnant et intéressant.
Notons que la régen est d’autant plus pertinente pour les voitures qui font des trajets en ville, routes de campagne, ou montagne. Là où on ralentit, s’arrête, ou profite souvent des descentes. Si vous faites exclusivement de l’autoroute, le gain est moins important sur une électrique. Il peut subsister un gain conséquent sur les hybrides pour des questions de cycle optimal du moteur thermique (sur une hybride, à chaque fois que vous roulez et que le moteur thermique s’éteint, c’est de l’énergie « gagnée » grâce à l’hybridation).
Et en termes de CO2 ?
17 000 km, ça fait combien de CO2 ?
J’ai consommé, voir plus haut, 2 257 kWh, incluant les pertes au chargement (de 10 à 15 %).
En France, en été — cet été — l’électricité chez EDF a émis environ 20 gCO2/kWh. Ça revient donc à 55 kg de CO2 émis. Ce n’est pas rien, mais c’est sur 17 000 km.
Si j’avais fait ça en voiture essence, j’aurais émis beaucoup plus. Chaque kilogramme d’essence émet environ 3 kg de CO2 (la molécule de CO2 a environ trois fois la masse de son seul atome de carbone).
55 kg de CO2 correspondent donc aux émissions de 18 kg d’essence, soit environ 25 litres.
Et 25 L d’essence, c’est environ 350 km de parcourus (à raison de 7,1 L/100 km, qui semble la moyenne — on peut compter 700 km si l’on veut, on reste un ordre de grandeur en dessous de la distance parcourue par une EV pour un tel bilan).
En d’autres termes : on émet autant de CO2 en 17 000 km en EV qu’en 350 km en thermique. Si j’avais fait 17 000 km en thermique, ça aurait produit 2 715 kg de CO2. Sacrée différence !
Incidemment, ces 2,7 tonnes représentent environ 90 % du surplus de CO2 émis à la production d’un VE par rapport à un VT (qui est de ~3 tonnes selon les sources, et probablement selon les voitures aussi).
Dit autrement, dès ~19 000 km, je serais gagnant en termes de CO2 : ce que j’ai émis en plus en achetant une EV, je l’aurais compensé par une (quasi)-absence d’émission à l’usage (considérant que ces trajets auraient été là même si j’avais pris une voiture essence d’un gabarit similaire).
On peut aussi dire que la VE ne serait toujours pas perdante en termes de CO2, même si je changeais de batterie tous les 19 000 km… ce qui est on n’est plus éloigné de la réalité, vu qu’elles sont prévues pour durer au moins de 200 000 à 750 000 km.
Au final, si on considère 200 000 km comme la durée de vie d’une voiture, une thermique émet 4x plus de CO2 qu’une EV (incluant production et usage de la voiture).
Dans le cas, donc, où les trajets sont réalisés quoi qu’il arrive, alors on peut acheter 4 EV et ça émettra toujours moins qu’une thermique qui continue de rouler.
Enfonçons donc le clou : non, garder sa vieille voiture thermique au lieu d’acheter une électrique n’est pas un geste pour le climat. Au contraire.
(PS : ces calculs sur le CO2 sont faits pour la France, avec le mix énergétique fortement décarboné que l’on a. Il est aussi valable pour les pays scandinaves, Québec et quelques autres régions du monde. Si vous êtes en Allemagne, en Pologne, au Texas, ou même aux Pays-Bas, qui ont un mix électrique fortement carboné grâce aux écologistes, le gain — bien que positif — est [i]nettement moins fort).[/i]
Conclusion
Un module OBD-2 peut-être sympa à explorer, quel que soit le véhicule.
Sur une électrique comme ici, ça m’a permis de sortir quelques chiffres, basés sur une conduite quotidienne réelle et fortement mixte, tant en vitesse qu’en termes de relief (je fais du plat, de la montagne, un peu de tout).
Attention : ce n’est pas parce que c’est mixte que ça sera représentatif pour vous. Pour ce qui est de la conso brute, évidemment elle augmente avec la vitesse (plus d’autoroute = consommation qui monte). Pour ce qui est de la proportion de régen, elle augmente en ville et en montagne.
Ces calculs permettent de voir que le rendement électrochimique de la batterie est excellent (97,8 %), bien que cela exclut les 10 à 15 % de pertes entre la prise chez vous et la batterie. Ce chiffre n’est pas de moi, mais semble retrouvée sur pratiquement tous les véhicules (voir là).
On peut aussi donner 15 kWh/100 km réels — à la prise — pour la Ioniq 6 la moins efficiente (AWD 20"), et par un temps d’été. Comme j’ai dis, je reviendrais après avoir bouclé une année.
Concernant la régénération, avec une conduite montagneuse, mixte, et aux limitations de vitesse (110 sur autoroute), on obtient environ 33 % de trajets roulés uniquement grâce à de la récupération. C’est assez extraordinaire.
Le module OBD-2 que j’ai : OBD-Link CX (lien Amazon – comptez environ 100 €). C’est un module très connu. Peut-être plus cher que les basiques, mais y a peu de chances que votre voiture ne soit pas supporté
Pour ce qui est de l’application que j’utilise, oubliez celui d’OBD-Link. Prenez plutôt Car Scanner (sur l’Apple Store — sur Android Play Store). Perso j’ai payé les 7,99 € de la version payante sur iOS.
Apparemment c’est la grande mode actuellement de demander aux gens de taper dans les gifs (sur Twitter, Facebook et ailleurs) leur nom, prénom, année, mois ou jours de naissance, ville d’origine, dernier chiffres du téléphone, etc. :
Alors ça peut sembler innocent, et ça l’est sûrement la plupart du temps, mais c’est aussi une méthode pour obtenir des informations assez rapidement sur quelqu’un (ou plein de monde).
Si on demande la ville de naissance et que ça sort la Tour Eiffel, hop, j’ai ta ville de naissance.
Si on demande l’année de naissance et que ça sort le mur de Berlin, j’ai ton année de naissance.
Ça peut aller loin. En faisant au préalable une table en cherchant les prénoms usuels, on peut associer des gifs aux prénoms et ainsi trouver le prénom des gens en fonction de leur gif.
Qu’est-ce que ça peut foutre que l’on connaisse de moi ces informations ?
Je sais pas. Rappelez-moi comment un bon nombre de sites sécurisent les comptes utilisateurs ? « Quelle est votre ville de naissance ? », « Quelle est votre deuxième prénom ? », ça vous dit quelque chose ?
Et ça c’est seulement à distance.
Si la personne est mal intentionnée et cible sa victime (harceleur, etc.), il peut être très content d’avoir le plus d’informations sur vous. Ne serait-ce que pour bluffer en envoyant un mail d’hameçonnage listant tout ce qu’il sait sur vous (histoire de sembler crédible) pour vous extorquer de l’argent (ou d’autres renseignements).
Ou encore pour se faire passer pour vous après d’un autre site (qui va demander date de naissance, ville de naissance, etc.), ou d’un de vos amis auprès d’un proche, votre voisin, etc.
Comme j’ai dit, ces posts peuvent sembler innocents. Mais ça reste une technique d’ingénierie sociale.
Car tant que les « gestes pour la planète » seront imposés aux gueux pendant que les nobles se gavent, on peut considérer que l’écologie est une cause perdue.
Je suis sérieux : une cause perdue. Ça ne sert à rien.
Pendant qu’on baisse le chauffage ou qu’on pisse sous la douche, y a un projet pour faire des JO 2026 d’hiver en plein désert et la coupe du monde 2030 en Europe, Afrique et Amérique du Sud à la fois.
Bilan carbone des avions ? Mais osef !
Bilan carbone des clims géantes dans le sable ? Balek !
Le fric d’abord bordel : le but c’est que les gens soient devant leur télé et pas dans la rue, comme ça ils voient les publicités des sponsors et consomment. C’est ça qui finance ces événements, et ces événements sont à leur tour rentables pour les sponsors.
Avec les gestes là, on n’arrivera à rien.
Non ! Être neutre en carbone dans un siècle ne résoudra rien non plus. Il faut avoir un bilan négatif pour rattraper nos conneries.
Et pas dans cent ans, non ! On aurait dû l’être y a 30 ans environ.
Pendant que je dis ça, on est à +12 °C au-dessus des températures de normales, et en déficit de 50 % de pluviométrie sur la saison.
Ah et non seulement on bat tous les records sur ces deux points, mais on bat aussi le record du nombre de records explosés !
Est-ce qu’on mesure l’ampleur de ce qui passe là ?
À ce rythme il ne restera bientôt plus assez d’arbres sur Terre pour imprimer le Livre des Records Édition « Spécial Climat » !
Rouler à 110 au lieu de 130 ? Je le fais, et vous devriez aussi. Mais pas pour la planète.
Faites-le votre porte-feuille : on y gagne pas mal en vrai, sans perdre réellement en temps.
Et si on vous demande : mentez. Peu importe : dîtes leur que vous êtes écolos alors que vous êtes justes économique.
Mentez aux autres, personne n’ira vérifier. On s’en branle. C’est le résultat qui compte.
Mais ne vous mentez pas à vous-même : vous savez très bien que même si 60 millions de personnes éteignaient leurs lumières ou roulaient moins vite, ça ne compenserait que dalle à côté des événements émetteurs à mort mais qu’on continue parce que l’économie en a besoin pour ruiner le climat.
Non, pour la planète, il faudrait brûler un noble.
Mais je crois c’est interdit.
Juste quelques extraits de presse à propos des voitures électriques, car c’est hilarant de voir l’ancien monde chier dans son froc, un peu comme quand l’arrivée d’Internet ou des jeux vidéos allait faire tomber notre société en décadence (ou pas).
Étonnant choix de mot, quand y a jamais eu autant de ventes, tant en nombre qu’en proportions (les ventes d’EV dépassent les ventes de Diesel aujourd’hui).
En réalité, c’est juste les EV des marques traditionnelles et surtout françaises qui sont en berne depuis que Tesla ou MG cassent les prix. Le premier rafle la moitié du marché européen à lui seul (forcément, quand leur berline luxueuse à la pointe qui a fait ses preuves est pratiquement au même tarif qu’une citadine de base qui a tout à prouver chez Peugeot).
D’ailleurs, concernant la Peugeot e208 L’Argus nous sort une vidéo intitulée « il y a mieux, mais c'est moins cher ». Et après le PDG de Peugeot nous dira que l’EV ne se vend pas… lol.
Chez Automobile-Magazine, dans un article à propos de Porsche, on pourrait penser qu’on voudrait nous faire croire que le modèle électrique du constructeur — la Taycan — ne se vend pas bien, lorsqu’on lit que la marque fait des ventes record mais où la Taycan constitue, je cite « une ombre au tableau ».
En fait, si Porsche n’en vend pas autant qu’ils devraient, c’est juste qu’ils peinent à trouver les composants.
La demande, elle, est, bien présente. Et forte.
À l’Ardenais, sur le sujet des vacances en EV, on n’hésite pas à raconter n’importe quoi non plus.
Comme « une heure d’attente pour charger », ou encore « pour un trajet de 500 km, il faut en moyenne trois arrêts », ce qui est bien-sûr totalement faux.
Presque tous les constructeurs ont un modèle électrique capable d’avaler au moins 300 km d’autoroute d’une traite, et donc finir les 500 km avec un petit arrêt recharge de 15-20 minutes au milieu et en guise de pause.
Après, si on choisit de faire un tour de France en voiturette, je conçois que ça prend un poil plus de temps. Tout comme il prendre plus de temps de labourer un champ avec une Formule 1 plutôt qu’avec un tracteur.
Dont-on vraiment apprendre à des adultes que le problème ne vient pas du matériel mais de celui qui l’a choisi ?
À Franceinfo ce n’est pas mieux, où l’on évoque 6 heures de charge pour faire 600 km. Le problème ici est la méthode : il prennent le départ avec seulement 90% de charge (alors que le départ est le seul moment où l’on doit charger à 100%) et ils essayent de charger complètement lors des arrêts (alors qu’on devrait ici s’arrêter à 80%, car au delà c’est hyper lent et contre-productif).
Clairement, ils le font exprès. C’est du travail indigne.
Est-ce représentatif de Mr Michu ? Je ne sais pas. Toujours est-il qu’on ne voyage pas en électrique comme on voyage avec une thermique. Va falloir se mettre ça dans la tête, en tout cas pour le moment. Y’a quelques ajustements à entreprendre, mais ça les constructeurs ne l’expliquent pas forcément. Heureusement les planificateurs de trajets essaient de compenser ça.
