Ce post est un peu différent du reste de mes articles, mais si vous voulez bricoler ou vous amuser (y compris avec des enfants) avec de la peinture et des lasers continuez la lecture.

Ça fait un moment que j’ai fait mon bricolage, mais l’article est écrit suite à la lecture ce cet article de SlowBrain sur le Light Painting : il s’agit d’utiliser un appareil photo en exposition longue devant un mur et d’utiliser un pointeur laser sur ce mur.
L’exposition allongée dans le temps va capter le trait fait par le point du laser. Le dessin qui arrive sur la photo n’est donc pas visible à l’œil nu.

Ce que j’ai fait, c’est un moyen pour justement voir ce trait à l’œil, en utilisant une peinture phosphorescente et un laser. Le dessin fait au laser sera éphémère, mais on pourra le voir à l’œil nu et s’amuser avec.
C’est assez amusant et il y a même quelques remarques scientifiques à tirer de tout ça aussi, notamment en physique quantique.

Matériel

le matériel pour faire du lightpainting phosphorescent avec un laser
Il vous faut un peu de matériel :

  • une feuille de papier
  • un pinceau
  • un pointeur de laser bleu ou violet (la couleur est importante)
  • de la peinture phosphorescente

Il vous faut aussi un évier et de l’eau pour laver le pinceau à la fin.

Le pointeur laser bleu est trouvable sur le net (eBay, 2 $, ou Amazon, 19€ pour 3 lasers de 3 couleurs). Peu importe sa puissante, du moment qu’il soit bleu ou violet.
La peinture phosphorescente est trouvable dans une boutique de maquillage ou de déguisements (Halloween…). Mon produit est acheté sur le net (Amazon, ~7 €, FdPEx) et c’est à la base prévu comme teinture phosphorescente temporaire pour les cheveux (si si : ça brille bien sous la lumière noire en boîte).

Préparation

Il s’agit ici de peindre entièrement et uniformément la feuille avec la peinture phosphorescente.

Ma peinture étant transparente à l’état normale, il est difficile de voir où on en a mis et où il n’y en a pas : l’astuce est de mettre la peinture sous la lumière et de peindre dans le noir.

peinture phosphorescente
N’hésitez pas à en mettre beaucoup : il vous faudra probablement mettre 2 ou 3 couches sur la feuille blanche (avec un séchage de quelques heures entre chaque couche).

Pour tout dire, j’ai presque mis la totalité de mon tube de 100 mL sur une feuille de dimension A4.
Pour aller plus vite, il existe probablement aussi des bombes de peinture phosphorescentes et du papier peint directement phosphorescent, mais c’est moins amusant.

Jouer avec !

Une fois que la peinture est sèche, il suffit de jouer au laser bleu dessus :

light painting with a laser
light painting with a laser
Selon la qualité (et la quantité) de peinture, le dessin s’estompera plus ou moins rapidement et même à vu d’œil. N’oubliez pas d’éteindre la lumière : une lueur estompée dans une pièce éclairée et encore parfaitement visible dans une pièce sombre.

Comment ça marche ? Pourquoi il faut un laser bleu ?

La phosphorescence n’est pas à confondre avec la fluorescence.

Un gilet de sécurité jaune qui brille quand on l’éclaire ou vos chaussettes blanches qui brillent sous la lumière noire, c’est la fluorescent : ils arrêtent de briller aussitôt qu’on éteint la lumière.

La phosphorescence, c’est quand l’objet continue de briller plusieurs minutes voire plusieurs heures dans le noir après avoir « absorbé » de la lumière.

Le principe complet est expliqué en détail dans mon article : La différence entre phosphorescence et fluorescence.

Pour faire vite, disons que la matière absorbe la lumière et la réémet. Dans le cas de la phosphorescence, la matière — les électrons en fait — s’excitent et stockent de l’énergie lumineuse qu’elles libèrent un peu plus tard, sous la forme de lumière (verte ici).

Si un laser bleu fonctionne et non un laser vert ou rouge, c’est une question d’énergie : la lumière bleue est plus énergétique que la lumière verte ou rouge. En fait, la lumière bleue est la seule des trois qui soit suffisamment énergétique pour exciter la peinture phosphorescente : seule la lumière bleue peut-être emmagasinée par la peinture et réémise plus tard.

C’est la même raison qui fait que le verre est transparent, mais que l’acier ou le papier sont opaques : la lumière visible n’est pas assez énergétique pour être absorbée par le verre et elle passe donc au travers. L’acier et le papier sont en constitués (chimiquement) de telle sorte que la lumière visible est absorbée : elle ne peut pas les traverser et ces deux matériaux ne sont donc pas transparents.

Note : si vous faites ceci avec des enfants (ce que je conseille : c’est amusant), prenez soin de ne pas les laisser regarder dans le faisceau laser directement (c’est dangereux, surtout la lumière bleue très énergétique).
Dans ce cas, il est conseillé de porter des lunettes qui filtrent la lumière bleue (comme celle là, filtrant le domaine spectral qui inclut la longueur d’onde de votre laser, typiquement de 405 nm pour le bleu).