Une employée d'Amazon raconte «la peur organisée» - Libération

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Même en ayant bossé six mois dans un entrepôt comme ça en hollande il y moins d’un an encore…
Ce n’était pas Amazon et un peu moins extrême quand même : les employés étaient sympas en général et on s’encourrageait mutuellement (mais je crois que c’est la mentalité aux Pays-Bas, bien plus aimable, souriante, sociale qu’en France) mais assez similaire pour m’y reconnaître : les codes barres partout, les managers qui viennent nous dire individuellement (ils savent où on est dans les rayons sur leur ordi) qu’on est pas assez rapide avec 140 colis/heure, les pauses de 30 minutes avec 5 minutes pour traverser l’entrepôt, les rayons subdivisés en sections puis en étages, les détecteurs de métaux à la sortie qui sont bien trop sensibles et les fouilles qui suivent…), les SMS le soir pour nous dire si oui ou non on bosse le lendemain (avec possibilité qu’ils nous renvoient chez nous si finalement y’a moins de taf à "offrir" que prévu).

Même en ayant bossé dans ce genre de truc, je continue d’aller dans la chaîne de magasins qui m’avait employé (ce n’est pas lié : j’y allais avant aussi, sans penser que j’y bosserais un jour)…

Pourquoi ?
Par habitude sans doute… Et pour le prix sûrement aussi : les prix bas ont un prix. Humain.

Pour info, l’endroit où j’ai bossé a dû mettre 1/3 du personnel à la porte car ils ont automatisé une bonne partie de la procédure (avec la plus grande installation automatisée du genre en Europe). D’un côté, ça a permis de diminuer la dose de labeur (c’est pas ce que l’on veut ?) mais de l’autre ça fait gens en moins avec un salaire.

Au final c’est quoi le mieux ? Avant ou après ? Je ne saurais le dire.

Les entreprises changent leur modèle : un modèle sans travailleurs. La société, elle, ne change pas. Là est le problème.