Sur le service public toujours, voyons chez France 2 : même son de cloche..
Ils parlent d’un Paris-Lyon en neuf heures ! Le plus drôle, c’est qu’ils prennent ça comme une victoire car en 2013 le même trajet leur avait pris 25 heures.
Pourquoi une telle durée ? Parce qu’ils font le trajet en Renault Zoé dénuée de charge rapide. C’est comme essayer, en 2023, de télécharger une vidéo HD sur un téléphone bridé en Edge, et de conclure que la HD c’est pourri. Ça vous semble normal ?
À titre de comparaison, une simulation avec ABRP pour le même trajet en Ioniq 6 en roulant à 130 km/h me donne 3h56 de trajet auquel on ajoute 15 minutes de charge (qui nous sert alors de petite pause). Avec une Renault Megane eTech, qui « remplace » la Zoé en quelque sorte pour Renault, on doit pas être loin de la même chose. Même une Dacia Spring (qui n’a que 100-150 km sur autoroute) avec charge rapide ne mettra jamais 9 heures.
On notera toutefois que même si cela prend du temps, le trajet n’est pas impossible. Pourquoi ? Car l’infrastructure de recharge se trouve dans chaque maison, chaque hôtel, chaque station service. Il y a des prises de courant partout. Oui ça sera lent, mais c’est possible. Bien plus possible que n’importe quel autre moyen de transport hormis le vélo et la marche.
Selon le Figaro, un propriétaire de voiture électrique sur deux regrette son achat. Cette news a également été reprise dans tous les autres journaux.
Quand on creuse un peu, on voit que cette étude est à la ramasse :
nombre de sondés peu clair (tantôt on parle de 600, tantôt de 6000)
aucune distinction entre les propriétaires d’hybrides ou d’électriques
pas de distinction entre « totalement insatisfait » et « un peu insatisfait ».
avis contraire à tous les autres sondages (et dont personne n’a jamais parlé évidemment).
La question porte également uniquement sur le prix de l’électricité, pas sur tout le reste.
À ça je dirais simplement que même si l’électricité était multipliée par 5 à 10 (donc 500 % à 1 000 % d’inflation), on serait toujours pas aussi cher que l’essence (qui lui aussi n’a pas un prix bien stable, je le rappelle).
Quant au reste, mon avis n’est que le miens, mais l’absence de bruit, d’entretien, d’odeurs à la pompe et dans la bagnole, de vibrations, la dualité souplesse-dynamique de conduite, ou tout simplement la possibilité de pouvoir faire le plein à la maison et ne pas avoir à se déplacer pour ça… même si l’électricité venait à dépasser l’essence en terme de prix au kilomètres, je ne reviendrai jamais en arrière.
Mauvaise foi, incompétence, conflit d’intérêt, volonté d’entretenir le buzz auprès d’un public ancré en 1973 ? Je ne sais pas. Possiblement un peu de tout.
Mais que tous les médias fassent systématiquement les pires choix possibles pour voyager, c’est tout de même très fort et ça se voit.
Le voyage peut se faire dans 100 % des cas, mais il subsiste des désagréments. Je parle notamment des bornes et des applications.
C’est du détail, mais si je prends la station de l’aire du Bourbonnais (dans l’Allier, le long de l’A79), on y trouve une station Ionity. Voici ce que ça donne dans quatre applications différentes, à la même heure :
ChargeMyHyundai : 4 bornes de disponible sur 6
Freshmile : 6 bornes disponibles sur 6
Chargemap : 2 bornes disponibles, 1 inconnue (en panne ?), sur 6
ShellRecharge : 3 bornes disponibles sur 6.
(Je n’ai pris ici que les prises CSS 350 kW, pas les CHAdeMO ou AC 43/50 kW)
C’est quand-même dingue non ?
Et c’est cela de façon systématique : y a jamais rien qui correspond.
Dans un sens comme dans l’autre, le nombre de bornes disponibles réellement ne correspond que rarement à ceux indiqués dans les applications, et encore moins leur puissance réelle, l’état du service (bornes de 350 kW bridés temporairement à 150 ou 50 par exemple), et parfois même leur positions géographiques.
Sur les autoroutes, en vrai ça marche plutôt bien : y a toujours de quoi (bien) charger, mais les données sont globalement fausses. C’est ici qu’il y a des choses à dire et que sera la source des potentiels problèmes. Et je ne parle pas des tarifications, où c’est la fête du slip.
Le nombre de bornes aujourd’hui est tel qu’on ne sera jamais à sec sur l’autoroute, mais c’est quand-même pas pratique d’avoir un paquet d’appli pour nous aider et qu’aucune ne soit fichue de correspondre à la réalité. Ça mérite mieux.
Quant aux bornes EV en ville, c’est peu comme trouver de l’essence en cas de pénurie d’essence, mais en dehors des pénuries : c’est encore plus la merde, entre les places occupées par un Diesel, une borne unique en panne et une tarification à coucher dehors (à l’acte, à la minute, au kWh, qui dépend de l’heure et de la durée… en plus de la place de parking qui est elle aussi tarifée en fonction de l’heure et des jours).
Une expérience personnelle
Je reviens de 3 000 km de voyage, en haute montagne (Route Napoléon, dans les Alpes du sud), puis un Clermont-Paris-Metz-Lyon-Clermont en Ioniq 6.
Dans le sud, je ne prends jamais les autoroutes : ça enlève l’intérêt des paysages et je préfère autant que possible manger dans les petits villages.
Dans la seconde partie direction Paris, J’ai pris l’autoroute.
En tout, ça m’a fait faire deux expériences. Et le moins qu’on puisse dire, c’est « deux salles, deux ambiances ».
Descente dans le sud hors autoroute
Je pars de Clermont direction Nîmes. Premier arrêt pour déjeuner : je découvre des bornes sur le parking en bord du village. Ce n’était pas prévu, mais j’en profite pour me brancher le temps de manger. La charge n’est donc pas une perte de temps (si ce n’est que la première bornes ne fonctionnait pas et qu’il fallait changer de place #fail). J’ai aussi pu faire découvrir comment ça se passe à quelqu’un qui avait une PHEV depuis peu. D’ailleurs, si vous n’avez jamais vu ou compris comment ça marche, n’hésitez pas à demander ou à regarder les bornes si vous voulez voir comment ça se passe !
Second arrêt : 10 minutes à un Géant Casino en charge rapide en vu du départ le lendemain pour une longue route. Ensuite, chargement à l’hôtel durant la nuit, passant de 72 % à 97 %. Batterie pleine le matin, c’était parfait. Là encore, aucune perte de temps.
Troisième arrêt : petit passage sur une station Ionity pour monter à nouveau à un pourcentage très élevé (95 %) car là où j’allais, les bornes rapides sont rares et éparses. J’ai chargé en deux temps : jusqu’à 80 % sur une borne rapide et ensuite j’ai basculé sur la borne lente pour libérer la borne rapide.
Ensuite j’ai poursuivi ma route et j’ai traversé 400 km de montagnes. J’étais descendu à 15 %. C’était la première « galère » pour charger à un Lidl. Les applications indiquaient 2 bornes de 150 kW et 4 de 22 kW. En réalité, c’était une borne de 50 kW, qui ne chargeait que 18 kW (et les bornes en AC lentes étaient « en pannes »). Où étaient les bornes 150 kW ? Nulle ne le sait.
Deux bornes de 60 kW (réels) se trouvaient de l’autre côté de la rue, mais je ne les aurait pas vu si un utilisateur sur ChargeMap n’avait pas pris le temps d’écrire un commentaire. Pour ne rien arranger, une des deux places était occupée par une voiture qui avait fini de charger et l’autre place bloquée par un car. On était clairement dans le pire des scénarios : pannes, incivilités, bridage des bornes…
Finalement, la voiture et le car ont débloqué les deux places et j’ai pu charger convenablement. L’avantage c’est que j’ai pu renseigner deux autres personnes au Lidl et les rediriger au bon endroit, et on a fini par discuter de nos vacances. J’aurais pu rester 15 minutes supplémentaires, ça m’aurait permis de rentrer totalement chez moi, mais j’avais envie de rouler et de voir ensuite (sinon c’est pas fun).
J’ai donc poursuivi ma route. Le planificateur dans la voiture estimait une arrivée chez moi avec 1 % de batterie (estimation bidon chez Hyundai, qui signifie « t’y arriveras pas » : ils mettent 1 % pour ne pas mettre −15 %). J’ai donc chargé à un autre Lidl (où le tarif via Chargemap est très attractif). C’était la nuit, il n’y avait personne. Je suis resté 25 minutes pour 35 % de charge (à 60 kW). Largement plus que nécessaire pour ma destination, mais quitte à charger pas cher, autant rester un peu en marchant (j’adore la nuit).
En bref, en dehors des autoroutes, ce n’est pas la voiture le problème. Ce ne sont pas les files d’attente non plus. Et ce n’est pas le temps d’attente de la recharge non plus : si on se débrouille bien, on s’arrange pour charger pendant la nuit ou pendant la pause repas. Et le peu d’attente que j’ai eu, j’ai discuté avec des gens, y compris des hollandais.
Le problème c’est :
la fiabilité du réseau : bornes très nombreuses à être en panne (depuis quand accepté que 25 % d’une infra soit en panne ? Est-ce que 25 % des lampadaires, des DAB, des parkmètres, des caisses de supermarché ou des machines à glace chez McDo sont en pannes ? Bon ok, pour le dernier cas, mais pour le reste ? Je vais finir par repasser une habilitation électrique pour réparer tout ça moi-même si ça continue !
la fiabilité des informations sur les applications : puissance de charge erroné, localisation fausse ;
l’occupation des bornes par des véhicules qui n’ont rien à y faire, ou qui ont fini de charger (vivement qu’ils mettent des frais d’occupation) : ce sont des places de recharge, pas de stationnement).
Dans tous les cas, on s’en sort. Je n’ai jamais eu besoin d’une dépanneuse ou d’un groupe électrogène comme on entend parfois troller. Au pire, j’aurais chargé sur une borne lente durant 1 h pendant lequel je serais allé me poser à une terrasse. C’est tout.
On peut faire le parallèle avec des stations essence qui n’ont plus de carburant. C’est beaucoup plus rare, car le système est bien rodé, mais ça arrive. Dans le cas des bornes électriques, le système n’est pas rodé du tout. Tesla est rodé. Le réseau autoroutier est rodé. Mais le reste, pas encore. Heureusement on peu se contenter de charger à la maison 95 % du temps.
Quant au fait de faire des pauses toutes les 2-3 heures… je ne les vois pas passer car la pause est là quoi qu’il arrive. Faut alors simplement s’arranger pour charger pendant la pause. Et j’insiste : de charger pendant la pause, pas de prendre une pause pendant la charge. C’est la machine qui s’adapte à vous, pas l’inverse. Si vous devez vous plier à votre voiture, vous n’avez pas la bonne.
Autoroute Paris, Metz, puis Clermont
Sur autoroute, c’est une autre histoire : ça marche très bien. C’est également le constat fait par les gens avec qui j’ai discuté. Toutes les aires d’autoroute ont des stations EV où l’on peut charger vite.
Parfois la vitesse n’est pas optimale : la seule fois où j’ai utilisé Total, je plafonnait à 150 kW au lieu de 350 kW de la borne, mais ce n’est pas la mort non plus : ça reste rapide. Ionity, en revanche, ça a systématiquement très bien marché : j’étais systématiquement à >230 kW (le max de la voiture). Sur une session, j’ai pris 60 kWh en 22 minutes, ce qui est quand-même une performance de charge exceptionnelle.
Pour info, avec la Ioniq 6 est venu un an d’abonnement à tarif avantageux chez Ionity. C’est pour ça que j’ai privilégié ce réseau autant que possible. Néanmoins, pour un premier voyage en EV, j’ai aussi voulu découvrir différents réseaux. Au final y a rien de sorcier et il faut suivre ce que la borne nous dit : généralement on branche la voiture puis on passe son badge (qui vient avec la voiture généralement). Quand on autorise le paiement par CB, on paye avant de se servir (comme pour l’essence).
À noter que j’ai voyagé en semaine. Cela a sûrement joué car les stations étaient systématiquement vides. Aucune queue, aucune attente. Et sur 5 arrêts, j’ai croisé seulement deux voitures en charge en même temps que moi. Sur les pompes à essence, par contre, il y avait de l’attente. Une ou deux voitures seulement, mais de l’attente. Moi non.
Ajoutons enfin que dans la Hyundai, le planificateur embarqué est totalement inutile. Quelqu’un qui le suivrait à l’aveugle arriverait à destination, mais c’est foireux à mort. Une fois il m’avait imposé un arrêt sur une borne AC lente pour gagner exactement 0 %, chargeant de 96 % à 96 %. Déjà, à ce niveau de charge, un arrêt devrait être interdit, mais ensuite, une telle absurdité c’est clairement un bug pourri. Je n’ai évidemment pas suivi le planificateur, mais faites donc attention : ça reste un travail pas fini.
Aussi, le planificateur Hyundai fera forcément faire des recharges rapides de X % à 80 %. Même si on n’a pas besoin de 80 % pour se rendre à destination, il fera monter à 80 %. En soi ce n’est pas de l’énergie perdue, mais c’est pas une façon optimale : la charge rapide est plus chère que charger chez soi. On attend donc un correctif et un message dans la voiture qui indique « la charge continue, mais vous avez désormais assez pour continuer le trajet » (comme chez Tesla ou Porsche). Hyundai débute et c’est encore excusable, mais le planificateur ABRP, maintenu par « un gus dans son garage » a des années-lumières d’avance dans ce domaine.
En bref, sur Autoroute, tout s’est déroulé à la perfection (si ce n’est le planificateur embarqué). Toutes les aires ont effectivement des bornes, ce qui rend le planificateur également inutile. Il serait juste pratique qu’ils mettent le réseau de charge : Ionity, Fastned, Total, Engie… Comme ils mettent le carburant : Shell, Total, Avia, Esso… Ça peut être un gros plus pour ceux qui ont un abonnement pour un réseau et pas un autre (là aussi, comme pour l’essence, notamment les professionnels, qui ont une carte Total par exemple).
Et je le redis : c’était en semaine, pas un samedi. Ça explique les stations de charge vides, mais ça constitue peut-être également la solution pour voyager ? Dans mon cas, c’est ce que je fais depuis des années.
Depuis, j’ai voulu passer à une 100 % électrique. L’hybride rechargeable, ça permet de rouler en 100 % électrique sur 50 à 100 km selon les voitures, tout en laissant la possibilité de faire 900 à 1 000 km avec un plein d’essence en plus de ça. C’est donc un peu le meilleur des deux mondes si on souhaite concilier l’électromobilité au quotidien, avec une expérience sans prise de tête sur les longues distances.
L’achat précédent avait été fait juste avant le Covid, c’est-à-dire aussi juste avant que le marché des véhicules électriques (EV) et le nombre de bornes explose, notamment grâce aux aides gouvernementales. En ce qui me concerne, que ce soit l’achat de 2020 ou celui-ci de 2023, je n’ai pas eu un seul centime de subventions : mauvais timing, trop riche, etc.
Dans le contexte de 2020, je n’aurais toujours pas pris d’EV, même si j’avais su ce qui allait se passer. En particulier la Hyundai Ioniq Electric, au lieu de la Ioniq PHEV, car l’autonomie de cette voiture n’aurait pas été suffisante pour un trop grand nombre de mes trajets. De surcroît, l’absence de charge rapide était son gros point noir (ce qui est très dommage, car cette voiture est excellente partout ailleurs).
En 2023, par contre, les choses ont changé.
Qu’est-ce qui a changé ?
Déjà mon budget.
Ensuite, les autonomies et les bornes. On peut ainsi faire Paris-Nîmes avec 2 arrêts de 15 minutes et qui recouvrent donc très facilement les pauses « humaines » :
Niveau voitures, on trouve quelques berlines, entre les citadines à l’autonomie trop faible et les SUV bien trop gros. Par rapport à la Ioniq Electric de Hyundai et ses deux gros défauts (autonomie, pas de charge rapide), leur nouvelle Ioniq 6 corrige le tire. C’est cette voiture que j’ai.
En ce qui concerne les bornes de recharge, indispensables aux longs trajets, le réseau s’est considérablement développé. Le maillage du réseau est devenu praticable. Ionity, Shell, Total, Engie, FastNed, Elektra… et une majorité des aires d’autoroute en ont. Sans compter les parkings de supermarchés (merci à la législation pour pousser à ça). Et ça continue de s’améliorer :
Le nombre de bornes pour chaque station de charge (2 à 6 généralement, rarement plus) ne rivalise toujours pas avec les super-chargeurs Tesla (6-20 bornes à chaque fois, parfois jusqu’à 50), le réseau est praticable avec un peu d’organisation.
Le truc c’est surtout qu’il faut prendre en compte :
les bornes en panne (chez Ionity, c’est 1 sur 4, presque systématiquement) ;
les jours de grands départs et les Hollandais (qui ont énormément d’EV — roulez de nuit, c’est mon conseil) ;
un débile en Taycan qui occupe deux places (voir ça) ;
les « mauvaises pratiques » de charge (une voiture en charge lente qui monopolise un chargeur rapide ; une voiture qui reste sur la place alors qu’elle ne charge plus…).
À part ces quelques points pénibles, ça marche et l’anxiété de l’autonomie n’a plus lieu d’être.
Concernant le réseau de niveau 2 (charge semi-rapide), il est là, mais peu intéressant pour les touristes de loin en passage.
Pourquoi pas Tesla ?
La Tesla Model 3 Long-Range était mon choix initial (y a 1 an).
Sur le papier, les Tesla écrasent toute concurrence. Aucun autre modèle n’offre autant pour son prix en termes d’autonomie, prix, performances, volume du coffre, réseau de charge… et surtout — surtout — la fiabilité du réseau de charge, qui a un uptime dépassant tous les autres réseaux et de très loin.
J’ai fini par abandonner Tesla, car ils ont augmenté le tarif de façon indécente — +20 % — fin 2021. Aujourd’hui, Tesla a rebaissé ses prix (−20 %, et −10 % de plus depuis juin), mais j’avais déjà fait le choix de la Ioniq 6 entre-temps. Les deux sont sympa et les deux m’auraient plu. Néanmoins la balance a penché vers la Ioniq 6.
Je mets ici quelques points de comparaison qui m’ont permis de départager l’un de l’autre. Il n’y a pas que la technique qui joue : les deux ont 500 à 600 km d’autonomie (avec un petit avantage pour Tesla), les deux ont une charge très rapide (avec un petit avantage pour Hyundai). Les deux sont comparables. Les quelques différences importantes peuvent se résumer ici :
Ioniq 6
Tesla Model 3
Réseau de charge :
praticable, sans plus
excellent
Planificateur de trajet :
praticable (Hyundai débute [mais s’améliore] sur le sujet)
excellent (Tesla a une grande expérience)
Design extérieur :
original
pas moche, mais devenu banal
Réseau de distributeurs :
excellent
bof
Palettes au volant pour la régèn :
Oui
Non
V2L et prise 220 V :
Oui
Non
Mises à jour OTA :
Oui (basique)
Oui (complète)
Connectivité :
Oui (gratuit)
Oui (gratuit, payant pour la version complète)
Plug-and-Charge :
Oui (sur réseau supporté)
Oui (sur réseau Tesla et très bien intégré)
Application mobile :
Oui (merdique)
Oui (excellente)
Autopilote :
Nv 2 (incluse, efficace)
Nv 2 (bonne, mais notoirement en régression) ; Nv 3 (option)
Coffre avant :
Oui, tout petit sur ma config
Oui, grand
Isolation sonore :
Exceptionnelle
bonne
Android Auto et Apple CarPlay :
Oui et Oui
Non et Non
Ainsi qu’un gros point en faveur de Hyundai concernait la reprise de mon ancien véhicule : 21 k€, contre 11 k€ chez Tesla (ce qui dans mon cas aurait rendu la Tesla plus cher à la date de l’achat).
Bref, une voiture ça ne se roule pas sur le papier, j’ai préféré la Ioniq 6. La Tesla a des avantages certains, mais qui pour moi n’ont pas trop d’intérêt. Un coffre plus grand ? Bof.
Par contre, les palettes au volant sont devenues pour moi un automatisme depuis 3 ans et la proximité d’une concession, un réseau de distribution sont un plus. Les quelques options comme le V2L semblent gadget, mais c’est le genre de truc qu’on est content d’avoir le jour où on en a besoin.
Re-Hyundai donc ?
En 2020, ma Ioniq Plug-In (PHEV) avait quelques problèmes de sortie d’usine et la prise en charge avait été merdique. Cette expérience m’avait un peu refroidi. Ceci dit, l’expérience des visites plus récentes ont montré une amélioration de la considération client à la concession où j’étais. Je me suis donc permis de leur laisser une autre chance.
Entre le moment où j’ai commandé et la livraison du véhicule, il y a eu moult retards. Hyundai France — pas la concession — a très clairement merdé et est resté particulièrement opaque dans les raisons du retard. En vrai, ils n’ont pas donné suite à 3/4 de mes tentatives d’entrer en contact avec eux et sur les 25 % de tentatives où j’ai pu obtenir une réponse, ces dernières étaient creuses, sans information. Bref, ne comptez pas sur le service client de Hyundai pour vous renseigner : ils ne diront rien et vous laissent vous démerder.
Quant au site de suivi de commande (« click-to-buy »), il n’est absolument pas fiable et les dates sont des leurres bidons destinés à faire patienter le client.
À la concession ils étaient tout aussi désabusés par leur attitude, mais ne semblaient toutefois pas en mesure de faire bouger les choses malgré leur insistance. Arrivé à 3 mois et 1/2 de retard — en plus des 3 mois prévus initialement — et voyant que d’autres clients étaient livrés en trois semaines malgré une commande passée bien après moi, j’ai mis en demeure la concession de me livrer.
L’idée était d’annuler la commande et d’acheter le véhicule dans une autre concession, qui avait le même modèle disponible sur le champ. Le passage par une mise en demeure (et un délai supplémentaire) est une obligation légale prévue au contrat.
Il faut ajouter que je leur avais prévenu oralement la semaine d’avant que j’aille les mettre en demeure, et un mois avant (donc déjà 2 mois après la date de livraison prévue) que l’annulation de la commande deviendrait une option si la livraison n’était pas faite rapidement.
Trois jours après que je leur aie apporté le courrier en main propre, le véhicule était livré à la concession. Efficacité de la mise en demeure ou simple coïncidence, je ne sais pas, mais le résultat est là.
Quoi qu’il en fût, après avoir eu le véhicule de démonstration pour un week-end (avant la livraison), j’ai définitivement été convaincu de la Ioniq 6, notamment par rapport à la Tesla 3, avec lequel j’ai hésité jusqu’au bout quand-même.
… d’où Hyundai et la Ioniq 6.
Ioniq 6
La version que j’ai est la First Edition : toutes options, HTRAC (transmission intégrale) avec les jantes de 20" et les logos Hyundai noir. Les seules choses qu’elle n’a pas par rapport aux options disponibles dans les autres finitions sont les rétroviseurs caméra et les sièges ventilés (chauffées oui, mais pas ventilés à cause de l’assise spécifique).
En vrai, il s’agit de la version la moins efficiente du véhicule :
Autonomies WLTP des différentes configurations de la Ioniq 6
Motorisation
Ø jantes
Autonomie
RWD
18"
614 km
20"
545 km
AWD
18"
583 km
20"
518 km
On voit que le passage en 4 roues motrices fait perdre ~30 km, mais c’est surtout le fait de passer aux roues de 20” qui fait perdre 60-70 km !
Le diamètre ne joue pas tellement (le diamètre roue+pneu est identique), c’est surtout la largeur des pneus qui induit une prise au vent accrue (la trainée aérodynamique (SCx) est fonction de la surface d’attaque (S) et du coefficient de traînée (Cx)) et la hauteur de la bande latérale du pneu qui permet une meilleur élasticité. Les jantes 20" ne sont également pas des jantes « pleines » style « aero-wheels » (bien que ceci semble très peu jouer).
Heureusement, les roues ça peut se changer. Mes roues de 20" vont donc probablement sauter pour des 18", car même si c’est beaucoup plus joli, l’autonomie prend assez cher.
Concernant les rétroviseurs-caméra, je suis content de ne pas les avoir. Le gain en autonomie est anecdotique. Ce n’est pas ça qui me gêne. En vrai… c’est super moche !
De l’intérieur, cela ne me gêne pas d’avoir des écrans OLED, d’autant qu’ils sont joliment intégrés au tableau de bord (pas comme dans la Ioniq 5). Un écran, ça ne réagit pas non plus comme un miroir, en particulier quand on bouge la tête pour changer d’angle, mais j’aurais pu m’y faire, tout comme l’écran la nuit, qui semble fonctionner vraiment très bien aussi.
C’est de l’extérieur que le design est vraiment raté. Ils auraient pu faire quelque chose de plus abouti, comme chez Honda par exemple, où c’est bien plus travaillé.
Ce qui suit concerne les points positifs et négatifs de la voiture.
Les gros plus
L’efficience
Même avec la configuration la moins efficiente pour une Ioniq 6, j’ai des chiffres de consommation très honorables :
Sur autoroute (de montagne ; trajet de 66 km aller avec gain d’altitude + 66 km retour avec perte d’altitude) :
en roulant à 110 km/h au régulateur : 17,0 kWh/100 km (beau temps, 20-23 °C, avec ventilation, sans clim)
en roulant à 130 km/h au régulateur : 20,7 kWh/100 km (beau temps, 30-35 °C, avec ventilation, avec clim)
chiffres hiver à venir
Sur mes trajets réguliers, je suis à 13-14 kWh/100 (en été), comportant moitié route à 90 km/h et moitié ville, là aussi avec dans l’ensemble une asymétrie d’altitude à cause de la montagne (je fais 9,5 kWh/100 à l’aller, et plutôt 17,5 au retour).
Avec la version la plus efficiente du véhicule, les chiffres seraient encore meilleurs (sûrement 15-16 kWh/100 km à 110 km/h et 18-19 kWh/100 km à 130 km/h)
La charge hyper-rapide.
18 minutes (réelles, dans de bonnes conditions) pour passer de 10 à 80 % sur un chargeur rapide ? Moi je dis oui. De quoi rouler 300 km pour 20 minutes de pause. À ce niveau, on peut aussi choisir son chargeur : on s’arrête où on veut, pas où l’on doit. Et si un chargeur est saturé, on prend le suivant. Si l’on s’arrête toutes les 2 heures, on charge pendant qu’on va aux WC, et c’est reparti.
Le plug-and-charge.
On arrive à la borne, on branche, ça charge. Pas besoin de badge : la voiture communique avec la borne. Cette intégration rend l’ensemble plus pratique qu’une pompe à essence.
Pour le moment, ce n’est pas praticable faute de bornes compatibles (c’est très rare que ça marche), mais la voiture est future-proof.
Notons que cela demande une standardisation (mise à la norme ISO 15118) des voitures, des bornes, des réseaux de charge (qui exploitent les bornes) et des moyens de paiement. C’est donc pas demain la veille que ça sera en place je pense, sauf chez Tesla chez qui ça marche très bien depuis 10 ans, mais bon, quand on possède son propre réseau, c’est pas bien compliqué.
L’espace à bord, en particulier à l’arrière.
La garde au toit à l’arrière est un peu faible (si vous faites 1m80 ou plus, ça va gêner), mais l’espace pour les genoux est immense, même avec les sièges avant reculés !
En avançant les sièges, on peut limite dormir par terre et sur la banquette.
Le silence.
Même à 110 km/h, le silence est impressionnant. C’est ultra-reposant. C’était déjà un luxe sur ma voiture précédente, mais sur la Ioniq 6, c’est absolument incroyable. On peut parler à voix basse et toujours s’entendre.
Les écrans LCD et le HUD
Je suis assez surpris que l’éblouissement du Soleil ne gêne pas plus que cela. Tant mieux ! Par contre, ils auraient pu utiliser un écran OLED, pour éviter d’avoir du noir qui éclaire, au moins pour le HUD la nuit.
Aussi, le HUD directement sur le pare-brise implique d’avoir un pare-brise compatible (sigle « HUD » inscrit sur la vitre, à côté du logo « securit »). C’est à savoir en cas de remplacement du pare-brise. Prévoyez d’ailleurs une assurance avec une franchise adaptée, car le remplacement du pare-brise coûte 2 500 €.
Le HUD sur la vitre ne fonctionne pas non plus (ou mal) avec des lunettes à verres polarisés.
Quelques petits plus appréciables et bien pensées en vrac :
Les boutons de déplacement du siège passager sur le côté gauche, pour que le conducteur puisse déplacer le siège facilement (très adapté aux taxis, je suppose) ;
Les appuis-tête réglables en hauteur et sur l’axe avant/arrière ;
Les sièges avant inclinable très bas en arrière, pour faire une sieste ;
Le volant réglable en hauteur et en profondeur (je l’avais déjà sur la Plug-In) ;
La boîte à gant « tiroir » (avec lumière) ;
La clé-télécommande pour faire avancer la voiture de l’extérieur (plus besoin d’entrer dedans dans les moments « Atta, je vais l’avancer un peu ») ;
Le système de navigation, quoi que fouillis, reste performant et permet de rechercher des points de charge, des hôtels, des restaurants, des fast-food, des banques ;
une quantité gigantesque d’options de sécurité, comme le freinage d’urgence et l’évitement des obstacles et la surveillance constante à 360° ;
La multitude d’options à la con : lecture des panneaux, prise 220 V sous la banquette, coffre automatique, rétroviseurs « marche arrière », vue caméra 360° avec vue 3D, baisse des fenêtres avec la clé ; stationnement automatique, commande vocale, éclairage intérieur RGB…
Les gros points négatifs
La taille & la position de la trappe de recharge
Ce sont les seuls gros reproches réels et physiques que je peux lui trouver actuellement et qui ne soit pas logiciel.
Pour la taille : c’est une grande voiture, particulièrement loooongue. Ça ne se gare pas partout, faut le savoir et s’y préparer.
Pour le port de charge : il est à droite à l’arrière. S’ils avaient réfléchi, ils auraient mis le port au même endroit que le fait Tesla (à l’arrière à gauche). Ainsi, ça aurait été du côté conducteur d’une part, mais ça aurait aussi simplifié la recharge sur le réseau Tesla, dont la longueur des câbles et la position des places sont adaptées à une charge côté gauche. C’est un peu con.
Quelques petits reproches supplémentaires :
la clé de la taille d’un œuf, beaucoup trop grosse. Et la clé physique de secours n’est pas même dedans ;
pas de témoins de niveau de charge à l’avant. Ma Plug-In avait ça, c’était quand-même pratique ;
le caoutchouc de protection du port CCS qui fait super cheap : j’aurais préféré une petite trappe (comme sur la Mach-E).
En dehors de ça, c’est un véhicule excellent, mais plombé par le software. Hormis Tesla et les Chinois, aucun constructeur n’a encore réalisé qu’ils fabriquaient désormais des iPhone sur roues et non un engin mobile de mécanique huileuse comme au XXᵉ siècle. Va falloir qu’ils se réveillent et sortent de leur déni.
Les défauts sont donc essentiellement logiciel. Cela signifie également qu’on peut espérer que ça soit corrigé un jour (même si j’y crois moyennement).
L’interface du système d’info-divertissement.
C’était le cas aussi sur la Plug-In et sur toutes les Hyundai : d’une façon générale, il FAUT absolument qu’ils changent ça. N’importe quelle action exige 5-10 clics. Ça n’enlève rien au fait que tout soit fonctionnel, mais l’interface est une horreur et semble faite par un gosse de 8 ans, pas par des ingénieurs UX.
La philosophie du système d’info-divertissement
C’est un système repris du thermique corrigé pour l’EV. Ça laisse des marques : quand on a 300 km d’autonomie mais 500 km de route, il demande si on veut ajouter des points de charge. Vous ne voyez pas le problème ? Le voilà le problème : bien-sûr qu’on veut ajouter des points de charge !
Idéalement, il faut ajouter une option pour la navigation au même titre que l’évitement des péages ou des tunnels : « inclure les points de charge sur le trajet ? ». Mais ne me demandez pas à chaque fois si oui ou non il faut des points de charge.
Les options non sauvegardées
C’était un défaut sur ma Plug-In aussi : certaines options sont persistantes après le redémarrage de la voiture. D’autres non. C’est ridicule.
Les bip bip bip tout le temps.
La voiture adore biper. En particulier l’option de la limite de vitesse via la lecture des panneaux. La voiture se met à bipper quand on roule à 81 alors que la limite légale est à 80. Cette même lecture est parfois imparfaite ou pas à jour. C’est vite chiant : parfois le lecteur de panneaux voit un 70 km/h qui est pour la sortie d’autoroute, pas pour moi, et du coup ça bipe tant qu’il ne voit pas un panneau 110 ou 130. La raison à tout ça est législative : elle leur permet d’avoir une étoile de plus au EuroNCAP, mais c’est relou.
Sinon ça bipe pour le chevauchement de ligne, pour la détection d’un nouveau panneau, pour le régulateur qui s’active, pour le passage en iPedal, la détection des zones de danger, etc. C’est infernal. Certains sont désactivables, mais il n’est pas possible de rouler sans aucun bip.
La détection des mains sur le volant
Bien que la voiture ait un suivi de voie performant (vraiment), il faut garder les mains sur le volant. Pas trop, sinon il considère qu’on conduit à sa place, mais un peu quand-même sinon il considère qu’on n’a pas les mains sur le volant… et il se met à biper. Et comme sur les longs trajets d’autoroute on ne reste pas crispé sur le volant, il considère toutes les 30 secondes que je ne tiens pas le volant et il me faut donner un petit à-coup pour dire que je suis bien là. Sur un long trajet autoroutier, c’est vite chiant aussi.
Certaines voitures utilisent un détecteur capacitif sur le volant : un contact suffit. D’autres utilisent l’eye-tracking : pas besoin de tenir le volant, il détecte si je regarde la route ou pas. Si je tourne la tête, il gueule.
Autre point : si je ne fais rien, il bip plus fort et après 1 minute, il désactive tout.
Je trouve ça particulièrement dangereux. Le maintien de voie pourrait être une assistance d’urgence en cas de malaise. Autrement dit, c’est quand le conducteur ne réagit pas qu’il ne devrait surtout pas se désactiver ! Il devrait alors se mettre sur la bande d’arrêt d’urgence et s’arrêter en warning. La voiture en est capable : elle change de voie toute seule, elle s’arrête toute seule, et peut se garer toute seule. Elle a tout ce qu’il faut pour faire tout ça.
Si toujours aucune réaction de la part du conducteur, la voiture devrait appeler les secours. Là aussi, elle en est capable.
Chez Mercedes, c’est exactement ce qu’ils font.
Hyundai, lui, désactive tout et t’envoie dans le décor. La philosophie du système est à revoir ici. Coucou Hyundai ?
Le GPS et la priorité de la navigation.
Quand on entre une destination, il demande un trajet en ligne qui tient compte des bouchons, des travaux, des déviations… Si le réseau ne fonctionne pas ou si le serveur ne répond pas (après 1 minute), alors il cherche un trajet en local, en fallback.
Ce qu’ils devraient faire, c’est afficher le trajet calculé localement (en 3~4 secondes) puis le remplacer par le trajet en ligne quand ce dernier devient disponible. Comme ça, on peut commencer à voyager le temps qu’il cherche. Idem quand je veux modifier le trajet (inclure ou exclure les péages, etc.) : à chaque action il demande en ligne. C’est ridicule et fait perdre du temps.
Le planificateur de charge
Il y en a un, c’est cool, mais il n’est pas au point. On ne peut pas chercher des stations de charge par commune ou par zone, ni tous les afficher comme le fait n’importe quelle application du style Chargemap. On doit d’abord mettre la commune en destination, puis chercher des stations proches de la destination. Les applications comme ChargeMap ou ABRP sont encore indispensables pour savoir où on va (bien que le nombre de bornes soit désormais suffisantes pour partir sans planification).
Chez Tesla, quand on entre une destination, il affiche la carte avec une ligne droite entre le départ et l’arrivée. Ensuite, il trouve les chargeurs proches de cette ligne. Enfin, in planifie un trajet qui passe par ces chargeurs et ne conserve que les arrêts nécessaires en tenant compte de l’affluence sur chaque station. Idéal, complet et très rapide.
Hyundai fait exactement le contraire : il calcule un trajet routier (c’est long), puis ajoute des points de charges, et recalcule tout, ce qui prend encore plus de temps. Si le système est là et que ça semble fiable, le choix des chargeurs n’est pas « intelligent » : il prend ceux des aires d’autoroute alors même qu’on a dit « pas d’autoroute », il prend parfois ceux qui sont à contre-sens… bref, c’est encore en phase bêta. Hyundai débute sur ça, mais sont très très en retard sur Tesla et même BMW ou Porsche.
Bluelink
Il s’agit de l’application « voiture connecté » de Hyundai. C’était déjà aléatoire avec la Plug-In, ça reste lent et plein de bugs. Un exemple typique où les concepteurs n’utilisent pas leur propre système.
Pour commencer, la liste des fonctions reste ridicule : dans la voiture, tout passe par des capteurs et des boutons virtuels. Tout pourrait être commandé de façon logicielle. L’application pourrait donc absolument tout contrôler. Un peu dommage d’avoir fait une appli qui se limite à lancer la clim, la charge ou à déverrouiller les portes. Le véhicule est câblé pour permettre 100 fois plus. Il n’est même pas possible d’ouvrir le coffre ou les fenêtres, alors que clé de la voiture le permet. Et on peut chauffer l’habitacle, le volant, mais pas les sièges ? Sérieusement ?
Sinon l’ergonomie est merdique également. Par exemple, pour régler la limite de charge, c’est dans l’onglet « accueil ». Pour régler les heures de charge, c’est dans l’onglet « à distance », et pour voir si ça charge, c’est dans l’onglet « status ».
Sérieux les gars : faites un onglet « charge », un onglet « climatisation », un onglet « verrouillage, fenêtres, coffre »… C’est quoi votre problème ?
Ah et comme pour le système de bord : des confirmations, des confirmations partout. Arrêtez ! Oui, je veux rafraîchir les données et les infos ! Qui a déjà dit non à cette question ?
Non, ne me mettez pas une fenêtre modale pour dire que la charge a démarré suite à ma demande ! Une simple une mise à jour du témoin de charge dans l’appli suffit, c’est là pour ça.
Les actions commandes vocales.
Avec la commande vocale, on peut ouvrir le coffre. Cool. Par contre, impossible de fermer le coffre. C’est fait par mesure de sécurité (pas que quelqu’un coince sa tête par exemple), mais sérieusement ? D’autres trucs sont impossibles à commander : le toit ouvrant ? Il reconnaît la commande, mais nous dit qu’elle n’est pas disponible (alors qu’elle l’est en Corée).
À un moment il faut qu’ils assument faire de l’IA : le but c’est justement que la machine agisse toute seule pour des trivialités, pas de forcer les gens de réfléchir à la place de leur IA. Tout ceci pourrait largement être corrigé avec des mises à jour logicielles, mais on doute que ça arrive.
Le popup de confirmation au démarrage
Quand on démarre la voiture, le système affiche un popup du style « faites bien attention, respectez le code de la route, etc. ». Tant qu’on ne le valide pas, on ne peut rien faire : pas de carte, pas de nav. C’est chiant. On n’est pas des enfants : virez-moi ça.
Les points dont je me fiche un peu
Quelques points qui auraient été cool mais dont l’absence n’est pas non plus rédhibitoire.
Pas de haillon.
On peut rabattre la banquette arrière (en 60/40) et ça permet de transporter des gros trucs, mais l’ouverture du coffre n’est pas aussi grand que sur la PHEV que j’avais avant. Dans ce dernier, on transportait une bibliothèque Billy de chez Ikea, coffre fermé (juste pour dire et à titre de référence). Je n’ai pas testé dans la Ioniq 6, ça pourrait être un test intéressant.
Pas de toit solaire
La version de lancement de la Ioniq 5 avait un toit solaire en option (à la place du toit ouvrant). Vu la taille de la Ioniq 6, et la surface de toit disponible, ils auraient clairement pu mettre les deux. Le toit solaire de la Ioniq 5 permettait de gagner, dans de bonnes conditions, une dizaine de kilomètres par jour. On ne fera pas un Paris-Lyon avec ça, mais au moins c’est toujours ça d’énergie d’économisée. J’aurais bien aimé ça sur la mienne. Au moins pour le principe.
Un frunk et un sous-coffre tout petit.
Tesla, même sur sa Model 3 dual-motor a un gros coffre à bagages avant, un gros coffre arrière et un gros sous-coffre arrière (oui, c’est hallucinant : les moteurs et le reste sont ailleurs, probablement dans le Cloud). Sur la Ioniq 6, ils n’ont pas autant optimisé. C’est dommage, ça aurait été un argument face à sa concurrente.
M’enfin, le coffre avant contient mon câble de recharge T2-T2 (c’est tout ce qu’on peut mettre dans le frunk en version AWD — celui de la version RWD a un vrai frunk où on peut mettre ses courses). Le sous-coffre arrière contient le kit anti-crevaison, le triangle, et l’adaptateur V2L… et c’est tout, avec un rangement en polystyrène qui prend lui-même toute la place, totalement cheap et ridicule. Je ferais bien quelque chose de mieux moi-même.
Il manque des fonctionnalités
Là encore on subit le marasme bureaucratico-légalo-administratif en France et en Europe. En Corée, la voiture vient avec une Dashcam intégrée directement dans le système de bord. Les autres marchés n’ont pas ça. La voiture a donc des caméras 360°, mais rien pour enregistrer les 30 dernières minutes sur une clé USB ou visualiser ça sur les deux grands écrans 12" de la voiture.
Heureusement, FitcamX m’a dit qu’ils allaient faire une dashcam intégrée pour la Ioniq 6 comme ils ont pour la Ioniq 5 et plein d’autres voitures. Vivement (ça sera intégré physiquement, pas logiciellement par contre).
Idem pour le télépéage : les Coréens ont un bouton au plafond et c’est dans la voiture. Dommage de ne pas avoir ça ici.
Le marché US a aussi la possibilité d’avoir une clé RFID (format carte de crédit) ou de transformer leur téléphone en clé. Je n’en suis pas à regretter ça, mais c’est juste que la clé « normale » est trop grosse et a une forme peu pratique. Je songe à racheter une clé et à créer un circuit plus compact.
Android auto & Apple Carplay filaire seulement
Ces trucs ne fonctionnent pas en sans-fil dans la Ioniq 6. Sur une telle voiture, c’est une honte. Je n’utilise pas ça, et Tesla ne propose aucun des deux, mais quitte à proposer les deux systèmes, autant prévoir la fonctionnalité sans fil, non ? On n’a pas envie d’entrer dans une voiture et devoir commencer par brancher des trucs. On veut de la transparence fonctionnelle, surtout que ça existe, le sans-fil.
Pas de passage à travers la banquette arrière.
Parfois, quand on baisse l’accoudoir central dans la banquette, il y a une trappe pour accéder au coffre (typiquement pour passer les skis). Ici non. Il y a un machin en caoutchouc qui s’enlève, mais je crois que c’est pour éviter que l’accoudoir relevé ne vibre. Pas de trappe. Un peu dommage. Il n’est pas non plus possible de rabaisser la banquette depuis l’intérieur : il faut passer par le coffre.
Les caches du port de recharge en caoutchouc
Certaines voitures mettent des caches sous forme de trappe (en plus de la trappe extérieure). Certains vont même jusqu’à faire de sorte que l’ouverture de la sous-trappe CCS ouvre aussi la trappe Type-2, mais ouvrir la trappe Type-2 n’ouvre pas la CCS (ce qui est logique). Ici, Hyundai a choisi de mettre des caches en caoutchouc qui pendouillent par un fil. Un peu décevant.
Ah et s’il y a bien un bouton physique à côté du volant pour ouvrir/fermer la trappe (bien), il n’y a toujours pas d’ouverture de la trappe à l’approche d’un câble de recharge, comme chez Tesla. C’est vraiment un détail à la con, mais Tesla, eux, y ont pensé, et c’est sur ces détails qu’ils excellent constamment.
Il manque des accessoires
Dans la plug-in, j’avais un range lunettes dans le plafond. C’est pratique, mine de rien. C’est le genre de petits détails qui changent la vie. Dans la Ioniq 6, il n’y en a pas. On peut en commander un en accessoire, mais seulement en Corée.
L’accoudoir central est lui très grand et profond. Ce qu’on met dedans finit donc en bordel. Heureusement, il existe des accessoires (non-officiels) pour organiser tout ça. C’est typiquement le genre de trucs que la marque devrait prévoir de base. Même chose pour la boîte à gants et l’espace sous la console centrale : ce sont des espaces en vrac qui devraient prévoir options de compartimentation, au besoin, enlevable.
Ah et sur les 4 compartiments au centre, 3 ont des pads anti-dérapant en caoutchouc, pas le dernier. Sérieusement, les gars ?
Enfin, arrêtez avec vos supports de tasse : qui boit dans sa voiture en fait ? Perso j’aurais préféré un compartiment carré plus grand au lieu de deux rangements ronds dans lequel on ne peut rien mettre d’autre que des bouteilles. Et encore : les grandes bouteilles n’y entrent pas, et les petites ne sont pas maintenus car trop petites.
On dirait que c’est spécifiquement un format Starbuck. Aux constructeurs : à moins de proposer une consommation gratuite par jour chez Starbucks, arrêtez avec ces repose-tases à la con
Idées d’améliorations de ma part
Cette partie est à destination de Hyundai, s’ils lisent ça : ce sont quelques idées en vrac pour corriger l’ergonomie globale du véhicule :
ajouter des LED témoins de charge en bas de la voiture à l’avant (les mêmes que ceux sur le volant, en fait) ;
si y a un frunk, rendre le capot électrique et ajouter un bouton sur la clé ;
dans Bluelink, qui est une extension de la clé physique, ajouter les fonctions qui manquent : ouvrir le coffre, les fenêtres, le toit ouvrant, chauffer les sièges, le volant…
mettre des écrans OLED, surtout pour le HUD
mieux penser les boutons tactiles : un bouton qui ouvre d’autres boutons dans l’écran tactile, c’est du bullshit. Le bouton doit agir directement. Sinon autant ne rien mettre et nous laisser passer par l’écran.
les sièges chauffants avant méritent un bouton physique comme à l’arrière ; idem pour le volant chauffant.
la petite protection en caoutchouc sur la prise CSS, c’est merdique. Mettez une petite trappe comme le fait Ford sur la Mach-E ou Chevrolet sur la Volt.
mettez un détecteur capacitif dans le volant
rajoutez les accessoires qui manquent !
laissez-nous paramétrer les bips qu’on veut entendre (certains sont inutiles), et enregistrez ces paramètres
pour le courant de charge, ne mettez pas « maximum / moyen / minimum ». On n’est pas des enfants : mettez des valeurs en ampères ou en kilowatts.
Et ici quelques idées supplémentaires pour améliorer tout ça encore plus :
quand j’ouvre la portière et que je m’installe (détection poids sur le siège), allumer le système. L’idée même d’un bouton « contact » ou « start » n’a pas de sens dans une EV. Au pire, n’activez le moteur qu’une fois que j’ai enfoncé la pédale de frein et mis ma ceinture. Mais tout le reste doit fonctionner.
quand j’ouvre la portière, je dois pouvoir voir sur l’écran le niveau de charge et l’autonomie restante. En grand.
quand je coupe le moteur, ne me dites pas que ça utilise la batterie 12 V et que ça risque de la vider. On a une EV : ceci n’a pas pas de sens. Toute la voiture est électrique, et la bagnole a un mode « utilitaire » qui permet d’utiliser les accessoires sur la batterie de propulsion. Ceci devrait être le mode accessoire par défaut.
quand je quitte le véhicule en laissant tout allumé, ne me dites pas que c’est resté allumé. Mettez le frein de stationnement et coupez tout, si je m’éloigne trop de la voiture. La voiture sait où je suis : elle détecte la distance de la clé.
quand je coupe le moteur parce que j’ai fini de conduire, proposez-moi un bouton pour maintenir la clim allumée. Si je sors pour 30 secondes, ou si je reste dans la voiture, laissez tourner l’électronique, coupez juste le moteur (et utilisez le mode utilitaire par défaut). Je n’ai pas envie de sortir mon téléphone pour lancer la clim sachant que je vais revenir dans 2 minutes max. Ça doit être fait automatiquement.
quand y a personne dans la voiture, et que toutes les portes sont fermées, et que je m’éloigne : verrouillez les portes. Ou au moins proposez une options. Ah et fermez les fenêtres restées ouvertes : ne vous contentez pas de me dire qu’elles sont restées ouvertes.
En gros, ces quelques idées (pratiquement toutes implémentées chez Tesla au passage) sont des petits trucs qu’il est possible de faire sur une EV mais pas une thermique. Or, on parle d’une EV, ça tombe bien. Donc faites-le !
Quelques accessoires tiers
En vrac, quelques accessoires qu’il peut être utile d’avoir :
Rangement pour l’accoudoir : lien Aliexpress (spécifique pour Ioniq 6)
Malle de rangement pour le coffre : lien Amazon (pas spécifique, mais la version XL entre tout juste, et surtout ne glisse pas)
Ballais d’essuie-glace compatible : Bosch Aerotwin AR653S (lien amazon ; le-même que pour Ioniq 5 et Ioniq hybride)
Et à propos de la conduite ?
Beaucoup de gens me demandent « ça roule bien ? ».
Ben écoute : oui !
C’est une voiture, ça roule… Bien… Que dire de plus ?
Pour ma part, j’ai déjà roulé 3 ans en hybride rechargeable (essentiellement en mode électrique, donc), donc je ne suis pas dépaysé. Je retrouve mes palettes au volant, les mêmes boutons dessus, ainsi qu’à peu près la même logique sur le freinage régénératif, les aides actives, etc.
Honnêtement, c’est une voiture avec moult options, mais le fait qu’elle soit électrique (et ça vaut aussi pour une Zoé ou une Dacia Spring), signifie :
qu’elle soit en boîte automatique
… qu’en fait elle n’a pas de boîte de vitesse du tout
que si on appuie sur l’accélérateur, ça part… d’un coup. Vraiment.
que c’est silencieux
que ça ne vibre pas de partout
que le freinage est essentiellement régénératif (c’est transparent à l’usage)
La boîte auto, pour moi, c’est un must have. Je comprends qu’il puisse y avoir quelques enthousiastes en mécanique qui aiment conduire en boîte mécanique. Mais pour le commun des mortels, je ne pige même pas que les boîtes auto ne soient pas plus répandues. Si : le prix de l’option, peut-être…
Pas de vitesses à passer, pas d’embrayage, impossible de caler… C’est une charge mentale en moins, et pas des moindres. J’ai conduit des boîtes manuelles, j’ai passé mon permis dessus, mais quand on essaye une boîte auto, on se rend compte qu’il faut laisser à la machine ce qu’elle peut faire.
Que dire de plus ?
La Ioniq 6 est une voiture de 2 tonnes (oui je sais), mais elle ne les fait pas. Les moteurs électriques lui donnent une sensation de légèreté assez incroyable.
Et pour la charge ?
Ben j’arrive chez moi, je branche la voiture, je laisse faire. J’ai programmé pour une charge entre 22 h et 06 h, et limité à 80 %. Chose qui se qui se passe. Le lendemain, je déverrouille la voiture, le câble se débloque, je peux retirer la prise de la voiture, et je pars. C’est pas plus compliqué que brancher son téléphone portable. Le plein d’essence ? C’est du passé.
Quant aux bornes, il faut suivre les indications sur les bornes et bien lire ce qu’elles disent. Prenez votre temps : lisez ce qu’il y a dessus. Certaines bornes diront de passer le badge (carte), puis de brancher la voiture. D’autres diront l’inverse.. Si tout est ok, la charge se lance, et ça s’affichera sur la borne, dans la voiture et éventuellement sur votre application.
Et pour arrêter, on repasse le même badge sur la borne, qui comprend qu’on veut terminer la session, et c’est bon, le câble se débloque. Rien de compliqué.
En conclusion
Aucun regret pour cet achat : j’avais déjà vu et essayé la voiture avant l’achat. J’étais même le premier à l’essayer à la concession. J’en suis satisfait.
Étant de la même marque de la même « lignée » que ma voiture précédente, je ne suis pas du tout dépaysé.
Je ne pense pas que j’aurais préféré une Tesla Model 3.
Cette dernière m’aurait clairement plu, on va pas dire le contraire, mais la Ioniq 6 est tout aussi plaisante, mais plus jolie (chose qui compte aussi) et plus futuriste et travaillée (chose que j’aime particulièrement)… malgré un software de merde.
Quant aux quelques défauts, ils sont essentiellement logiciels : soit des gros manques, soit des choix questionnables des concepteurs, soit liés à l’interface merdique. On peut espérer une correction, mais l’espoir reste mince.
Ce qui manque autrement avec Hyundai, c’est un moyen de communiquer avec des gens compétents directement chez eux. Qu’ils prennent en compte les demandes des clients et leurs remarques. Qu’ils s’inscrivent sur les forum d’utilisateurs (il y en a) et lisent les doléances des utilisateurs.
Comme chez Tesla, en fait.
On a déjà vu Elon Musk approuver des idées postées sur Twitter et les transmettre à ses équipes. J’imagine qu’ils ne peuvent pas satisfaire tout le monde, mais rien ne leur empêche de mettre en place une plateforme pour voter pour des idées, ou au moins rajouter des options de personalisation : ça ne coûte presque rien en terme d’investissement de rajouter un paramètre utilisateur à la place d’une variable codée en dur.
Étant quelqu’un qui teste explore toujours tout à fond, je suis prêt à leur soumettre un rapport complet avec des remarques à l’usage.
Mais je ne suis pas sûr qu’ils veulent réellement faire ça. Ils vendent des voitures, une fois qu’ils ont le pognon, c’est fini, on ne les intéresse plus. Ils l’ont prouvé avec les retards : Hyundai vend la voiture à ma concession, qui elle me la vend à moi. Une fois la commande de la concession passée, Hyundai devient un mur.
Pas juste Hyundai, hein, mais presque tout le monde.
Tesla se démarque : et vous savez pourquoi ? Probablement parce que son patron roule lui-même avec ses propres voitures. Et quand on utilise son propre produit, ça change tout. Je doute que les PDG de Hyundai ou des autres roulent avec leurs voitures (et même qu’ils conduisent eux-mêmes).
Mais bon. Ça n’empêche pas que la Ioniq 6 soit un beau joujou qui en vaille le coup.
(D’autres articles seront à venir, même si ça dévie un peu du contenu habituel, je sais)
Mises à jour
2023-05-17 : réception de la voiture.
2023-06-20 : mise à jour du système de la voiture. L’OTA n’est pas encore actif, ça passe par une clé USB et un logiciel Windows (22 Go à télécharger). La principale nouveauté est un meilleur planificateur.
2023-08-22 : avec la fin de l’été, les matins sont un peu plus fraîches. J’ai eu un message d’erreur lié au système électrique. Sur une EV ça ne présage rien de bon. La clim ne fonctionne plus, tout le reste est OK. Le garage est contacté. Ils ont constaté l’erreur dans les journaux systèmes, mais ont besoin de plus de temps pour chercher. Je peux continuer à rouler avec pour le moment.
2023-09-01 : il s’agit d’une valve tri-directionnelle liée à clim qui merde. Elle sera changée quand ils pourront recevoir la pièce. C’est pris en charge par la garantie évidemment.
Note : en allant au garage, le message qui était resté toute la semaine est parti.
2023-09-30 : c’est bien la température qui provoque le problème. Quand il fait froid, l’erreur s’affiche et la clim s’arrête de marcher. Quand il refait chaud (ou que la voiture est chaude, après une recharge ou un long trajet par exemple), tout rentre dans l’ordre. Probablement que la tri-valve en question se grippe avec les dilatation et contractions thermiques.
Vu qu’on est en automne, le fait de ne pas avoir de clim n’est pas trop un soucis. Ce qui est un soucis, c’est que Hyundai Assistance sont des gros nazes qui exigent que la voiture soit remorquée pour débloquer une voiture de prêt, même si c’est pour une broutille. Problème, quand j’appelle l’assistance, personne ne vient. Ce sont des branquignoles. Hyundai France semble s’en foutre également. La concession trouve ça inadmissible.
2023-10-23 : après quelques semaines, la pièce de rechange est arrivée et je leur laisse la voiture pour 24 heures. On me prête une petit hybride boîte auto (ça me va : je ne supporte plus les boîtes manuelles).
2023-10-24 : récupération de la voiture.
2023-11-21 : RàS depuis. Tout roule. Je suis aussi passé en roues+pneus hiver (vivant dans les montagnes, c’est indispensable).
Avoir des sièges chauffants, volants chauffants et un dégivrage + désembuage à distance est un gros plus. C’est un joli confort et très pratique.
La consommation augmente de 5-10 % maintenant que les températures sont de l’ordre de 5 °C le matin. Rien d’insurmontable. L’autonomie affichée est toujours supérieure à 500 km.
2024-05-31 : Première révision (30 000 km). RàS. Tout roule.
La batterie n’est pas usée : toutes les cellules sont à la même tension (ce qui est un indicateur important) et selon le lecteur OBD, l’état de santé de la batterie est toujours à 100,0 %. Dans l’ensemble, aucun indice ne laisse à penser une usure quelconque de la batterie, ce qui est plutôt encourageant. D’autant que je ne suis pas le seul dans cet état là.
Ceux qui me lisent depuis plus de dix ans savent ce que je pense des (soi-disant) moteurs à énergie libre, ce genre de trucs. J’en parle dans ces vieux articles :
Il fut un temps où les vidéos et autres posts à propos de tels dispositifs foisonnaient, avec à chaque fois les mêmes erreurs, la même arnaque, bref, du bullshit systématique.
Ça m’a fait penser à ces vieux articles, mais, c’était une erreur !
Car en y regardant de plus près, ici, contrairement aux autres vidéos à la con, le principe tient la route. Qui plus est, l’article ni la vidéo ne parlent d’énergie, de puissance, de travail ou de force à tort et à travers en mélangeant tout.
Pour une fois ce n’est donc pas un escroc avec des aimants qui essaye de faire un moteur à énergie surnuméraire et qui appelle les médias une fois qu’il a suffisamment planqué la batterie et les câbles. Ici c’est totalement réel et pour cause, il a compris la base :
Le principe est de chauffer l’air d’un côté […]
Et la partie importante ici évidemment le « d’un côté » !
Car ça peut fonctionner si le soleil éclaire un côté et pas l’autre de façon asymétrique. L’asymétrie est toujours la clé pour un moteur thermodynamique : réchauffement d’un côté, refroidissement de l’autre. Ça fait une détente de gaz d’une zone chaude vers la zone froide, et le déplacement d’un piston, et donc un mouvement et un travail.
Dans le moteur de l’article, l’échauffement primaire est fourni par le Soleil à l’air dans les bouteilles. Le piston est un liquide (l’eau), qui est éjectée par l’air qui se détend. La bouteille devient plus légère et ça fait basculer la roue. Ceci place la bouteille vide à l’ombre, au frais, ce qui contracte l’air et aspire le liquide.
Le truc ensuite c’est de rendre ça cyclique. Idéalement, ce déplacement de l’air d’une région à une autre est rendu possible par la force du piston lui-même mis en déplacement par le gaz.
Au final, la chaleur absorbée d’un côté et libéré de l’autre permet de faire tourner le moteur.
Par contre il n’a rien inventé.
Ce mécanisme est très similaire au principe de l’oiseau buveur, un petit jouet thermodynamique (fun et vraiment pas cher !). Ce système peut être étendu en un moteur rotatif : la roue de Minto, où un fluide est successivement refroidi puis réchauffé. Cette succession est assurée par la même rotation qu’elle engendre. On a donc notre phénomène cyclique et auto-entretenu.
Ça reste impressionnant d’avoir faire ça à partir de matériaux de récupération, et surtout d’avoir quelque chose qui tourne « comme par magie », mais c’est simplement un moteur thermique dont la source chaude est le soleil.
En complément, voici quelques-uns de mes articles sur le sujet des moteurs thermiques :
Et sinon toujours des articles sur d’autres moteurs ou objets qui tournent tout seuls sous la lumière :
Le moteur de Stirling miniature : un autre jouet thermodynamique. Certains peuvent fonctionner au Soleil tels quels si ce dernier réchauffe un seul côté, d’autres fonctionnent au Soleil si on refroidit (avec de l’eau ou des glaçons) l’autre côté.
Le radiomètre de Crookes : un petit rotor thermodynamique dans un tube sous vide partiel, qui est, en apparence, mais en rotation par la lumière.
Voyez aussi le moteur de Mendocino-Spring, mais ça c’est à base de panneaux solaires avec sustentation magnétique, c’est un moteur électrique.
Et sinon, il y a toujours la Pendule Atmos (voir ici, à la fin de l’article), de la manufacture horlogère Jaeger-LeCoultre : une horloge de bureau qui peut fonctionner indéfiniment. Pas besoin de le remonter ni d’utiliser une pile : l’énergie est donnée par les variations de température au cours d’une journée dans la pièce, et captée par la dillatation d’un fil métallique qui remonte alors le mécanisme. Un delta d’un degré suffit à remonter le mécanisme pour deux jours. Par contre je ne l’ai pas dans ma collection, car il coûte dans les 9 000 € :-(
Le plus souvent quand on fait un thème sombre et un thème clair pour son site, on a déjà l’un des deux et on fait en sorte d’ajouter un « patch » qui va ajouter le support de l’autre.
Dans ce qui suit, je ferais comme si on avait un thème clair, et qu’on veut l’adapter (le patcher) pour avoir un thème sombre.
Introduction et méthode
Idéalement, le on ne touchera pas du tout au thème de base. C’est le patch qui va alors écraser certains styles du thème de base.
En pratique, le CSS qui concerne l’agencement des éléments n’est pas modifié : position, margin, padding, display, etc. ne changeront pas.
Seules quelques déclarations esthétiques vont être réécrites : color, background, *-shadow, border…
Ceci rend extrêmement simple la création d’un thème sombre à partir d’un thème clair.
Typiquement, pour un site initialement en noir sur blanc, on va faire en sorte qu’il soit en blanc sur noir avec le thème sombre.
Par exemple, si le thème initial est ça :
body {
color: black;
background-color: white;
margin: 20px;
font-size: 3em;
}
p {
text-align: center;
}
Le patch pourrait être tout simplement :
body {
color: white;
background-color: black;
}
On mettra alors ceci comme patch dans le CSS destiné uniquement au thème sombre :
Seul le CSS qui change est redéfini. Inutile de faire une duplication complète du thème.
Bien-sûr, ça fait un peu plus de CSS, mais l’avantage est qu’il contiendra les deux variantes en même temps. Ceci est pratique si c’est le navigateur qui choisi lequel appliquer, selon la politique thème clair/sombre du système et donc de l’utilisateur (politique que je vous conseille d’appliquer). Rappelons que le thème sombre/clair peut changer au cours de la journée sur certains systèmes (iOS le fait très bien par exemple).
On peut mettre le thème sombre (ou son patch) dans un fichier à part, et le navigateur ne le chargera qu’à sa discrétion, avec l’utilisation d’un élément LINK dédiée :
Plus votre thème est bien pensé, plus il sera rapide de l’adapter. Si vous aviez mis des color à chaque élément, il faudra tous les réécrire. Mais si vous n’avez mis qu’une couleur initiale, qui est héritée sur tous les éléments de la page, changer le thème sera rapide.
Approche avec les variables
Une autre approche qui existe, et que je conseille pour les thèmes nouveaux que vous créez est de faire un « template de thème » avec des variables, qui va convenir au clair, comme au sombre, et dont les couleurs sont contenues dans des variables qui eux dépendront du thème choisi.
C’est une méthode moderne, mais qui ne marchera pas sur les vieux navigateurs (sans support du prefered-color-scheme, ou des variables).
L’idée est de faire ça :
/* Définition des variables couleurs thème clair */
@media (prefers-color-scheme: light) {
body {
--couleur-text: black;
--couleur-fond: white;
}
/* Définition des variables couleurs thème sombre */
@media (prefers-color-scheme: dark) {
body {
--couleur-text: white;
--couleur-fond: black;
}
/* CSS normal */
body {
color: var(--couleur-text);
background-color: var(--couleur-fond);
}
Bien-sûr, ces variables sont globales et peuvent être utilisées partout où l’on souhaite mettre cette couleur. Donc pour le texte, mais aussi des bordures ou des couleurs d’ombres par exemple :
(Même si pour cet exemple spécifique, il serait bien plus judicieux de mettre border: 1px solid currentColor; qui est une valeur CSS existante depuis très longtemps).
Le thème clair/sombre contiendra alors seulement une série de variables. On pourra, de même, ajouter des thèmes rouges, bleu, inversé… bref c’est plus libre.
Dans ce qui suit, quelques astuces en vrac, car les différences entre un thème sombre et un thème clair ne se limitent pas qu’à changer du noir-sur-blanc en blanc-sur-noir.
Astuces diverses
Certains éléments peuvent changer de couleur (au hover, au focus…) même dans le seul thème clair. D’autres éléments ont des couleurs par défaut du système, qu’il faudra réécrire si l’utilisateur choisit un thème web sombre sans un thème système sombre.
Il faudra tester intensivement son CSS pour vérifier que les couleurs soient assez lisibles.
Il faut aussi s’assurer que toutes les couleurs soient cohérentes (sinon ça sera moche) : donc le texte et les fonds, mais aussi la couleur :
des bordures ;
des ombres (boîtes, texte) ;
des images de fond (préférez ceux avec un canal alpha) ;
des images de contenu (rien de pire qu’un schéma tout blanc sur un écran noir) ;
des couleurs des liens : visités ou non-visités ;
des éléments de l’interface (contrôles, icônes, menus, bulles de listes…) ;
d’éventuellement du pointeur de souris, si vous le modifiez ;
du ::placeholder d’un champ texte (s’il est gris il devra être lisible à la fois sur fond clair et sombre).
Pour les images, il faut faire attention :
une image de fond claire avec du texte noir positionné par dessus, oui ! Mais garder le même fond en ayant changé le texte en blanc, non !
inversement : si vous avez une image transparente avec du texte noir posé sur une page blanche : bien ! Mais si le fond de page change et que l’image reste identique, donc en texte noir, on aura du texte noir (sur l’image) sur un fond noir (la page) : pas bien !
Assombrir les images en CSS sans changer la couleur
L’idée ici est de prendre une PNG transparente avec, par exemple, du texte écrit en noir. Si le fond de la page est clair, pas de soucis. Si le fond de la page est noir, l’image sera illisible.
Cela inversera la luminosité des couleurs (le blanc devient noir, le noir devient blanc, et le gris 50 % reste tel qu’il est.
Problème : cela inverse également le sens du cercle chromatique : le rouge deviendra vert, le bleu deviendra jaune, etc. Ce n’est pas idéal.
Pour conserver les teintes des couleurs, il faut retourner le cercler de 180° : hue-rotate(180deg). Ainsi, le rouge redevient rouge, le vert redevient vert. C’est juste que le rouge foncé deviendra rouge clair, etc.
Personnellement, j’ajoute également un saturate(3) afin d’ajuster l’ensemble. Le CSS final :
Cette méthode n’est pas parfaite (le bleu semble un peu terne par exemple), mais il a l’avantage d’inverser la luminosité pour que ça reste lisible quel que soit le fond, et de conserver les teintes (le rouge reste rouge, le vert reste vert).
Évitez les ombres
La seconde astuce dans la confection d’un thème sombre concerne les ombres (text-shadow, box-shadow).
Les ombres, c’est joli sur un thème clair car ça ajoute de la profondeur et permet de définir la hauteur d’un élément sur l’axe Z. Ça permet de voir quel élément est littéralement à l’avant-plan. L’ombre fonctionne donc exactement comme dans la vie réelle : si elle est large est diffuse, l’objet est plus haut que si l’ombre est petite et sombre.
En thème sombre, si vous mettez une ombre claire, on perd la relation avec la vie réelle, car les ombres claires ça n’existe pas ! Conserver la relation avec la vie réelle est un des fondements du design en Material Design, par exemple.
Il faut donc éviter les ombres dans un thème sombre : ça n’a pas de sens. Préférez jouer sur la couleur de fond. En particulier pour ce qui est du :focus ou du :hover. Il faut toujours que l’interaction soit visible par l’utilisateur. En faisant ça on retrouve un parallèle avec la vie réelle : si on éclaire un élément sous une faible luminosité, les éléments en avant seront plus clairs que ceux en arrière plans.
Voici un exemple, avec un champ texte qui est ombré dans le thème clair et coloré dans le thème sombre :
En material design, c’est ce qu’il faut faire. D’autres design utilisent autre méthodes.
Évitez les bordures
De même que les ombres, en thème sombre, les bordures n’ont pas la même signification.
Sur un thème clair, les bordures délimitent les éléments un peu comme dans la réalité, car la lumière se diffuse à cet endroit. En thème sombre, si on veut que ça se voit, on met un bord clair, mais on perd là aussi le rapprochement avec la réalité. Préférez donc là aussi de jouer plutôt sur les couleurs de fond.
Si vous voulez tout de même une bordure, il y a une petite astuce qui consiste à utiliser des bordures grises transparentes (avec RGBA). Ainsi, la bordure sera toujours visible quel que soit le thème de fond (même gris) car sa couleur sera sa propre couleur transparente additionnée à la couleur de fond.
Essayez par exemple :
border: 1px solid rgba(0, 0, 0, .15)
Du gris plutôt que du blanc
Quand je parle plus haut d’utiliser du blanc sur du noir, c’est une caricature. Le blanc sur du noir, principalement sur des écrans à fort contraste, comme les écrans OLED, cela pique les yeux : le contraste est trop fort.
Préférez donc du gris clair sur du gris foncé. Au besoin, en plus d’un thème sombre, vous pouvez proposer un thème « noir ». Ici, un fond noir et du texte gris clair donnera un rendu particulièrement appréciable sur des écrans OLED, où les noirs sont absolus.
Faites attention à tout
Je le répète, mais testez bien votre code. Certains éléments de page tirent toujours leurs couleurs des styles système (les menus ou les éléments de formulaire notamment, telles que les optgroup ou select).
Si le thème système est clair, mais que vous voulez forcer un thème sombre, alors le système mettra un texte sombre et vous un fond sombre : ça sera illisible. Le mieux, je le recommande, c’est de se conformer au thème du système de vos visiteurs.
Au pire, mettez un bouton pour permettre à l’utilisateur de choisir.
Concernant l’accessibilité
Faites attention à tout… y compris à l’accessibilité ! Généralement les contrastes sont moins bons sur les thèmes sombres. À titre d’exemple, on peut facilement constater que les textes en gras sont plus difficiles à repérer sur un thème sombre. Une astuce couramment utilisée pour ça, si votre texte est en gris clair sur noir, c’est de mettre le gras en blanc (en plus de le mettre en gras) pour le faire ressortir d’autant plus.
Notez également que même si le thème sombre est là pour reposer vos yeux dans un environnement faiblement éclairé, il semblerait qu’il fatigue beaucoup plus au contraire (source et source) !
J’ai récemment déclaré mes revenus aux impôts, reçu un colis par Chronopost, changé de voiture, fait un transfert bancaire, changé d’assurance auto, commandé des trucs en ligne… Et tous ces trucs ont quelque chose en commun.
Quoi donc ?
Le fait qu’à chaque fois, les sites concernés m’envoient un e-mail pour me demander mon putain d’avis avec une note sur comment s’est passé l’opération que j’ai faite :
Déjà, je ne vis pas dans un monde où je recommande un service de livraison à mon entourage au détour d’une conversation. Bon.
D’autant moins quand ce service de livraison appartient au même groupe — La Poste — qui vole ses clients sans qu’on ne puisse faire quoi que ce soit (si ce n’est foutre le feu aux bureaux, mais il paraît que c’est mal considéré par la société, allez comprendre).
Donc mon avis, je le donne ici, sur mon site, en public. Démerdez-vous avec ça.
Chronopost : vous avez fait votre boulot, mais avec 3 jours de retard sur la date annoncée. Vous êtes mauvais. Et en plus j’ai pas eu le choix que de passer par vous. Forcément, quand on écrase la concurrence, on a l’impression d’être les meilleurs, alors qu’en vrai, on est juste de la merde incontournable.
Les impôts : votre site est une galère à utiliser. Une chance que je sois plutôt geek et que je m’en sors après 2 heures. Cela dit, le papier c’était pas mieux. On est rendu à un point où je me sens obligé, à la fin des formulaires dans le champ de texte libre, de m’excuser par avance pour toute erreur que j’aurais pu commettre dans votre foutoir de site, et de faire un récapitulatif des revenus au cas où ils voudraient changer les cases à cocher à ma place. Comptable c’est un métier, et éplucher 26 pages d’un formulaire, on n’a pas idée d’infliger ça à la population.
Mon Assurance : ça s’est bien passé, comme ça doit se passer. Rien de plus, rien de moins. Si je suis chez vous, c’est pour le rapport prestations / prix. Pas pour les pizzas que vous n’offrez pas avec la souscription (au cas où vous voudriez une idée pour vous démarquer réellement).
Ma banque : un transfert de fonds qui fonctionne normalement doit-il mériter un « normal/10 » ou un « oh putain j’adore ma banque épousez-moi/10 » ?
Le constructeur pour la voiture : l’attitude de la concession a été exemplaire, celle de la marque au niveau national, absolument déplorable (et encore, si l’on compte le silence radio comme une attitude).
Voilà mon avis. Content ? Maintenant arrêtez.
Ne demandez pas les avis des gens. Vous ne les lisez pas. Vous n’en tiendrez pas compte et vous le savez. Vous savez qu’un client de perdu, c’est dix de retrouvés ailleurs.
Et vous savez pourquoi ?
Parce que le consommateur n’aura de toute façon pas le choix que de s’empêtrer dans un service pourri, où qu’il aille. Y a personne pour rattraper les autres. On en est là : où qu’on aille, le service est merdique. Vous le savez, ça aussi. Et vous ne vous en cachez pas.
« les standards de qualité baissent, dans tout le secteur, y compris nos concurrents », m’a-t-on un jour répondu quand je reprochais la qualité d’un produit.
En gros : ils assument faire de la merde, car pourquoi se casser cul à faire les choses bien et à se démarquer si ça coûte plus cher et que ça n’apporte rien d’autre que la satisfaction du client ?
Au final, vos clients ne vous choisissent pas avec le sourire, mais par dépit.
Ah et pour le prix. Quitte à ne pas avoir le choix de la qualité, autant essayer d’aller là où c’est encore moins cher.
Je vous le dis : vous n’êtes pas prêts pour recevoir une réponse honnête.
Étrangement, ceux qui font un boulot de qualité — cher mais exceptionnel — ne nous demandent pas incessamment notre avis, car ils savent qu’on reviendra.
Ils savent qu’ils sont chers.
Ils l’assument et le revendiquent pleinement.
Mais ils le justifient : la qualité ça a un coût, et quand on veut faire les choses bien, on prend le temps et on le facture. Si le client n’est pas prêt pour ça, qu’il aille chez le concurrent, où les prix seront tirés vers le bas, le travail fait à l’arrache, et les produits et outils utilisés peu durables. Ils font la course aux économies, mais la baisse de qualité sera pour vous.
Perso j’en ai assez de ceux là. Je préfère rester avec ceux qui sont discrets mais efficaces. Quand ils sont là, c’est vers eux que je me tourne.
Mais l’exceptionnel reste, malheureusement, l’exception. Ils sont rares.
Ça ne m’empêche pas de revenir un peu ici, car je trouve ces tests débiles, et que je veux remettre un peu de vrai dans tout ça. Pas pour vous vendre des EV, mais pour remettre les pendules à l’heure avec des informations moins faussées.
Du choix du véhicule
Question : si vous devez transporter une botte de foin dans un pré, vous prenez quoi : un Ford Ranger, ou une Porsche 911 ?
Le Ford Ranger, qui est un gros pickup 4x4, on est d’accord.
Si vous prenez la Porsche 911, et que ça marche pas, vous dites quoi : que la Porsche c’est de la merde, ou que vous êtes juste un peu con ?
Bien.
Vous comprenez où je veux en venir.
Car autant avec une petite thermique (style Clio), on peut aussi facilement faire des distances que faire de la ville, autant, pour les EV, ce n’est pas aussi simple. Les EV sont nettement moins versatiles.
C’est une de leurs limites. C’est assumé. Des gens travaillent dessus, mais pour l’instant, c’est comme ça.
Les EV ont un rayon d’action sur une seule charge qui est limitée. Certaines sont également limitées en vitesse de charge. Par conséquent, pour faire des distances, on ne prend pas ces voitures. Pas besoin de sortie de Saint-Cyr pour comprendre ça.
Je le redis : aujourd’hui, chaque EV est très adaptée à ce pourquoi elle est faite, mais très mauvaise pour faire tout le reste (avec le principe « qui peut le plus peut le moins » toutefois respecté).
Alors oui, on peut faire un tour de France en Twizzy (voiturette électrique). C’est possible, tout comme on peut le faire en poussette ou en rollers. Mais faut prendre son temps. Un chauffeur de taxi ou un commercial en vadrouille ne peut pas prendre son temps : le temps c’est de l’argent. Lui il lui fait une voiture avec de l’autonomie et dont le plein d’énergie ne prend pas trois heures.
C’est compliqué à comprendre ça ?
Donc la prochaine fois que vous voulez faire un article pour décrire l’expérience de faire des kilomètres en EV, prenez une Tesla Model 3 ou S. Prenez une Porsche Taycan, une Lucid Air, une Ioniq 6 ou tout autre berline taillée pour aller loin.
Ne prenez pas une citadine sans charge rapide, ni un SUV qui draine la batterie plus vite qu’un iPhone 4S en surchauffe.
Du choix de la conduite
Autre point, le style de conduite.
Car oui, la façon de piloter une machine influe sur la quantité d’énergie qu’elle consomme. Je vous l’apprends ?
Déjà, conduire un EV ce n’est pas juste rouler sur une grosse pile. C’est aussi tout un style de conduite à revoir. C’est comme passer d’une cuisinière à bois à une plaque à induction : les temps d’exécution ne sont pas exactement les mêmes.
Sur une thermique, on fait des économies de carburant en diminuant le régime moteur, en accélérant doucement, en passant les rapports de vitesse au plus tôt.
Sur un EV, fini tout ça : le régime moteur, on s’en fiche, et l’accélération n’est pas ce qui vous plombera le trajet.
En EV, ce n’est pas tant le fait d’accélérer qui va plomber votre conso, mais plutôt le fait de ne pas freiner qui va la maintenir. Quand on voit un STOP, inutile de maintenir son allure et de piler cinq mètres avant. Une EV a la possibilité de récupérer son énergie cinétique : il faut utiliser ça. Et ça, ça passe par un freinage doux et anticipé. C’est juste un exemple d’astuce.
Bien-sûr, sur autoroute, on roule sans freiner. Cette astuce ne compte donc que pour les trajets ville.
Sur autoroute, à quoi bon rouler à 130, si c’est pour perdre en recharge ce qu’on gagne en temps de conduite ? À rien ! Sauf si vous aimez attendre et faire des pauses.
Sur le test de Numérama, on parle d’une Nissan Ariya. Les données sont incomplètes sur EV-Database, mais ce Youtubeur allemand qui teste les EV à différentes vitesses obtient les consommations suivantes pour ce modèle :
100 km/h : 15,1 kWh/100 km
120 km/h : 24,8 kWh/100 km
140 km/h : 27,3 kWh/100 km
160 km/h : 35,3 kWh/100 km
Ces vitesses sont des vitesses typiques en Allemagne. On peut interpoler pour 110 et 130 en France :
110 km/h : 19,3 kWh/100 km
130 km/h : 25,6 kWh/100 km
Cela nous donne une idée.
Maintenant c’est quoi le but de tout trajet en voiture ? C’est parcourir des distances en un temps donné. Ainsi, pour un trajet de 500 km :
à 110 km/h, on met 4h33 ;
à 130 km/h, on met 3h51 (−42 minutes, soit −17 % de temps de trajet).
L’autre facteur à prendre en compte, c’est l’énergie consommée. Dans un EV, cette énergie se traduit ensuite en temps de recharge. Avec le même véhicule :
500 km à 110 km/h consomment 96,5 kWh ;
500 km à 130 km/h consomment 128 kWh (+31,5 kWh, soit +32,6 % d’énergie consommée).
Maintenant, ce surplus d’énergie doit être remis dans la batterie. Vu que la Ariya a une puissance moyenne de charge de 110 kW dans de bonnes conditions, les 31,5 kW peuvent être remis dans la batterie en environ 20 minutes.
Autrement dit, en roulant à 110 km/h au lieu de 130 km, dans les conditions de cet exemple, on gagne 20 minutes de temps de charge, bien qu’on perde 33 minutes en conduisant.
Au final, le trajet n’est allongé que de 13 minutes, sur un total de 4 heures environ, soit 6 % de temps de plus, pour une économie d’énergie de 32 %).
Est-ce que ça vaut réellement le coup de rouler à 130 ? Sachant que ça fait s’arrêter plus longtemps, plus souvent, et de surcroît engorge les stations (et donc provoquer des files d’attentes en plus) ? Je vous laisse juger.
Par ailleurs, si le trajet est bien fait et bien planifié, la dernière charge d’un tel trajet peut généralement être omise si on peut se recharger une fois arrivé à destination (auquel cas le temps de charge n’est pas « perdu » car on fait d’autre chose entre-temps). Dans ces conditions, rouler moins vite peut effectivement faire gagner du temps.
Et ça c’est sans parler des temps annexes incompressibles : arrivée sur l’aire d’autoroute, branchement, lancement de la charge… qui sont d’autant de temps économisé si l’on réduit le nombre de charges.
Dans l’ensemble, je ne suis donc pas sûr que les 13 minutes de gagnées en roulant à 130 km/h soient réellement là. Au plus on gagnera 5-10 minutes.
De la courbe de charge
Dernier point très important (qui semble être respecté dans le test de Numérama, mais très peu par les autres journalistes et encore moins par les électromobilistes non-avertis) : la façon de charger.
Sur une batterie, que ce soit celle d’une voiture ou celle de votre téléphone, les derniers pourcents sont toujours beaucoup plus lents à compléter.
En gros : charger de 90 à 100 % prend autant de temps que de charger de 10 à 80 %. Sauf que dans le premier cas, on gagne 10 %, dans le second on gagne 70 %. Et donc autant en autonomie.
Ce qu’il faut donc faire, c’est privilégier la plage de 10 à 80 % pour se charger : c’est comme ça qu’on gagne le plus de kilomètres avec le moins de temps d’attente.
Et ici… chaque véhicule est un peu différent. Certains ont une charge la plus rapide entre 20 et 40 %, d’autres entre 30 et 60. Les meilleurs sont très rapides entre 10 et 70 %.
Par ailleurs, la puissance maximale de charge, en pic, n’est pas importante si ce pic n’est pas maintenu dans le temps. Charger à 250 kW durant 1 minutes, puis charger à 50 kW pendant 4 minutes, ça fait une puissance moyenne de 90 kW. Alors que charger à 150 kW durant 5 minutes, c’est nettement moins haut en pic, mais la puissance moyenne est de 150 kW, soit de moitié plus rapide !
D’ailleurs, toutes les bornes ne se valent pas : inutile de brancher une Dacia Spring sur un chargeur 350 kW au lieu d’un 150 kW. Vous n’y gagnerez rien. Par contre, le type avec sa Taycan, lui il y perd. Et pour peu que les chargeurs divisent les puissances de charges entre les bagnoles, vous y perdrez tous les deux en vitesse de charge ! Comme on ne prend pas du gazole sur une voiture essence, on évite de se mettre sur une borne inappropriée qui pourrait profiter à quelqu’un d’autre sans profiter à vous. Tout le monde y gagnera.
Mais pour ça, il faut connaître son véhicule. La plupart des gens s’en fichent et attendront le temps que leur véhicule leur dit de rester, et ils auront raison.
Mais quand on fait du journalisme spécialisé, il peut être bien de mentionner ces bonnes pratiques et ces astuces, et surtout que perdre du temps n’est pas une fatalité.
Conclusion
Pour conclure, c’est assez simple :
Est-ce que tous les EV peuvent tout faire ? Non. Chaque EV a son usage. Sans surprise, les plus versatiles sont encore les plus chères.
Est-ce que rouler à 130 km/h est encore pertinent ? Selon moi, non : le gain de temps est risible, mais la perte d’énergie est folle.
Est-ce que l’on doit être un nerd pour optimiser sa recharge ? Oui. On peut rouler sans en être un, mais ça aide quand-même si on veut optimiser son trajet et qu’on sait très précisément ce qu’on fait.
Pour commenter sur les articles de presse : je dirais — en tant que nerd du sujet justement — que ces articles me font bondir.
Certes, ils reflètent un usage « grand public non-éclairé », mais j’aurais aimé qu’ils éclairent ce grand public au lieu d’éteindre les quelques flammes qui s’allument lentement.
Je rejoins cependant quelques autres points évoqués dans l’article de Numérama :
les bornes sont là, mais souvent occupés et en pannes, oui (hormis Tesla)
il faut continuer à jongler avec quelques cartes d’abonnement (hormis Tesla), oui (bien que ça s’améliore : Chargemap ou Freshmile sont très versatiles, et certains véhicules ont le Plug-and-Charge intégré)
les planificateurs de trajet intégrés aux bagnoles sont encore merdiques (hormis Tesla) et faut mieux prévoir une application comme ABRP.
Et malgré tout, faire un road-trip en EV est — oui — de plus en plus accessible, mais n’a toujours pas la facilité d’un road-trip en thermique. Inutile de le nier. Ça s’améliore énormément, mais on n’y est pas encore en 2023. Je maintiens toutefois que le souligner c’est bien, mais caricaturer l’ensemble en disant que c’est une galère pas possible, c’est mal.
Finissons toutefois par dire que si le road-trip vous fait peur, ça ne devrait pas gêner comme voiture « de tous les jours » et rechargée à la maison.